pour plus de vidéos :
https://www.labajon.com/videos/
Une source d'inspiration...
Et dans la continuité :
Livre de la semaine : “Histoire du capitalisme”
Aujourd’hui, je vous présente le livre majeur de Michel Beaud sur l’histoire du capitalisme.
Voici la critique d’Alternatives économiques et du Conflit :
Dans ces moments de crise assez dévastatrice du capitalisme, cette Histoire du capitalisme, écrite par un professeur émérite d’économie de lUniversité Paris VII, issue de cours donnés dans un premier temps entre 1979 et 1980 à l’Université de Vincennes (Paris VIII), possède le mérite, selon la volonté de l’auteur, d’être à la fois concise, assez complète, interdisciplinaire et destinée à un très large public. Décrire et expliquer le capitalisme, sans tomber ni dans l’apologie libérale, ni dans une polémique un peu vaine, dans ses nuances, dans ses aspects positifs comme dans ses aspects (très) négatifs, ce projet constitue un défi que Michel BEAUD emporte assez haut la main. Si bien que loin d’être un “résumé” d’histoire du capitalisme qui s’étend sur plus de 500 ans, cet ouvrage peut ouvrir, par sa riche bibliographie et ses notes abondantes, beaucoup de portes aux étudiants en économie.
Comme l’écrit l’auteur dans son Introduction de 1980, “il est né d’une solide conviction : on ne peut comprendre l’époque contemporaine sans analyser les profonds bouleversements qu’à apportés, dans les sociétés du monde entier, le développement du capitalisme. Il est né aussi du souci de saisir ce développement dans ses multiples dimensions : à la fois économique et politique et idéologique ; à la fois national et multi-national/mondial ; à la fois libérateur et oppressif, destructeur et créateur… Il est né enfin de l’ambition de mettre en perspective un ensemble de questions indissociables et trop souvent étudiées isolément : la formation de l’économie politique dans sa relation avec “la longue marche vers le capitalisme” ; l’affirmation de l’idéal démocratique contre les anciens régimes aristocratiques et, utilisant les nouvelles institutions démocratiques, la montée des nouvelles classes dirigeantes ; le lien entre développement des capitalismes nationaux, renforcement des mouvements ouvriers et conquêtes du monde du travail ; l’extension de plus en plus complète et complexe de la domination capitaliste dans le monde ; l’articulation entre domination de classes et domination de nations ; les crises comme indices de grippages et de blocages et comme moments de renouveaux ; notamment la “Grande Crise” actuelle.”
Plus loin dans l’introduction de la dernière édition : “Une des difficultés est que nos lectures du capitalisme sont dominées par les analyses fondées au XIXème siècle et développées dans les deux premiers tiers du XXème ; ces analyses sont donc principalement marquées par les caractères du capitalisme industriel, ce qui risque de nous empêcher de comprendre et d’analyser les évolutions en cours”.
Un coup d’oeil à la table des matières de cet ouvrage divisé en deux grandes parties (De l’or au capital et Des impérialisme à la mondialisation) suffit d’allécher la “soif de connaissances” : du pillage colonial (XVIème siècle) et de la montée des bougeoisies (XVIIème siècle) à la fin du XXème siècle en forme d’interrogation : le début d’un basculement du monde? en passant par Le Grand Chambardement (1914-1945), les éléments de réflexion historique sont posés à travers une exposition classique des faits et de multiples “propos d’étapes” plus théoriques qui permettent de faire le lien entre l’histoire et les doctrines économiques.
Réédité et augmenté, peaufiné, cinq fois, cet ouvrage permette d’avoir une idée de ce que les marxistes appellent le “sens de l’histoire” (nous préférons plutôt le terme de direction), des enchaînements des réalités tant économiques et sociales que sociopsychologiques et même philosophiques. /
La première édition de cette précieuse synthèse historico-économique est parue il y a près de trente ans. Voici la sixième. Entretemps, si le livre a un peu grossi, il est demeuré globalement fidèle au projet initial: le capitalisme, malgré les inégalités, les injustices et l’exploitation dont il est porteur, a gagné la bataille et s’est progressivement mondialisé. Il a beaucoup changé, son centre de gravité, au cours de ces cinq siècles, s’est déplacé. Mais sa logique expansionniste et accumulatrice demeure et se heurte désormais aux limites d’un monde fini. Michel Beaud souligne, dans une postface écrite pour cette nouvelle édition, les évolutions enregistrées depuis une dizaine d’années: les inégalités croissantes, l’affirmation de la Chine comme grande puissance, l’essor débridé de la finance et la crise qu’elle a provoquée. Mais c’est surtout les défis environnementaux qui, à ses yeux, sont désormais les plus importants. Pessimiste, il écrit: “Quand nos enfants s’apercevront que d’obstinés scientifiques[s’acharnant] à montrer qu’ils peuvent faire mieux que des centaines de milliers d’années de tâtonnements et d’évolution, ou mieux que Dieu, ont fait bien pire que les médecins d’Hitler “. Mais l’optimisme de la volonté finit par l’emporter, puisqu’il termine cette sixième édition sur ces mots: “un monde meilleur est encore possible”.
Sommaire :
- De l’or au capital
- La longue marche vers le capitalisme
- Le siècle des trois révolutions (xviiie siècle)
- L’irrésistible montée du capitalisme industriel (1800-1870)
- Des impérialismes à la “mondialisation”
- De la grande dépression à la grande guerre (1873-1914)
- Le grand chambardement (1914-1945)
- Le grand bond en avant du capitalisme (1945-1978)
- Fin du XXe siècle : le début d’un basculement du monde ?
- Au seuil du XXIe siècle
- 2000-2010 : l’amorce d’un chambardement planétaire
source : https://www.les-crises.fr/livre-de-la-semaine-06/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire