Chers lecteurs,
Je vous avais déjà parlé de l’opposition contrôlée dans une première lettre
et vidéo sur que vous avez été très nombreux à consulter. Voici deux
autres contributions sur ce thème que je trouve remarquables : celle de Jean-Jacques Crèvecoeur et celle d’Ariane Bilheran, parue dans l’Antipresse. Elles ont vu le jour en réaction à la sortie d’un livre
dans lequel l’auteur malmène la philosophe Ariane Bilheran au fil de
nombreuses pages. Sachant qu’elle fait l’objet de menaces et de
harcèlement constant depuis la parution de son livre “L’imposture des droits sexuels ou l’OMS au service du totalitarisme mondial”, je trouve cela particulièrement mal venu de la part de “résistants”. Heureusement, la sortie de ce bouquin a donné lieu à une lettre de soutien initiée par la gynécologue et auteure Laurence Kayser, à laquelle je me suis associée avec tant d’autres.
Les
deux contributions que vous invite à lire et regarder en sont la suite.
À nouveau, il ne s’agit pas ici de citer des noms et de semer la
zizanie. L’idée est de partager une compréhension des mécanismes de
l’opposition contrôlée à partir d’observations personnelles. Je
remercie ces deux auteurs d’avoir pris le temps de réaliser des réponses
pertinentes, didactiques et constructives.
Source de la vidéo ici
Par Ariane Bilheran
La mise en place de la dystopie covidienne a entraîné de profondes ruptures au sein de nos sociétés.
Des
groupes se sont formés pour résister au règne de l’absurde et à la
dictature sanitaire, de nouveaux médias ont émergé, et aussi, bien
entendu, des leaders d’opinion et des figures charismatiques.
Croira-t-onque le pouvoir qui a mis en place un système aussi inique et
abusif soit resté les bras croisés face à cette contestation? Les
récents remous qui agitent la sphère de l’opposition témoignent au
contraire d’un travail de sape et de subversion efficace, qui doit être
étudié en soi comme l’une des composantes de la dérive totalitaire en
cours. Voici donc un aperçu des stratégies et des procédés.
Lorsqu’un
pouvoir enclenche une guerre contre sa population, pour faire passer en
force des mesures impopulaires et/ou divers projets tyranniques, il
sait qu’une frange politisée (au sens de l’engagement politique au sens
noble), certes minime mais solide, risque de réagir. Il anticipe et
canalise donc cette colère en fabriquant « sa » résistance, produit de
la même ingénierie et de la même ardeur avec lesquellesil s’emploie à
manipuler la population. Notons que les mêmes méthodes sont appliquées
dans les entreprises, lors de la création du « syndicat jaune » dont la
fonction sera d’être au service, non pas des travailleurs, mais des
patrons.
Ainsi,
comment un pouvoir anticipe-t-il une résistance et la contrôle de
l’intérieur jusqu’à la neutraliser puisla dissoudre ? Il est d’usage de
parler d’opposition contrôlée (que j’appellerai ici « syndicat jaune »)
maisencore faut-il revenir sur les techniques employées.
Cette opposition de façade est créée « dès le départ ».
Ce point est essentiel. Elle a plusieurs fonctions. Tout d’abord,
orienter et concentrer le plus possible les mécontentements à un seul
endroit, tenu par ce même pouvoir derrière le ou les chefs du syndicat
jaune. Cette agglomération permettra ensuite de dirigerces colères vers
des revendications qui ne sont pas dangereuses pour le pouvoir et
d’engager sur des actions non périlleuses, qui détournent l’attention de
celles qui le sont. Par exemple, le syndicat jaune se battra pour
l’heure de pause ou le menu du repas à la cantine, plutôt que contre le
plan de licenciement. Les sujets qui fâchent sont occultés et
l’attention est détournée. Enfin, il s’agit de cartographier les
opposants, ceci afin d’obtenir l’intégralité des noms, et identifier les
plus problématiques parmi eux, tant en force et dangerosité qu’en
puissance de caractère et intégrité, dans l’intention de les neutraliser
à terme.
Qui
sont les acteurs de cette «résistance autorisée» au service du pouvoir?
Il y a en première ligne les acteurs conscients, les espions et les
chefs du syndicat jaune. Ces derniers sont des agents recrutés, choisis,
préalablement formés, scrupuleusement entraînés, redoutablement
conseillés, et évidemment, grassement rémunérés. Commençons par les
chefs visibles, qui sont diablement intelligents, cultivés, et ont donc
tous les talents pour remplir cette mission.
Leur
profil doit paraître irréprochable: aptitude à se dévouer à la cause de
la résistance, image destinée àattirer une forte sympathie, voire une
idolâtrie qui permettra de créer une nouvelle secte, dans le but
d’évincer, avec l’aide des fanatiques envoûtés, les autres leaders
intègres une fois que le mot d’ordre en sera donné, ou encore de créer
une illusion telle que, lorsque les faits et gestes des leaders du
syndicat jaune commenceront à être révélés, personne ne puisse y croire.
