dimanche 19 janvier 2014

Dieudonné... à l'épicentre d'un malaise profond / Dieudonné, in the epicenter of a deep malaise


Emission "Ce soir ou jamais" présentée par Frédéric Taddeï et diffusée le 8 mars 2010 sur France 3. "Jusqu'où va la liberté de choquer ?" avec Dieudonné, Bruno Gaccio, Thierry Levy




La position de Jonathan-Simon Sellem, 

Dieudonné, et le sol va s’ouvrir sous tes pieds… – Par Jonathan-Simon Sellem
Publié le : 7 janvier 2014
Salut Dieudonné !
Je t’écris ce soir depuis les bureaux du Mossad… Enfin, de JSSNews… Enfin, tu sais ! Tu en parles mieux que moi, de JSSNews, dans tes vidéos. Ou sur scène.
Tu as appris à nous connaître en 2010. A l’époque, JSSNews avait été l’initiateur d’une grande campagne à ton encontre. Après avoir dénoncé la présence du logo du Hezbollah sur les affiches de tes spectacles, nous avions organisé un premier boycott de la FNAC. Il y avait eu plusieurs manifestations dans ce réseau « culturel » pour dénoncer les ventes des billets pour tes apparitions politico-comiques.
dieudo_sellem
Dieudonné M’Bala M’Bala (G) / Jonathan-Simon Sellem (D)
Touché, mais pas coulé, tu as continué à foncer sur l’autoroute de la haine. Au fil de tes spectacles, de tes interviews, de tes visites en Iran, de tes alliances politiques et de tes amitiés, tu n’as cessé de montrer à ceux qui t’aimaient encore que, dans la réalité factuelle et politique, tu soutenais les mêmes engagements racistes que sur scène. En fait, tes spectacles ne sont que des méthodes pour faire passer ta haine politique avec « humour ».
Car, disons-le, rire des juifs, j’en suis le premier. Et quand Coluche le faisait, ça faisait marrer. Et quand Le Luron le faisait, ça faisait aussi marrer. Mais avec toi, cela ne passe plus.
On aurait pu te pardonner ton fameux « sketch » chez Fogiel. Mais pour cela, il aurait fallu être drôle. Mais comment veux-tu que nous puissions rire de tes spectacles, quand tes déclarations publiques sont toutes aussi puantes ?
Tu fais monter sur scène Faurisson « pour rigoler » d’un côté, et de l’autre, tu parles de « pornographie mémorielle ». Tu prends une posture de clochard pour réclamer de l’argent à tes supporters et de l’autre côté, tu es millionnaire. Tu dénonces ce que tu perçois comme un « shoah business » alors que tes premiers financiers, l’Iran par exemple, ou une grande partie de tes fans, te financent uniquement pour que tu continues à profiter de ton propre « business de la Shoah », celui de la négation et de la conspiration.
Pendant des années, JSSNews, « l’organe de propagande de la communauté juive » selon tes propres mots, était le seul média à te défier. Une des raisons est, je crois, la suivante : un Juif en France ne peut pas aussi bien se défendre qu’un Juif en Israël peut t’attaquer. En d’autres termes, tes fans, parmi lesquelles des racailles puantes de haine, des incultes, des membres de l’extrême droite, des ados perdus pour la République, des fils d’immigrés pour qui l’ascenseur social n’a pas fonctionné et qui voient en les Juifs la raison de leurs problèmes, représentent un vrai danger physique pour les amoureux de la République. Et parmi eux, on compte des terroristes comme Carlos, des assassins comme Fofana, des petites frappes comme celles du GUD… Des gens violents, haineux. Des gens qui ne portent pas en eux les valeurs qui animent les juifs de France, dont l’union Républicaine !
