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lundi 3 octobre 2022

Fermeture des centrales nucléaires en France : hypothèse

[Que l'on soit pour ou contre le nucléaire, la fermeture progressive des centrales nucléaires, des services médicaux, de l'euro, de la diplomatie, etc. est assurément un indicateur de l'effondrement en cours]


 

vendredi 16 septembre 2022

vendredi 16 septembre - 2022 L'AIEA demande le transfert de la centrale de Zaporojié à Kiev : la Russie, va-t-elle rompre le cordon ombilical globaliste ?

 source  : https://russiepolitics.blogspot.com/2022/09/laiea-demande-le-transfert-de-la.html


L'enchaînement des événements autour de l'action de l'AIEA ne laissait aucun doute, quant à sa partialité et à son implication dans le conflit en Ukraine, comme arme globaliste. En exigeant le transfert pur et simple du contrôle de la centrale de Zaporojié à Kiev, sur demande de la Pologne et du Canada, le conseil des directeurs de l'Agence vient de signer son arrêt de mort international. N'étant objectivement plus indépendante, l'AIEA perd toute raison d'exister. Ce qui pose en perspective la possibilité même de l'existence aujourd'hui du système de gouvernance globale, issu de la Seconde Guerre mondiale, construit autour des organes internationaux, cooptés et devenus globaux.

Lors de sa visite à la centrale nucléaire de Zaporojié, Grossi et ses "experts" n'ont prêté qu'une attention superficielle aux tirs ukrainiens et aux demandes des habitants de les faire cesser. En revanche, immédiatement, Grossi a fait le lobby de l'instauration d'une zone démilitarisée autour de la Centrale et a imposé la présence permanente de deux représentants de l'AIEA à la Centrale.

La Russie a accepté la présence des "experts", qui devaient faire savoir aux pÔvres Occidentaux ignorants la réalité de la situation sur place. Il est vrai que les Américains et les Britanniques dirigent l'attaque contre la région de Zaporojié, il y a peu de chance qu'ils soient au courant de qui tire sur la Centrale ...

La Russie a également commencé les négociations à Vienne avec l'AIEA sur cette étrange zone démilitarisée, qui pourtant avait été antérieurement condamnée, et par le ministère russe de la Défense, et par le Kremlin. Comme si les négociations sont une fin en soi ... pour éviter de n'avoir à remettre réellement en cause ce monde global.

Désormais, les masques, qui n'existaient déjà plus, sont tombés, le Roi est nu, l'AIEA va au bout de sa mission et demande le retrait des forces russes, le transfert de la centrale à l'Ukraine et continue le travail - intermédiaire - sur cette zone démilitarisée, qui n'a d'importance que tant que la Russie tient la zone.

La résolution du Conseil des gouverneurs de l'AIEA a été présentée par la Pologne et le Canada, votée par 26 membres. Et pour que les choses soient bien claires, qu'il n'y ait pas de doute que la centrale n'est pas un but en soi, mais l'élément psychologique qui doit conduire la Russie à capituler, l'ambassadeur australien de préciser :

«Le Conseil des gouverneurs a envoyé un message fort à la Russie, l'exhortant à cesser immédiatement toutes les actions menaçant la sûreté nucléaire, à rendre la centrale de Zaporijjia et tout autre territoire ukrainien à Kiev»

De son côté, la Russie déplore que les pays occidentaux aient introduit à l'AIEA une résolution anti-russe, qui ignore les tirs ukrainiens.  En effet, c'est une surprise de taille, surtout, que l'ambassadeur russe souligne lui-même que ces mêmes pays fournissent les armes à Kiev. Il rappelle par ailleurs, que la Russie et la Chine ont voté contre et :

"Le Burundi, le Vietnam, l'Égypte, l'Inde, le Pakistan, le Sénégal et l'Afrique du Sud se sont abstenus. Ainsi, la majeure partie de l'humanité a refusé de soutenir ce projet."

L'humanité, c'est certes, très beau, mais ce n'est pas elle qui va faire changer le cours du conflit, surtout dans son abstention. Une position aussi mesurée de la Russie dans ce contexte met en avant un malaise politique, une faiblesse, elle, réelle, qui se résume à cette question : les élites politiques russes, vont-elles enfin avoir le courage de rompre le colon ombilical globaliste ? Un premier signe, désormais, sera celui des négociations concernant la zone démilitarisée : y participer serait non seulement contreproductif, mais enverrait un signal dangereux, puisque leur finalité a été formellement dite.

samedi 13 août 2022

samedi 13 août 2022 Le chantage nucléaire de Kiev

 source  : https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/08/le-chantage-nucleaire-de-kiev.html

Le 11 août 2022, l'artillerie ukrainienne a de nouveau tiré sur la centrale nucléaire de Zaporodje, située à Energodar sur la rive gauche du Dniepr, tout comme la propagande ukro-atlantiste, dans un débilisme paroxysmique, accuse la Russie de ces bombardements. Dans un article précédent j'avais déjà rendu compte des bombardements de Kiev sur cette centrale nucléaire qui est la plus grande d'Europe.

Ces nouveaux bombardements ukrainiens dont la majorité des munitions tirées ont été interceptées par la défense antiaérienne russe, ont quand même réussi a endommager une centrale thermique et le système d'alimentation des piscines chargées du refroidissement des réacteurs du site nucléaire. Ce sont surtout des obus, beaucoup plus difficiles à intercepter que des roquettes ou missiles qui ont frappé la centrale, tirés par des obusiers de 152mm appartenant à la 44ème brigade d'artillerie ukrainienne déployée à Nikopol, sur l'autre rive du Dniepr.

Comme d'habitude, l'appareil politico-médiatique ukro-atlantiste accuse la Russie d'avoir bombardé la centrale (où sont ses propres unités de défense !) et le seul fait que le régime de Kiev n'utilise pour ces attaques terroristes que des systèmes d'armes d'origine soviétique communs aux 2 armées prouve que cette inversion accusatoire est un des objectifs principaux de son opération contre la centrale d'Energodar.

Les observations ainsi que les indices laissés 
par les bombardements confirment l'évidence
de leur origine ukrainienne jusqu'à la localisation
des points de tirs utilisés par la 44ème brigade.

Quels sont les objectifs des bombardements ukrainiens ?

