mercredi 29 octobre 2014

Discours de Vladimir Poutine sur le Nouvel ordre mondial - 24 octobre 2014 (vidéo sous-titrée et retranscription en français) / Talk about Vladimir Putin on the New world order - October 24th, 2014 (subtitled video and retranscription in French)

Réunion du Club International Valdaï : De nouvelles règles ou un jeu sans règles ?

 24 octobre 2014Sotchi - Russie

 

Texte original (russe) : http://kremlin.ru/news/46860
Traduction (anglais) : http://eng.news.kremlin.ru/news/23137
Traduction française : http://www.sayed7asan.blogspot.fr    

Vladimir Poutine a pris part à la dernière séance plénière de la XIe session du Club International de Discussion ValdaïLe thème de la réunion était : L’ordre mondial de nouvelles règles ou un jeu sans règles ?

Cette année108 experts, historiens et analystes politiques originaires de 25 pays, dont 62 participants étrangers,ont pris part aux travaux du Club.

La réunion plénière a présenté une synthèse des travaux du Club au cours des trois journées précédentesqui ont été consacrées à l’analyse des facteurs d’érosion du système actuel des institutions et des normes du droit international.

Discours du Président Vladimir Poutine durant la dernière séance plénière de la XIe session du Club Valdaï



Retranscription :

Chers collègues, Mesdames et Messieurs, chers amis,

C’est un plaisir de vous accueillir à la XIe réunion du Club Valdaï.

Il a déjà été mentionné que le Club a de nouveaux co-organisateurs cette annéeIls comprennent des organisationsnon gouvernementales russesdes groupes d’experts et de grandes universitésIl a également été suggéré d’élargirles discussions à des questions qui ne sont pas seulement liées à la Russie elle-même, mais aussi à la politique et à l’économie mondiales.

J’espère que ces changements dans l’organisation et le contenu des sessions renforceront l’influence du Club en tant que forum de discussion et d’experts de premier planDans le même temps, j’espère que « l’esprit de Valdaï » sera conservé  cette atmosphère libre et ouverte, cette opportunité d’exprimer toutes sortes d’opinions très différentes et franches.

Permettez-moi de dire à cet égard que je ne vais pas vous décevoir et que je vais parler directement et franchement.Certains de mes propos pourront sembler un peu trop rudesmais si nous ne parlons pas directement et honnêtement de ce que nous pensons vraiment, alors il est absolument inutile de tenir de telles réunions. Il serait préférable, dans ce cas, de se contenter des rencontres diplomatiques personne ne dit rien qui ait une véritable portée etreprenantles paroles d’un célèbre diplomate, où vous vous rendez compte que les diplomates ont une langue faite pour ne pasdire la vérité.

Nous nous réunissons pour d’autres raisonsNous nous réunissons pour nous parler franchementNous avons besoind’être directs et francs aujourd’hui, non pas pour s’envoyer des piquesmais afin de tenter de faire la lumière sur ce qui se passe dans le monde, d’essayer de comprendre pourquoi le monde est de moins en moins sûr et de plus enplus imprévisibleet pourquoi les risques augmentent partout autour de nous.

Les débats d’aujourd’hui se sont tenus sous le thème De nouvelles règles ou un jeu sans règles Je pense que cetteformule décrit avec précision le tournant historique que nous avons atteint aujourd’hui et le choix auquel nous sommes tous confrontésBien sûr, il n’y a rien de nouveau dans l’idée que le monde est en train de changer trèsrapidementJe sais que c’est quelque chose dont vous avez parlé durant les échanges d’aujourd’huiIl est certainement difficile de ne pas remarquer les transformations dramatiques dans la politique mondiale et dans l’économie, dans la vie publique, dans l’industrie, l’information et les technologies sociales.

Permettez-moi de vous demander dès maintenant de me pardonner si j’en viens à répéter ce que certains des participants à la discussion ont déjà ditC’est pratiquement inévitableVous avez déjà eu des discussions détaillées,mais je vais exposer mon point de vueIl coïncidera avec le point de vue des participants sur certains points etdivergera sur d’autres.

Tandis que nous analysons la situation d’aujourd’huin’oublions pas les leçons de l’histoire. Tout d’abord, les changements dans l’ordre mondial  et tout ce que nous voyons aujourd’hui constitue des événements de cette ampleur  ont généralement été accompagnés sinon par une guerre et des conflits à l’échelle mondialedu moins par des chaînes de conflits locaux intensesDeuxièmement, la politique mondiale est avant tout une question de leadership économique, de guerre et de paixavec une dimension humanitaireincluant les droits de l’homme.

Aujourd’hui, le monde est plein de contradictionsNous devons être francs en nous demandant mutuellement si nous avons un filet de sécurité fiable et bien en placeMalheureusement, il n’y a aucune garantie et aucune certitude que le système actuel de sécurité mondiale et régionale soit en mesure de nous protéger des bouleversementsCe systèmea été sérieusement affaiblifragmenté et déforméLes organisations internationales et régionales de coopérationpolitique, économiqueet culturelle traversent également des temps difficiles.