Il y a quelques semaines, nous avons lancé la chasse aux nazillons. Nous avons permis aux pompiers, policiers, gendarmes, militaires, de nettoyer les casernes de certains éléments à l’idéologie dangereuse. Nous avons permis à des parents d’une petite commune de France à ne plus s’inquiéter de l’éducation donnée par un de tes fans à leurs bambins. Des dizaines de personnes ont été sanctionnées pour ton salut nazi déguisé. Au moins 32 « quenelliers » ont été licenciés. Et il y en aura d’autres dans les prochains jours.
Il y a aussi eu l’échange de mails entre ta femme et Alain Soral, un échange que nous étions les premiers à publier. Pour la première fois, certains de tes fans comprenaient qu’en fait, « Dieudo qui dénonce le système, est en fait un système à lui tout seul ». En gros, la quenelle, tu l’enfonces dans l’anus de ceux qui te donnent de l’argent alors que tu en as, que tu ne payes pas tes impôts, que tu ne payes pas tes condamnations, que ton compte SACEM est vidé régulièrement par tes soins et que… régulièrement on peut te croiser vers République, à Paris, dans un bureau de Western Union. Il paraît que ton fils, celui qui gère ta société de lubrifiant au Cameroun, est à la tête de comptes bancaires dont le crédit dépasse le PIB d’un petit Etat d’Afrique.
Puis il y a eu le hacker. Si JSSNews n’a absolument aucun lien avec lui, il n’en demeure pas moins que nous avons été le déclic. Il s’est attaqué à toi car nous lui avons montré que tu n’étais pas invincible. Il a publié les noms et les photos de tes supporters au salut nazi déguisé devant des synagogues et des lieux de recueillement. A son tour, il a été le déclic pour un grand nombre de gens.
Je ne reviendrai pas ici sur les affaires Haziza et Cohen. Mais je me demande encore pourquoi personne n’avait, jusqu’à la semaine dernière, mentionné que dans ton dernier spectacle, tu demandes « pardon » à Hitler. Une rigolade ça aussi ?
Aujourd’hui, alors que le fisc s’intéresse enfin à tes finances, alors que la justice s’intéresse enfin à tes plaidoyers haineux, alors que le gouvernement, les préfets et les maires ne veulent plus te laisser débiter ta haine à l’état brut, JSSNews ne peut que se féliciter d’avoir permis tout cela. Et il en va de même avec les informations concernant le réel propriétaire de ton théâtre. Sais-tu seulement que l’argent de ton loyer sert, en autre, à financer des organisations juives et sionistes ?
Et le sol va s’ouvrir sous tes pieds.
Et le château de haine que tu construisais va s’écrouler, emportant avec lui la masse puante de tes supporters acharnés.  
Ces mêmes supporters qui dénonçaient les caricatures de Charlie Hebdo, ceux-là même qui y ont mis des bombes, parlent aujourd’hui de « liberté d’expression » pour te défendre. Mais cela ne peut plus tenir. La liberté vaut beaucoup trop cher pour qu’elle soit souillée par un saltimbanque raciste.
Si « la quenelle ne t’appartient plus », la lutte contre l’idéologie de Dieudonné ne nous appartient plus non plus. JSSNews balance. Et on va balancer encore des dizaines d’informations que nous avons sur ton compte. Dieudonné, la justice française va te faire payer ta haine et tes dérives antisémites. Tu ne seras jamais un martyr. Tu ne seras pas un héros. Ton nom sera maudit dans l’histoire, par l’histoire. Tu es le mal. La haine. Que Diable tes parents ont-ils fait, eux qui t’aimaient tant, pour accoucher d’un monstre ? 
Dieudo, je ne te salue pas. Mais sache qu’après l’arbre, je continuerai à débroussailler la forêt.
Jonathan-Simon Sellem – JSSNews 
Source : http://jssnews.com/2014/01/07/dieudonne-et-le-sol-va-souvrir-sous-tes-pieds-par-jonathan-simon-sellem/

La position d'Alain Gabon, 

Polémique Dieudonné : Valls a-t-il coulé le PS sans s’en rendre compte ?

