Source : http://russiepolitics.blogspot.com/2023/11/le-veritable-plan-de-paix-disrael-la.html
Partant du principe, selon lequel il faut régler le problème à la source, l'armée israélienne est en train de méthodiquement rayer Gaza de la surface de la terre, hommes et bâtiments ensemble. S'il n'y a plus d'hommes, il n'y a plus de problèmes, c'est bien connu. Pendant ce temps-là, à part quelques déclarations timides - et sans aucune conséquence, les dirigeants occidentaux condamnent à peine du bout des lèvres ce qu'ils ont peur d'appeler, ce qui constitue déjà juridiquement un génocide. Ils préfèrent préparer l'après, en se répartissant les morceaux de choix. Et le "plan de paix" qui se dessine est celui de la disparition de l'autorité palestinienne sur Gaza. Sans conditions. Avec en perspective la fin de l'Autorité palestinienne, en tant que telle.
La disproportion de la réponse israélienne à l'attaque du Hamas ne peut être niée - et ne l'est globalement plus. Selon les données israéliennes, environ 1 400 personnes sont décédées suite à l'attaque du Hamas. L'on compte désormais à Gaza 9 061 victimes, dont 3 760 enfants et 2 326 femmes. Et encore l'on ne sait pas combien de personnes ont péri sous les décombres, combien de disparus seront retrouvés morts. Si toute la population de Gaza ne soutenait pas forcément le Hamas avant ce massacre méticuleusement organisé par l'armée israélienne, il est certain que, désormais, c'est le cas.
Mais cette attaque du Hamas, sortie de son contexte historique, donne à Israël, notamment pour Biden - et donc pour le monde atlantiste - un droit illimité et incontestable "à se défendre". Faiblement, l'on entend qu'il faudrait respecter le droit international, ce qui n'empêche pas l'armée israélienne de tirer volontairement sur les hôpitaux, écoles, camps de réfugiés, ce qui constitue, à chaque fois, un crime de guerre. Même l'ONU commence discrètement à se poser la question d'une éventuelle possibilité d'envisager un jour, qui sait, la question sous cet angle. Mais plus tard.
L'on peut ainsi entendre en France, où la position fanatiquement pro-israélienne a envahi toutes les ondes, qu'Israël ne commet pas de génocide, juste un massacre, car il n'y aurait pas la volonté de décimer tout un peuple, juste 10, 20 ou 30 000 personnes. Un détail. Or, selon cet expert de plateau, telle serait la définition du génocide - la destruction totale d'un peuple.
L’article 2 de la convention de 1948 le définit comme suit : « Le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, tels :
- meurtres de membres du groupe ;
- atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
- soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
- mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
- transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. »
"Pire encore, il semble probable que des milliers de civils palestiniens supplémentaires périront si Israël poursuit son objectif déclaré (bien qu’inatteignable) d’éliminer le Hamas. Le même résultat découlerait même de l’objectif moins ambitieux d’éradiquer l’infrastructure du Hamas.Dans ces conditions, la première priorité doit être d’arrêter la fuite vers l’abîme. À cette fin, le Hamas doit libérer sans condition les civils israéliens qu’il détient. La récente libération de certains prisonniers constitue un pas en avant, et il est réaliste de s’attendre à ce que d’autres soient libérés."
Ainsi, il n'est jamais question d'imposer à Israël le respect du droit international. Non. Les Palestiniens doivent faire des concessions, se soumettre, sans aucune certitude que cela débouche sur une pacification de la situation. Ce que d'ailleurs, cet étrange "plan de paix" précise ensuite.
"Il reste un espoir que la libération des civils israéliens en captivité pourrait laisser suffisamment d’espace à la diplomatie arabe et internationale pour trouver une réponse rapide à la question de savoir ce qui se passera « le lendemain » – c’est-à-dire qui gouvernera après coup. de l'opération israélienne en cours. Une idée qui doit être exclue de l’examen est celle d’imposer un arrangement particulier aux Palestiniens après les avoir forcés à se soumettre. L’idée selon laquelle l’Autorité palestinienne, dans sa configuration actuelle, reviendrait à exercer son pouvoir sur la bande de Gaza, doit également être exclue sans trop de délibérations."
Il s'agit bien d'un plan de capitulation de l'Autorité palestinienne et d'annexion de Gaza. Reste à trouver la forme, qui puisse satisfaire la communauté internationale. Pour cela, rien de mieux que d'intéresser cette communauté internationale, en tout cas son Axe atlantiste. Et n'oublions que l'intérêt en question n'a strictement rien à voir avec les doits de l'homme, en tout cas pas moins que ceux des gisements en Syrie, toujours tenus par les terroristes soutenus par les Américains.
"On a, en effet découvert dans le Sud-Est de la Méditerranée des gisements de gaz off shore. Cela a commencé, dès 1999, au large de Gaza, avec Gaza Marine, dont la possession continue de faire l’objet d’une âpre bataille juridique entre Israéliens et Palestiniens. "
Ainsi, le Plan en question, propose non seulement l'annexion de Gaza, mais aussi la disparition de l'Autorité palestinienne sous le terme de "reconfiguration".
"D’une part, il est peu probable que l’AP, telle qu’elle est actuellement configurée, soit disposée à assumer les responsabilités de gouvernement de Gaza après qu’une offensive israélienne meurtrière et destructrice se soit déroulée. Même si l’AP cherchait à jouer ce rôle, elle serait incapable de le remplir, d’autant plus que sa légitimité déjà diminuée disparaît rapidement sous la pression de la guerre continue.
Mais une Autorité palestinienne correctement reconfigurée pourrait offrir la meilleure option pour « le lendemain » et au-delà, en fournissant une transition vers la création d’un effort régional et soutenu par la communauté internationale pour mettre fin à l’occupation israélienne dans un cadre qui s’attaque de manière crédible aux faiblesses structurelles qui ont tourmenté l’occupation israélienne. processus de paix au cours des trois dernières décennies."
Donc, sous couvert de mettre fin à "l'occupation israélienne", l'on met fin ... à l'Autorité palestinienne, noyée dans une phase transitionnelle régionale. Cela fait penser à la publication de Bloomberg, qui parle du plan israélien. Israël propose une formation internationale pour gérer la zone après le conflit, avec des forces américaines, françaises et britanniques. Il n'y aurait en effet plus "d'occupation", mais la constitution d'une nouvelle réalité ... officialisant l'occupation.
"Les États-Unis et Israël explorent des options pour l’avenir de la bande de Gaza, notamment la possibilité d’une force multinationale qui pourrait impliquer des troupes américaines si les forces israéliennes réussissent à chasser le Hamas, ont indiqué des sources proches du dossier."
"Chasser le Hamas" ne peut se réaliser que par l'anéantissement physique de Gaza, des hommes et des installations, car toute personne est suspectée par l'armée israélienne de soutenir ou d'appartenir au Hamas et tout bâtiment d'abriter un membre ou un soutien du Hamas. Et le Congrès américain vient d'ailleurs de voter jeudi une nouvelle aide à Israël.
Décidément, aujourd'hui, les plans de paix sont à la mode, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou d'Israël et dans tous les cas l'Axe atlantiste n'envisage que des plans de reddition de l'ennemi. A bon entendeur, salut !
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