Même si leur degré de leur folie suicidaire est historique, ces bombardements ukrainiens sur le site nucléaire répondent à des objectifs facilement identifiables :

  • Diaboliser la Russie pour relancer les soutiens pro-ukrainiens médiatiques, économiques et militaires occidentaux qui commencent à s'essouffler,
  • Menacer la sécurité de la Crimée russe (à moins de 200 km) et des régions de la Novorossiya qui ont été déjà libérées (Kherson, Zaporodje et Donetsk), 
  • Eloigner de Kherson et de la Crimée pour les envoyer à Ernegodar le maximum de moyens de la défense antiaérienne russe,
  • Provoquer une évacuation de la population vivant autour de la centrale nucléaire ce qui est prévu dans les plans des services de sécurité si la menace augmente,
  • Compromettre la tenue des référendums irrédentistes des populations de Kherson et Zaporodje par une insécurité et des évacuations massives.
D'autres objectifs utopiques qui sont une conséquence de la menace organisée par Kiev peuvent être avancés :
  • Provoquer une sanctuarisation internationale de la région de la centrale nucléaire avec déploiement de casques bleus, ce qui ferait reculer les forces russes.
  • Cette sanctuarisation pourrait s'étendre au barrage de Novaïa Kharkova près de Kherson qui permet la retenue d'eau alimentant le refroidissement de la centrale.
  • Reprendre le contrôle total des activités scientifiques qui étaient menées dans l'enceinte de la centrale et notamment la création d'armes nucléaires.

Quelles sont les conséquences des bombardements ukrainiens ?

Les frappes ukrainiennes ont été réalisées par des obusiers lourds de 152mm et des Lance Roquettes multiples de 220mm de la 44ème brigade d'artillerie ukrainienne, positionnés à Nikopol, Marganets et Tomakovka sur la rive droite du Dniepr, en face d'Energodar.

Lors des derniers bombardements sur la centrale, plusieurs objectifs ont été visés par les forces ukrainiennes et atteints par les quelques munitions qui ont réussi à traverser le dôme de fer de la défense antiaérienne russe, au total 13 munitions (10 obus et 3 roquettes) :

  • 5 arrivées sur la zone du site de soudage et du stockage des barres de combustibles radioactifs, 1 obus est arrivé à seulement 10 mètres d'un container,
  • 5 arrivées sur la zone des services d'urgence chargés de la sécurité du site dont la caserne des pompiers a été gravement endommagée,
  • 3 arrivées sur la zone du stockage des isotopes radioactifs et des barres de combustibles usagées (déjà bombardée le 7 août dernier).

Si les réacteurs en eux mêmes peuvent résister dans leur conception à des bombardements, des tremblements de terre ou même des crashs d'avions, en revanche les stations électriques, les stockages des combustibles usagés et les services de maintenance et de sécurité sont plus vulnérables ce qui permet de menacer indirectement la sécurité nucléaire du site... et c'est justement vers eux que les tirs ont été dirigés.

Ainsi par exemple la ligne à haute tension de la sous-station "Kakhovskaya" a été endommagée, déclenchant un incendie qui a été maitrisé de justesse avant qu'il n'atteigne les unités motrices et le stockage des combustibles radioactifs.

Pour le moment, aucune fuite radioactive n'a été détectée, mais les bombardements ukrainiens continuent et pas seulement sur le site mais aussi sur le barrage de Novaïa Kharkova dont il dépend et qui est situé à 130 km en aval. Ici aussi, malgré les nombreuses interceptions de la Défense antiaérienne russe protégeant le barrage (qui sert aussi de pot sur le Dniepr), ce dernier a encore été touché par des HIMARS étasuniens le 12 août suite à quoi les forces armées ukrainiennes revendiquent, en plus des pertes russes occasionnées, avoir rendu sa traversée impraticable. (à confirmer) 

Bombardements ukrainiens sur Novaïa 
Kharkova avec des HIMARS le 12 août.

Il faut noter ici que cette centrale nucléaire, en plus de voir gravement menacés ses systèmes de refroidissement qui évitent la fusion des réacteurs, renferme des milliers de tonnes de déchets radioactifs dans des zones de stockages vulnérables aux bombardements. Si le scénario d'un nouveau Tchernobyl est peu probable (mais pas impossible) en revanche un arrêt d'urgence des réacteurs, une dépressurisation de leurs systèmes ou une destruction de stockages de matières radioactives entraineraient , en plus de l'arrêt de la production d'électricité, une contamination de l'air, des sols et de l'eau donc une évacuation des populations: c'est l'équivalent d'une "bombe sale" qui menace toute la région. Concernant le pire scénario, il n'est possible que si le système de refroidissement des réacteurs (qui doit être maintenu plusieurs années après leur arrêt) est mis hors service malgré toutes les sécurités installées (et renforcées depuis l'accident de Tchernobyl) et qu'aucune réparation ne peut être faite à cause de la situation militaire locale.

Quelles sont les réactions russes ?

Autour de la centrale les forces russes renforcent leur bouclier antiaérien et leur artillerie de contre batterie qui a déjà opéré des ripostes sur les points de tirs ukrainiens repérés, notamment à Marganets.

Le ministère russe de la Défense a annoncé que les bombardements ukrainiens avaient causé des dommages aux systèmes de refroidissement de 3 réacteurs nucléaires.

Au niveau industriel, les autorités russes ont réduit la production à sa charge minimale, à cause des réparations en cours et pour mieux prévenir de nouveaux dégâts éventuels sur les installations. La première conséquence sera que les territoires contrôlés par l'Ukraine ne seront plus fournis en électricité !

Depuis le début des bombardements ukrainiens sur le site nucléaire d'Energodar (20 juillet) mais aussi sur le barrage de Novaïa Kharkova qui lui est lié, les autorités russes ont à plusieurs reprises averti le régime de Kiev et alerté les instances internationales (Agence Internationale à l'Energie Atomique (AIEA) et ONU) qu'elles invitent à venir inspecter la centrale nucléaire "dans les plus brefs délais".

