OPINION. En réaction à l’agression russe, l'Union européenne a lancé l’examen des demandes d'intégration de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie. Une erreur qui pourrait s’avérer lourde de conséquences.
Sous la menace d’alliances militaires déclarées défensives, mais toujours à l'assaut depuis 1991, donc depuis 30 ans, dans le monde entier, l’agresseur actuel, la Russie, a été pendant tout ce temps-là agressé par des moyens autres que directement militaires. Tout comme les pays de l’UE ont assailli, par des moyens non militaires, technologiques, économiques et financiers, tous les pays d’Europe de l’Est depuis 1990, y compris la Roumanie. Si nous oublions les causes, cette amnésie va induire l’incapacité de prévoir les conséquences.
Maintenant, nous sommes au moment des conséquences. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté l’UE à accepter son pays par le biais d’une procédure spéciale. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a annoncé qu’il y aura un débat sur l’adhésion future de l’Ukraine à l’Union, précise l’agence Reuters. Déclic, une ONG très active sur divers tableaux, dont certains actuels, demande la même chose.
Mon opinion est que l’entrée de la Moldavie et de l’Ukraine dans l’UE pour les protéger contre toute agression conduira plutôt à une guerre mondiale. Le traité fondateur de l’UE contient déjà une clause de solidarité et d’aide militaire, qui mène directement à l’implication de l’OTAN en cas de conflit.
Un projet apparemment irréaliste — mais dans la politique, la volonté compte aussi — pourrait être d’établir un cordon de pays neutres, mais dotés des armées opérationnelles et coopératives, entre l’Allemagne et la Russie. Cela pour mener à une union des petits et moyens pays souverains. Dans cette union, il faudra faire entrer la zone du Caucase, avec ses pays chrétiens, l’Arménie et la Géorgie. L’Union des égaux permettra à ces pays de sortir de la dépendance à l’égard des grandes puissances (États-Unis, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Russie, Chine), qui les traitent comme des colonies, des places de marchés sans contrôle, sans protection, pour des biens fabriqués a l’ouest ou en Chine, réexportés, et leur impose l’uniformité, la soumission par l’action des adeptes des idéologies trans : transethnique, transsexuel, transocéanique…
C’est la raison pour laquelle je ne soutiens pas l’intégration de l’Ukraine dans l’UE. Car je crains l’enthousiasme humanitariste incapable d’analyse lucide des conséquences et des causes. Souvenons-nous de l’attitude de certains intellectuels roumains, comme le philosophe et l’éditeur Gabriel Liiceanu, ou le va-t-en-guerre Bernard-Henri Lévy, qui avaient appuyé sans réserve le bombardement de la Serbie et le démembrement de la Yougoslavie, la destruction de la Libye, de la Syrie, des agressions non provoquées de l’OTAN contre des États souverains, au nom des intérêts des États-Unis, sous le couvert de l’autonomie du Kosovo, de la lutte pour la « démocratie », etc.
Vivre et agir le nez dans un présent continu, sans mémoriser et ainsi comprendre l’enchaînement des causes et des effets, est la pire forme de cécité politique. Dans sa quasi-unanimité, la presse en Roumanie souffre d’une amnésie historique grave et déstabilisante. Par ces réactions standardisées devant l’agression de l’Ukraine par la Russie, cette presse est, encore une fois, la meilleure preuve de l’absence d’indépendance de la presse écrite ou télévisuelle en Roumanie, après 1990.
Source : https://frontpopulaire.fr/o/Content/co807031/integrer-l-ukraine-a-l-union-europeenne-l-ultime-faux-pas
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