Valls se met à la quenellePour faire monter puis éclater « l’affaire Dieudonné », Valls semble avoir été inspiré par la stratégie Sarkozy pour les voiles intégraux, niqabs et burqas. Le discours de Valls le 24 août à La Rochelle, suivi de la fameuse circulaire du lundi 6 janvier est l’équivalent (en accéléré et à son échelle) du discours de Versailles du 22 juin 2009, suivi de la loi du 10 octobre 2010 contre la dissimulation du visage, mieux connue comme « la loi anti-burqa ». On se souvient de ce théâtral discours historique de juin 2009 où Sarkozy fit pour la première fois du voile intégral un problème national alors que, jusque-là, tout le monde s’en contrefichait royalement, au point que pas un Français sur 100 ne connaissait même le mot « burqa », et que toute la presse dut se mettre avec force graphiques à expliquer la différence avec le hijab, le niqab et plus.
Même chose pour Dieudonné avant la campagne de Valls. On peut difficilement dire que l’homme-à-abattre figurait sur la liste des priorités des Français avec le chômage, la précarité, l’absence de croissance, le pouvoir d’achat, l’insécurité, etc. Avant l’hystérie médiatico-politique de début janvier où Valls en fit littéralement l’Ennemi Public Numéro 1, combien de Français se levaient le matin (ou se couchaient le soir) en se prenant la tête sur Dieudonné ??? Sans aucune évidence scientifique, risquons cependant : essentiellement aucun, hors bien sûr le CRIF et la LICRA. Comme Sarkozy avec ses niqabs, c’est Valls (et le lobby juif dont il fut l’agent objectif) qui fit exploser l’affaire nationalement fin 2013-début 2014, comme par hasard au moment des vœux présidentiels et des bilans gouvernementaux, notre petit nerveux aux oreilles décollées pensant peut-être que Dieudonné serait le bouc émissaire idéal, en tous cas une cible facile.
Pas de chance, l’homme, soutenu par des centaines de milliers voire des millions de fans (facteur que Valls, qui connaît si mal la France et les Français, sous-estima radicalement) s’avère coriace à digérer, encore plus à éliminer. La preuve, « Dieudo » fait plus que jamais salle comble à chaque spectacle, alors que le ministre qui déclarait tous les jours vouloir l’enterrer une bonne fois pour toutes, est lui en chute libre dans les sondages.
Présentée dans un manichéisme binaire pour simplets lobotomisés comme la Lutte (qu’il voudrait épique) du Bien (lui) contre le Mal, avec bien évidemment, comme dans le cas précédent des femmes voilées, un basané dans le rôle du Mal, la médiatisation toute entière de l’affaire fit donc du métisse Dieudonné la nouvelle incarnation du Monstre, le « nouvel Hitler ». Voir les discours du CRIF qui, dans sa paranoïa hystérique, ne cesse de comparer l’humoriste au Troisième Reich et d’évoquer les années 30, la Seconde guerre, « les 6 millions », les enfants assassinés et déportés, « nos grands-parents gazés et brûlés dans les camps de la mort »comme le matraqua Roger Cuckierman sur France Info. Bref, l’artillerie lourde de l’habituelle rhétorique d’intimidation — Seconde Guerre, Shoah, camps de la mort, rafles d’enfants, etc. —, les Grosses Bertha auxquelles on doit toujours s’attendre dès que ces groupuscules de pression apparaissent à l’horizon. Quel que soit d’ailleurs le sujet, on sait qu’avec le CRIF ou la LICRA, on aura droit à Hitler et aux camps de la mort, et que ce n’est qu’une question de secondes.
