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dimanche 20 juillet 2025

La Syrie bombardée encore : le Sud global riposte, la propagande folle sur l’Ukraine continue

 

C'est reparti. Cette fois, c'est la nouvelle coqueluche de l'Occident, la "bonne Syrie", qui subit une attaque directe d'Israël pour le crime d'exister encore. Parallèlement, en Colombie, un multilatéralisme tant attendu se met en place contre le génocide à Gaza, tandis qu'en Occident, la bulle de propagande anti-russe continue de prétendre que la Russie perd dix fois plus de soldats que l'Ukraine.
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Original Video:    • Syria Bombed AGAIN. Global South Stands Up...  
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Originally Published on: 2025-07-17
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mercredi 11 décembre 2024

Chute de la Syrie : Qui ? Pourquoi ? Comment ? (Mondoscopie 49)


 

L'Occident s'autodétruit en Syrie, la Russie ne tombe pas dans le piège !


 

La prise de contrôle jihadiste de la Syrie est avant tout une tragédie pour le peuple syrien, qui pourrait connaître le même sort que la Libye. Mais pour la Russie, c'est une toute autre affaire. Contrairement à Washington, Moscou ne cherche pas à s'étendre excessivement et à se battre pendant 20 ans pour une cause perdue. Au contraire, elle laisse ses ennemis semer les graines de leur propre défaite future. S'il y a une chose qui est claire maintenant, c'est que les gouvernements dirigés par Al-Qaïda reviennent toujours hanter les États-Unis. Mon invité aujourd'hui est Graham Fuller, ancien officier de renseignement de la CIA et géostratège. Original Video:    • West DESTROYING Itself In Syria. Russ...   Produced by: Neutrality Studies Originally Published on: 2024-12-11 Translations by: www.video-translations.org Disclaimer: Read by A.I. Voices. Auto-translated. This video is owned by this channel.

mardi 10 décembre 2024

SYRIE: UN REVERS POUR LA RUSSIE ? | KARINE BECHET-GOLOVKO


 

L'entretien mené par #Kate sur Le Média en 4-4-2 avec Karine #Bechet-Golovko, docteur en droit, enseignante à l'Université d'État de Moscou, juriste et blogueuse de Russie Politics, aborde des sujets cruciaux et complexes de la géopolitique contemporaine. Cet entretien se déroule dans un contexte où les dynamiques internationales sont en constante évolution, marquées par des conflits régionaux et des jeux de pouvoir entre grandes puissances. Karine Bechet-Golovko, avec son expertise en droit et sa connaissance approfondie des enjeux politiques russes, offre une perspective éclairante sur plusieurs questions brûlantes. L'une des principales thématiques abordées est la chute du régime de Bachar #Al-Assad en Syrie, précipitée par l'arrivée à Damas du groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Sham. Cette situation soulève des interrogations sur les conséquences pour la #Russie, qui a longtemps soutenu le gouvernement syrien. Qui sont les acteurs derrière cette chute, et n'est-ce pas une manœuvre stratégique pour affaiblir la Russie sur l'échiquier géopolitique ? L'entretien explore également les répercussions de cette chute sur la position de la Russie au Moyen-Orient et au-delà. Karine Bechet-Golovko analyse les implications géostratégiques et les défis que la Russie pourrait rencontrer dans un contexte où ses alliés régionaux sont menacés. Un autre point central de la discussion est la réaction de Karine Bechet-Golovko aux propos de Donald #Trump concernant la demande formelle d'une fin du conflit en Ukraine, sous couvert de menaces. Elle exprime son scepticisme quant à la possibilité d'un gel du conflit, soulignant que la Russie devra retrouver son pouvoir de décision et mettre de côté son esprit formaliste pour naviguer dans ces eaux troubles. Cet entretien promet d'être riche en analyses et en perspectives, offrant aux auditeurs une compréhension plus profonde des enjeux complexes qui façonnent notre monde actuel. Il met en lumière les défis auxquels la Russie est confrontée et les stratégies qu'elle pourrait adopter pour maintenir son influence et sa sécurité dans un environnement international en mutation rapide. Kate : https://x.com/Katemediaen442 🌐 Découvrez plus sur Le Média en 4-4-2 :

dimanche 8 décembre 2024

L’Orient-compliqué et la catastrophe moderniste

 Source : https://www.dedefensa.org/article/lorient-complique-et-la-catastrophe-moderniste

• Damas est tombé... • Le choc a été à mesure de la rapidité qui y a conduit, à cause de l’effondrement d’une armée syrienne qu’on s’était accoutumé à juger très efficace et souvent héroïque. • Désormais, c’est un groupe djihadiste, HTS, commandité par la Turquie et soutenu par Israël et les USA, qui tient la Syrie . • L’ancien diplomate britannique Craig Murray fait un article sur cette affaire, à partir de Beyrouth où il séjourne. • L’événement, énorme du point de vue de la communication, est peut-être d’importance moindre qu’il eût été il y a dix ans, au sommet de la guerre de 2012-2019.

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Nous nous sommes dit “au début” de l’actuelle phase-éclair qu’il faudrait bien parler de la Syrie, après avoir aussitôt constaté qu’il serait bien difficile d’en dire quelque chose de nouveau dans les premiers jours. Comme dit la chanson : « C’est comme si out recommençait »... Nous voulons dire, cette fausse-vraie “guerre” sans fin de Syrie, comment ajouter des commentaires originaux, constructifs dans ce drame sans fin ? Donc, laisser passer les premiers jours pour laisser s’éclaircir la situation... A la surprise générale devant la dissolution complète de l’armée syrienne qu’on avait vue si ardente entre 2012 et 2019, il s’est avéré tant les choses s’enchaînèrent littéralement à la vitesse de l’éclair, que les “premiers jours” pouvaient plus justement se nommer “les derniers jours”. Hier soir les djihadistes du groupe HTS entraient dans Damas....

