1 / Dans le secteur de Krasni Liman, sur le front Nord Donbass
Affaiblies par la dispersion de leurs unités sur la nouvelle ligne de front aà l'Est de Kharkov (et qui doit prendre en compte la ligne frontalière Nord avec la Russie) et bloquées par d'importants tirs de barrage de l'artillerie et de l'aviation russes les forces ukrainiennes ont reporté leurs attaques le long de la rivière Donets (Siversky Donets) sur laquelle elles peuvent injecter des renforts venant de Slaviansk qui n'est plus sous une menace immédiate puisque Izioum été abandonné par les russes menacés d'encerclement.
Sur la rivière Donets les forces ukrainiennes, à partir de la tête de pont réalisée au Nord de Slaviansk mènent des attaques continuelles sur Krasni Liman (Liman pour les ukrops), la première ville au Nord de la République Populaire de Donetsk à avoir été libérée le 27 mai dernier à l'issue d'un assaut combiné de 3 trois jours. Ces attaques ukro-atlantistes sont triplées par des pressions à l'Ouest, venant des forêts du secteur de Svlatogorsk, et à l'Est, venant de la deuxième tête de pont réalisée à Ozerne.
Cette ville de Krasni Liman (Liman) qui comptait environ 20 000 habitants avant la guerre est très importante car:
- c'est un bastion de la ligne de front russe, vers l'Est le long de la rivière Donets et aujourd'hui vers le Nord le long de la rivière Oskol Sur les flancs de ce secteur sont deux points Svatlogorsk (N-W Slaviansk) qui est actuellement contesté entre les 2 armées et Yampol à l'Est et qui est aussi menacé par des attaques ukrainiennes.
- c'est un carrefour important, routier et ferroviaire à partir duquel les forces de Kiev peuvent engager une progression le long de la rive gauche de la Donets vers l'Est, les frontières de la République Populaire de Lougansk et les villes de Severodonetsk et Lisichansk.
- Politiquement et symboliquement pour Kiev, Krasni Liman, si elle été réoccupée même provisoirement, serait la première ville importante située sur le territoire de la République Populaire de Donetsk a été reprise aux forces alliées.
2 / Dans le secteur de Davidoff Brod, sur le front Sud
Sur le front Sud les unités ukrainiennes qui avaient lancé depuis le 27 août plusieurs vagues d'assaut sur 8 directions différentes, tentent de vouloir élargir, à défaut de pouvoir les prolonger) les petits saillants réalisés dans les secteur d'Andrivka (à partir de leur tête de pont sur la rivière Ingoulets) et au Nord Est au delà de Visokopollia, près de la rive droite du Dniepr.
Autant sur le front de Kharkov, les rodomontades de la propagande ukrainienne s'appuient sur des succès réels, autant sur le front de Kherson, on assiste à une nouvelle offensive ukrainienne essentiellement dans les fantasmes des communiqués kiéviens, à l'exception du secteur de Davidoff Brod, sur la gauche du saillant ukrainien d'Andrivka où effectivement plusieurs attaques sérieuses de Kiev menace cette localité qui contrôle la route descendant vers le Dniepr.
3 / Ailleurs sur les fronts de Donetsk et Zaporodje
L'étau à l'Est et au Nord de Kharkov s'étant desserré avec le retrait russe vers les frontières de Lugansk et de Belgorod, des unités ukrainiennes de ce secteur ont pu être déplacées vers le front de Donetsk pour venir renforcer notamment.
- la ligne de front ukrainienne entre Donetsk et Gorlovka (ou un saillant républicain a commencé le contournement d'Avdeevka).
- la ligne de front ukrainienne de Marinka dont les quartiers orientaux ont déjà été conquis par les milices républicaines,
- la ligne de front de Vougledar, au Sud de Donetsk qui est le centre de toutes les attentions car ici, une percée ukrainienne vers Sud menacerait Volnovakha et Marioupol.
L'OTAN est maintenant factuellement sur le front !
Après avoir lancé successivement en Ukraine une stratégie de formation et normalisation croissante de son armée en prévision de son intégration dans l'OTAN puis une stratégie d'équipement exponentielle par des aides militaires de plus en plus lourdes et offensives, l'OTAN, via ses ressources aéroportées et spatiales de renseignement électronique, l'alliance atlantique opère depuis 7 mois une stratégie d'engagement directe et graduée.
- via ses ressources de guerre et d'assistance électroniques offensives
- via l'encadrement de ses proxy ukrainiens,
- via ses volontaires dans les bataillons spéciaux ukrainiens et légion internationale,
- via ses mercenaires des Sociétés Militaires Privées (Academi, Mozart),
Au début ce n'étaient que quelques Bayraktars TB2 turcs passant dans le ciel ukrainien vers le front ou la Mer Noire, puis ce furent des lance roquettes français Apilas et des systèmes antichars étasunien Javelin pointant timidement leurs museaux sur le parapet d'une tranchée du Donbass, un groupe d'observateurs étasuniens ici ou d'instructeurs britanniques et canadiens là vociférant sur un terrain d'exercices les manuels techniques et tactiques de l'OTAN. Aujourd'hui ces silhouettes d'acier ou de chair sont omniprésentes et dans des nombres de plus en plus importants.
Aujourd'hui le regard ne peut pas se porter du côté ukrainien sans apercevoir un obusier de 155mm, d'un système antichar étasunien ou antiaérien britannique, un véhicule blindé turc ou français etc...