Attention, Cukierman ou Jacubowicz est au micro… 5, 4, 3, 2, 1… « C’EST AUSCHWITZ QUI RECOMMENCE !!!!! LA SHOAH ! LA SHOAH ! » (Et quiconque n’hurle pas la même chose en sautant hystériquement sur son siège est bien évidemment un antisémite, ou suspecté de l’être.)
Dieudonné dénonçait cela, cette instrumentalisation cynique et moralement abjecte, répugnante de l’Holocauste par laquelle on utilise la mort de ses propres ancêtres à des fins rhétoriques d’intimidation intellectuelle ou de coercition, comme de la « pornographie mémorielle », et il fut condamné pour antisémitisme pour avoir utilisé cette expression. Ce qui est proprement aberrant, totalement impensable dans des pays où la liberté de parole et de pensée est une chose sérieuse (comme les États-Unis où je vis), et en dit long sur notre « justice » et les régressions des libertés en France.
Lorsque l’on vit encore en 39-45 quasiment 70 ans après la fin de la guerre et que l’on voudrait que le reste de la nation y vive aussi dans l’obsession permanente des crimes passées, alors que le reste des Français, eux, veulent aller de l’avant et ont bien d’autres chats à souhaiter, pas étonnant que l’on hallucine des Hitlers et des « saluts nazis » partout.
À cet égard, notre lobby ultra-communautariste mais néanmoins micro-minoritaire (1% maximum même dans le cas improbable où il représenterait la totalité des juifs de France) ne déçut pas, nous ressortant du 39-45 en-veux-tu-en-voilà , Auschwitz, Vichy, les chambres à gaz, les rafles, Anne Frank, etc. à longueur d’interviewes, dans une stratégie (prévisible) d’amalgame de type staliniste visant à associer Dieudonné à ces horreurs historiques. Allez savoir comment, vu que l’homme est né en 1966 et métisse camerounais, il a au mieux fort peu à voir avec les crimes de la Seconde Guerre Mondiale !
Pressé lui aussi de rejoindre la meute et venir hurler avec les loups pour cracher sa bile haineuse avec le reste de sa caste, l’ex-journaleux Philippe Tesson déclara en direct sur Radio Classique, et sans peur du ridicule, que « le génocide juif est au cœur de cette affaire » (ben voyons), ajoutant : « La mort de Dieudonné par un peloton d’exécution me réjouirait au plus haut point ! » avant d’appeler carrément au meurtre non sans avoir préalablement déshumanisé l’ennemi à abattre dans la plus parfaite tradition intellectuelle nazie : « C’est une bête immonde, alors on le supprime. »
Est-il besoin de mentionner que rien de tout cela et bien pire ne gêne en quelque manière notre ministre de l’Intérieur, en charge entre autre chose de la sécurité physique des personnes, dont l’humoriste ?