Mais d’autre part, nous sommes en 2024 et non plus en 2011-2019. Dieu, qu’il s’est passé tant de choses, d’événements, d’incidents, durant ces cinq années entre 2019 et 2024 ! Ce qui apparaît sûrement comme la même chose au premier coup d’œil (la même guerre qu’en 2012-2019) se révèle également, dans les moments qui suivent et permettent un peu de réflexion, comme une chose complètement différente,  n’est-ce pas juste ?

Pour cette raison, rien ne s’est passé comme ce qui s’était passé, en Syrie, entre 2011 et 2019. Le texte ci-dessous de l’ancien diplomate britannique Craig Murray nous donne une explication et un éclairage sur tous les événements en cours, et une thèse sur leur probable effet de bouleversement à venir de la zone, avec la disparition de cette merveille de pluralisme, quel que fut l’“infâme dictateur” en place, qui subsistait au cœur de ce Moyen-Orient étouffé par les radicalismes religieux. Craig Murray est un homme d’honneur et un professionnel ; diplomate en poste d’ambassadeur, il eut le courage de démissionner parce que son gouvernement lui interdisait de protester contre les pratiques de torture connues de tous du fait du gouvernement du pays d’accueil.

Murray, qui a ouvert son propre site, nous donne un long article à partir d’un séjour qu’il effectue au cœur de la mêlée, à Beyrouth. Il le dit et il l'a siouvent écrit, il n'était certainement pas un partisan d'Assad mais il sait faire la différence entre le Mal accidentel ou occasionnel et le Mal substantiel que porte la modernité poussée à l'extrême de soin simulacre de carnaval comme elle le fut et l'est pour discréditer Assad. Ce qu’écrit Murray  se résume ainsi alors que vont sans doute se former deux voisins qui ont fait alliance pour conquérir Damas mais se déchireront bientôt : le Grand Israël des extrémistes de Netanyahou et le Grand Califat de Syrie mis en place par le groupe HTS des esxtrémistes djihadistes :

« Ce sont les États-Unis qui promeuvent la cause de l’extrémisme religieux et de la fin, partout au Moyen-Orient, d’un pluralisme sociétal semblable aux normes occidentales. C’est bien sûr une conséquence directe de l’alliance des États-Unis avec les deux centres de suprématie religieuse que sont Israël et l’Arabie saoudite.

» Ce sont les États-Unis qui détruisent le pluralisme, et c’est l’Iran et ses alliés qui le défendent. Je n’aurais pas vu cela clairement si je n’étais pas venu ici. Mais une fois vu, c’est d’une évidence aveuglante. »

Quel bouleversement exactement ?

En nous appuyant sur l’hypothèse de Craig Murray, que peut-on déduire pour la situation générale métapolitique et pour la GrandeCrise ?

• D’une façon générale, cette transformation radicale du Moyen-Orient devrait être beaucoup moins importante qu’elle aurait été si elle avait eu lien en 2012-2015. Le Moyen-Orient n’est plus le centre fondamental de cette situation générale  même s’il joue un rôle important au niveau énergétique. D’ailleurs, dans ce domaine, il n’sst nullement assuré que le bouleversement aura un effet déstabilisateur considérable.

• Au contraire, cette évolution rend encore plus importante les autres centres de crise qui ont acquis une singulière importance ces dix dernières années, – essentiellement la guerre en Ukraine et l’hostilité avec la Chine.

|• Les Etats-Unis sont dans une phase de transformation radicale qui ne cesse de se renforcer à la veille de l’arrivée au pouvoir de Trump. Celui-ci a fait un long message sur la chute de la Syrie où il a repris tous les refrains attristants du simulacre US sur Assad, la Russie et le reste (très attristant pour ses partisans) mais où il termine par cette affirmation capitale qui montre la nécessité où il se trouve de réformer ses services de renseignement totalement impliqués, dans l’aventure, – comme d’habitude :

« La Syrie est un désastre, mais elle n’est pas notre amie, ET LES ÉTATS-UNIS NE DEVRAIENT RIEN AVOIR À VOIR AVEC ELLE. CE N’EST PAS NOTRE COMBAT. LAISSONS-LE SE DÉROULER. NE VOUS IMPLIQUEZ PAS ! »

• La Russie justement... Elle n’a rien voulu faire ou rien pu faire ? Selon Mercouris,  il y a d’une part une inattention de la Russie depuis quatre ans parce qu’elle est complètement tournée vers l’Ukraine et le continent eurasiatique. D’autre part et surtout, la Russie a réagi avec fureur et dégoût devant la conduite de l’armée syrienne et les partisans de désengagement ont facilement convaincu le pouvoir à Moscou :  “Si ces gens ne sont pas capables de se battre pour leurs terres, ce n’est pas nous qui le feront”. Cette explication est plus acceptable qu’une Russie impuissante à agir à cause de ses pertes en Ukraine (Trump a repris le chiffre absolument hallucinant de 600 000 morts russes !). Même les bases russes et Syrie ne sont pas vitales, d’autant qu’un pays comme l’Algérie est prêt à un arrangement avec les Russes. Plus encore, le missile ‘Orechnik’, qui fascine Poutine au-delà de tout par ses capacités, représente le moyen du futur de la projection de puissance sans risque de nucléaire.

• C’est bien l’essentiel pour nous : le terrible choc au Moyen-Orient aura comme effet de montrer que le centre, ou les centres de la GrandeCrise, les principales subcrises, ne passent plus par cette région. L’un des principaux effets se trouvera dans certains comptes qui devront être réglés comme, par exemple, l’entrée de la Turquie dans les BRICS, où la Russie tient un rôle central.