Vasily Nebenzya

Le représentant permanent de la Russie à l'ONU, Vasily Nebenzya a déclaré: "Si les attaques des forces armées ukrainiennes continuent, cela (la catastrophe nucléaire) peut arriver à tout moment. Ensuite, les territoires des régions de Kyiv, Kharkov, Zaporodje, Poltava, Kherson, Odessa, Nikolaîev, Kirovograd, Vinnitsa seront sous la menace d'une contamination radioactive ainsi que  les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, les régions Régions frontalières de la Russie et de la Biélorussie, de la Moldavie, de la Bulgarie et de la Roumanie. Et ce sont les prévisions d'experts les plus optimistes. L'ampleur réelle de la catastrophe nucléaire à la centrale nucléaire de Zaporodje est même impossible à imaginer. Dans ce cas, toute la responsabilité en incombera aux sponsors occidentaux de Kyiv." 

Quelles sont les réactions occidentales ?

Je n'évoquerai pas ici les mantras débiles et haineux des médias-systèmes qui n'ayant peur ni du ridicule, ni de la honte désignent évidement Moscou comme coupable des bombardements sur la centrale tenue par ses forces armées. De ce côté là rien à signaler qui ne relève pas d'un examen psychiatrique...

António Guterres

Du côté de l'ONU nous avons droit à une démonstration remarquable de l'hypocrisie occidentale par la voix de son secrétaire général António Guterres qui s'est fendu de déclarations de circonstance sans conséquence ni menace concrètes à l'encontre des responsables des bombardements sur la centrale nucléaire. Ainsi Guterres demande aux russes et ukrainiens de "faire preuve de bon sens et ne prendre aucune mesure qui pourrait compromettre l'intégrité physique et la sécurité de la centrale nucléaire - la plus grande du genre en Europe", leur demandant d'établir une zone de sécurité autour du site d'Ernegodar.

Quelle est réellement l'influence du "grand machin" comme le nommait le général De Gaulle dans les conflits ? : quasiment nulle surtout lorsque le "bon sens" invoqué ici par son secrétaire Général interfère avec les intérêts de la ploutocratie occidentale (il suffit de voir combien les résolutions contraignantes de l'ONU concernant les territoires palestiniens occupées sont méprisées par l'Etat sioniste par exemple). Et concernant l'Ukraine rappelons que Guterres a agité le spectre d'une famine en Afrique pour forcer le traité d'exportation céréalières depuis le port d'Odessa. Macron le maître du moment de la Francafrique avait même envoyé Macky Sall son laquais de l'Union africaine pleurer auprès de Vladimir Poutine pour lever le blocus russe 

Or, les 8 premiers vraquiers chargés du blé ukrainiens qui ont quitté les ports ukrainiens sont allés les livrer en France, en Grande Bretagne, au Liban, en Irlande, en Corée du Sud, en Turquie et non pas en Afrique qui est une fois de plus le dindon de la farce ploutocratique occidentale qui lui fait jouer le rôle de mendiant, pour mieux s'en mettre plein les poches et finalement la laisser dans sa misère organisée.

Devant la menace pesant sur Ernegodar, Guterres a déclaré "J'appelle au retrait de tout le personnel militaire et de l'équipement militaire de la station et à l'évitement de tout autre déploiement de forces militaires ou d'équipement militaire sur ce territoire", sauf que cette appel ne concerne de facto que les forces russes et non les forces ukrainiennes qui sont de l'autre côté du Dniepr.

Concernant la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporodje, il n'y a donc rien à attendre de ce menteur de l'ONU qui n'est qu'un lobbyiste du complexe militaro-industriel capitaliste.

Rafael Grossi

Concernant l'AIEA, son positionnement ici relève plutôt du cynisme quand Rafael Grossi son directeur, après avoir annoncé d'abord qu' "il n'y a actuellement aucune "menace immédiate" pour la sûreté nucléaire de la centrale nucléaire de Zaporodje", admet au lendemain de ces nouveaux tirs ukrainiens être préoccupé par le bombardement de la centrale et a souligné qu'il était prêt à diriger la mission d'experts de l'AIEA pour protéger et garantir la sécurité des centrales nucléaires de la région mais sans montrer un quelconque empressement et encore moins d'autorité vis à vis de Kiev. 


Conclusion

Ce à quoi nous assistons ici, c'est à un chantage nucléaire mené par un régime ukrainien à l'agonie et qui est prêt à mettre au dessus des populations européennes dont sa propre population une épée de Damoclès atomique pour tenter de retarder son inéluctable défaite militaire. 

Même si une catastrophe nucléaire à grande échelle, brutale et irrémédiable est peu probable le risque dune contamination radioactive régionale est bien réel, la menace gravissime et son instrumentalisation politique inadmissible.

Le 12 août 2022, le Ministère étasunien des Affaires Etrangères en déclarant que "la Russie assumerait l'entière responsabilité de la situation de la centrale nucléaire d'Energodar" a donné ainsi son absolution à son vassal ukrainien pour qu'l continue ses bombardements du site nucléaire. De facto ce comportement paroxysmique irresponsable et criminel de la clique ukro-atlantiste donne surtout une carte blanche à Moscou pour écarter radicalement et par tous les moyens disponibles la menace nucléaire qui pèse sur la région.

Quant à savoir si Kiev est prêt à aller jusqu'au bout de sa folie et contaminer une partie de sa propre population, la réponse est déjà donnée par les 8 dernières années où son armée n'a eu de cesse que de bombarder les populations du Donbass, dans une intention ouvertement génocidaire.

Dans la série des opérations mensongères occidentales destinées à diaboliser la Russie dans l'opinion publique, les bombardements de la centrale de Zaporodje viennent nous offrir un nouveau record mondial de stupidité criminelle car leurs conséquences pourraient devenir rapidement incontrôlables et catastrophiques. 

Erwan Castel

lundi 8 août 2022

lundi 8 août 2022 - [Centrale nucléaire] Une psychopathie ukrainienne jusqu'au suicide

 source : https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/08/une-psychopathie-ukrainienne-jusquau.html

Le 7 août 2022, pour la troisième fois, les forces ukrainiennes bombardent la centrale
nucléaire de Zaporodje située dans la zone contrôlée par la Russie. Cette fois ce sont
des roquettes à sous munitions qui sont tombées dans la zone de stockage des barres
combustibles radioactives et sur des stations électriques régulant le refroidissement
de réacteurs nucléaires dont certains ont du être arrêtés ou ralentis en urgence.