L’Opération Dieudo : intox’ et écran de fumée

Dieudonné devait permettre à Valls et Hollande d’éclipser les débats sur le désastre du PS, qui, les Français le savent, a échoué sur absolument tous les sujets qui préoccupent les Français (et comme dit plus haut, « Dieudonné » n’était certainement pas sur leur liste) : chômage, pouvoir d’achat, croissance, éducation, précarité, sécurité, etc. L’échec est total, rien ne le rachète, et pire, il porte sur les problèmes contre lesquels Hollande s’était engagé comme priorités absolues.
Souvenons-nous ici d’un épisode tout récent, apparemment déjà oublié mais fort révélateur : à savoir, comment l’affaire Dieudonné éclipsa totalement des médias et des débats les dramatiques déclarations du Général Soubelet, numéro 3 de la gendarmerie, et le bilan absolument désastreux et catastrophique qu’il dressait de la politique Valls/Taubira, dont l’apparition de formes nouvelles d’insécurité qui frappent le monde rural et périurbain, c’est-à-dire une bonne partie de la France. Voir un extrait de ses déclarations ici.
Valls ne pouvait pas ignorer que cela aussi se pointait à l’horizon immédiat de ce début d’année. Sans Dieudonné pour occuper les médias, il ne fait aucun doute que cette affaire-là lui aurait méchamment éclaté à la figure, générant de longs débats pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines et démontrant statistiques à l’appui que le ministre de l’Intérieur Valls, certes, aime rouler des mécaniques devant les média (le syndrome Sarkozy, encore) mais est en fait, dans son travail, dans ses responsabilités premières, un raté et un gros nullard.
Cependant, tel un don du ciel (sans jeu de mot), « l’affaire Dieudonné », qu’il fit donc lui-même mousser autant que possible dans la période où justement la France commençait à écouter Soubelet, arriva à point nommé pour chasser cet embarrassant Général des média. Tout comme cet autre fait, également miraculeux, d’avoir le descendant du Capitaine Dreyfus en personne (!) catapulté juge et qui plus est juge unique, dans une affaire d’accusations d’antisémitisme. Valls s’est avéré totalement incapable d’éliminer le grand banditisme(le petit aussi, d’ailleurs), mais il est décidément l’homme des coïncidences inouïes.
Dans ce contexte d’échec gouvernemental tous azimuts, Valls et Hollande (le bilan économique du grand mou à l’Élysée étant encore pire que celui du petit nerveux à l’intérieur) pensaient sans doute que Dieudonné, un homme seul (plus facile que 20 000 Roms, le chômage ou l’insécurité rurale, ça), constituerait un bouc émissaire et  écran de fumée idéal. Et toujours comme par hasard, un homme qui se trouvait déjà depuis 2002 dans la ligne de mire de ses amis du lobby communautariste juif et sioniste dont on le sait maintenant si proche, y compris personnellement à travers sa femme, ainsi qu’ il s’en vanta.
Comme quoi un jour où s’en prend au « communautarisme » (Valls n’a souvent que ce mot-épouvantail à la bouche pour mieux se présenter comme un « Républicain universaliste »), et le lendemain, on l’encourage. De plus — redoublement de l’hypocrisie et du double-discours de ce Ministre-Janus — il semble pour lui y avoir en France une différence entre les « mauvais » communautarismes (bien évidemment, les musulmans, les « islamistes » et autres « salafistes » honnis) et les bons (celui du CRIF et de bobonne avec leur politique de soutien à un état-voyou colonisateur par les armes et la violence pure de terres qui ne lui appartiennent pas).
Grâce à la complicité des médias et à l’atmosphère de terreur que la si peu Sainte Trinité médias/partis politiques/lobbys fait régner sur quiconque ne participe pas au lynchage public et refuse d’hurler avec la meute de chacals ou de bêler comme des veaux « DIEUDONNE ANTISEMITE !!! DIEUDONNE ANTISEMITE !!! » (par trouille de se voir taxer soi-même d’antisémite, voir Stéphane Guillon, Nicolas Bedos et le reste des journaleux, politicards, et « comiques » consensuels), l’ « Opération Dieudo » (opération d’intox’ et de diversion) a apparemment pris pendant quelques semaines. Mais la poudre aux yeux s’est déjà dispersée, sans doute plus rapidement que l’illusionniste Valls ne l’espérait, et les communiqués alarmés des hommes et femmes de lois sur le sujetdont Jack Lang, le montrent.