L’article de Craig Murray

Publié sur son site, l’article de Craig Murray « La fin du pluralisme au Moyen-Orient » du 6 décembre 2024 est repris par Eric Zuesse sur ‘TheDuran’. On le prendra comme la description attristée de l’effondrement des valeurs de pluralisme que l’Occident voulaient installer dans cette région ; c’est-à-dire le contraire exactement de toutes les salades que la presseSystème s’est empressée de touiller à notre intention.... Autrement dit, la chose fait partie du mouvement  général de l’effondrement de notre-civilisation.

dedefensa.org

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La fin du pluralisme au Moyen-Orient

Un véritable changement sismique se produit au Moyen-Orient à une vitesse fulgurante. Au cœur de ce pacte se trouve un pacte avec le diable : la Turquie et les États du Golfe acceptent l’annihilation de la nation palestinienne et la création d’un Grand Israël, en échange de l’annihilation des minorités chiites de Syrie et du Liban et de l’imposition du salafisme [fondamentalisme sunnite] dans tout le monde arabe oriental.

Cela signifie également la fin pour les communautés chrétiennes du Liban et de Syrie, comme en témoignent le démantèlement de toutes les décorations de Noël, la destruction de tous les alcools et l’imposition forcée du voile aux femmes à Alep.

Hier, des avions de combat air-sol américains Warthog ont attaqué et sévèrement réduit les renforts qui, à l’invitation du gouvernement syrien, étaient en route vers la Syrie depuis l’Irak. Les frappes aériennes israéliennes quotidiennes et constantes sur les infrastructures militaires syriennes depuis des mois ont été un facteur majeur de la démoralisation et de la réduction des capacités de l’armée arabe syrienne du gouvernement syrien, qui s’est tout simplement évaporée à Alep et Hama.

Il est très difficile d’envisager un retournement de situation en Syrie. Les Russes doivent maintenant renforcer massivement leurs bases syriennes avec des troupes au sol ou les évacuer. Face aux exigences de l’Ukraine, ils pourraient choisir la deuxième option, et on rapporte que la marine russe a déjà quitté Tartous.

La rapidité avec laquelle la Syrie s’effondre a pris tout le monde par surprise. Si la situation ne se stabilise pas, Damas pourrait être assiégée et l’EI de retour sur les collines au-dessus de la vallée de la Bekaa d’ici une semaine, compte tenu de la vitesse de son avancée et des courtes distances impliquées.

Une nouvelle attaque israélienne sur le Sud-Liban, qui coïnciderait avec une invasion salafiste de la vallée de la Bekaa, semblerait alors inévitable, car les Israéliens souhaiteraient évidemment que leur frontière avec leur nouveau voisin de la Grande Syrie, de type taliban, soit aussi au nord que possible. Ce pourrait être une course pour Beyrouth, à moins que les Américains n’aient déjà organisé qui l’obtiendrait.

Ce n’est pas une coïncidence si l’attaque contre la Syrie a commencé le jour du cessez-le-feu entre le Liban et Israël. Les forces djihadistes ne veulent pas être vues comme combattant aux côtés d’Israël, même si elles combattent des forces qui ont été bombardées sans relâche par Israël, et dans le cas du Hezbollah, qui sont épuisées par le combat contre Israël.

Le Times of Israel n’a aucun scrupule à dire à haute voix la partie silencieuse, contrairement aux médias britanniques.

En fait, les médias israéliens disent beaucoup plus de vérité sur les forces rebelles syriennes que les médias britanniques et américains en ce moment. Voici un autre article du Times of Israel :

Alors que HTS a officiellement fait sécession d’Al-Qaïda en 2016, il reste une organisation djihadiste salafiste désignée comme organisation terroriste aux États-Unis, dans l’UE et dans d’autres pays, avec des dizaines de milliers de combattants.

Sa montée soudaine fait craindre qu’une éventuelle prise de contrôle de la Syrie ne transforme le pays en un régime islamiste de type taliban – avec des répercussions pour Israël à sa frontière sud-ouest. D’autres, cependant, voient l’offensive comme une évolution positive pour Israël et un nouveau coup porté à l’axe iranien dans la région.

Comparez cela avec les médias britanniques, qui, du Telegraph à l’Express en passant par le Guardian, ont promu le récit officiel selon lequel non seulement les mêmes organisations, mais aussi les mêmes personnes responsables de tortures et d’exécutions de masse de non-sunnites, y compris des journalistes occidentaux, sont désormais des libéraux câlins.

Cela n’est nulle part plus évident que dans le cas d’Abu Mohammad Al-Jolani, parfois orthographié Al-Julani ou Al-Golani, qui est maintenant présenté dans les médias occidentaux comme un dirigeant modéré. Il était le chef adjoint de l’EI, et la CIA a mis sa tête à prix de 10 millions de dollars ! Oui, c’est la même CIA qui le finance, l’équipe et lui fournit un soutien aérien.

Les partisans des rebelles syriens tentent toujours de nier qu’ils bénéficient du soutien israélien et américain – malgré le fait qu’il y a près de dix ans, un témoignage public au Congrès américain a déclaré que, jusqu’à ce moment-là, plus d’un demi-milliard de dollars avaient été dépensés pour aider les forces rebelles syriennes, et que les Israéliens ont ouvertement fourni des services médicaux et autres aux djihadistes ainsi qu’un soutien aérien efficace.