Ouiun grand nombre des mécanismes actuels visant à assurer l’ordre mondial ont été créés il y a très longtempsy compris et surtout dans la période suivant immédiatement la Seconde Guerre mondialePermettez-moi de souligner que la solidité du système créé à l’époque reposait non seulement sur ​​l’équilibre des forces et les droits des pays vainqueursmais aussi sur le fait que les « pères fondateurs » de ce système se respectaient mutuellement,n’essayaient pas de mettre la pression sur les autresmais tentaient de parvenir à des accords.

L’essentiel est que ce système doit se développeret malgré ses diverses lacunes, il doit au moins être capable de maintenir les problèmes mondiaux actuels dans certaines limites et de réguler l’intensité de la concurrence naturelle entre les nations.

Je suis convaincu que nous ne pouvions pas prendre ce mécanisme de freins et contrepoids que nous avons construitau cours des dernières décenniesparfois avec les plus grands efforts et difficultéset tout simplement le détruiresans rien reconstruire à sa placeSinon, nous serions laissés sans instruments autres que la force brute.

Ce que nous devions faire était de procéder à une reconstruction rationnelle et de l’adapter aux nouvelles réalités du système des relations internationales.

Mais les Etats-Unis, s’étant eux-mêmes déclarés vainqueurs de la Guerre Froiden’en voyaient pas le besoin. Au lieu d’établir un nouvel équilibre des forcesessentiel pour maintenir l’ordre et la stabilitéils ont pris des mesuresqui ont jeté le système dans un déséquilibre marqué et profond.

La Guerre Froide a pris finmais elle n’a pas pris fin avec la signature d’un traité de paix comprenant des accordsclairs et transparents sur le respect des règles existantes ou la création d’un nouvel ensemble de règles et de normes.Cela a créé l’impression que les soi-disant « vainqueurs » de la Guerre Froide avaient décidé de forcer lesévénements et de remodeler le monde afin de satisfaire leurs propres besoins et intérêtsLorsque le système actueldes relations internationales, le droit international et les freins et contrepoids en place faisaient obstacle à ces objectifsce système été déclaré sans valeurobsolète et nécessitant une démolition immédiate.

Pardonnez l’analogiemais c’est la façon dont les nouveaux riches se comportent quand ils se retrouvent tout à coupavec une grande fortune, dans ce cas sous la forme d’un leadership et d’une domination mondialeAu lieu de gérer leur patrimoine intelligemment, pour leur propre bénéfice aussi bien sûr, je pense qu’ils ont commis beaucoup defolies.

Nous sommes entrés dans une période de différentes interprétations et de silences délibérés dans la politique mondialeLe droit international a maintes fois été forcé de battre en retraite, encore et encore, par l’assautimpitoyable du nihilisme légalL’objectivité et la justice ont été sacrifiées sur l’autel de l’opportunisme politique.Des interprétations arbitraires et des évaluations biaisées ont remplacé les normes juridiquesDans le même temps,l’emprise complète sur les médias de masse mondiaux ont rendu possible, quand on le désirait, de présenter le blanccomme noir et le noir comme blanc.

Dans une situation où vous aviez la domination d’un pays et de ses alliésou plutôt de ses satellitesla recherche de solutions globales s’est souvent transformée en une tentative d’imposer ses propres recettes universellesLesambitions de ce groupe sont devenues si grandes qu’ils ont commencé à présenter les politiques qu’ils concoctaient dans leurs corridors du pouvoir comme le point de vue de l’ensemble de la communauté internationaleMais ce n’est pas le cas.

La notion même de « souveraineté nationale » est devenue une valeur relative pour la plupart des paysEn essence,ce qui était proposé était cette formule plus la loyauté de tel ou tel régime en place envers le seul centre de pouvoirdans le monde est grande, plus grande sera sa légitimité.

Nous aurons une discussion libre après mon propos et je serai heureux de répondre à vos questions et je tiens également à utiliser mon droit à vous poser des questionsQue personne n’hésite à essayer de réfuter les argumentsque je viens d’exposer lors de la discussion à venir.

Les mesures prises contre ceux qui refusent de se soumettre sont bien connues et ont été essayées et testées de nombreuses foisElles comprennent l’usage de la force, la pression économique et la propagandel’ingérence dans les affaires intérieureset les appels à une sorte de légitimité « supra-légale » lorsqu’ils ont besoin de justifier une intervention illégale dans tel ou tel conflit ou de renverser des régimes qui dérangentDernièrement, nous avons deplus en plus de preuves que le chantage pur et simple a également été utilisé en ce qui concerne un certain nombre dedirigeantsCe n’est pas pour rien que « Big Brother » dépense des milliards de dollars pour tenir sous surveillance le monde entiery compris ses propres alliés les plus proches.

Demandons-nous à quel point nous sommes à l’aise avec tout cela, à quel point nous sommes en sécuritécombien nous sommes heureux de vivre dans ce mondeà quel degré de justice et de rationalité il est parvenu. Peut-êtren’avons-nous pas de véritables raisons de nous inquiéter, de discuter et de poser des questions embarrassantes ?Peut-être que la position exceptionnelle des États-Unis et la façon dont ils mènent leur leadership est vraiment unebénédiction pour nous touset que leur ingérence dans les événements du monde entier apporte la paix, la prospérité, le progrès, la croissance et la démocratieet nous devrions peut-être seulement nous détendre et profiter de tout cela?