Illusion médiatique et faux unanimisme de façade

Autre signe, observons avec amusement la spectaculaire volée de bois vert que Valls est en train de se ramasser non-stop sur sa propre page Facebook, y compris de la part des jeunes de la France multiculturaliste black-blanche-beurre verte jaune ou bleue (à savoir une part importante de l’électorat traditionnel de la gauche) qui trouvent absolument insupportable cette entreprise de censure, qu’ils aiment ou pas Dieudonné, d’ailleurs (voir ici et ).
À cette manifestation de colère sacrée, on se dit que sur cette affaire, le chaînon manquant PS-UMP vient en réalité de faire perdre à son parti le vote d’une bonne partie de la jeunesse libertaire de gauche. Et également celui de pas mal de moins jeunes.
La plus grosse de toutes les quenelles sauce Dieudo’ que le gouvernement Hollande risque de recevoir à cause de leur hystérique de ministre (qui a toujours l’air de suer la haine quel que soit le sujet abordé ou la personne à qui il parle), elle leur sera envoyée dans les urnes lors des prochaines élections. Et si l’on en juge les 2, parfois 3 millions de hits des vidéos de la Dieudosphère, ce sera par centaines de milliers.
Personnage arrogant, élitiste, hautain, égocentré, dévoré par son ambition présidentielle personnelle, souvent condescendant avec les « gens du peuple » (voir ici), lui-même suspect de racisme depuis cette vidéo, un mégalomane qui dégage de la hargne en permanence et combine égo surdimensionné, vacuité d’un discours langue de bois, et médiocrité intellectuelle évidente (le verbe haut, le sourcil éternellement froncé et le visage grave servent à masquer l’absence de substance et l’échec de l’action), Valls connaît en fait mal la France et les Français. Car dans ce pays, on n’aime rien de moins que la censure.
Surtout les jeunes générations post-68 nées et élevées dans un environnement social de plus en plus libéral-libertaire voire permissif. Et dans cette atmosphère culturelle, les apprentis-censeurs (on ne dira pas ici les descendants des Joseph Goebbels) ne font pas recette, en tous cas pas longtemps. Ceux qui sous couvert de lutte contre l’antisémitisme s’attaquent à nos libertés fondamentales en profitant des émotions (qu’ils surchauffent eux-mêmes) pour mettre insidieusement en place une Police de la Pensée, un gouvernement des corps et des consciences aux relents de plus en plus nettement totalitaires, ceux-là, les Français les « dégomment » vite, sans regret ni état d’âme, par le bulletin de vote. Comme il se vérifiera bientôt.
« Premier Flic de France », Valls devrait apprendre à mieux lire son terrain. La fausse unanimité de façade, le groupthink orwellien (conformisme de la bien-pensance commune) que la caste médiatico-politique s’était désespérément efforcée de créer s’effrite déjà. De nombreuses voix,surtout parmi nos hommes et femmes de loi, dénoncent vigoureusement son action (celle du Conseil d’État également) et expliquent comment Valls fait sauter les garde-fous et ouvre la voie à une dramatique régression liberticide, à un tournant dangereux pour notre civilisation libérale et notre état de droit.
Au-delà de la profession juridique, il n’a pas été suffisamment dit que malgré une campagne tous azimuts de propagande comme on en avait rarement vue depuis un moment, c’est une faible majorité de Français (52% au mieux, une minorité dans d’autres sondages) qui s’est prononcée pour l’interdiction des spectacles, quasiment la moitié restant contre. Et encore, ces sondages ne portent que sur Dieudonné et uniquement sur le spectacle « Le Mur ».
Cette réponse, déjà faible, est donc en plus hautement circonstanciée et limitée à un artiste et un spectacle sur lequel la désinformation et les mensonges furent grands. De même, il est bien connu que si l’on sonde les gens à chaud, lorsqu’ils sont au summum de l’émotion, après les avoir soi-même chauffés à blanc et soumis à un matraquage hallucinant, diabolisant et même déshumanisant pendant des semaines la personne sur laquelle porte le sondage (vieille tactique propagandiste de construction d’une fausse « opinion publique » déjà bien analysée par Pierre Bourdieu dans un célèbre article de 1972), les réponses ont évidemment toutes les chances d’être négatives. Mais refaisons ce même sondage dans 6 mois, lorsque Dieudonné ne sera plus l’objet d’un acharnement médiatique inégalé, et on verra le résultat. Bien sûr, ce sondage-là n’aura pas lieu. Il n’en reste pas moins que malgré cette campagne aberrante de tous contre un, la caste politico-médiatique qui avait pourtant jeté la totalité de ses forces dans l’affaire, appareils d’État et grands médias inclus, et ce pendant des semaines, n’aura réussi à convaincre qu’une faible majorité dans le meilleur des cas, sur un humoriste et un spectacle particulier, et pour un court moment. Car le vent tourne déjà.
Sur le front gestuel, elle n’a pas du tout réussi à convaincre les Français que les « quenelles » étaient des « saluts nazis », ce qu’elles ne sont aucunement (il suffit d’écouter et de connaître un peu les fans) sauf peut-être pour quelques âmes perdues. Pire pour Valls, les sondages dont on dispose suggèrent que la majorité est restée contre les interdictions de ce geste y compris dans les cas où il est commis sur des « lieux symboliques » (les lieux de mémoire de la Shoah). Même dans ces cas extrêmes où le geste peut être interprétée comme une insulte directe aux morts et survivants du génocide (mais cela resteraient à prouver car affirmation n’est pas démonstration), les Français restent en grande majorité contre l’interdiction.
Avec un peu de recul, on mesure donc l’ampleur qui sépare de la réalité ce faux unanimisme de façade dans les grands médias, où tout le monde semble être pro-Valls et anti-Dieudonné (une autre des multiples tromperies auxquelles on a eu droit). Comme quoi, la France médiatique est très loin d’être le pays réel.