On a vu ces dernières semaines jusqu'où les "ukropithèques" peuvent pousser leur russophobie, activée il y a 8 ans sur le Maïdan, dans un paroxysme criminel jusqu'à "se tirer une balle dans le pied". En effet, le soutien occidental au néo-nazis de Kiev, jusqu'ici inconditionnel, commence à s'interroger et même à se lézarder depuis que les "ukrops" bombardent avec les armes livrées par l'OTAN ou des milliers de mines antipersonnelles les quartiers résidentiels pourtant éloignés de la ligne de front et même du moindre objectif militaire. Et je n'évoque pas l'idéologie nazie qui dans les discours ukro-atlantistes officiels est de plus en plus... décomplexée ! 

Mais le sujet que je veux aborder ici est le bombardement ukro-atlantiste répété de la centrale nucléaire de Zaporodje et dont les conséquences potentielles dépassent l'entendement et repoussent encore et toujours plus loin les limites de cette folie suicidaire qui s'est emparée de l'Ukraine depuis que ce coup d'Etat atlantiste qui l'a condamné à n'être plus que le larbin russophobe et sacrifiable de l'expansionnisme militaro-industriel étasunien en Europe. 

Le site de la centrale de Zaporodje est situé à 55 km en aval, à Energodar

Depuis la fin du mois de juillet les forces ukrainiennes ont augmenté leurs provocations contre la centrale nucléaire de Zaporodje, allant même jusqu'à bombarder des stations électriques réglant le refroidissement des réacteurs et des sites de stockage de combustibles radioactifs.


1 / La centrale nucléaire de Zaporodje 

Mise en service en 1985, la centrale nucléaire de Zaporodje est située à 55 km en aval de la ville, sur la rive gauche du Dniepr au niveau de la retenue d'eau de Kakhovka, créée pour alimenter le refroidissement de ses 6 réacteurs qui font d'elle la plus grande centrale nucléaire d'Europe. 

Lorsque les opérations militaires russes sont engagées en Ukraine, la 58e armée russe atteint très rapidement le site extrêmement sensible de la centrale nucléaire et, dès le 2 mars 2022,  le sécurise, d'ailleurs en coopération intelligente avec les forces de sécurité ukrainiennes du lieu, qui comprennent alors avec les russes qu'aucun combat ni bombardement ne doit menacer les installations nucléaires.

Mais rapidement, la centrale nucléaire devient le théâtre de provocations répétées de la part du régime de Kiev qui tente d'agiter au dessus de "l'opinion internationale" le spectre de Tchernobyl pour bien sûr accuser la Russie de vouloir provoquer une catastrophe nucléaire en Ukraine. 

2 / Les provocations ukrainiennes 

Attaque ukrainienne contre la centrale nucléaire d'Energodar le 20 juillet 

Quelques unes des provocations ukrainiennes contre la centrale nucléaire de Zaporodje:

  • En juillet, plusieurs tirs de roquettes HIMARS étasuniens touchent le barrage de NovaÏa Kharkova, en amont de Kherson, et qui alimente la Crimée en eau courante mais aussi la retenue d'eau nécessaire au refroidissement des réacteurs nucléaires.
  • Le 20 juillet, une première attaque ukrainienne importante, avec une vingtaine de drones kamikazes qui s'abattent sur le périmètre de la centrale nucléaire, blessant 11 personnes et provoquant la colère du Ministère russe des Affaires étrangères:

"Nous mettons en garde le régime de Zelensky contre les provocations continuelles contre la plus grande centrale nucléaire d'Europe, lourdes d'un accident nucléaire, dont les graves conséquences pourraient affecter non seulement l'Ukraine mais la région entière. Nous appelons la communauté internationale à être vigilante dans cette affaire et condamnons les actions de les autorités de Kiev", Maria Zakharova représentante du MID russe.

  • Le 30 juillet , un groupe de journalistes occidentaux encadré par les officiers politiques de l'armée ukrainienne arrive dans le secteur de Orekhov (80 km à l'Est) pour évoquer les "bombardements russes sur la centrale nucléaire de Zaporodje"...

Observation : La logique voudrait que pour couvrir la situation à Energodar il est préférable d'emmener les reporters pro-ukrainiens en face de la centrale, sur la rive droite du barrage de Kakhovka, sauf si c'est justement le secteur d'où partent les tirs ukrainiens contre elle !

  • Le 5 août, sur fond d'exacerbation du front de Kherson, les forces ukrainiennes qui continuent de viser le barrage de Novaïa Kharkova bombardent à nouveau, depuis le secteur de Nikopol, la centrale nucléaire de Zaporodje avec 20 obus de 152mm.
  • Le 6 août, 2 nouveaux bombardements ukrainiens frappent le périmètre de la centrale de Zaporodje, cette fois avec des roquettes de 220mm "Uragan", provoquant des dégâts et incendies suffisants provoquant l'arrêt du réacteur n°3 et le ralentissement du n°4.
Ces attaques ukrainiennes qui menacent dangereusement la sécurité nucléaire de la région et même de l'Europe peuvent avoir plusieurs objectifs concrets et propagandistes que nous révèle ce dernier bombardement du 6 août 2022:
  • En frappant le nouveau réseau électrique extérieur qui doit raccorder la centrale au réseau russe, Kiev cherche à maintenir sans électricité les villages de cette région, 
  • En visant le stockage du combustible nucléaire usagé, par chance sans conséquence nucléaire, Kiev cherche à faire fuir la population civile et saboter le futur référendum,
  • En créant un nouveau "buzz" médiatique autour de la centrale, Kiev met la pression sur ses parrains occidentaux et fournisseurs d'aides militaires et financières.
  • En agitant le spectre nucléaire imputé aux russes, les ukro-atlantistes essayent de réactiver une russophobie délirante faisant diversion loin de leur intentions bellicistes.

3/ Une menace réelle majeure et incontrôlable 

Alors que les ukro-atlantistes réveillent auprès de leurs populations formatées la grande peur d'une apocalypse nucléaire militaire russe, leurs laquais ukrainiens jouent réellement avec le danger atomique, car leurs bombardements récents ont été réalisés avec des roquettes à sous munitions dont certaines ne sont tombées qu'à une dizaine de mètres seulement du site de stockage des combustibles usagés (TVEL) construit par la société américaine Duke Engineering & Services en 2001Ces éléments qui sont toujours radioactifs sont aujourd'hui au nombre de 3744 barres combustibles stockées dans 156 conteneurs à l'air libre. Si un seul de ces conteneurs était éventré le rayonnement radioactif dépasserait les 120 km.

Mais la menace la plus importante reste l'arrêt du refroidissement d'un ou plusieurs réacteurs qui pourrait être provoqué par une destruction des postes de régulation électrique ou du barrage de la retenue d'eau. Surchauffe du réacteur, fusion du coeur et retour vers le scénario de Tchernobyl dont tout le monde se souvient.

4/ La duplicité hypocrite et complice des occidentaux 

A ce stade de la menace, nous avons d'un côté les ukro-atlantistes qui, dans une hystérie russophobe totalement ridicule, accusent la Russie d'être responsable des bombardements sur la centrale nucléaire, et de l'autre côté Moscou qui met en garde Kiev et alerte l'opinion internationale du danger que font peser les actions irresponsables des forces ukrainiennes sur la sécurité nucléaire régionale et européenne. 

Moscou a d'ailleurs plusieurs fois invité l'Agence Internationale à l'Energie Atomique (AIEA) à se déplacer sur le site pour contrôler la situation sécuritaire de la centrale nucléaire.

Or l'ONU, de qui dépend l'AIEA, bloque son accès sur le site d'Energodar, prétextant que l'accès lui est refusé par les autorités gérant la centrale officiellement, à savoir Kiev et l'opérateur qui est toujours une société ukrainienne. 

Pourquoi un tel blocage de la part des ukro-atlantistes ? Deux hypothèses : 

  • Complicité dans les provocations réalisées par les forces ukrainiennes, pour maintenir active la théorie calomnieuse que ce sont les forces russes qui bombardent la centrale de Zaporodje pour mettre en danger leurs propres populations russes. Absurdité coutumière depuis mars à propos de d'Energodar, de Bucha, de Marioupol, de Kiev... 
  • Volonté de ne pas voir des enquêteurs internationaux découvrir les laboratoires militaires illégaux qui travaillaient sur le site à préparer une renucléarisation des forces armées ukrainiennes, intention confirmée publiquement par Zelensky début février et par les stocks excédentaires d'uranium trouvée dans la centrale de Zaporodje.

Conclusion 

Il reste à savoir si le régime ukro-atlantiste de Kiev réalise ici une campagne de bombardements psychologiques ou de communication irresponsable ou si réellement il est prêt dans un jusqueboutisme suicidaire à provoquer une catastrophe nucléaire majeure au coeur de l'Europ, pour ensuite l'imputer, propagande occidentale oblige, à Moscou.

La Russie dans cette histoire des bombardements ukrainiens sur la centrale nucléaire exerce une responsabilité morale qu'elle a déjà exprimé dans ses avertissements à Kiev et aux occidentaux. Si les attaques des ukro-atlantistes continuent il est fort probable que la Russie décide de détruire radicalement toute ressource civile ou militaire ukrainienne susceptible d'abriter ou de participer à ces bombardements sur Energodar, et ce quels que soient les dommages collatéraux humains ou socio-économiques que cela pourrait impliquer. 

A grands maux grands remèdes !

Erwan Castel

Balade dans la centrale après
les bombardements ukrainiens 

lundi 21 mars 2022

Fin du Nucléaire asbl - Communiqué de presse du 16/03/2022 : Décision de la fermeture du nucléaire en Belgique, guerre en Ukraine, 11ème anniversaire de la catastrophe de Fukushima

 Décision de la fermeture du nucléaire en Belgique, guerre en Ukraine, 11ème anniversaire de la catastrophe de Fukushima

Il y a 11 ans, le 11 mars 2011, un tsunami déclenchait une panne de courant à la centrale de Fukushima Daïchi. 
Les dispositifs de secours destinés à assurer le refroidissement des trois réacteurs, n’étant pas protégés des inondations, n’ont pas pu remplir leur office (1), et quelques jours plus tard les cœurs des réacteurs ont fondu et explosé, libérant des quantités de poison radioactif. Ce n’est que grâce à la direction des vents ces jours-là que l’ampleur de la catastrophe a été limitée. Nous sommes passés à deux doigts de l’évacuation de dizaines de millions d’habitants.
Il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle, la responsabilité repose sur un défaut de prévoyance : absence de digue et installation au niveau de la mer dans une région sensible aux tsunamis, erreurs de conception de ces centrales, ainsi qu’une succession d’erreurs dans la gestion des événements.
Onze ans plus tard, le refroidissement, qui produit chaque jour des tonnes d’eau radioactive, le nettoyage et de démantèlement sont très loin d’être terminés, l’encombrement des déchets radioactifs est sans solution, sauf à polluer la terre et la mer…La guerre en Ukraine fait resurgir la peur de fuites radioactives délétères pour les populations. À l’heure actuelle, le fonctionnement des installations nucléaires en Ukraine, dans les 4 centrales du pays et à Tchernobyl, est menacé par la chute de missiles et la rupture de lignes électriques. À la suite des agressions militaires à Tchernobyl et à Zaporijja, la qualité de la maintenance par le personnel en sous-effectif et donc la sécurité y sont très dégradées. À Tchernobyl tous les systèmes de mesures et de communication ont été coupés plusieurs fois et l’alimentation électrique est toujours instable : les techniciens ont du vérifier les installations à pied et à la lampe de poche, une kalachnikov dans le dos… Cela nous rappelle que l’industrie nucléaire n’est pas une activité sûre sur une planète soumise à des catastrophes naturelles,des guerres, des mouvements sociaux violents et au dérèglement climatique qui augmente la probabilité des inondations, des sécheresses, de la montée du niveau des mers…

FdN lutte aussi contre toutes les armes nucléaires, car le nucléaire civil et le militaire sont indissociables : il est clair que les pays qui s’accrochent le plus à l’énergie électronucléaire sont ceux qui ont l’arme atomique ou qui veulent l’obtenir, et il est clair aussi que le nucléaire civil augmente très fortement le danger de la prolifération nucléaire (2).