Permettez-moi de dire que ce n’est pas le casabsolument pas le cas.

Un diktat unilatéral et le fait d’imposer ses propres modèles aux autres produisent le résultat inverseAu lieu derégler les conflits, cela conduit à leur escalade à la place d’États souverains et stables, nous voyons la propagation croissante du chaos ; et à la place de la démocratie, il y a un soutien pour un public très douteux allant de néo-fascistes avoués à des islamistes radicaux.

Pourquoi soutiennent-ils de tels individus Ils le font parce qu’ils décident de les utiliser comme instruments dans la voie de la réalisation de leurs objectifs, mais ensuite, ils se brûlent les doigts et font marche arrièreJe ne cessejamais d’être étonné par la façon dont nos partenaires ne cessent de marcher sur le même râteaucomme on dit ici en Russiec’est-à-dire de faire les mêmes erreurs encore et encore.

Ils ont jadis parrainé des mouvements islamistes extrémistes pour combattre l’Union soviétiqueCes groupes se sont formés au combat et aguerris en Afghanistan, et ont plus tard donné naissance aux Talibans et à Al-Qaïda.L’Occident les a sinon soutenus, du moins a fermé les yeux sur celaet, je dirais, a fourni des informations et un soutien politique et financier à l’invasion de la Russie et des pays de la région d’Asie centrale par les terroristesinternationaux (nous ne l’avons pas oublié). C’est seulement après que des attaques terroristes horribles aient été commises sur le sol américain lui-même que les États-Unis ont pris conscience de la menace collective du terrorismePermettez-moi de vous rappeler que nous avons été le premier pays à soutenir le peuple américain à l’époquele premier à réagir comme des amis et partenaires après la terrible tragédie du 11 Septembre.

Au cours de mes conversations avec les dirigeants américains et européensje parlais toujours de la nécessité de lutter ensemble contre le terrorisme, de le considérer comme un défi à l’échelle mondialeNous ne pouvons pas nous résigner et accepter cette menace, nous ne pouvons pas la couper en morceaux séparés à l’aide du deux poids deux mesuresNos partenaires ont exprimé leur accordmais après quelques temps, nous nous sommes retrouvés au point de départCe fut d’abord l’opération militaire en Irakpuis en Libyequi a été poussée au bord du gouffre. Pourquoila Libye a-t-elle été réduite à cette situation ? Aujourd’hui, c’est un pays en danger de démantèlement et qui est devenu un terrain d’entraînement pour les terroristes.

Seule la détermination et la sagesse de la direction égyptienne actuelle a sauvé ce pays arabe clé du chaos et de l’emprise des terroristesEn Syriecomme par le passé, les États-Unis et leurs alliés ont commencé à financer etarmer directement les rebelles et leur ont permis de remplir leurs rangs de mercenaires provenant de divers pays.Permettez-moi de vous demander où ces rebelles obtiennent leur argentleurs armes et leurs spécialistes militaires ?D’où tout cela vient-il ? Comment l’Etat Islamique notoire a-t-il réussi à devenir un groupe aussi puissantde faitune véritable force armée ?

Quant aux sources de financementaujourd’huil’argent ne vient plus seulement de la drogue, dont la production a augmenté non pas de quelques points de pourcentage mais dans des proportions considérables depuis que les forcesde la coalition internationale sont intervenues en AfghanistanVous êtes au courant de cela. Les terroristesobtiennent également de l’argent en vendant du pétroleLe pétrole est produit dans le territoire contrôlé par les terroristesqui le vendent à des prix de dumping, le produisent et le transportentMais d’autres achètent ce pétrole,le revendentet font du profit, sans penser au fait qu’ils financent ainsi les terroristes qui pourraient venir tôt ou tardsur leur propre sol et semer la destruction dans leur propre pays.

Où trouvent-ils les nouvelles recrues ? En Irakaprès que Saddam Hussein ait été renverséles institutions de l’État, y compris l’arméeont été laissés en ruinesNous avons dit, à l’époque, soyez très, très prudents. Vous mettez les gens à la rueet que vont-ils y faire N’oubliez pas que légitimement ou non, ils faisaient partie de la directiond’une grande puissance régionaleet en quoi est-ce que vous les transformez maintenant ?

Quel fut le résultat Des dizaines de milliers de soldatsd’officiers et d’anciens militants du parti Baas se sont retrouvé à la rue et ont aujourd’hui rejoint les rangs des rebellesPeut-être cela explique-t-il pourquoi l’Etatislamique s’est avéré si efficace. En termes militaires, il agit très efficacement et il a certains cadres très compétents. La Russie a mis en garde à plusieurs reprises sur les dangers des actions militaires unilatéralesdes interventionsdans les affaires des Etats souverainset des flirts avec les extrémistes et les radicauxNous avons insisté pour que les groupes luttant contre le gouvernement syrien centralsurtout l’Etat islamique, soient inscrits sur les listes des organisations terroristesMais avons-nous vu le moindre résultat ? Nous avons lancé des appels en vain.

Nous avons parfois l’impression que nos collègues et amis sont constamment aux prises avec les conséquences de leurs propres politiques, et qu’ils dépensent tous leurs efforts dans le traitement des risques qu’ils ont eux-mêmescréés, en payant un prix de plus en plus élevé.

