[Pour en finir avec les valeurs morales occidentales supérieures... - Christophe]
Source : https://www.dedefensa.org/article/lame-des-usa-392-guerres-en-243-ans
• RapSit-USA2022. • Un travail de compilation, de documentation et d’analyse fait par deux chercheurs nous informe des activités guerrières des USA depuis leur fondation, selon des données et des références scientifiquement précisées qui définissent ce qu’on entend par “guerre” (ou “intervention militaire”). • Le résultat est impressionnant et sans aucun équivalent : 392 “interventions militaires” en 243 ans d’existence (données de 1776 à 2019). • Notre époque 9/11 domine évidemment le lot. • Avec un article de Nick Turse, de ‘Antiwar.com’.
Voilà un document intéressant parce qu’il détaille selon un recensement nouveau des chiffres les plus officiels concernant les activités guerrières des USA depuis leur fondation, avec nombre de détails sur les diverses opérations. La conclusion est bien connue pour ceux qui font l’effort de tenter de connaître les USA ; mais lorsqu’on parle des USA “fauteur de guerre” et “utilisateurs de la force militaire”, on énonce un jugement général et à l’emporte-pièce qui n’engage pas trop... Il faut réaliser combien il est véridique et d’un poids formidable.
Avec la documentation que détaille l’article que nous citons, à partir d’un compte-rendu général sur leur propre travail de deux chercheurs (Sidita Kushi et Monica Duffy Toft), dans la fameuse revue ‘Journal of Conflict Resolution’, dans le numéro du mois d’août disponible depuis une dizaine de jours, on dispose d’éléments qui nous font quitter le domaine de l’emporte-pièce. Le travail exposé fait partir d’un programme spécial, le Military Intervention Project (MIP), qui est conduit par une institution de haut standing, le Center for Strategic Studies de la Fletcher School of Law and Diplomacy de l'université Tufts. Les “conflits” sont compris dans le sens le plus large du terme : les événements où la force militaire est impliquée pour ce qu’elle est, qu’elle soit ou non utilisée, et désignés par les chercheurs par l’expression “intervention militaire”. Ils sont recensés, détaillés, explicités, etc., à partir d’une définition d’une “intervention militaire” fortement affinée à l’aide de 200 variables
On donne ici quelques précisions parmi les plus remarquables :
• Depuis la fondation des États-Unis en 1776, les USA ont été impliqués dans 392 “interventions militaires” , ce qui est sans le moindre doute le chiffre de loin le plus haut enregistré par une puissance sur un laps de temps (246 ans) relativement court par rapport aux durées historiques des nations jouant un rôle politique important.
• La géopolitique des interventions n’apporte guère de surprise, avec une forte majorité effectuée dans les pays d’Amérique Latine, l’“arrière-cour” ou la “basse-cour” des USA “protégée” par la doctrine Monroe.
« Les États-Unis ont mené 34% de leurs 392 interventions contre des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, 23% en Asie de l'Est et dans la région du Pacifique, 14% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et seulement 13% en Europe et en Asie centrale ... »
• Dans l’ordre d’importance, les trois périodes les plus guerrières, selon une périodicité chronologique définissant une “période” établie par les chercheurs et répondant à une cohérence historique sont : 1) 1946-1989, l’époque de la Guerre Froide ; 2) 1868-1917, l’époque du “capitalisme sauvage” à l’intérieur et à la première vague d’expansionnisme impérialiste à l’extérieur (Cuba, les Philippines, etc.) ; 3) notre époque depuis 1990, symboliquement considéré comme la période-9/11 (11 septembre 2001).
• Les chiffres examinés étant ceux qui sont disponibles jusqu’en 2019, notre époque (toujours en développement) s’étend donc sur 29 ans contre 43 ans (Guerre Froide) et 49 ans pour les deux époques précédentes. Il ne fait aucun doute qu’en termes relatifs, notre époque depuis 1990 et 9/11 est la plus guerrière, et dans tous les cas la plus directement interventionniste, par exemple au contraire de la Guerre Froide où certaines “interventions militaires” se constituèrent en “menace d’emploi de la force militaire” sans passage à l’acte. Les “interventions militaires” jusqu’aux plus extrêmes (“guerres”) de la période-9/11 commencé en 1990 comportent un quart de toutes les “interventions militaires” des USA depuis 1776 : un quart des près de 400 “interventions militaires” pour un huitième de la durée de l’existence des USA.