L’une des conséquences intéressantes de ce soutien conjoint de l’OTAN et d’Israël aux groupes djihadistes en Syrie est une nouvelle perversion de l’État de droit national. Prenons l’exemple du Royaume-Uni : en vertu de l’article 12 de la loi sur le terrorisme, il est illégal d’exprimer une opinion qui soutient, ou pourrait conduire quelqu’un d’autre à soutenir, une organisation interdite.

L’abus de cette disposition par la police britannique pour persécuter les partisans palestiniens qui auraient encouragé le soutien aux organisations interdites Hamas et Hezbollah est notoire, et même des références indirectes conduisent à des arrestations. Sarah Wilkinson, Richard Medhurst, Asa Winstanley, Richard Barnard et moi-même sommes tous des victimes notables, et la persécution a été grandement intensifiée par Keir Starmer.

Pourtant, Hay’at Tahrir Al-Sham (HTS) est également un groupe interdit au Royaume-Uni. Mais les médias grand public britanniques et les médias musulmans britanniques font ouvertement la promotion et l’éloge de HTS depuis une semaine – franchement beaucoup plus ouvertement que je n’ai jamais vu quelqu’un au Royaume-Uni soutenir le Hamas et le Hezbollah – et pas une seule personne n’a été arrêtée ou même avertie par la police britannique.

C’est en soi la plus forte indication que les services de sécurité occidentaux sont entièrement derrière l’attaque actuelle contre la Syrie.

Pour mémoire, je pense que c’est une loi épouvantable, et personne ne devrait être poursuivi pour avoir exprimé une opinion dans un sens ou dans l’autre. Mais l’application politiquement biaisée de la loi est indéniable.

Lorsque l’ensemble des médias d’entreprise et d’État occidentaux (presseSystème) diffusent un récit unifié selon lequel les Syriens sont ravis d’être libérés par HTS de la tyrannie du régime Assad – et ne disent absolument rien de la torture et de l’exécution des chiites qui s’ensuivent, ni de la destruction des décorations et des icônes de Noël – il devrait être évident pour tout le monde d’où cela vient.

Et pourtant – et c’est une autre répercussion intérieure au Royaume-Uni – un nombre très important de musulmans au Royaume-Uni soutiennent HTS et les rebelles syriens, en raison du financement injecté dans les mosquées britanniques par des sources salafistes saoudiennes et émiraties. Cela est lié à l’influence des services de sécurité britanniques également exercée par l’intermédiaire des mosquées, à la fois par des programmes de parrainage et des « think tanks » bénéficiant aux dirigeants religieux approuvés, et par l’exécrable programme coercitif Prevent.

Les médias musulmans britanniques qui se sont montrés ostensiblement pro-palestiniens – comme Middle East Eye et 5 Pillars – soutiennent avec enthousiasme les alliés syriens d’Israël dans leur volonté de détruire la résistance au génocide des Palestiniens. Al Jazeera alterne entre des articles détaillant les massacres effroyables en Palestine et des articles vantant les mérites des rebelles syriens qui ont instauré un régime allié à Israël en Syrie.

Parmi les mécanismes qu’ils emploient pour concilier ces deux réalités, ils refusent de reconnaître le rôle vital de la Syrie dans la fourniture d’armes iraniennes au Hezbollah. Ces livraisons sont désormais interrompues par les djihadistes, pour le plus grand plaisir d’Israël, et en conjonction avec les frappes aériennes israéliennes et américaines.

En fin de compte, pour de nombreux musulmans sunnites, tant au Moyen-Orient qu’en Occident, l’attrait semble être plus fort de la haine sectaire envers les chiites et de l’imposition du salafisme que d’empêcher la destruction définitive de la nation palestinienne.

Je ne suis pas musulman. Mes amis musulmans sont presque tous sunnites. Personnellement, je considère que la division persistante autour de la direction de la religion il y a plus d’un millénaire est profondément inutile et constitue une source de haine continue et inutile.

Mais en tant qu’historien, je sais que les puissances coloniales occidentales ont consciemment et explicitement utilisé la division entre sunnites et chiites pendant des siècles pour diviser et régner. Dans les années 1830, Alexander Burnes rédigeait des rapports sur la façon d’utiliser la division du Sind entre dirigeants chiites et populations sunnites pour aider l’expansion coloniale britannique.

Le 12 mai 1838, dans sa lettre de Simla exposant sa décision de lancer la première invasion britannique de l’Afghanistan, le gouverneur général britannique Lord Auckland a inclus des plans pour exploiter la division chiite/sunnite au Sind et en Afghanistan pour aider l’attaque militaire britannique.

Les puissances coloniales le font depuis des siècles, les communautés musulmanes continuent de tomber dans le piège, et les Britanniques et les Américains le font en ce moment même pour poursuivre leur remodelage du Moyen-Orient.

En termes simples, de nombreux musulmans sunnites ont subi un lavage de cerveau les poussant à haïr les musulmans chiites plus qu’ils ne haïssent ceux qui commettent actuellement un génocide contre une population majoritairement sunnite à Gaza.

Je parle du Royaume-Uni parce que j’ai été le témoin direct de ce phénomène pendant la campagne électorale à Blackburn. Mais la même chose est vraie dans tout le monde musulman. Pas un seul État dirigé par des musulmans sunnites n’a levé le petit doigt pour empêcher le génocide des Palestiniens.

Leurs dirigeants utilisent le sectarisme anti-chiite pour maintenir le soutien populaire à une alliance de fait avec Israël contre les seuls groupes – l’Iran, les Houthis et le Hezbollah – qui ont réellement tenté d’apporter aux Palestiniens un soutien pratique dans leur résistance. Et contre le gouvernement syrien qui a facilité l’approvisionnement.

Le marché tacite mais bien réel est le suivant : les puissances sunnites accepteront l’anéantissement de toute la nation palestinienne et la formation du Grand Israël, en échange de l’annihilation des communautés chiites en Syrie et au Liban par Israël et les forces soutenues par l’OTAN (y compris la Turquie).