Chers collègues,

Cette période de domination unipolaire a démontré de manière convaincante que le fait d’avoir un seul centre depouvoir ne rend pas les processus mondiaux plus faciles à gérer. Au contrairece type de construction instable a montré son incapacité à lutter contre les menaces réelles telles que les conflits régionaux, le terrorisme, le trafic de droguele fanatisme religieux, le chauvinisme et le néo-nazismeDans le même tempsil a ouvert une large voie auxfiertés nationales exacerbéesà la manipulation de l’opinion publique et à la brutalisation et à l’oppression des faibles par les forts.

Essentiellement, le monde unipolaire est tout simplement un moyen de justifier la dictature sur les individus et les nationsLe monde unipolaire s’est avéré un fardeau trop rude, trop lourd et trop ingérable même pour son chef auto-proclaméDes commentaires ont été faits dans ce sens juste avant mon intervention, et je suis entièrement d’accord avec eux. Voilà pourquoi nous voyons, en cette nouvelle étape de l’histoire, des tentatives de recréer un semblant demonde quasi-bipolaire en tant que modèle commode pour perpétuer le leadership américainPeu importe qui prend la place du centre du mal dans la propagande américaine, peu importe qui remplace l’ex-l’URSS en tant queprincipal adversaireCela pourrait être l’Iran, en tant que pays qui cherche à acquérir la technologie nucléairela Chine, en tant que plus grande économie mondialeou la Russieen tant que superpuissance nucléaire.

Aujourd’huinous assistons à de nouveaux efforts pour fragmenter le monde, dessiner de nouvelles lignes de clivage, réunir des coalitions qui ne sont pas façonnées pour quelque chose mais dirigées contre quelqu’unqui que ce soit, pour créer l’image d’un ennemi comme ce fut le cas pendant les années de Guerre Froideet s’emparer du droit à ce leadershipou diktat si vous préférezLa situation était présentée de cette façon au cours de la Guerre FroideNous savons tous cela et nous le comprenons bien. Les Etats-Unis ont toujours dit à leurs alliés « Nous avons un ennemi communun ennemi terrible, le centre du malet nous vous protégeons, vous nos alliésde cet ennemiet nous avons donc le droit de vous donner des ordres, de vous forcer à sacrifier vos intérêts politiques et économiques et à payer votre quote-part des coûts de cette défense collectivemais nous serons les responsables de tout cela bien sûr. » En bref, nous voyons aujourd’hui des tentatives, dans un monde nouveau et changeant, de reproduire les modèles familiers de la gestion globaleet tout cela de manière à garantir aux États-Unis leur situation exceptionnelle et à récolter des dividendes politiques et économiques.

Mais ces tentatives sont de plus en plus déconnectées de la réalité et sont en contradiction avec la diversité dumondeDes mesures de ce genre créent inévitablement des confrontations et provoquent des contre-mesures, et ont pour résultat l’effet inverse de ce qui était souhaitéNous voyons ce qui se passe quand la politique commenceimprudemment à s’ingérer dans l’économie et que la logique des décisions rationnelles cède la place à la logique de confrontation, qui ne fait que nuire aux propres positions et intérêts économiques des pays en questiony compris les intérêts des entreprises nationales.

Les projets économiques communs et les investissements mutuels rapprochent objectivement les pays et contribuentà aplanir les problèmes actuels dans les relations entre Etats. Mais aujourd’huila communauté mondiale des affairesfait face à des pressions sans précédent de la part des gouvernements occidentauxDe quelles affaires, de quellesopportunités économiques ou de quel pragmatisme peut-on encore parler lorsque nous entendons des slogans tels que « la patrie est en danger », « le monde libre est menacé »et « la démocratie est en péril » Et tout le monde doit alors se mobiliserVoilà à quoi ressemble une vraie politique de mobilisation.

Les sanctions sapent déjà les fondements du commerce mondialles règles de l’OMC et le principe de l’inviolabilitéde la propriété privéeIls portent un coup dangereux au modèle libéral de la mondialisation fondé sur les marchés, la liberté et la concurrencequi, permettez-moi de le soulignerest précisément un modèle qui a avant tout bénéficiéaux pays occidentauxEt maintenant, ils risquent de perdre la confiance en tant que gouvernants de la mondialisationNous devons nous demanderpourquoi était-ce nécessaire Après toutla prospérité des États-Unisrepose en grande partie sur la confiance des investisseurs et des détenteurs étrangers de dollars et de valeurs mobilières étasuniennesCette confiance est clairement mise à mal et des signes de désillusion quant aux fruits de la mondialisation sont maintenant visibles dans de nombreux pays.

Le précédent bien connu de Chypre et les sanctions pour des motifs politiques n’ont fait que renforcer la tendance àchercher à renforcer la souveraineté économique et financière et la volonté des pays ou de leurs groupes régionauxde trouver des moyens de se protéger contre les risques de pressions extérieuresNous voyons déjà que de plus enplus de pays cherchent des moyens de devenir moins dépendants du dollar et mettent en place des systèmes financiers, de paiement et des monnaies de réserve alternatifsJe pense que nos amis américains sont tout simplement en train de scier la branche sur laquelle ils sont assisOn ne peut pas mélanger la politique etl’économiemais c’est ce qui se passe maintenantJ’ai toujours pensé et je pense encore aujourd’hui que les sanctions pour des motifs politiques sont une erreur qui nuira à tousmais je suis sûr que nous reviendrons sur ce point.