« Contrairement aux époques antérieures où l’on recourait à des démonstrations et à des menaces de recours à la force sans y recourir, ces dernières années ont été marquées par l’utilisation systématique de toutes les formes de violence militaire. Les deux auteurs constatent que les États-Unis se sont [durant cette période] “engagés dans 30 interventions de niveau 4 (usage de la force) ou 5 (guerre)”. »
• Le constat définitif pour cette période-9/11 reste de savoir jusqu’où l’on fera durer la période pour en donner tout le poids interventionniste et guerrier ; une suggestion autant qu’une remarque d’évidence pourrait être, par exemple, de la faire durer jusqu’à l’effondrement des États-Unis d’une part, en arguant d’autre part qu’elle durera d’elle-même jusqu’à cet événement du fait de son extrême proximité :
“PolitiqueSystème” et « the burlesque of an Empire »
Il apparaît ainsi clairement que le développement de ce que nous nommons la “politiqueSystème” a atteint sa période de surpuissance qui la définit complètement durant notre époque, et par conséquent la “politiqueSystème” définit absolument les USA dans la modernité-tardive et durant son processus de dégénérescence et d’effondrement. Cela, au moins, correspond au destin habituel des empires qui ne sont jamais aussi agressifs et guerriers que dans la période de déclin, avec un emploi de forces de plus en plus composites, de plus en plus douteuses (emploi de “forces spéciales”, de mercenaires dont des contractants civils, de bandes du crime organisé, de divers “proxies”, etc.). Les USA parviennent même à des pratiques qui font de moyens non-militaires des catégories qui devraient correspondre à des “interventions militaires” (la politique des sanctions) et des directives secrètes (“127e”, “Section 1202” selon nos auteurs) permettant des interventions secrètes.
Le plus remarquable avec les USA dans cette période considérée est la constance presque absolue des échecs et des défaites dissimulées dans une folle activité de la communication et du simulacre, en même temps que l’absence complète d’une stratégie cohérente jusqu’à des situations de perversion et d’inversion. En même temps, l’irrespect complet, arrogant et complètement irresponsable des règles du droit international établies à l’origine par ces mêmes USA, est la marque de ces années où l’activisme confine à la folie. C’en est au point où la diplomatie est devenue une “diplomatie cinétique” dont l’un des deux auteurs (Monica Duffy Toft), qui propose cette expression, écrivait en 2018 :
« Cette progression est importante car elle souligne une tendance qui s'intensifie : la réduction du leadership américain dans la politique mondiale à ce que j’appelle la ‘diplomatie cinétique’ : la diplomatie par les forces armées. Deux statistiques le montrent clairement. En mai 2018, l'administration Trump a nommé 75 ambassadeurs sur 188, tandis qu'elle a déployé des forces d'opérations spéciales dans 149 pays (une augmentation par rapport à 138 sous l'administration Obama en 2016). Dit autrement, alors que les ambassadeurs américains opèrent dans un tiers des pays du monde, les opérateurs spéciaux américains sont actifs dans trois quarts d'entre eux. Et s'il est vrai que les États-Unis maintiennent des ambassades dans des pays sans ambassadeur, et que tous les opérateurs spéciaux déployés ne sont pas en mission de combat, le symbolisme compte : “La tuerie oui, la diplomatie non”. »
Cette “diplomarie cinétique” vient de loin, certainement d'Henry Kissinger dans sa position de conseiller pour la sécurité nationale puis de secrétaire d'Etat (1969-1976) ; il avait l'habitude, lorsqu'une crise se déclenchait, de poser aussitôt la question: « Where are the carriers ? » (le porte-avions constituant le meilleur moyen de pression militaire, il s'agissait d'en rameuter au moinds un à bonne portée de la crise). Dans ce cas de notre époque de “diplomatie cinétique” décidément complètement assumée, la méthode de la “politiqueSystème“ rejoint dans un mouvement complètement irrationnel la prévision faite par William Pfaff en 1992, que nous citions encore récemment :