Fin du Nucléaire rappelle que le nucléaire n’est pas une source d’énergie sûre (aucune compagnie d’assurance ne veut assurer les risques impliqués), qu’elle produit des déchets ingérables légués aux générations futures, et que l’uranium est une ressource épuisable et sale, qui n’assure pas notre indépendance énergétique : 25 % de l’uranium enrichi dans nos réacteurs provient de Russie, et le minerai d’uranium provient de pays comme le Niger ou le Kazakhstan. La pollution radioactive des sites d’extraction de l’uranium, en France et au Niger, pays où l’effet catastrophique sur la santé de la population est documenté, renforce la tradition entretenue depuis le début de cette industrie par les instances nationales et internationales (OMS, AIEA, IRSN, AFCN…,) de maintenir l’ignorance des dangers de la radioactivité par la population.À l’heure actuelle, pour assurer moins de 3 % de l’énergie mondiale avec 450 réacteurs, il nous reste de l’uranium pour 100 ans. Pour avoir réellement un effet de levier sur la décarbonation de la planète, il faudrait multiplier le nombre de réacteurs par 5 ou 10, et donc l’uranium serait épuisé en quelques années ! (3) De plus, cette énergie est la plus coûteuse et la plus lente à mettre en œuvre alors que le temps presse pour lutter contre le dérèglement climatique.

En Belgique, il a été décidé de fermer les 5 réacteurs les plus vieux dont les cuves sont par ailleurs fissurées et représentent un danger public. Nous devons maintenant décider de la fermeture des deux derniers. FdN a toujours appuyé le plan A et continue à le soutenir. Ce plan garantit l’approvisionnement par le développement de sources d’énergie renouvelable, dont l’éolien marin, et de deux centrales à gaz d’appoint (et non 9 comme le préconisait encore récemment la ministre Marghem). Dans le contexte actuel, nous comprenons que l’évolution du prix du gaz et de son approvisionnement doit être prise en compte. Notons néanmoins que le gouvernement allemand a décidé de fermer leurs deux dernières centrales, malgré un problème d’approvisionnement bien plus aigu! (4)

Cependant, le plan B doit être évalué aussi au niveau de son prix, de ses délais, de l’approvisionnement énergétique, et cela pose question. Les démarches à faire vont encore générer des délais : enquête d’impact environnemental sur 1000 km, nouvelles négociations avec l’Europe pour redéfinir le CRM, tractations pour convaincre Engie de faire les travaux et vraisemblablement des frais à charge de l’État pour plus d’un milliard. La loi sur le nucléaire précise qu’un réacteur ne peut fonctionner sans être révisé au-delà de sa durée de vie (40 ans dans ce cas-ci), c’est à dire dans le cas qui nous occupe au-delà du 31/12/2025, et il n’est pas sûr que ce soit matériellement possible. Il faut donc que les réacteurs soient remis à jour à cette date, sauf si cette loi est modifiée dans le sens d’une diminution de la sécurité. De plus, toutes les discussions sur les mesures de garantie d’approvisionnement sont calculées pour la période d’après 2025, or il est évident que les travaux vont immobiliser les deux réacteurs pendant de nombreux mois avant le 31/12/2025. Si cela dure trop longtemps, plus de 6 mois par exemple, il est clair que cela va générer un trou dans notre mix énergétique, avant que les solutions nouvelles soient tout à fait prêtes, et cela nécessitera donc l’apport des énergies d’appoint à cette période, dont, peut-être, malheureusement, le gaz… Ce plan B ne nous semble pas viable, d’autant plus qu’il va gaspiller des ressources plus efficacement investies dans les énergies du futur.

Nous n’acceptons pas non plus l’idée d’investir dans le « nucléaire du futur », soit dans les SMR, petites unités modulaires fabriquées en usine. Non seulement cette «solution » sera certainement « trop chère, trop tard » (2035-2040 ?) par rapport au dérèglement climatique, mais nous ne voyons pas où se trouvent les améliorations. Certes, ces mini-réacteurs seraient construits en série et donc sans doute à moindre coût ; il n’est cependant pas sûr que ce soit plus efficace que l’économie d’échelle réalisée par un réacteur plus grand. Nous ne sommes pas du tout convaincus qu’un réacteur plus petit produise proportionnellement moins de déchets. En cas d’accident, il serait moins grave, mais le nombre potentiel d’accidents augmenterait proportionnellement au nombre de SMR installés. Les SMR étant plus dispersés dans le pays, le transport de matières dangereuses augmenterait aussi dans tout le territoire. En plus, ces SMR augmenteront le nombre de cibles potentielles d’attaques terroristes et donc de lieux à sécuriser. Dans tous les cas, et pas seulement lors d’installation dans des bases militaires, cela augmentera aussi le risque en cas de conflit ou de trouble social grave.

Solution : Sortir complètement du nucléaire, et diminuer progressivement toutes les énergies fossiles grâce aux efforts pour économiser l’énergie et la généralisation des énergies renouvelables, dans un réseau de distribution rénové et intégré à l’échelle européenne, incluant de nouveaux vecteurs, dont l’hydrogène vert. Sécuriser les déchets nucléaires existants en surface, subsurface, ou stockage à sec, sans mettre en péril l’intégrité du sous-sol et des ressources en eau.

 (1) Article du canard sur la qualité des systèmes de secours :https://www.dropbox.com/s/tik7x7v7ypkjogn/edf_fournisseurs.jpg?dl=0

(2) Source : E. Macron : « Sans nucléaire civil, pas de nucléaire militaire, sans nucléaire militaire, pas de nucléaire civil » Source :https://www.elysee.fr/front/pdf/elysee-module-16825-fr.pdf page 4

(3) Rappelons les propositions invraisemblables du Pr Damien Ernst, qui voulait construire plus de 8000 réacteurs, et envoyer les déchets sur la lune, tout en mettant les écolos en prison…

(4) Le gouvernement allemand confirme la fermeture des deux dernières centrales !  https://www.euractiv.com/section/energy/news/germany-rules-out-prolonging-its-nuclear-power-plants/

mercredi 29 novembre 2017

[Belgique, Wallonie, Liège] Interpellation des Conseils communaux sur le plan d'urgence en cas d'accident atomique / [ Belgium, Wallonia, Liège] Questioning of the municipal Councils about the emergency plan in case of atomic urgency

Interpellation des Conseils communaux sur
le plan d'urgence en cas d'accident atomique