Nous savons comment ces décisions ont été prises et qui exerçait les pressionsMais permettez-moi de souligner quela Russie ne va pas perdre son calme, s’offenser ou venir mendier à la porte de quiconqueLa Russie est un paysauto-suffisant. Nous allons travailler au sein de l’environnement économique international qui a pris forme,développer la production et la technologie nationales et agir de façon plus décisive pour mener à bien notre transformation. Les pressions de l’extérieurcomme cela a été le cas à plusieurs reprises par le passéne feront queconsolider notre sociéténous maintenir en éveil et nous amener à nous concentrer sur nos principaux objectifs de développement.

Bien sûr, les sanctions constituent un obstacleIls essaient de nous affaiblir par ces sanctions, d’entraver notredéveloppement et de nous pousser à l’isolement politiqueéconomique et culturelen d’autres termes nous forcer àprendre du retardMais permettez-moi de rappeler encore une fois que le monde est un endroit très différentaujourd’huiNous n’avons pas l’intention de nous isoler de quiconque ou de choisir une sorte de voie de développement fermée, en essayant de vivre en autarcieNous sommes toujours ouverts au dialoguey compris au sujet de la normalisation de nos relations économiques et politiquesNous comptons ici sur l’approche et la position pragmatiques des milieux d’affaires dans les principaux pays.

Certains disent aujourd’hui que la Russie tournerait le dos à l’Europe  de tels propos ont probablement été tenus ici aussi lors des discussions  et rechercherait de nouveaux partenaires commerciaux, surtout en AsiePermettez-moi de dire que ce n’est absolument pas le casNotre politique active dans la région Asie-Pacifique n’a pas commencéd’hier, et non en réponse aux sanctionsmais c’est une politique que nous suivons depuis maintenant un bon nombre d’annéesComme beaucoup d’autres pays, y compris les pays occidentauxnous avons vu que l’Asie joue un rôle de plus en plus important dans le mondedans l’économie et dans la politiqueet nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’ignorer ces développements.

Permettez-moi de dire encore une fois que tout le monde agit ainsi, et nous allons le faire nous aussid’autant plusqu’une grande partie de notre pays est géographiquement en AsieAu nom de quoi devrions-nous ne pas faire usagede nos avantages concurrentiels dans ce domaine Ce serait faire preuve d’une vue extrêmement courte que de ne pas le faire.

Le développement des relations économiques avec ces pays et la réalisation de projets d’intégration communs créentaussi de grandes incitations pour notre développement nationalLes tendances démographiques, économiques etculturelles actuelles suggèrent que la dépendance à une seule superpuissance va objectivement diminuerC’est une chose que les experts européens et américains ont également évoqué dans leurs réunions et travaux.

Peut-être que l’évolution de la politique internationale sera le reflet de l’évolution que nous constatons dans l’économie mondialeà savoir la concurrence intensive pour des niches spécifiques et des changements fréquents dedirigeants dans des domaines précisCeci est tout à fait possible.

Il ne fait aucun doute que des facteurs humanitaires tels que l’éducation, la science, la santé et la culture jouent unrôle plus important dans la concurrence mondialeCela a également un impact important sur ​​les relations internationales, y compris parce que cette ressource douce (soft powerdépendra dans une large mesure des réalisations concrètes dans le développement du capital humain plutôt que des trucages sophistiqués de la propagande.
                                                                                                    
Dans le même tempsla formation d’un soi-disant monde polycentrique (je voudrais également attirer l’attention surcela, chers collègues), en soi et d’elle-même, n’améliore pas la stabilité de faitil est plus probable que ce soit l’inverseL’objectif d’atteindre l’équilibre mondial est en train de devenir un casse-tête assez difficileune équation à plusieurs inconnues.

Qu’est-ce que l’avenir nous réserve donc, si nous choisissons de ne pas respecter les règles  même si elles peuventêtre strictes et peu pratiques  mais plutôt de vivre sans règles du tout ? Et ce scénario est tout à fait possible nous ne pouvons pas l’exclurecompte tenu des tensions dans la situation internationaleBeaucoup de prédictions peuventdéjà être faites, en tenant compte des tendances actuelles, et malheureusementelles ne sont pas optimistesSi nous ne créons pas un système clair d’engagements et d’accords mutuelssi nous ne construisons pas les mécanismes de gestion et de résolution des situations de criseles symptômes de l’anarchie mondiale vont inévitablements’accroître.

Aujourd’hui, nous voyons déjà une forte augmentation de la probabilité de tout un ensemble de conflits violentsavec la participation directe ou indirecte des plus grandes puissances mondialesEt les facteurs de risquecomprennent non seulement les conflits multinationaux traditionnels, mais aussi l’instabilité interne dans différents Étatssurtout quand on parle de nations situées aux intersections des intérêts géopolitiques des grandes puissances,ou à la frontière de continents civilisationnels, culturels, historiques et économiques.