« ...Et aussitôt nous vient à l’esprit l’article visionnaire de notre vieux compagnon William Pfaff. Il l’écrivit le 12 mars 1992, en commentaire du fameux plan-Wolfowitz de “domination mondiale” des États-Unis par la force, sous le titre de “To Finish in a Burlesque of an Empire ?” :
» “Il s'agit d'un plan de leadership mondial américain par l'intimidation. C'est un programme politiquement et moralement informe et stérile, dont l’issue logique serait de faire des États-Unis eux-mêmes cette “menace mondiale résurgente/émergente” que le Pentagone prétend combattre justement grâce à ce plan. Est-ce là ce que veulent les Américains ? Finir dans la caricature burlesque d’un Empire ?” »
Il restera à observer une fois encore que cette étude doit être considérée par rapport à ce qui est constamment dit des États-Unis, grâce à un réseau de communication dans tous les domaines d’une puissance inouïe, un art contraignant de la répétition, une persuasion au consentement à l’opinion présentée et perçue comme “dominante”, une exaltation quasi-religieuse du conformisme, – qui pourrait être le surnom donné aussi bien à l’“atlantisme” qu’au “proaméricanisme”... La “torche de la liberté”, la “Maison sur la Colline”, la nation “exceptionnelle”, tous ces lieux communs ont été dotés par une exceptionnelle capacité communicationnelle d’un simulacre grossier mais très puissant de sacralité qui semble les protéger de toute agression que serait l’expression d’un esprit critique à son égard (on ne dit même pas “à son encontre”, l’esprit critique ne pouvant s’exprimer dans ce cas, que dans un seul sens possible qui est celui de l’évidence).
Les États-Unis ont ainsi établi à l’origine une sorte de modèle archétypique du simulacre auquel le temps de la modernité a suggéré pendant plus de deux siècles à l’essentiel des populations étrangères et surtout de leurs élites de le prendre pour vrai sans une hésitation, et même avec un enthousiasme qui semblait défier l’usure du temps. (L’emploi de l’imparfait est au moins une incantation d’espérance.) Sur le tard et dans le chaos inverti de la dégénérescence apparaît l’une de leurs plus puissantes productions qui est l’institution de la “guerre” comme un état naturel des relations internationales, et non plus comme un accident, encore moins comme « la poursuite de la politique par un autre moyen ». Ce faisant, ils confirment qu’ils ont bien été les messagers préférés, et le bras armé de ce que nous identifions comme “le déchaînement de la Matière”. C’est cette situation notamment, mais principalement sinon essentiellement, qui est devenu avec Ukrisis l’enjeu principal de la GrandeCrise.
« L’emploi de la force militaire dans l’histoire des USA
Le texte sur le palmarès guerrier des États-Unis est de Nick Turse, – très utile, bonne référence et excellent auteur. Il est publié sur ‘Antiwar.com’ le 10 août 2022.
« Les États-Unis ont mené près de 400 interventions militaires [392 exactement] depuis 1776, selon des recherches menées par les universitaires Sidita Kushi et Monica Duffy Toft.
» La moitié de ces conflits et autres utilisations de la force, – y compris les démonstrations et les menaces de force ainsi que les opérations secrètes et autres, –- ont eu lieu entre 1950 et 2019, la dernière année couverte par un nouvel ensemble de données. Ce constat est présenté par Kushi et Toft dans un article du Journal of Conflict Resolution publié [la semaine dernière]. Plus d'un quart d'entre elles ont eu lieu depuis la fin de la guerre froide.
» Les États-Unis ont mené 34% de leurs 392 interventions contre des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, 23% en Asie de l'Est et dans la région du Pacifique, 14% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et seulement 13% en Europe et en Asie centrale, selon une version récemment affinée de l'ensemble de données du Military Intervention Project (MIP), une initiative du Center for Strategic Studies de la Fletcher School of Law and Diplomacy de l'université Tufts.
