4 MARS 2017 RÉGIS DE CASTELNAU
source : http://www.vududroit.com/2017/03/le-penmacron-stop-ou-encore/
Depuis longtemps, on sait que c’est Tuco qui avait raison. Le monde est toujours partagé en deux.
Actuellement, il y a d’un côté ceux qui acclament le coup d’État politico-médiatico-judiciaire destiné à fausser la principale élection sous la Ve République. Et à faire advenir à la tête de l’État une marionnette du Capital et de l’oligarchie mondialisée. Nier l’existence de l’opération relève soit d’un cynisme putride, soit d’un aveuglement pathologique. La nullité de Fillon cible idéale montée sur le pavois par des lodens/barbours imbéciles et aveugles n’est pas le sujet principal. Soyons clairs, on se fout de Fillon, et il n’est pas illogique de penser que c’est bien fait pour sa gueule. Mais ce qui est grave c’est de voir que les libertés publiques ne pèsent plus pour rien et qu’il se trouve des gens de bonne foi pour approuver ce qui s’apparente, combiné aux atteintes aux libertés qui ont émaillé le quinquennat Hollande, à une forme de proto-fascisme. Il fallait s’y attendre, notre ennemi le Capital n’allait pas lâcher l’affaire comme ça. Il ne le fait jamais. Et comparer la manifestation pro-Fillon du 5 mars, au 6 février 1934 est confondant de stupidité. Le danger est en face.
De l’autre côté, il y a ceux qui même s’il s’agit de soutenir leur candidat en carton, sont parfaitement fondés à dénoncer l’opération. Et ceux qui comme moi n’ont jamais voté pour ces gens-là et ne sont pas près de le faire, mais pour savoir de quoi ils parlent, sont effarés de ce qui se passe.
Que le premier président de la Cour de Cassation autorité judiciaire hiérarchique des juges du siège, se fende d’un communiqué COMMUN avec l’Avocat Général, le patron du parquet aux ordres de l’État, est purement un barbarisme judiciaire. Absolument n’importe quoi. Quant au texte de l’USM, à la fois mensonger et d’une arrogance folle, il en dit long sur la dégradation des institutions. Et sur la façon dont la haute hiérarchie judiciaire se vit et envisage ses propres pouvoirs. Détachés des institutions républicaines et de leur fonctionnement.
L’Europe allemande déteste la démocratie, et a privé les peuples de leur souveraineté en ossifiant les grands choix politiques et économiques dans des traités inamendables. La police du néolibéralisme et du capitalisme financier a été confiée à des juridictions européennes et nationales dont certaines comme en France font du zèle.
Marine Le Pen qui sait ce que le rapport de force politique veut dire a adopté l’attitude du combat. Et ses troupes et ses électeurs la suivront. Renforcés par les électeurs de droite « raisonnables » en rage à juste titre contre ce que se permettent les vrais dominants. Le deuxième tour de l’élection présidentielle, ce sera donc « stop ou encore. » À Christophe Guilluy qui lui demandait ce qu’il comptait faire, s’il était élu pour la France des exclus et des invisibles, Macron a répondu très simplement : « je ne sais pas ». En d’autres termes, « je m’en fous », et de son point de vue et de celui de ses maîtres, il a entièrement raison.
Là où la tragédie se noue, c’est que le « stop » sera incarné par Marine Le Pen ! Serons-nous obligés de nous dire comme le faisait Susan Sarandon au moment des présidentielles américaines avec son « Clinton est plus dangereuse que Trump », « Macron est plus dangereux que Marine Le Pen ». Mais comment en est-on arrivé là ? À devoir peut-être choisir entre la peste et le choléra en étant sûr d’attraper le typhus. Ceux qui nous y ont amenés devront rendre des comptes.
En attendant, la contradiction principale du jour oppose ceux qui approuvent le coup d’État politico-médiatico-judiciaire et ceux qui le refusent, les républicains et les démocrates. Les élections présidentielles, on verra après.
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