L’Ukrainequi j’en suis sûr a été longuement évoquée et dont nous parlerons encore, est l’un des exemples de cessortes de conflits qui affectent l’équilibre international des puissanceset je pense que ce ne sera certainement pas le dernierDe là émane la prochaine menace réelle de détruire le système actuel d’accords de contrôle des armements.Et ce processus dangereux a été initié par les Etats-Unis d’Amérique quand ils se sont unilatéralement retirés duTraité sur les missiles anti-balistiques (ABM) en 2002puis se sont lancés dans la création de leur système global de défense antimissile et poursuivent aujourd’hui activement ce processus.

Chers collègues et amis,

Je tiens à souligner que nous ne sommes pas à l’origine de tout cela. Une fois de plusnous glissons vers des temps oùau lieu de l’équilibre des intérêts et des garanties mutuellesce sera la peur et l’équilibre de la destructionmutuelle qui empêcheront les nations de se livrer à un conflit directEn l’absence d’instruments juridiques et politiques, les armes deviennent encore une fois le point focal de l’ordre du jour mondial elles sont utilisées n’importe où et n’importe comment, sans la moindre sanction du Conseil de sécurité de l’ONUEt si le Conseil de sécurité refuse de rendre de tels arrêts, alors on le condamne immédiatement comme un instrument dépassé etinefficace.

De nombreux États ne voient pas d’autres moyens d’assurer leur souveraineté qu’en obtenant leurs propres bombes.Cela est extrêmement dangereuxNous insistons sur la nécessité de poursuivre les négociations ; nous ne sommes pas seulement en faveur de pourparlers, mais nous insistons sur la nécessité de poursuivre les pourparlers de réduction des arsenaux nucléaires. Moins nous aurons d’armes nucléaires dans le monde, mieux ce sera. Et nous sommes prêts à mener les discussions les plus sérieuses et les plus concrètes sur le désarmement nucléaire  maisseulement des discussions sérieuses sans aucun deux poids, deux mesures.

Qu’est-ce que je veux dire par là ? Aujourd’hui, de nombreux types d’armes de haute précision sont déjàassimilables à des armes de destruction massive en termes de capacitéet en cas de renonciation complète aux armes nucléaires ou de réduction radicale du potentiel nucléaire, les nations qui sont des leaders dans la création et la production de systèmes de haute précision auront un net avantage militaireLa parité stratégique sera perturbéece qui est susceptible d’entraîner de la déstabilisationLe recours à une soi-disant première frappe préventive globalepeut devenir tentantEn brefles risques ne diminuent pasmais s’intensifient.

La prochaine menace évidente est l’escalade plus avant de conflits ethniques, religieux et sociauxDe tels conflits sont dangereux non seulement en tant que telsmais aussi parce qu’ils créent des zones d’anarchie, d’absence total de lois et de chaos autour d’euxdes lieux qui sont commodes pour les terroristes et les criminels, et où la piraterie, le trafic d’êtres humains et le trafic de drogue sont florissants.

D’ailleursnos collègues ont alors essayé de contrôler plus ou moins ces processus, d’exploiter les conflits régionaux et de concevoir des « révolutions colorées » en fonction de leurs intérêtsmais le génie s’est échappé de la lampeIl semble que les pères de la théorie du chaos contrôlé eux-mêmes ne sachent plus quoi en faire il y a confusion dans leurs rangs.

Nous suivons de près les discussions à la fois au sein de l’élite dirigeante et de la communauté des expertsIl suffit de regarder les gros titres de la presse occidentale de l’année dernièreLes mêmes personnes sont appelées des combattants pour la démocratie, puis des islamistes ; d’abord, ils parlent de révolutions puis ils parlent d’émeutes et de soulèvementsLe résultat est évident la propagation du chaos mondial.

Chers collègues,

Compte tenu de la situation mondialeil est temps de commencer à se mettre d’accord sur des choses fondamentales.Ceci est d’une importance et d’une nécessité extrêmes cela vaudrait beaucoup mieux que de se retirer dans nospropres retranchements. Plus nous faisons face à des problèmes communs, plus nous nous trouvons dans le même bateaupour ainsi direEt la manière sensée de trouver une issue réside dans la coopération entre les nations, les sociétésdans le fait de trouver des réponses collectives aux défis croissantset dans la gestion commune des risques.Certes, certains de nos partenairespour des raisons bien à eux, ne se remémorent cela que lorsque c’est dans leursintérêts.

L’expérience pratique montre que les réponses communes aux défis ne sont pas toujours une panacée, et il faut que nous comprenions cela. En outredans la plupart des caselles sont difficiles à atteindre il n’est pas facile desurmonter les différences dans les intérêts nationaux et la subjectivité de différentes approches, en particulierlorsqu’il s’agit de pays ayant des traditions culturelles et historiques différentesMais néanmoinsnous avons des exemples où, ayant des objectifs communs et agissant sur la base des mêmes critèresnous avons obtenucollectivement un réel succès.

Permettez-moi de vous rappeler la résolution du problème des armes chimiques en Syrieet le dialogue de fond conséquent sur le programme nucléaire iranienainsi que notre travail sur les questions nord-coréennes, qui ont aussi connu des résultats positifs. Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser cette expérience à l’avenir pour relever les défislocaux et mondiaux ?

