jeudi 17 mars 2022

La bataille pour Marioupol

 

Position ukrainienne planquée dans un immeuble détruite par un tir précis de char.

Dernière minute : 

Au moment où je termine cet article, l'instrumentalisation occidentale de la destruction du théâtre dramatique de Marioupol que j'évoque en deuxième partie est bien confirmée et dans un paroxysme qui accrédite bien la théorie d'une opération ukrainienne sous faux drapeau destinée à faire monter d'un cran les soutiens militaires à Kiev et les sanctions économiques contre Moscou. 

Les ukrainiens, qu'il soient militaires ou civils semblent bien être sacrifiés sur l'autel des intérêts de Washington qui dans sa propagande belliciste accuse aujourd'hui le président russe d'être un "criminel de guerre" (Biden le 16 mars 2022). 

Venant de la part d'un pouvoir étasunien qui, pour ne parler que des 30 dernières années, a détruit plus de 5 millions de vies civiles, il fallait oser qualifier le président russe de criminel de guerre alors qu'il n'est que le destructeur des intérêts de sa ploutocratie mondialiste ! 

Un immeuble d'habitations de Marioupol sous le
porche duquel se cache un char ukrainien, utilisant
la population civile comme bouclier humain. 

Les combats pour le contrôle de Marioupol font désormais rage dans le centre ville de cette grande ville portuaire et industrielle du Donbass, où depuis 10 jours plusieurs unités ukrainiennes parmi lesquelles de nombreux volontaires et radicaux nationalistes se sont retranchées devant l'avancée des troupes russes et républicaines.

La libération de Marioupol qui est une priorité pour le bon déroulement des opérations militaires conjointes dans le Donbass est devenue une urgence absolue compte tenu de la situation humanitaire catastrophique dans laquelle vivent des dizaines de milliers de civils encore pris au piège des combats et des bombardements et pour nombre d'entre eux bloqués  par les unités spéciales ukrainiennes qui les utilisent comme des boucliers humains.

Entre les bombardements et les combats, Marioupol 
est devenu un enfer pour la population mais aussi les
combattants qui s'affrontent dans certains quartiers
pour contrôler une rue, un immeuble ou un étage...

Pour l'Etat Major russe Marioupol est un objectif majeur car c'est :

  • un bastion militaire et symbolique très important des forces armées ukrainiennes,
  • le plus grand port de la mer d'Azov et 2ème ville de la République populaire de Donetsk,
  • une grande concentration de bandéristes et néo-nazis dont le régiment spécial Azov,
  • une population civile importante et en danger mortel à sauver urgemment...

Depuis plusieurs jours et au prix de lourdes pertes unités d'assaut russes et républicaines ont réussi à prendre pied dans les périphéries Nord Ouest et Sud Est de la ville à partir desquelles elles ont entamé une progression vers le centre en nettoyant les résistances ukrainiennes disséminées dans les immeubles d'habitations, les étages, les toits d'immeubles dont certains ont été transformés en réseaux de défense fortifiés.

Malgré les dramatiques et inévitables pertes civiles  
de tous les combats en zone urbaine encore habitée,
 les forces russes et républicaines tout en poursuivant 
leurs progressions offensives s'efforcent de limiter 
au maximum les bombardements massifs, préférant
aller au contact des positions ukrainiennes à détruire
mais parfois au prix de pertes importantes comme ici
Lors des précédentes attaques russo-républicaines à l'Est de la ville, les unités ukrainiennes qui étaient organisées en petits groupes antichars mobiles se sont repliées dans le centre ville mais ont réussi à conserver sur la rive gauche de la Kalmius le contrôle de l'usine métallurgique du quartier Azovstal qui est située au Nord du port industriel le long de cette rivière devenue la nouvelle ligne de front orientale de Marioupol