Une
stratégie de communication sera mise en place pour que la population
identifie aisément quels sont les chefs qu’il convient de suivre. Par
exemple, ils peuvent être propulsés dans certains médias du pouvoir
comme était des leaders de la résistance, avec deux techniques. La
première sera le passage très médiatisé dans un organe de communication
du pouvoir, néanmoins présenté à la masse comme un média d’opposition,
ce qui ne résistera pas à l’analyse des soutiens financiers: qui paie
l’orchestre paie la musique.
La
deuxième consiste à médiatiser les chefs infiltrés comme des leaders
infréquentables, par exemple, avec des articles à charge, une visibilité
à la télévision, etc. et même, à faire croire à des représailles sur
eux (censure, convocations, etc.). Le film avec ses acteurs, son
scénario et ses péripéties doit être, surtout, parfaitement crédible.
L’essentiel est que l’ensemble soit amplement médiatisé et que les
agents puissent être facilement et rapidement identifiés comme les
nouveaux chefs de la résistance. En couvrant ces deux aspects, on est
assez certain d’attirer la majorité des mécontents: ceux qui croient ce
que les médias officiels leur disent, et ceux qui ne les croient plus
mais croient encore aux médias officiels ou aux médias désormais
intronisés dans cette résistance manipulée. Ce constat du mode de
propulsion des chefs du syndicat jaune est aussi valable pour les médias
et groupes (associations, etc.) qui vont remplir le rôle de
pseudo-opposants au pouvoir, et être investis de cette mission.
Pendant
ce temps, et dans la réalité, les véritables opposants (chefs,
porte-parole, groupes et médias) sont l’objet d’une savante stratégie
d’invisibilisation et de censure, que ce soit dans les médias officiels
du pouvoir ou dans les médias apparents de l’opposition au pouvoir. À
une nuance près: si l’on a besoin de se servir de leur image pour une
caution d’intégrité ou de crédibilité, ils peuvent être instrumentalisés
un certain temps. On les effacera de l’échiquier plus tard, lorsque cet
«argument d’autorité» n’aura plus d’intérêt.
En
dehors de ces agents dûment employés par le pouvoir pour créer une
toile d’araignée autour de la résistance afin de dévorer sans peine les
individus et les groupes qui dérangent (à la condition de les avoir au
préalable isolés et piégés), il existe d’autres profils au service de la
«résistance autorisée». Ce sont des profils sur lesquels le pouvoir a
des dossiers pour les mettre à son service et les faire chanter: s’ils
ne se soumettent pas, leur sort sera bien pire. Telle était notamment
l’utilité des carnets noirs d’Epstein. Telle est la fonction de toutes
les compromissions auxquelles on accule les gens en politique
politicienne. Par exemple, dans la lutte contre les réseaux pédophiles,
beaucoup de pédophiles sont en réalité au service du pouvoir et feignent
de lutter contre ce fléau. Ils récoltent ainsi de l’argent (qui ne sera
donc pas distribué aux véritables groupes résistants/militants,
tactique de la diversion des flux), mais pire, ils attirentà eux
beaucoup de victimes, lesquelles atterrissent alors dans le piège, et
finissent capturées dans ces réseaux. C’est ainsi que certaines
associations ayant pignon sur rue (médiatisées) font payer jusqu’à
150 000 euros de frais d’avocat dans des cas où un parent signale des
transgressions sexuelles sur son enfant. Le résultat est connu d’avance:
le parent est plumé, l’enfant finit entre les mains de son agresseur,
ou pire, dans certains secteurs de la «protection de l’enfance»,
elle-même aujourd’hui infiltrée par les réseaux pédophiles. Des dossiers
similaires, j’en ai vu une centaine durant la dernière décennie.
Il
existe enfin des petites mains de l’ombre, destinées à harceler les
véritables profils résistants, et à les affaiblir, notamment dans la
guerre de l’information: les équipes de trolls qui s’agglutinent sur un sujet pour le polluer, avec une formation spécifique, un entraînement et des consignes ciblées.
Pour
neutraliser les profils qui dérangent le pouvoir, il convient
d’identifier leurs soutiens, et de mettre tout en œuvre pour les
affaiblir. La première technique consiste à envoyer un espion proposer
de l’aide, pour tenter d’approcher le plus possible le vrai chef,
obtenir un maximum d’informations sur lui et la cartographie de ses
alliés. Il en est de même pour les groupes qu’il s’agira d’infiltrer.
Autre méthode: un premier agent attaque l’individu, tandis qu’un autre
agent, officiellement «ennemi» du premier, se rapproche de la cible pour
lui venir en soutien et gagner sa confiance…
Cette
infiltration est le fait d’espions chargés d’observer, de prendre des
postes stratégiques, d’écarter des ralliements à la résistance qui sont
des soutiens intègres de taille. Ils sont aussi utilisés pour manipuler
les failles, récupérer des informations privées sur les gens: réseau
d’amis, capacités financières, lieu du domicile, conditions de vie,
etc., de façon à les faire ensuite plier par des techniques que j’ai
déjà amplement développées dans mes travaux sur le harcèlement, il y a
des années.