Retour du boomerang

Enfin, les sondages de popularité gouvernementale confirment que depuis l’affaire Dieudonné, Valls est en net décrochage, moins 6 points selon Ifop, moins 7 selon Ipsos, les Français lui reprochant d’en faire trop et de mettre en danger les libertés fondamentales. Il n’est donc pas étonnant de le voir maintenant, lui et les médias-cireurs-de-pompes, dé-médiatiser l’affaire et cesser soudainement d’en parler après en avoir fait son cheval de bataille. Là encore, l’affaire s’avère être pour lui un flop en terme de com’, et la réalité est l’exact contraire de l’illusion unanimiste projetée par les médias qui en ont fait un de leurs chouchous.
Au bout du compte, il ne fait guère de doute que les agissements de Valls, dont le cynisme est si choquant, les supercheries si visibles, et le danger qu’il représente pour la démocratie et la République de plus en plus évident, auront un prix politique.
Tout content de son succès momentané (en fait limité à l’interdiction du spectacle « Le Mur ») et de la gloriette à 2 balles dont les médias à sa botte le gratifient en continu (le courageux Frédéric Taddéï restant l’exception), notre petit matamore ne s’en rend sans doute pas compte (trop autocentré et pas assez intelligent ou connecté au pays réel pour cela), mais tel un benêt qui se tire une balle dans le pied, il vient très probablement de contribuer à la future défaite électorale de son propre parti en révélant ses tendance autocratiques et le danger qu’il représente pour les libertés républicaines fondamentales, et en faisant perdre au PS, au bas mot, des centaines de milliers de voix de la très libertaire jeunesse black-blanche-beurre.
Valls a gagné une petite bataille (à 1 000 contre 1, quel courage), que les médias glorifient et héroïsent dans une propagande insensée assortie d’un culte de la personnalité digne d’un État-Pravda, mais il aura perdu la guerre. Il sera bientôt de retour sur les bancs de l’opposition avec le reste de sa caste énarchique élitiste et hautaine, alors que Dieudonné continuera à jouer devant des salles pleines à craquer.
> Alain Gabon, Professeur des Universités aux États-Unis, dirige le programme de français à Virginia Wesleyan College (université affiliée à l’Église méthodiste de John Wesley et située à Virginia Beach sur la côte est), où il est Maître de Conférences titulaire d’une Chaire en Études Françaises.
Source : http://www.ndf.fr/poing-de-vue/21-01-2014/dieudonne-valls-t-il-coule-le-ps-sans-sen-rendre-compte

La position de Bruno Coppens, en chanson


http://www.rtbf.be/video/detail_on-n-est-pas-rentre-15-1-2014-bruno-coppens-chante-on-t-appelle-quenelle?id=1886255

La position de la ligue des droits de l'homme





La position de Frédéric Taddeï, animateur de l'émission "Ce soir ou jamais"



La position de Jean Bricmont et de Philippe Moureau


La position de Desproges 



La position de Coluche


La position de Bedos Junior




La position de Finkielkraut et Plantu



La position du principal intéressé





Et enfin, la position de Voltaire


« Je ne suis pas d’accord avec votre opinion, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez l’exprimer ».