Sur les berges non urbanisées de la Kalmius, 
des frappes de lance-roquettes multiples de 
217mm "Cheburashka", un système d'armes 
"made in DNR" et fabriqué dans les usines 
d'armement de Donetsk, qui détruit le 15 mars 
des positions ukrainiennes de ce nouveau front

Selon les sources civiles locales réussissant encore à communiquer, un certain nombre de micro-districts ont été encore libérés par les forces russo-républicaines, à l'ouest de Marioupol  (17e, 16e microdistricts), et également au Nord de la ville (probablement les 21e, 22e et 23e), Dans les quartiers du cinéma "Savona" et de l'Académie de police, les forces russes ont renforcés leurs avants postes, dans une progression en direction du pont enjambant la rivière Kalmius et qui est le cordon ombilical des unités nationalistes retranchées dans le complexe industriel d'Azovstal.

Ce complexe industriel d'Azovstal a été transformé en bunker labyrinthique sur plusieurs niveaux et ilots de structures de béton et d'acier. Autour de leur futur tombeau les radicaux nationalistes d'Azov voient s'approcher les unités de choc tchétchènes tandis que les forces russes et républicaines nettoient aux alentours les derniers ilots de résistance ukrainiens (un ratissage qui peut durer encore plusieurs jours).


Les tchétchènes de Kadyrov en pointe

Adam Delimkhanov, député tchétchène de la Douma d'État,
prépare les soldats des forces spéciales de Kadyrov pour 
l'assaut sur Azovstal. La chasse aux bandéristes se poursuit

Unité de tchétchènes en approche de Azovstal


 

Désormais, les forces aérospatiales et les unités d'artillerie russes sont en action intensive pour réduire au maximum les forces ukrainiennes repliées dans la zone industrielle de Azovstal et qu'abordent au sol les unités d'assaut russo-républicaines et les forces spéciales tchétchènes.

Ici un drone d'attaque russe équipé d'un
tube antichar de type "Kornet D" détruit 
des véhicules blindés ukrainiens dans la
zone industrielle de Azovstal, près du port.

Un false flag en puissance 

Un ultime drame semble avoir été joué au théâtre dramatique sous la houlette des criminels du régiment Azov: le bâtiment a explosé après que des civils fuyant les zones bombardées y aient été installés par des nationalistes de cette unité spéciale. Or, cette zone comme on peut le voir sur les abords du bâtiment n'a pas été bombardée et l'explosion semble même provenir de l'intérieur. Alors que le bilan de cette explosion n'est pas encore connu (mais on peut craindre le pire), la suspicion d'un massacre organisé pour le faire porter ensuite sur les forces russes est très forte. Mais je doute que ce soit la version qui va être choisie par les médias ukro-atlantistes et ce avant même que l'enquête concernant cette explosion commence.

Le théâtre dramatique de Marioupol où, selon un militant
du régiment Azov capturé plus de 1000 personnes avaient 
été emmenées par son unité a été détruit par une explosion 
en dehors des bombardements russes ou républicains.

Cette destruction du théâtre dramatique de Marioupol avec ses nombreuses victimes sera certainement, dans les heures qui viennent instrumentalisée pour exciter encore plus l'hystérie russophobe qui ne semble plus connaître de limite et pousse chaque jour un peu plus le Monde dans le gouffre d'une troisième conflit mondial.


En conclusion

Même si les forces russes et ukrainiennes gagnent inexorablement du terrain sur les forces ukrainiennes, la bataille de Marioupol risque de continuer tant que des derniers fanatiques y seront retranchés comme dans cette immense usine métallurgique de Azovstal, le bastion du régiment Azov et fortifié pour son ultime combat à outrance.

BTR 70T ukrainien détruit dans les rues de Marioupol



Dans les zones conquises de Marioupol, ici sur la 
rive gauche de la Kalmius, les forces spéciales 
tchétchènes de Ramzam Kadyrov sécurisent les
quartiers et traquent les militants du Secteur Droit.

Erwan Castel

Source : https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/03/la-bataille-pour-marioupol.html

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