» En plus de fournir le compte le plus précis jamais réalisé des interventions militaires américaines, – doublant [par rapport aux évaluations acceptées jusqu’ici] le nombre de cas trouvés dans les données existantes, tout en utilisant des sources et des méthodes d’évaluation rigoureuses, – le MIP décompte 200 variables qui permettent des analyses complexes des descriptions et des effets des guerres et autres utilisations de la force.
» Fait crucial, Kushi et Toft, le directeur du Centre d'études stratégiques de la Fletcher School, ont constaté que les interventions américaines ont “augmenté et se sont intensifiées” au cours des dernières années. Si l'époque de la guerre froide (1946-1989) et la période entre 1868 et 1917 ont été les plus “militairement actives” pour les États-Unis, l'ère 1990 et post-11 septembre a déjà pris la troisième place dans toute l'histoire des Etats-Unis.
» Contrairement aux époques antérieures où l’on recourait à des démonstrations et à des menaces de recours à la force sans y recourir, ces dernières années ont été marquées par l’utilisation systématique de toutes les formes de violence militaire. Les deux auteurs constatent que les États-Unis se sont en fait “engagés dans 30 interventions de niveau 4 (usage de la force) ou 5 (guerre)”.
» Jusqu'à la fin de la guerre froide, notent Kushi et Toft, l'hostilité militaire des États-Unis était généralement proportionnelle à celle de leurs rivaux. Depuis, “les États-Unis ont pratiqué l’intensification de leurs opérations hostiles à mesure que leurs rivaux pratiquaient la désescalade, marquant ainsi l’installation d’une politique étrangère cinétique des Etats-Unis”. Ce modèle récent de relations internationales menées en grande partie par la force armée, que Toft a appelé “diplomatie cinétique”, a de plus en plus ciblé le Moyen-Orient et l'Afrique. Ces régions ont été le théâtre de guerres américaines à grande échelle, comme en Afghanistan et en Irak, et de combats discrets dans des pays comme le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad et la Tunisie.
» Les données du MIP intègrent des opérations secrètes confirmées et des interventions discrètes des forces d'opérations spéciales, mais la combinaison du secret du gouvernement américain et des normes d'approvisionnement scrupuleuses de la base de données garantit que les chiffres de l'après-11 septembre sont sous-estimés, selon Kushi, professeur adjoint de sciences politiques à l'université d'État de Bridgewater et chercheur non résident au Centre d'études stratégiques de Tufts.
» Récemment, par exemple, Alice Speri et moi-même avons révélé l'existence de programmes dissimulés de guerre par procuration menés en Afrique, au Moyen-Orient et dans la région indo-pacifique. Alors que les experts affirment que le Pentagone a probablement utilisé la directive secrète “127e” pour mener des combats au-delà de toute autorisation de recours à la force militaire ou de légitime défense, en violation de la Constitution, ces opérations hautement confidentielles peuvent échapper à la saisie dans l'ensemble de données MIP. Si les programmes “127e” en Somalie et au Yémen, par exemple, se recoupent avec des interventions militaires américaines connues, d'autres utilisations de cette directive, comme en Égypte et au Liban, peuvent ne pas l'être. Il en va de même pour des pouvoirs moins connus comme la Section 1202, qui fournit un soutien aux forces irrégulières étrangères visant des forces jugées antagonistes des USA.
» Au fur et à mesure que le PIM est développé et affiné, Kushi et Toft espèrent déterminer une compréhension plus nuancée des conditions qui poussent les États-Unis à lancer des interventions militaires et des effets sur les États-Unis et les nations qu'ils ciblent, y compris le bilan économique et humain et les effets involontaires.
» Ils demandent « quels ont été les coûts à long terme et les conséquences involontaires de l'intervention en Afghanistan et comment cette intervention a influencé les engagements des États-Unis en Irak, en Libye, en Syrie et au Yémen ? ». Les réponses, espèrent-ils, permettront d'améliorer les données et, en définitive, la politique étrangère des États-Unis.