Bouli Lanners, porte-parole de FDN et du RAN, a interpellé le Bourgmestre et le Conseil communal de Liège sur le plan d’urgence en cas d’accident atomique, le lundi 27 novembre 2017.
Cette interpellation est la première d’une longue série à faire dans toutes les communes de Belgique par tout citoyen conscient du risque inacceptable que nous fait courir la filière de l’énergie atomique. Contactez-nous pour savoir quels membres de Fin du nucléaire habitent votre commune afin de vous organiser au mieux (voir la rubrique Contact).
Pour vous aider dans votre démarche, nous mettrons à votre disposition, en plus de l’interpellation de Bouli Lanners, une série de questions à poser ainsi que d’autres documents. Nous vous suggérons de joindre ces questions écrites à votre interpellation (après les avoir adaptées à la situation de votre commune).
Sommaire

L'interpellation de Bouli Lanners du 27 juin 2017 au Conseil communal de Liège retour au sommaire

– Au format PDF (pour imprimer)
– Écouter (ce document sonore est d'assez mauvaise qualité, nous espérons avoir mieux d'ici peu)
Bonjour, mon interpellation va porter sur le plan d’urgence et les mesures mises en place par la ville de Liège en cas d’accident nucléaire de type « INES-7 », à la centrale de Tihange ou à la centrale de Doel.
Nous savons qu’il y a la loi de 2003 qui traite de ce plan et que les différents niveaux de pouvoir sont impliqués.
Nous avons lu la loi de 2003. Celle-ci ne répond à aucune de nos questions de citoyen liégeois.
Du coup, nous avons contacté la province de Liège et voici leur réponse :
« Vous n’êtes pas sans savoir que même si une crise nucléaire est gérée au niveau fédéral, un des acteurs clé reste le bourgmestre. Le gouverneur n’étant qu’un intermédiaire/coordinateur entre le niveau fédéral et le niveau communal. Vous comprendrez aisément qu’il est impossible pour le gouverneur et ses services de répondre à toutes les sollicitations que le contexte actuel concernant le nucléaire suscite. Je ne puis dès lors que vous conseiller de vous adresser directement à votre bourgmestre ».
C’est pourquoi, je m’adresse directement à vous, monsieur Demeyer.
Pour rappel.Il y a sept niveaux sur l’échelle internationale des événements nucléaires. Mais le plan d’urgence fédéral ne prend en compte que les cinq premiers niveaux. C’est à dire, au pire ou au mieux, jusqu’INES-5 c’est-à-dire un accident avec un rejet radioactif limité. Dans ce cas, on n’évacue que dans un rayon de 10 km autour de la centrale. Mais je le rappelle, ce plan ne tient compte que des cinq premiers niveaux.
Nous avons des réacteurs à Tihange et à Doel, dont les durées de vie ont déjà été prolongées de dix ans et même de 20 ans pour trois d’entre eux.
Les cuves des réacteurs Tihange 2 et Doel 3 sont fissurées. De nombreuses pannes, avaries et mises à l’arrêt de plusieurs des réacteurs se sont produites ces dernières années.
De plus, il y a fort à parier qu’après 2025, madame Marghem voudra encore prolonger la durée de vie de ces centrales de dix années supplémentaires. La FEB est très claire là-dessus et la NVA aussi.
Sans compter les possibles attaques terroristes ou sabotages comme celui survenu à Doel 4.
Compte tenu de tous ces éléments, il me paraît légitime de se poser quelques questions relatives à la sécurité.
Si on envisage donc un accident de type INES-6 ou INES-7, on peut tenir compte de l’expérience que nous ont apportée Fukushima ou Tchernobyl. À Fukushima, la zone d’exclusion a été portée progressivement à 20 km et à Tchernobyl à 30 km. Mais dans les 2 cas, des villages situés à plus de 50 km ont fini par être évacués. La ville de Fukushima (300.000 habitants) située à plus de 60 km aurait dû être évacuée car le niveau de radiation excède largement la norme internationale.
Liège est à 25 km à vol d’oiseau au nord-est de Tihange.
On a chez nous en majorité des vents du sud-ouest. La vitesse moyenne du vent à Liège est de 17 km/h, ce qui veut dire que, s’il a un accident grave à Tihange, le nuage radioactif est sur Liège en une heure et demie.
Avec mes amis nous avons préparé une liste de plusieurs dizaines de questions précises à vous poser pour nous permettre de comprendre, nous citoyens liégeois, ce que nous devrons faire en cas d’accident nucléaire. Je sais que le temps qui nous est imparti ne nous permet pas de les aborder toutes.
Je vais donc en poser quelques-unes, un peu au hasard. Et pour le reste, nous allons les rendre publiques sur les sites de Fin du nucléaire et du RAN, pour que tout le monde puisse y avoir accès, bien tranquillement. Et ce sera relayé par d’autres associations comme Greenpeace, Attac, les Amis de la Terre, le mpOC, le Grappe et ACC par exemple.

Les cas de figure

En cas d’accident nucléaire grave, il y a trois cas de figure possible.
  1. Un confinement de la population concernée.
  2. Une évacuation de la population concernée.
  3. Une évacuation de la population après une période de confinement.
La première question est de savoir qui décide du cas de figure à adopter, à quel moment, à quelle condition, sachant que la situation ne sera pas la même au même moment dans toutes les villes de Belgique et de la province de Liège. En sachant aussi qu’au moment de l’accident de Tchernobyl, il n’avait pas d’accord sur les mesures à prendre en Belgique suite à la contamination du territoire.
Personne n’arrivait à communiquer de manière claire et précise.
Vu le manque de coordination entre les pouvoirs, toutes les informations se contredisaient. Pour information, il n’y a pas un site aujourd’hui qui explique la procédure à suivre, mais quatre. Et ils ne disent pas tout à fait la même chose.
Je voudrais donc savoir, vous, à Liège à partir de quelle dose de radiation en millisievert vous allez faire évacuer la ville.
Et puis je voudrais savoir comment on prévient la population de l’accident. Surtout si l’accident a lieu la nuit.