Quelle pourrait être la base juridiquepolitiqueet économique pour un nouvel ordre mondial qui permettrait lastabilité et la sécuritétout en encourageant une saine concurrence, et en ne permettant pas la formation de nouveaux monopoles qui entravent le développement Il est peu probable que quiconque puisse proposer dès à présent des solutions absolument exhaustives et prêtes à l’emploiNous aurons besoin de beaucoup de travail et de la participation d’un large éventail de gouvernements, d’entreprises mondiales, de la société civile, et de plates-formesd’experts telles que celle-ci.

Cependantil est évident que les succès et les résultats réels ne sont possibles que si les participants clés des affaires internationales peuvent se mettre d’accord sur l’harmonisation des intérêts de basesur le fait de s’imposer des limites raisonnableset de donner l’exemple d’un leadership positif et responsableNous devons identifierclairement  se terminent les actions unilatérales et nous avons besoin de mettre en œuvre des mécanismesmultilatérauxEt dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité du droit international, nous devons résoudre le dilemme entre les actions de la communauté internationale visant à assurer la sécurité et les droits de l’homme, et le principe de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État, quel qu’il soit.

Ces collisions mêmes conduisent de plus en plus à une interférence extérieure arbitraire dans des processus internescomplexeset encore et encoreils provoquent des conflits dangereux entre les principaux acteurs mondiauxLaquestion de la préservation de la souveraineté devient presque primordiale dans le maintien et le renforcement de la stabilité mondiale.

De toute évidence, discuter des critères de l’utilisation de la force extérieure est extrêmement difficile. Il est pratiquement impossible de la séparer des intérêts des nations particulièresCependantil est beaucoup plusdangereux de rester dans une situation où il n’y a pas d’accords qui soient clairs pour tout le monde, et où desconditions claires pour l’ingérence nécessaire et légale ne sont pas fixées.

J’ajouterais que les relations internationales doivent être basées sur le droit internationalqui lui-même doit reposersur des principes moraux tels que la justice, l’égalité et la véritéPeut-être le plus important est-il le respect de sespartenaires et de leurs intérêtsC’est une formule évidentemais le fait de la respecter, tout simplement, pourraitchanger radicalement la situation mondiale.

Je suis certain qu’avec une volonté réellenous pouvons restaurer l’efficacité du système international et des institutions régionalesNous n’avons même pas besoin de reconstruire quelque chose de nouveauà partir de zéro ;ce n’est pas une « terre vierge », d’autant plus que les institutions créées après la Seconde Guerre mondiale sont relativement universelles et peuvent être dotées d’un contenu moderne et adéquat pour gérer la situation actuelle.

Cela est vrai quant à l’amélioration du travail de l’ONUdont le rôle central est irremplaçableainsi que celui del’OSCEquidurant 40 ans, a démontré qu’elle était un mécanisme nécessaire pour assurer la sécurité et la coopération dans la région euro-atlantique. Je dois dire que même aujourd’huien essayant de résoudre la crise dans le sud-est de l’Ukraine, l’OSCE joue un rôle très positif.

À la lumière des changements fondamentaux dans l’environnement internationall’augmentation des désordres incontrôlables et des diverses menacesnous avons besoin d’un nouveau consensus mondial des forces responsables.Il ne s’agit pas de conclure certaines transactions locales ou un partage des zones d’influence dans l’esprit de la diplomatie classiqueni d’assurer la domination globale et complète de quiconque. Je pense que nous avons besoin d’une nouvelle version de l’interdépendanceNous ne devrions pas avoir peur de celaAu contrairec’est un bon instrument pour harmoniser les positions.

Ceci est particulièrement pertinent étant donné le renforcement et la croissance de certaines régions de la planète, processus qui nécessite objectivement l’institutionnalisation de ces nouveaux pôles, par la création de puissantes organisations régionales et l’élaboration de règles pour leur interactionLa coopération entre ces centrescontribuerait sérieusement à la stabilité de la sécurité, de la politique et de l’économie mondialesMais afin d’établirun tel dialoguenous devons partir du postulat selon lequel tous les centres régionaux et projets d’intégration qui seforment autour d’eux doivent avoir les mêmes droits au développementafin qu’ils puissent se compléter mutuellement et que personne ne puisse artificiellement les forcer à entrer en conflit ou en oppositionDe tellesactions destructrices briseraient les liens entre les Etatset les Etats eux-mêmes seraient soumis à des difficultés extrêmesvoire même à une destruction totale.

Je voudrais vous rappeler les événements de l’année dernièreNous avions prévenu nos partenaires américains et européens que les décisions hâtives prises en coulissespar exemplesur l’association de l’Ukraine avec l’UE,étaient emplies de risques graves pour l’économieNous n’avons pas même évoqué les problèmes politiques nous n’avons parlé que de l’économie, en disant que de telles mesuresmises en place sans arrangements préalables,nuiraient aux intérêts de nombreux autres pays, dont la Russie – en tant que principal partenaire commercial de l’Ukraine –, et qu’un large débat sur ces questions était nécessaireD’ailleursà cet égardje vous rappelle que par exempleles négociations sur l’adhésion de la Russie à l’OMC ont duré 19 ans. Ce fut un travail très difficileet uncertain consensus a finalement été atteint.