Affaiblir
les chefs suppose aussi de mettre en place des campagnes de calomnie,
car nous savons qu’il en reste toujours quelque chose ([voir mon article à ce propos]).Enfin,
on peut faire tomber dans des traquenards. Par exemple, j’ai été
enregistrée à mon insu par une soi-disant figure de la résistance
anti-pédocriminalité, qui tentait de me piéger pour me faire absolument
dire (devant des dizaines de personnes qui m’écoutaient sans que je ne
le sache) qu’il fallait brûler les écoles. Ce que je n’ai évidemment pas
dit, car je suis fermement opposée à ces appels à la violence.Ces
espions repèrent, aprèsgrande observation, les profils les plus
manipulables (n’oublions pas la manipulation à l’empathie…),
influençables, suggestibles ou corruptibles. Ils commencent par les
maillons faibles, car il est plus facile de les retourner.
La
première approche consiste à séduire. La séduction peut englober
différents types d’avantages, dont la personne visée sera plus ou moins
consciente: une certaine promotion médiatique, l’écriture de livres pour
des gens qui étaient jusque-là de parfaits inconnus, ou encore, des
postes avantageux donnés par le pouvoir (ex.: proposition d’un ministère
dans le futur gouvernement postrévolutionnaire), jusqu’à des enveloppes
financières plus ou moins volumineuses. Si certains sujets ne doivent
pas être abordés parce qu’ils sont «secret défense» ou trop sensibles,
les silences sont achetés, comme la participation active à la mise à
mort calomnieuse des individus qui en parlent. Le témoignage le plus
important en la matière que j’ai pu recueillir actuellement (sachant
qu’il n’est pas le seul) est une enveloppe de… vingt millions d’euros
(!) pour donner la cartographie d’un grand réseau de résistants qui
développent l’autonomie, en particulier alimentaire. La personne qui a
refusé cette aimable proposition, avait également subi des tentatives
d’intrusion dans le groupe allant jusqu’au putsch, le harcèlement et la
calomnie. J’ai une question pour le lecteur: pour un refus intègre,
combien d’autres qui auraient accepté?
Les
menaces et les intimidations sont aussi une tactique efficace:
contrôles fiscaux, fermeture de comptes bancaires, effractions au
domicile ou au bureau, voitures saccagées, coups et blessures,
tentatives d’assassinat, fausses dénonciations, etc. Ces menaces peuvent
provenir des infiltrés du syndicat jaune comme du pouvoir directement,
car ne l’oublions pas: c’est la même équipe. Séduction et terreur
suffisent en général à faire imploser la résistance. Les spectateurs
extérieurs ne comprennent rien à ces histoires, et continuent de
s’illusionner sur une «résistance unie». Ils se satisfont souvent de
slogans tout faits tels que «la guerre des egos». Pour autant, le
paysage est devenu opaque, englué dans des polémiques interminables, qui
entravent la réception des messages, enterrent les véritables sujets,
divisent les alliances,jusqu’à la neutralisation de toutes les actions.
La
perversion ultime consiste, pour les chefs des syndicats jaunes (qui se
donnent parfois à voir comme des ennemis publics, pour mieux brouiller
les cartes), à s’afficher publiquement comme les soutiens des délégués
syndicaux intègres, tout en les attaquant au même moment, et avec une
extrême brutalité, par-derrière. Cela m’est arrivé plusieurs fois durant
ces sept dernières années d’exposition publique: des soutiens
extrêmement élogieux à mon encontre m’agressent dans les coulisses le
même jour que l’éloge public (menaces de mort, tentatives de division
sur des alliances, insultes, etc.)!
Si,
malgré tout l’art déployé, les sujets et les individus qui fâchent
continuent d’avoir de l’audience, alors des actions radicales de censure
et d’intimidation sont prises (fermeture d’une chaîne YouTube,
agressions physiques, etc.). Et si, malgré tout, le message continue
toujours de se diffuser, alors une autre tactique est mise en place: la
création de figures «avatars» qui ont des styles, des profils et des
discours semblables et qui viennent occuper les écrans à la place des
profils intègres et radicaux. Ils récupèrent le contenu du discours et
du message, mais en ôtent la charge subversive, et surtout, orientent
les propos vers des conclusions totalement différentes… des slogans
appelant au «non-agir», à ne pas condamner les criminels du pouvoir,
entre autres. Dans l’opposition à «l’éducation sexuelle», par exemple,
on peut aisément identifier des discours médiatisés qui feignent de
dénoncer tandis qu’ils édulcorent savamment lesujet, passent sous
silence l’OMS et ne désignent pas l’ennemi. Lorsque ce n’est plus
possible, ils attaquentl’OMS tout en reprenant… ses hypothèses
contre-scientifiques sur la supposée «sexualité» de l’enfant dès sa
naissance.
En
conclusion, toute cette résistance autorisée, si elle n’est pas
identifiée et neutralisée rapidement, entraînera le sacrifice des
profils innocents et des intègres, ce qui arrangera tous ceux qui ont
chuté dans la corruption et l’opportunisme. Le pouvoir aura gagné la
partie, notamment s’il y a «révolution» ou «renversement», car en
réalité les nouveaux chefs auront toujours travaillé à son service…