En cas de confinement

Il est conseillé de prendre les pilules d’iode, deux heures avant l’arrivée du nuage radioactif. Donc, avec un vent moyen, même si la population est informée au moment même du rejet d’iode radioactif, on aura déjà une demi-heure dans la vue.
Prenons les enfants par exemple. Les enfants et les femmes enceintes, sont les plus sensibles aux rayons.
Si l’accident a lieu pendant la journée, les enfants sont donc confinés à l’école. En cas d’accident, ils doivent prendre l’iode tout de suite. J’aimerais savoir où sont stockées les pilules dans tous les établissements scolaires de la ville. Mais aussi dans tous les lieux publics, dans les salles de sports, les terrains de foot, les crèches, les administrations, les entreprises, la piscine...
Si l’accident a lieu la nuit. Même chose, il faut prendre l’iode tout de suite. Au moment de l’accident. J’aimerais savoir si les gens ont été mis au courant qu’ils doivent avoir un stock de pilules chez eux.
Puisqu’ils n’auront pas le temps d’aller dans une pharmacie qui de toute façon sera fermée puisque c’est la nuit.
J’aimerais savoir par qui l’information est formulée et comment elle est communiquée. Je voudrais savoir aussi si l’information a été donnée que tout le monde ne peut pas prendre des pilules d’iode. Notamment les personnes âgées et celles qui souffrent de problèmes thyroïdiens.
Je voudrais aussi savoir si on s’est assuré que les stocks de pilules d’iode sont suffisants pour la population liégeoise, notamment en cas de prolongation de l’accident. C’est-à-dire s’il faut prendre des pilules d’iode plusieurs jours de suite.
J’ai été vérifier dans plusieurs pharmacies, et ça ne semble pas être le cas.

En cas d’évacuation

Je voudrais savoir d’abord comment on évacue une ville de deux cent mille habitants dans une agglomération de 700.000 qui devra aussi être évacuée.
On va où ? En Allemagne ? En Hollande ?
Où s’arrête-on ?
Qui nous accueille ?
Est ce qu’il y a des accords interrégionaux pour ce genre de cas de figure ?
Comment on part ? En voiture ? En train ? En autocar ?
Que peuvent prendre les gens avec eux ?
Qu’est ce qu’ils ne peuvent pas prendre ?
Et qui va contrôler ça ?
Qui organise ?
Qui décide des itinéraires ?

La réserve stratégique humaine

Les Japonais sont connus pour être respectueux de la loi et des règles. Pourtant, à Fukushima, beaucoup de cas de « désertion » ont été relevés. Il manquait notamment à l’appel des centaines d’infirmiers et médecins.
Je voudrais savoir, comment vous allez garantir le maintien sur place des forces de l’ordre, des pompiers et des services de santé.
Je voudrais savoir comment les hôpitaux et les maisons de retraites vont être évacués.
Pour ceux qui ne peuvent pas être évacués, je voudrais savoir comment vous allez désigner ceux qui vont rester sur place, en sachant que ceux-ci seront condamnés. Mais est-ce qu’ils le savent, eux ?
Il a fallu 800.000 liquidateurs pour contenir les rejets du réacteur de Tchernobyl. J’imagine qu’ils n’ont pas 800.000 pompiers à Huy, nos pompiers vont certainement être rappelés en renfort. Ils ne suffiront pas, on fera certainement, comme à Tchernobyl et à Fukushima, appel à des volontaires.
Je voudrais savoir si nos pompiers et ces volontaires sont formés à ce genre d’exercice. Si oui, quand est-ce qu’ils ont fait leur dernier exercice ? Est ce qu’ils ont l’équipement adéquat ? Est-ce qu’il y a de l’équipement adéquat pour tous ?
Les pompiers et les volontaires, ne pourront rester au feu qu’une toute petite période. En effet, après une demi-heure ou un peu plus, ils auront pris la dose de radiation maximale « recommandée » (250 millisieverts) et devront être remplacés.
Que vont devenir ces pompiers et ces volontaires après la demi-heure passée au feu ? Où allez vous les évacuer, qui va s’en occuper et qui va les remplacer ?
Je voudrais savoir, messieurs les échevins, monsieur le bourgmestre, si vous, vous allez rester à Liège ou, comme le gouvernement Pierlot en 1940, si vous allez vous exiler pour pouvoir gérer les affaires au mieux ?

Un accident grave survient non pas à Tihange mais à Doel

On a là un million et demi de personnes qui doivent fuir Anvers et son agglomération.
Bon, disons qu’on en accueille un dixième, soit 150.000 personnes, soit les trois quart de la population liégeoise.
Là, je n’ai qu’une question. On fait comment ?
Voilà en gros quelques questions.
Je rappelle qu’une liste non exhaustive de questions sera bientôt disponible pour tout le monde sur les sites de Fin du nucléaire et du RAN.
Et je vous remercie de votre écoute, monsieur Demeyer, mesdames messieurs les échevins, mesdames messieurs les conseillers.

Conclusion

Le propre de la prévention c’est « espérer que ça n’arrive pas, mais être prêt si ça arrive ».
Il est étonnant de voir qu’on ait pris tant de mesures de prévention en cas d’incendie, partout, mais qu’en cas d’accident atomique, rien ne soit fait.
En parler génère le malaise.
Parce qu’on se rend compte qu’en cas d’accident, c’est le bordel le plus total. C’est pourquoi, le plan fédéral ne va que jusqu’à INES-5, parce qu’au delà de INES-5, personne ne sait gérer la situation dans un pays où 7 millions et demi de gens vivent à proximité des réacteurs.
Alors de deux choses possibles, il nous en reste une à faire.
Soit, il reste à prier. Et tant pis pour nos amis namurois, carolos, montois, bruxellois, gantois, anversois et ostendais, il nous reste à prier pour que ce jour-là, il souffle un vent d’est.
Soit, nous pouvons travailler ensemble, comme à Aix-la-Chapelle et comme à Maastricht. Nous pouvons travailler ensemble afin que cette situation ne puisse jamais arriver. Travailler ensemble vous et nous, pour faire pression afin de demander l’arrêt immédiat des réacteurs les plus dangereux, les trois réacteurs les plus vétustes, Tihange 1, Doel 1 et 2 et des deux réacteurs fissurés, Tihange 2 et de Doel 3.
Faire de Liège la première ville de Belgique qui dit non au nucléaire.
Voilà. La balle est dans votre camp. Merci.

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Médiasretour au sommaire

    Reportage télévisé sur l'interpellation de Bouli Lanners, sur le site de RTC.

source : http://findunucleaire.be/echo/interpellation.htm