Il y a bien sûr des contradictions dans cette grande alliance. Les alliés kurdes des États-Unis en Irak ne seront probablement pas ravis de la destruction par la Turquie des groupes kurdes en Syrie, ce que Erdoğan a gagné grâce au rôle militaire très actif de la Turquie dans le renversement de la Syrie – en plus d’étendre le contrôle turc sur les champs pétroliers.

Le gouvernement irakien, ami de l’Iran, aura encore plus de mal à accepter l’occupation continue par les États-Unis de pans entiers de son pays, car il comprend qu’il est la prochaine cible.

L’armée libanaise est sous le contrôle des États-Unis, et le Hezbollah a dû être grandement affaibli pour avoir accepté le désastreux cessez-le-feu avec Israël. Les milices fascistes chrétiennes traditionnellement alliées à Israël sont de plus en plus visibles dans certaines parties de Beyrouth, même si l’on peut se demander si elles seraient assez stupides pour faire cause commune avec les djihadistes du Nord. Mais si la Syrie tombait entièrement sous le joug des djihadistes – ce qui pourrait arriver rapidement – ​​je n’exclus pas que le Liban suive très rapidement et soit intégré dans une Grande Syrie salafiste.

Il est difficile de savoir avec certitude comment les Palestiniens de Jordanie réagiraient à cette tournure désastreuse des événements. Le Royaume hachémite fantoche britannique est la destination désignée pour les Palestiniens de Cisjordanie ethniquement nettoyés dans le cadre du plan du Grand Israël.

Tout cela revient potentiellement à la fin du pluralisme au Levant et à son remplacement par le suprémacisme. Un Grand Israël ethno-suprémaciste et une Grande Syrie salafiste et religieusement suprémaciste.

Contrairement à de nombreux lecteurs, je n’ai jamais été un fan du régime Assad ni aveugle à ses violations des droits de l’homme. Mais ce qu’il a indéniablement fait, c’est maintenir un État pluraliste où les traditions religieuses et communautaires historiques les plus étonnantes – y compris les sunnites (et de nombreux sunnites soutiennent Assad), les chiites, les alaouites, les descendants des premiers chrétiens et les locuteurs de l’araméen, la langue de Jésus – ont pu coexister.

Il en va de même pour le Liban.

Nous assistons à la destruction de ce système et à l’imposition d’un régime de type saoudien. Tous les petits détails culturels qui témoignent du pluralisme – des sapins de Noël aux cours de langue, en passant par la fabrication du vin et le dévoilement des femmes – viennent d’être détruits à Alep et pourraient l’être de Damas à Beyrouth.

Je ne prétends pas qu’il n’y a pas de véritables démocrates libéraux parmi l’opposition à Assad. Mais ils ont une importance militaire négligeable, et l’idée qu’ils pourraient avoir une influence sur un nouveau gouvernement est une illusion.

En Israël, qui prétend être un État pluraliste, le masque est tombé. L’appel musulman à la prière vient d’être interdit. Des membres de la minorité arabe de la Knesset ont été suspendus pour avoir critiqué Netanyahou et le génocide. De nouveaux murs et de nouvelles portes sont construits chaque jour, non seulement dans les territoires illégalement occupés, mais dans « l’État d’Israël » lui-même, pour imposer l’apartheid.

J’avoue avoir eu l’impression que le Hezbollah était lui-même une organisation de suprémacisme religieuse ; la tenue et le style de ses dirigeants semblent théocratiques. Puis je suis venue ici et j'ai visité des endroits comme Tyr, qui est sous le contrôle du gouvernement local élu par le Hezbollah depuis des décennies, et j'ai découvert que le port du maillot de bain et l'alcool sont autorisés sur la plage et que le voile est facultatif, alors que les communautés chrétiennes y sont totalement indemnes.

Je ne reverrai plus jamais Gaza, mais je me demande si j'aurais été surprise de la même manière par le régime du Hamas.

Craig Murray

CHRISTELLE NÉANT - SITREP - Rapport de situation hebdomadaire spécial Syrie – 8 décembre 2024


 vidéo ici

Comprendre l’offensive djihadiste contre Alep en Syrie! Dr Ayssar Midani


Rencontre avec Dr Ayssar Midani Comprendre l’offensive djihadiste contre Alep en Syrie!