Pourquoi est-ce que je soulève cette question Parce qu’en mettant en œuvre ce projet d’association avec l’Ukraine,nos partenaires seraient venus à nous avec leurs biens et services par la porte arrière, pour ainsi dire, et nous n’avons pas donné notre accord pour cela, personne ne nous a rien demandé à ce sujet. Nous avons eu des discussions surtous les sujets liés à l’association de l’Ukraine avec l’UE, des discussions persistantesmais je tiens à souligner quenotre action a été menée d’une manière tout à fait civilisée, en indiquant des problèmes possibles, et en soulignantles raisonnements et arguments évidentsMais personne ne voulait nous écouter et personne ne voulait discuterIlsnous ont simplement dit ce ne sont pas vos affaires, point, fin de la discussionAu lieu du dialogue global mais  je le souligne  civilisé que nous proposionsils en sont venus à un renversement de gouvernement ils ont plongé le pays dans le chaosdans l’effondrement économique et socialdans une guerre civile avec des pertes considérables.

Pourquoi Quand je demande à mes collègues pourquoiils n’ont plus de réponse personne ne dit rienC’est tout.Tout le monde est désemparé, disant que ça c’est juste passé comme ça. Ces actions n’auraient pas dû être encouragées  cela ne pouvait pas fonctionnerAprès tout (je me suis déjà exprimé à ce sujet)l’ancien présidentukrainien Viktor Ianoukovitch avait tout signé, il était d’accord avec toutPourquoi ont-ils fait ça ? Dans quel but ? Est-ce là une manière civilisée de résoudre les problèmes Apparemmentceux qui fomentent constamment de nouvelles « révolutions colorées » se considèrent comme de « brillants artistes » et ne peuvent tout simplement pass’arrêter.

Je suis certain que le travail des associations intégréesla coopération des structures régionalesdoivent êtreconstruits sur ​​une base transparente et claire le processus de formation de l’Union économique eurasienne est un bon exemple d’une telle transparenceLes États qui font partie de ce projet ont informé leurs partenaires de leursplans à l’avance, en précisant les paramètres de notre association et les principes de son travail, qui correspondentpleinement aux règles de l’Organisation mondiale du commerce.

J’ajouterais que nous aurions également accueilli favorablement l’initiation d’un dialogue concret entre l’Eurasie et l’Union européenneD’ailleursils nous ont presque catégoriquement refusé cela, et il est également difficile d’en comprendre les raisons. Qu’est-ce qu’il y a de si effrayant à cela ?

Et bien sûravec un tel travail conjointon pourrait penser que nous devons nous engager dans un dialogue (j’ai évoqué cela à de nombreuses reprises et j’ai entendu l’accord de plusieurs de nos partenaires occidentauxdu moins en Europesur la nécessité de créer un espace commun pour la coopération économique et humanitaire s’étendantdepuis l’Atlantique jusqu’à l’océan Pacifique.

Chers collègues,

La Russie a fait son choixNos priorités sont d’améliorer encore nos institutions démocratiques et notre économie ouverte, d’accélérer notre développement interneen tenant compte de toutes les tendances modernes positivesobservées dans le mondeet en consolidant notre société sur la base des valeurs traditionnelles et du patriotisme.

Nous avons un agenda pacifique et positif, tourné vers l’intégration. Nous travaillons activement avec nos collègues de l’Union économique eurasienne, de l’Organisation de coopération de Shanghai, du BRICS et avec d’autres partenairesCe programme vise à renforcer les liens entre les gouvernementspas à les fragiliserNous ne prévoyons pas de façonner des blocs ou de participer à un échange de coups.

Les allégations et déclarations selon lesquelles la Russie essaie d’établir une sorte d’empireempiétant sur la souveraineté de ses voisinsn’ont aucun fondementLa Russie n’a pas besoin d’un quelconque rôle spécial ouexclusif dans le monde  je tiens à le soulignerTout en respectant les intérêts des autresnous voulons simplementque nos propres intérêts soient pris en compte et que notre position soit respectée.

Nous sommes bien conscients du fait que le monde est entré dans une ère de changements et de transformations globalesdans laquelle nous avons tous besoin d’un degré particulier de prudence et de la capacité à éviter toutes mesures irréfléchiesDans les années suivant la guerre froideles acteurs politiques mondiaux ont en quelque sorte perdu ces qualitésMaintenantnous devons nous les rappelerSinon, les espoirs d’un développement stable et pacifique seront une illusion dangereusetandis que la crise d’aujourd’hui servira simplement de prélude àl’effondrement de l’ordre mondial.

Oui, bien sûrj’ai déjà souligné que la construction d’un ordre mondial plus stable est une tâche difficileNous parlons d’une tâche longue et difficileNous avons réussi à élaborer des règles pour l’interaction après la Seconde Guerre mondialeet nous avons pu parvenir à un accord à Helsinki dans les années 1970Notre devoir commun est de résoudre ce défi fondamental à cette nouvelle étape du développement.

Je vous remercie vivement pour votre attention.


Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr     

Contact : 7asan.saleh [at] gmail.com