Mis en ligne le 15 août 2022 à 14H55
L'Amérique a mené près de 400 interventions depuis sa fondation, dont plus d'un quart au cours des 30 dernières années.
source :
https://responsiblestatecraft.org/2022/08/10/report-post-9-11-era-one-of-the-most-militarily-aggressive-in-us-history/
Les États-Unis ont mené près de 400 interventions militaires depuis 1776, selon les recherches innovantes des universitaires Sidita Kushi et Monica Duffy Toft.
La moitié de ces conflits et autres recours à la force – y compris les démonstrations et les menaces de force ainsi que les opérations secrètes et autres – se sont produits entre 1950 et 2019, la dernière année couverte par un nouvel ensemble de données, présenté par Kushi et Toft dans un Journal of Conflict Resolution article publié en début de semaine. Plus d'un quart d'entre eux ont eu lieu depuis la fin de la guerre froide.
Les États-Unis ont mené 34 % de leurs 392 interventions contre des pays d'Amérique latine et des Caraïbes ; 23 % en Asie de l'Est et dans la région du Pacifique ; 14 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ; et seulement 13% en Europe et en Asie centrale, selon une version récemment affinée de l' ensemble de données du Military Intervention Project (MIP) - une entreprise du Centre d'études stratégiques de la Fletcher School of Law and Diplomacy de l'Université Tufts.
En plus de fournir le décompte le plus précis jamais réalisé des interventions militaires américaines - doublant le nombre de cas trouvés dans les données existantes, tout en utilisant des méthodes d'approvisionnement rigoureuses - le MIP propose 200 variables qui permettent des analyses complexes des moteurs et des résultats des guerres et d'autres utilisations de force.
Fondamentalement, Kushi et Toft, le directeur du Centre d'études stratégiques de la Fletcher School, ont constaté que les interventions américaines ont « augmenté et intensifié » ces dernières années. Alors que l'ère de la guerre froide (1946-1989) et la période entre 1868-1917 ont été les plus « actives sur le plan militariste » pour les États-Unis, l'ère post-11 septembre a déjà occupé la troisième place dans toute l'histoire des États-Unis.
Contrairement aux époques antérieures où les démonstrations et les menaces de force étaient employées, de telles postures sans violence militaire ont été absentes ces dernières années. Les États-Unis, ont-ils découvert, se sont en fait "engagés dans 30 interventions de niveau 4 (usage de la force) ou 5 (guerre)".
Jusqu'à la fin de la guerre froide, notent Kushi et Toft, l'hostilité militaire américaine était généralement proportionnelle à celle de ses rivaux. Depuis lors, "les États-Unis ont commencé à intensifier leurs hostilités au fur et à mesure que leurs rivaux les désamorçaient, marquant le début d'une politique étrangère américaine plus cinétique". Ce modèle récent de relations internationales menées en grande partie par la force armée, ce que Toft a appelé la « diplomatie cinétique », a de plus en plus ciblé le Moyen-Orient et l'Afrique. Ces régions ont connu à la fois des guerres américaines à grande échelle, comme en Afghanistan et en Irak, et des combats discrets dans des pays comme le Burkina Faso , le Cameroun , la République centrafricaine, le Tchad et la Tunisie .
Les données du MIP intègrent des opérations secrètes confirmées et des interventions discrètes des forces d'opérations spéciales, mais une combinaison du secret du gouvernement américain et des normes d'approvisionnement scrupuleuses de l'ensemble de données garantit que le décompte après le 11 septembre est un sous-dénombrement, selon Kushi, professeur adjoint de Sciences politiques à la Bridgewater State University et chercheur non résidentiel au Tufts' Center for Strategic Studies.
Récemment, par exemple, Alice Speri et moi avons révélé l'existence de programmes discrets de guerre par procuration menés à travers l'Afrique, le Moyen-Orient et la région Indo-Pacifique. Alors que les experts disent que le Pentagone a probablement utilisé l'autorité secrète du 127e pour mener des combats au-delà de toute autorisation d'utilisation de la force militaire ou d'autodéfense autorisée, en violation de la Constitution, de telles opérations hautement classifiées peuvent échapper à la capture dans le MIP base de données. Alors que les programmes du 127e en Somalie et au Yémen, par exemple, chevauchent des interventions militaires américaines connues, d'autres utilisations de l'autorité, comme en Égypte et au Liban, peuvent ne pas l'être. Il en va de même pour des autorités encore moins connues comme la section 1202 , qui fournit un soutien aux forces irrégulières étrangères visant des concurrents proches.