samedi 11 mars 2023

Comment analyser la situation en Turquie et en Syrie ? | Idriss Aberkane


Vous le savez déjà, nous vivons à l'Âge d'Or du terrorisme intellectuel, par lequel des gens sans qualifications ni mérite ni légitimité prétendent interdire - par la violence sociale - toute pensée qui ne serait pas strictement conforme à celle du pouvoir. Les Twitter files, les scandales aussi immenses et nombreux de fact-checkeurs ripoux qui ont désinformé le public en publiant le contraire même des faits, ou en lui interdisant formellement de réfléchir aux pistes qui se sont avérées justes dans la lecture des actualités, a montré à quel point le terrorisme intellectuel désire former un Code de la Pensée, avec ses Sens Uniques, ses Stops, et ses feux tricolores: "vrai, faux, trompeur". Etant passionné d'éducation populaire et publique, je ne vais certainement pas vous dire quoi penser des événements de Turquie et de Syrie, mai plutôt vous initier à une lecture libre de ces faits, hors de toute intimidation sociale, de toute pression psychologique, de tout terrorisme intellectuel, car les peuples méritent une information - et une réflexion - libre et éclairée. (ERRATUM : le Haut Moyen-Âge c’est le début pas la fin du Moyen-Âge bien sûr) #turkey #syria #earthquake Montage par (l'excellentissime) Tilou Martin www.lesmicroproductions.com ______ Mon jeu vidéo éducatif : https://guildoflogos.com/gol-premium/ ✉️ Ma newsletter hebdomadaire : https://idrissaberkane.org/hyperdoctor/ 🎬 Mes cours en ligne vidéo premium : https://www.scanderia.com 📖 Mon dernier livre "Le Triomphe de votre Intelligence" : https://livre.fnac.com/a13510355/Idri... 📖 Mon recueil de poésie "i - poésies & théories" : https://livre.fnac.com/a14122337/Idri... 🎵 Mon nouvel album de rap "Origami" : https://music.imusician.pro/a/3UXs2p8P/ 🎵 Le premier "Octogone" : https://instabio.cc/octogone27 🌐 Mes actus https://www.idrissaberkane.org 📸 Instagram @aberkaneidriss 🐦 Twitter @idrissaberkane 📘 Facebook https://www.facebook.com/DoctorIdriss... Mon CV déjà publié entièrement en 2016 avec toutes les preuves (pour bien faire rager wikimafia qui refuse toujours cette simple vérité) : https://idrissaberkane.org/pour-mes-a... ⚠️ Mon seul compte Télégram est @aberkaneidriss, mais je n'y suis quasiment jamais. Si vous voyez des comptes qui se font passer pour moi merci de les signaler, notamment le compte @idrissaberkane qui est un scam usurpant mon identité. Je ne vous proposerai jamais de conseil ou de demande d'investissement par téléphone, e-mail ou tout autre canal – si vous êtes témoin de telles pratiques par des escrocs merci également de les signaler et de m'en informer par mail à demandes@idrissaberkane.org . ⚠️ Mes communications sont diffusées uniquement sur mes réseaux sociaux officiels : Facebook, Linkedin, Twitter, Instagram & Tiktok – et sur mon site internet www.idrissaberkane.org . ⚠️ Mes newsletters officielles sont : "la semaine de l'HyperDoctor" & "Dans l'Octogone" éditée par Scanderia (www.scanderia.com). 🙏 Merci pour votre soutien 🙏

lundi 16 juillet 2018

[Sommet Trump- Poutine] Rencontre & panique / [Summit Trump Putin] Meeting & Panic


Publié le 17 Juillet 2018 par Observatus geopoliticus in Etats-UnisRussieEurope
A voir les réactions indignées et suffocantes de rage du système impérial US et de sa presstituée occidentale, le sommet Trump-Poutine semble avoir été une réussite. C'est en effet un véritable florilège de commentaires désabusés et de bouffées d'exaspération auquel nous assistons ; tout le Deep State y va de sa rancoeur...
John Brennan, l'ancien directeur de la CIA d'Obama et qui pourrait jouer le rôle d'une murène dans un film d'horreur, parle sans rire de "crime" et de "haute trahison". Les barbouzes n'avaient pas tant de scrupules quand ils participaient au financement de la campagne de l'hilarante, une des bombes lancées par Vladimirovitch à Helsinki.
McCain évoque "l'un des pires moments de l'histoire de la présidence américaine", rien que ça. Pour l'ancien ambassadeur de Washington à Moscou, Poutine a remporté "une fantastique victoire" tandis que les Etats-Unis ont "capitulé". D'autres appellent carrément à un soulèvement contre Trump et même, dans la bouche d'un membre du Congrès, au renversement du président par l'armée ! Délire, quand tu nous tiens...
La journaloperie de service n'est évidemment pas en reste. Dans le Fig à rot, deux journalistes notoirement russophobes s'étranglent devant le fait que le Donald ne croit pas plus que ça ses agences de renseignement, candidement qualifiées d'"institutions démocratiques" (à Langley, on doit être plié de rire). Quant à l'imMonde, il se vautre, toujours et sans surprise, dans la fange néo-conservatrice et rapportefidèlement les paroles de ses maîtres impériaux d'outre-Atlantique. Ne parlons même pas de la MSN anglo-saxonne qui manque de s'étouffer de rage.
Tout cela semble indiquer que la rencontre fut fructueuse, malgré la tentative de sabotage de dernière minute de Mueller qui a, par le plus grand des hasards et deux jours seulement avant Helsinki, sorti de son chapeau douze agents russes du GRU (c'est beaucoup pour un piratage...)
Poutine, tout sourire, a confirmé la bonne tenue des discussions - beaucoup "plus substantielles que prévues" - et Lavrov s'est lâché en les qualifiant de "mieux que super". En reconnaissant publiquement, lors de la conférence de presse, que les Etats-Unis sont grandement responsables de la détérioration des relations bilatérales et que le présent sommet était "un très bon début" dans le processus de réconciliation, Trump a dû faire perler des gouttes de sueur au front du Washingtonistan, qui n'aura d'ailleurs même pas pu avoir quelques bribes d'informations sur ce qui s'est dit étant donné que le Donald avait insisté pour que la rencontre se passe à huis clos et en tête-à-tête.
Il est évidemment trop tôt pour connaître les tenants et les aboutissants du sommet, dont nous verrons les conséquences d'ici quelques semaines voire plus. Nous savons que le dossier ukrainien a été abordé ainsi, évidemment, que la Syrie où un grand marchandage pourrait avoir lieu entre Assad et les Etats-Unis par l'entremise de la Russie : si l'Iran quitte la Syrie, nous la quittons aussi. A suivre...

Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/rencontre-panique

samedi 28 avril 2018

[Guerre Moyen Orient] Chaque « clic » nous rapproche d’un pas du « bang! » / [ War the Middle East] Every "click" moves closer to us to a step of the " bang! "


Pensez-y de cette façon : les seuls moyens d’agression crédibles (dans le monde réel) qui restent à l’Empire sont les armes nucléaires. Beaucoup de gens (la plupart) ne le réalisent pas (encore), mais à chaque attaque conventionnelle ratée, cette réalité deviendra de plus en plus difficile à cacher.



2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 20 avril 2018 – Source The Saker
Trump a pressé sur la gâchette, mais au lieu d’un « bang ! », ce que le monde a entendu, c’est un « clic » modeste. Considérant qu’il s’agit d’un jeu très dangereux de roulette russe anglosioniste potentiellement nucléaire, le « clic » est une très bonne nouvelle, en effet. Mais pour reprendre les mots de Nikki Haley, le « pistolet »américain est toujours « armé et chargé ».
Il existe un grand nombre de versions de ce qui s’est réellement passé, mais je pense que l’explication la plus probable pour ce « clic » est la combinaison de deux événements :
  1. Les États-Unis ont fait tout leur possible pour éviter de donner l’impression d’attaquer les forces russes ou iraniennes en Syrie. Avec ce genre de règles d’engagement, la liste des cibles et la trajectoire de vol des missiles étaient faciles à prédire pour les défenses aériennes syriennes.
  2. Les défenses aériennes syriennes, maintenant intégrées aux réseaux russes C4ISR et probablement modernisées, ont donné de meilleurs résultats que ce à quoi la plupart s’attendait.
Honnêtement, je ne sais pas qui aux États-Unis devrait avoir le mérite d’avoir fait ce qu’il fallait, mais cette personne ou ces personnes méritent notre gratitude collective. Des rumeurs disent que c’était Mattis, d’autres désignent Dunford et certains même Trump (j’en doute). Encore une fois, je ne sais pas qui l’a fait, mais cette action mérite une grande ovation. Que cette triste performance (prévisible) ait été ensuite recouverte de déclarations stupides à propos d’une « frappe parfaite » et autre « tous les missiles ont atteint leur cible » est une procédure standard, un exercice basique pour sauver la face et une tentative d’apaiser les néocons toujours assoiffés de sang. La leçon la plus importante de ce dernier développement est qu’il y existe encore quelques personnes dans des positions clé aux États-Unis qui ont fait ce qui devait être fait pour éviter une escalade catastrophique en Syrie. La question est maintenant de savoir combien de temps ces « forces saines d’esprit » (faute d’une meilleure identification) vont continuer à résister aux « fous ».
Cela va sans dire, le lobby israélien et les néocons sont absolument furieux. Et pour ajouter l’insulte à l’injure, les Russes disent maintenant qu’ils veulent fournir des batteries S-300 aux Syriens (qui seraient capables de suivre et de frapper les avions israéliens pratiquement depuis leur décollage). Je dirais que les Israéliens l’ont fait eux-mêmes avec leurs propres frappes de missiles au pire moment possible, mais le fait qu’ils se le soient infligé à eux-mêmes ne le rend pas moins douloureux pour les Israéliens.
Mais le plus grand problème est que ce résultat, très positif en soi, ne résout rien. Les principales questions non résolues sont :
  1. Quelqu’un, en particulier le Conseil de sécurité de l’ONU et/ou la Russie peut-il opposer son « véto » aux actes de l’hégémonie anglosioniste partout sur la planète ? La position américaine officielle est un « non ! » catégorique. Le résultat en Syrie, pourtant, suggère fortement un « oui ».
  2. Les États-Unis sont-ils prêts à accepter le fait que l’Hégémon a échoué à renverser le gouvernement syrien et que les Syriens ont gagné la guerre ? La position américaine officielle à ce sujet a fait volte-face à plusieurs reprises, mais je dirais que le camp du « non »est beaucoup plus fort que le camp du « oui ». L’attitude américaine actuelle en Syrie suggère fortement que les États-Unis ne sont pas encore tout à fait prêts à « proclamer la victoire et à s’en aller ».
  3. Les (pseudos) attaques chimiques sous fausse bannière contre les Skripal et à Douma ont-elles suffi pour soumettre à nouveau l’UE post-Brexit à l’Anglosphère et les Anglosionistes ont-ils réussi à forger un front uni pour une « croisade contre la Russie » ? La majorité des gouvernements de l’UE se sont montrés prêts à cautionner n’importe quelle absurdité ou violation du droit international sous prétexte de « solidarité », mais il y a déjà quelques fêlures dans cette unité apparente.
En ce moment, la situation est extrêmement fluide et il y a trop de variables potentielles susceptibles de déterminer les prochains développements pour faire une prédiction meilleure qu’un pari sauvage. La seule certitude, c’est que cette confrontation entre l’hégémonie anglosioniste et la Russie est loin d’être terminée, en Syrie comme ailleurs (en Ukraine).
Fondamentalement, notre planète tout entière doit choisir entre deux ordres mondiaux qui s’excluent mutuellement…
Hégémonie anglosionisteMonde multipolaire
Modèle civilisationnelExclusivement « occidental »Divers
Modèle économiqueCapitalismeDivers
Modèle politiquePloutocratieDivers
Relations internationalesRégies par l’HégémonRégies par le droit international
Souveraineté nationaleFictiveRéelle
Modèle social et culturelLaïcité post-moderneTraditionnel et local
