La novlangue néolibérale
Par Olivier Starquit
Après 40 ans de crise(s), le discours néolibéral parvient non seulement à justifier les politiques néolibérales en masquant leur caractère de politiques de classe, mais arrive encore à les renforcer. comment y parvient-il ? quels sont ses ressorts ? comment ces mots du pouvoir fonctionnent-ils, par qui sont-ils propagés et quels dangers recèlent-ils pour notre démocratie ? (...) Et la pièce centrale de cette visée est le recours au concept de gouvernance, qui vise en fait à « délégitimer les techniques de la démocratie représentative» et représente « le point nodal d’un programme politique conservateur qui concurrence le modèle de l’État-nation basé sur la démocratie représentative afin d’œuvrer à la mise en place d’un nouveau régime politique antagonique à la démocratie ». D'ailleurs, l’absence de débat à propos d’une idée ou d’une opinion en finit même par devenir la preuve subjective de la validité de cette idée ou de cette opinion. En somme, notion controversée, « la gouvernance traduit bien la destruction de ce qui impliquait une responsabilité collective, c’est-à-dire la politique. Il ne s’agit plus de politique mais de gestion». Ainsi, « sous couvert d’un rejet presque effarouché des idéologies (ce mot, comme tant d’autres, est lui-même devenu politiquement incorrect), le discours véhiculé par les médias forge peu à peu une apparente unanimité sociétale et ce faisant prêche, sans le vouloir, pour la soumission à un ordre de plus en plus établi. Ce discours se construit d’évidences qu’il voudrait tellement indiscutables (des réformes seront nécessaires, des efforts voire des sacrifices devront être consentis) qu’il s’exonère lui-même de l’argumentation et surtout de l’analyse des causes ou des alternatives».
L'intégralité du texte sur : http://www.barricade.be/publications/analyses-etudes/novlangue-neoliberale
Par Olivier Starquit
Après 40 ans de crise(s), le discours néolibéral parvient non seulement à justifier les politiques néolibérales en masquant leur caractère de politiques de classe, mais arrive encore à les renforcer. comment y parvient-il ? quels sont ses ressorts ? comment ces mots du pouvoir fonctionnent-ils, par qui sont-ils propagés et quels dangers recèlent-ils pour notre démocratie ? (...) Et la pièce centrale de cette visée est le recours au concept de gouvernance, qui vise en fait à « délégitimer les techniques de la démocratie représentative» et représente « le point nodal d’un programme politique conservateur qui concurrence le modèle de l’État-nation basé sur la démocratie représentative afin d’œuvrer à la mise en place d’un nouveau régime politique antagonique à la démocratie ». D'ailleurs, l’absence de débat à propos d’une idée ou d’une opinion en finit même par devenir la preuve subjective de la validité de cette idée ou de cette opinion. En somme, notion controversée, « la gouvernance traduit bien la destruction de ce qui impliquait une responsabilité collective, c’est-à-dire la politique. Il ne s’agit plus de politique mais de gestion». Ainsi, « sous couvert d’un rejet presque effarouché des idéologies (ce mot, comme tant d’autres, est lui-même devenu politiquement incorrect), le discours véhiculé par les médias forge peu à peu une apparente unanimité sociétale et ce faisant prêche, sans le vouloir, pour la soumission à un ordre de plus en plus établi. Ce discours se construit d’évidences qu’il voudrait tellement indiscutables (des réformes seront nécessaires, des efforts voire des sacrifices devront être consentis) qu’il s’exonère lui-même de l’argumentation et surtout de l’analyse des causes ou des alternatives».
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