Au fur et à mesure que le MIP est développé et affiné, Kushi et Toft espèrent qu'il permettra une compréhension plus nuancée des conditions qui poussent les États-Unis à lancer des interventions militaires et les effets sur les États-Unis et les nations qu'ils ciblent, y compris les conditions économiques et le bilan humain et les résultats involontaires.
Quels ont été, demandent-ils, « les coûts à plus long terme et les conséquences imprévues de l'intervention en Afghanistan et comment cette intervention a-t-elle influencé les engagements américains en Irak, en Libye, en Syrie et au Yémen ? Les réponses, espèrent-ils, conduiront à de meilleures données et, en fin de compte, à une meilleure politique étrangère américaine.
Bien que les universitaires aient fait de nombreuses déclarations sur les interventions militaires américaines, ils ne sont pas parvenus à un consensus sur les principales tendances et conséquences. Cet article présente un nouvel ensemble de données complet de toutes les interventions militaires américaines depuis la fondation du pays, ainsi que plus de 200 variables qui permettent aux chercheurs d'évaluer les propositions théoriques sur les moteurs et les résultats de l'intervention. Il compare le nouvel ensemble de données du Military Intervention Project (MIP) à l'actuel principal ensemble de données, les Militarized Interstate Disputes (MID). En somme, MIP double l'univers des cas, intègre une gamme de définitions et de sources d'intervention militaire, élargit la chronologie de l'analyse et offre une plus grande transparence de l'approvisionnement grâce à des récits de cas historiquement documentés de chaqueIntervention militaire américaine incluse dans l'ensemble de données. Selon le MIP, les États-Unis ont entrepris près de 400 interventions militaires depuis 1776, dont la moitié entre 1950 et 2019. Plus de 25 % d'entre elles ont eu lieu dans la période de l'après-guerre froide.
Les interventions militaires étrangères sont désormais des activités courantes dans les relations internationales, en particulier en réponse à des conflits intra-étatiques ( Pickering et Mitchell 2017 ). Les États-Unis (É.-U.) ont facilement appliqué cette tendance cinétique. Selon nos recherches, les États-Unis ont entrepris près de 400 interventions militaires depuis la fondation du pays en 1776. De plus, ces interventions n'ont fait qu'augmenter et s'intensifier ces dernières années, les États-Unis étant intervenus militairement plus de 200 fois après la Seconde Guerre mondiale et plus de 25 % de toutes les interventions militaires américaines survenues pendant l'après-guerre froide. 1
Certains chercheurs ont expliqué ces tendances interventionnistes croissantes comme faisant partie de la nouvelle norme de « souveraineté contingente », qui remet explicitement en cause le principe traditionnel de non-intervention dans les affaires intérieures des autres États ( Ramos 2013 , 143). En ce qui concerne les États-Unis en particulier, une perspective est que le pays évolue au-delà de sa doctrine d'endiguement de la guerre froide vers une action sur les normes liées à l'intervention humanitaire ( Finnemore 2003 ; Haass 1994 , 14). En effet, les interventions militaires en Bosnie, au Kosovo, en Libye et en Somalie avaient toutes des justifications humanitaires, mais ces interventions ont généralement échoué à atteindre leurs objectifs humanitaires et de démocratisation ( Pickering et Kisangani 2006 ;Walker et Pearson 2007 ; Gleditsch, Christiansen et Hegre 2007 ). D'autres chercheurs soutiennent que les interventions militaires américaines nuisent aux citoyens étrangers et diminuent les objectifs de sécurité américains, affaiblissant les explications à la fois humanitaires et fondées sur les intérêts des interventions ( Peksen 2012 ; Aslam 2010 ; Dimant, Krieger et Meierrieks 2017 ). Au lieu de répandre la démocratie, ces interventions tendent à transformer les États cibles en démocraties illibérales — au mieux ( Walker et Pearson 2007 ; Gleditsch et al. 2007 ).