En ce moment, l’ « Occident collectif » est engagé dans un effort véritablement titanesque pour préserver l’hégémonie, mais l’inscription est très visible sur le mur, d’où le genre d’histrions stupides que nous voyons aujourd’hui dans les personnes de Trump, May et Macron. Dans ce contexte, la guerre en Syrie est d’abord une guerre pour le droit des États-Unis de faire tout ce qu’ils veulent, sans égard pour le droit international, les faits, la logique ou même le bon sens. Le message de Nikki Haley au monde a été superbement simple, cohérent et franc : « Nous sommes l’Hégémon, nous sommes au-dessus de tout et de tout le monde, au-dessus de vous et au-dessus de vos lois ou de vos principes. Nous sommes même au-dessus des faits ou de la logique. Inclinez-vous et vénérez-nous, sinon… ! »
Le problème pour les Anglosionistes est que si la plupart des dirigeants occidentaux ont accepté ces termes (c’est ce que signifie « solidarité » aujourd’hui), le reste de la planète est tranquillement mais activement en train de chercher des moyens d’explorer d’autres options et certains pays relativement faibles et/ou petits (la Bolivie par exemple) sont même prêts à rejeter ouvertement ce diktat anglosioniste. Quant à la Russie et à la Chine, elles sont déjà de facto en train de créer un nouveau monde multipolaire alternatif, où l’anglosphère sera réduite à n’être qu’« une parmi beaucoup d’autres » et pas le genre de race des seigneurs planétaire que ses dirigeants s’imaginent être.
Il est intéressant de noter que la principale tactique choisie par l’« Occident collectif » pour répondre à ces défis a été de s’enfoncer dans le déni et de se préoccuper beaucoup plus des perceptions que des faits sur le terrain. D’où la « frappe parfaite ». C’est Carl Rove qui l’a le mieux formulé lorsqu’il a dit : « Nous sommes maintenant un empire, et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudiez cette réalité – judicieusement, comme vous le ferez – nous agirons à nouveau, créant d’autres réalités nouvelles, que vous pouvez étudier aussi, et c’est ainsi que les choses vont s’arranger. Nous sommes des acteurs de l’histoire… et vous, vous tous, vous serez réduits à étudier ce que nous faisons. »
Dans les années 1990, il y avait une expression populaire, mais non attribuée, qui disait : « Vous n’avez pas gagné avant que CNN ne dise que vous avez gagné. » Aujourd’hui, nous assistons à quelque choses de similaire, mais inversé : vous n’avez pas perdu jusqu’à ce que CNN dise que vous avez perdu. J’ai éprouvé un étrange sentiment de déjà vu lorsque Trump a tweeté : « Mission accomplie », répétant exactement les mêmes mots que Dobelyou avait prononcés sur son porte-avion juste avant que l’enfer ne se déchaîne vraiment en Irak (je peux imaginer comment les gens au CENTCOM, dont on dit qu’ils sont vraiment fâchés, doivent avoir grimacé en entendant ça !). J’espère que Marx avait raison lorsqu’il a dit que « l’Histoire se répète, la première fois comme tragédie, la seconde comme farce ». Le Moyen-Orient, qui souffre depuis longtemps, a sûrement vécu suffisamment de tragédies, mais je crains que ce à quoi nous avons assisté avec la dernière frappe américaine en Syrie ne soit la farce et qu’une tragédie très réelle ne se prépare.
On peut, en gros, séparer les néocons en deux types : d’abord ceux qui sont assez stupides pour croire que les dernières frappes étaient, en effet, un immense succès, et ceux qui sont juste assez intelligents pour comprendre que c’était un flop pathétique. Le premier type sera enhardi par un sentiment d’impunité totale (et les États-Unis se sont, en fait, tirés d’affaire avec cette violation grave de toutes les normes du comportement civilisé et du droit international) tandis que le second continuera à exiger une attaque plus forte. Mélangez les deux et vous aurez la recette parfaite pour une situation très dangereuse.
Et maintenant, voici la très mauvaise nouvelle : les forces terrestres américaines (l’Armée) sont pratiquement inutiles, tandis que la Marine et l’Aviation sont dans de gros, gros problèmes : la flotte de surface de l’US Navy est aujourd’hui presque dépassée à cause du missile russe Kinzhal, alors que l’US Air Force ne semble pas capable d’opérer dans un environnement comportant des missiles surface-air russes modernes. Aucune des deux ne semble en mesure de faire quoi que ce soit d’autre que de gaspiller des sommes d’argent énormes et de tuer des tas de gens, pour la plupart des civils. Comme leurs alliés israéliens et saoudiens, les forces armées américaines ne sont tout simplement pas capables d’affronter un ennemi capable de se défendre. Il n’y a plus qu’un seul segment des forces armées américaines encore capable d’accomplir sa mission : la triade nucléaire. D’où toutes les tentatives des planificateurs et stratèges américains pour trouver une doctrine non seulement pour l’usage des forces nucléaires comme moyen de dissuasion mais pour les reconcevoir comme une capacité de combat (défense antimissile, micro armes nucléaires, etc.). Pensez-y de cette façon : les seuls moyens d’agression crédibles (dans le monde réel) qui restent à l’Empire sont les armes nucléaires. Beaucoup de gens (la plupart) ne le réalisent pas (encore), mais à chaque attaque conventionnelle ratée, cette réalité deviendra de plus en plus difficile à cacher.
Les gens qui, cette fois, ont réussi à déjouer les plans néocons pour une véritable attaque dure sur la Syrie, et peut-être même sur la force d’intervention russe en Syrie, réussiront-ils la prochaine fois ? Je ne sais pas. Mais je ne peux ignorer le fait que chaque « clic »nous rapproche d’un pas du « bang ». Et cela me suggère que la seule véritable solution à cette situation extrêmement dangereuse est de trouver une manière d’ôter le doigt qui presse sur la gâchette ou, mieux, de retirer le pistolet au dingue qui nous menace tous avec.
The Saker
Cet article a été écrit pour Unz Review
Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone

source : http://lesakerfrancophone.fr/chaque-clic-nous-rapproche-dun-pas-du-bang