Autre groupe anglophone à l'entrée d'Izioum
Le HIMARS, bête noire de la logistique russe
Le 12 juillet dernier, après l'engagement initial des systèmes d'artillerie de précision occidentaux HiMARS and Co (M182, M270, MARS 2), j'avais fait un premier rapport sur leurs actions sur le front russo-ukrainien que j'avais intitulé "un problème urgent à régler". Et mon inquiétude a malheureusement été confirmée au fil des destructions occasionnées par les HIMARS, tandis que les propagandistes de salon enfermés dans leurs fantasmes péroraient "le problème est maintenant réglé" dès qu'une poignée d'HIMMARS avait été détruits près de Kharkov.
Le fait est que le problème est toujours là et qui plus est, même augmenté, par le nombre plus important des lanceurs, des stocks de munitions (encore 2 x 600 millions de dollars attribués ce mois ci par Washington dont partie importante pour les HIMMARS) et surtout l'arrivée sue le champ de bataille des missiles ATACMS , ces autres munitions tirés par ce système d'arme et qui offrent aux ukro-atlantistes une portée de tir précis de 300 km, ce qui leur permet désormais soit de reculer plus encore à l'abri des ripostes russes les lanceurs, soit de prendre pour cibles des objectifs civils et militaires dans la profondeur du territoire russe (Koursk, Belgorod, Rostov/Don Crimée par exemple).
Les roquettes et missiles HIMMARS sont sans conteste, avec les missiles antichars JAVELIN aux résultats également importants, l'aide militaire occidentale à Kiev la plus significative car ils sont la cause de destructions multiples de dépôts, Etats Majors, ponts qui sont essentiels à la conduite des opérations russes, principalement dans leur composante logistique. Là aussi, rien ne sert de se voiler la face mais plutôt de regarder à la fois les dégâts provoqués par ces systèmes d'armes et la lenteur à réagir de l'Etat-Major russe, alors que l'HIMMARS, connu du renseignement militaire russe depuis la guerre en Irak notamment est arrivé en Ukraine dès la... mi juin 2022 !
- Attaques directes lorsqu'ils sont dans la portée des ripostes terrestres et aériennes rapides,
- Destructions par missiles lorsqu'elles sont repérées de leurs dépôts de munitions et bases,
- Destructions par missile Nadol des satellites US qui les appuient, mais c'est un grand pas vers...
En conclusion
A priori, le conflit russo-ukrainien n'est malheureusement pas prêt de se calmer eu égard aux ingérences occidentales de plus en plus ouvertes et offensives au sein de forces ukrainiennes qu'il convient d'appeler définitivement "ukro-atlantistes", tant la "patte" de l'OTAN est aujourd'hui visible et audible partout sur le front.
D'aucuns prétendent que si le président russe Vladimir Poutine s'est isolé momentanément dans sa résidence de Sotchi sur les bords de la Mer Noire, c'est parce qu'il est en plein désarroi et même, selon certains chacals des plateaux télé, menacé dans son pouvoir après la victoire ukrainienne près de Kharkov.
Libre à ces thuriféraires des fantasmes russophobes de croire encore au Père Noël !
Je pense pour ma part, si toutefois la venue de Vladimir Poutine à Sotchi est liée à la situation tendue du front russo-ukrainien, que nous assistons ici de la par d'un président assumant en conscience ses responsabilités, à la nécessaire "solitude du chef" au moment de prendre une décision grave.
Sachant que ce conflit est une guerre existentielle pour la Russie acculée sur ses frontières,
Sachant que l'Ukraine résiste à la coercition initiale des "opérations spéciales" russes,
Sachant que la cobelligérance technique de l'OTAN est devenue une belligérance factuelle,
Sachant que grâce à l'OTAN et pour elle; l'Ukraine menace aujourd'hui l'intégrité de la Russie,
Le président Poutine, n'a pas d'autre choix que de relever le gant de l'OTAN jeté au visage de la Russie par le valet ukrainien du mondialisme, et sous les applaudissements serviles des collabos capitalistes. Le chef du Kremlin, quel que soit son nom, porte sur ses épaules l'avenir de la Fédération et le poids de l'Histoire au cours de laquelle la Russie a été poussée par les occidentaux depuis 30 ans, malgré tous ses efforts diplomatiques, économiques et militaires vers un nouveau chaos mondial, dont il disait il y a quelques années dans un avertissement qu'il voulait dissuasif que "personne ne sortirait vainqueur".
Ce qui est sûr c'est que la Russie ne peut pas capituler et disparaître, et se laisser happée par ce vampirisme mondialiste (on voit le résultat en Europe de l'Ouest !). Et même si le pouvoir en Russie est majoritairement soutenu par ses peuples, même si la majorité des autres peuples (Asie, Afrique, Inde...) soutiennent Moscou dans cette résistance commune et juste contre un monde multipolaire, relever le défi et faire évoluer encore plus ce combat vital vers son paroxysme est un devoir qui doit peser sur l'âme.
Cette lutte existentielle de la Russie, qui est devenue aujourd'hui un conflit symétrique de haute intensité est encore poussée plus loin vers cette nouvelle guerre mondiale de plus en plus inévitable. Et il est naturel que l'homme qui accepte cette destinée, même s'il n'a pas d'autre choix, veuille écouter le silence des dieux et les murmures du vent et de la mer pour mieux assumer sa responsabilité politique et son devoir historique.
Au lieu de se gausser de la méditation de Vladimir Poutine à la croisée des destinées, les vautours de guerre occidentaux devraient plutôt s'en inquiéter car la colère de l'Ours russe est en train de se réveiller pleinement devant cette folie de l'OTAN qui veut nous entrainer tous une nouvelle fois, dans le paroxysme meurtrier de cette Tragédie humaine plurimillénaire.
Erwan Castel
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