Source : https://russiepolitics.blogspot.com/2022/06/la-grande-bretagne-refuse-des-visas-la.html
La Grande-Bretagne a refusé de délivrer des visas pour les membres de la délégation russe, devant de plein droit participer à la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE se tenant à Birmingham. Il est intéressant de noter à quel point les pays Occidentaux oublient, qu'ils violent ainsi leurs obligations internationales, selon lesquelles ils doivent garantir l'accès des délégations nationales aux organes des institutions, qu'ils hébergent. Je répète, qu'ils hébergent et non pas dont ils sont propriétaires. Mais il est vrai qu'à la guerre comme à la guerre ... J'oubliais : les pays de l'OTAN refusent de se déclarer en guerre contre la Russie ... Alors sur quel fondement - non juridique - ces décisions sont-elles prises ?
Du 2 au 6 juillet se tient en Grande-Bretagne la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE. L'OSCE est une structure, qui a été créée suite aux Accords d'Helsinki en 1975 lors de la Guerre froide, pour prévenir les conflits sur le Continent européen et favoriser le dialogue entre l'Est et l'Ouest et dont l'appellation actuelle date de 1995. Les Etats-Unis, le Canada, l'espace post-soviétique et les pays européens en font partie. L'on voit bien deux ruptures idéologiques, celle de la création, qui devait ouvrir une période de "réchauffement", conduisant en fait à la chute de l'URSS, puis l'acte de cette chute avec une "rénovation" en 1995.
Dans le cadre de cette organisation, les pays qui accueillent les événements doivent permettre l'accès aux délégations des pays membres, au-delà des conflits qui peuvent exister entre eux. Ce qui semble assez logique, si justement il s'agit d'une structure de dialogue, devant permettre de résoudre les conflits.
Or, la Grande-Bretagne a refusé de délivrer les visas aux membres de la délégation russe, privant ainsi la Russie de son droit de participation à l'Assemblée parlementaire. La raison est simple : les membres de cette délégation sont des parlementaires russes, puisqu'il s'agit de la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE. Or, tous les parlementaires russes sont sous sanction des différents pays atlantistes, dont la Grande-Bretagne. De son côté, la Grande-Bretagne a simplement déclaré, que les députés russes étant sous sanction, elle estime qu'elle ne peut sous aucun prétexte leur délivrer de visa.
Pourtant, les parlementaires russes ne sont pas sous sanction de l'OSCE. Et la Grande-Bretagne n'est que le pays d'accueil. Elle viole donc ainsi ses obligations internationales.
Le député russe Piotr Tolstoï, qui est également le président de la délégation russe, affirme que privant la Russie de son droit de participer aux débats de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, les décisions qui y seront prises seront privées de légitimité et donc ne seront pas reconnues par la Russie. Il est vrai que des bruits courts, selon lesquels la question de la privation de la Russie de ses droits de participer à cette organisation, sur le modèle de ce qui a été fait au Conseil de l'Europe et a conduit à la décision prise par la Russie de quitter cette organisation, est à nouveau à l'ordre du jour, mais cette fois-ci pour l'OSCE. Le fanatisme conduit toujours aux mêmes excès.
Cette violation grossière par la Grande-Bretagne de ses obligations internationales rappelle le comportement des Etats-Unis, refusant de délivrer des visas aux membres des délégations russes pour participer aux travaux de l'ONU. Comme si l'ONU était une institution américaine et non pas internationale. C'est exactement le même principe avec l'OSCE. Ces organes ne sont plus des institutions internationales, soumises au droit international, mais des organes atlantistes, soumis au bon vouloir de leur propriétaire.
Que reste-t-il de leur légitimité après cela ? Quel est l'intérêt de leur existence aujourd'hui ? Elles appartiennent au passé et sont désormais incapables de remplir les buts, pour lesquels elles ont été créées. Le conflit ouvert, qui se déroule, va logiquement déboucher sur une nouvelle architecture des relations internationales et donc sur la mise en oeuvre, ensuite, de nouvelles institutions devant garantir cette architecture. Si celles qui existent perdurent, cela signifira la victoire du monde global atlantiste. C'est donc un bon signe de les voir se désagréger.
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