Pourtant, les récits d'interventions militaires américaines pour promouvoir des intérêts géopolitiques ne peuvent pas non plus expliquer la dynamique de l'après-guerre froide. Si les États-Unis interviennent principalement lorsque leurs intérêts en matière de sécurité sont menacés, nous nous attendons à ce qu'ils interviennent moins dans une ère dépourvue de concurrents pairs où moins d'intérêts vitaux sont sans doute en jeu ( Taliaferro 2000 ; Waltz 1979 ; Art et Jervis 1973 ).
La littérature sur la restriction soutient en outre que la politique étrangère et de sécurité des États-Unis depuis la guerre froide a été un échec hyper-militarisé, souvent en opposition aux intérêts géopolitiques vitaux des États-Unis ( Posen 2014 ; Gholz, Press et Sapolsky 2017 ; Mearsheimer et Walt 2016 ; Layne 2017 ). En outre, certains chercheurs soutiennent que les États-Unis utilisent la force à l'étranger sans principe d'organisation clair, et que leurs missions militaires ont donc eu des conséquences désastreuses à long terme et imprévues ( Arreguín-Toft 2001 ; Aslam 2010 ). Toft (2018) a qualifié les modèles actuels d'engagement militaire américain de diplomatie cinétique,diplomatie uniquement par la force armée. En effet, ces dernières années, « alors que les ambassadeurs américains opèrent dans un tiers des pays du monde, les opérateurs spéciaux américains sont actifs dans les trois quarts ». Cela soulève d'importantes questions empiriques qui nécessitent des données complètes sur l'interventionnisme militaire américain à travers l'histoire : les États-Unis contemporains se sont-ils de plus en plus appuyés sur la force comme « instrument » de politique étrangère ? À quoi ressemblent les modèles d'interventions militaires américaines dans le temps et dans l'espace ? Ces schémas favorisent-ils les intérêts nationaux américains ?
L'examen de ce recours à la force motive le projet d'intervention militaire (MIP). MIP est un ensemble de données complet de toutes les interventions militaires américaines depuis la fondation du pays. Le MIP mesure les facteurs potentiels d'intervention et les coûts nationaux et internationaux des engagements militaires américains, combinant plus de 200 variables qui permettent aux chercheurs d'évaluer les principales propositions théoriques. Comparé aux ensembles de données existants les plus solides sur les interventions militaires américaines, le MIP double l'univers des cas, intègre une gamme de définitions et de sources d'intervention militaire, élargit la chronologie de l'analyse et offre plus de transparence grâce à des récits de cas historiques de chaqueIntervention militaire américaine incluse dans l'ensemble de données. Le MIP repose sur une analyse méticuleuse des études de cas de chaque intervention afin de vérifier les détails d'au moins trois sources scientifiques. Ces études de cas comprennent un résumé de l'intervention, une discussion des objectifs et des résultats, et une section sur les données existantes ou les divergences de définition.
Ce mémoire se déroule en quatre parties. Nous introduisons d'abord les principes fondamentaux de l'ensemble de données MIP. Ensuite, nous comparons la liste des interventions militaires américaines à l'étranger du MIP aux ensembles de données d'interventions militaires existants, en nous concentrant particulièrement sur une analyse comparative entre le MIP et l'ensemble de données Militarized Interstate Disputes (MID), actuellement l'ensemble de données le plus complet sur le sujet. Cet exercice comparatif présente également l'univers des cas MIP et une gamme de modèles importants d'intervention militaire américaine au fil du temps. Notre troisième section applique des statistiques descriptives, des graphiques et des tests de moyens pour illustrer comment les chercheurs peuvent utiliser le MIP pour évaluer les arguments théoriques clés expliquant pourquoi les interventions se produisent, révélant comment les arguments théoriques existants sont insuffisants. La dernière section fournit les principales conclusions et les prochaines étapes pour l'application de l'ensemble de données MIP.
Le MIP mesure tous les cas d'intervention militaire américaine de 1776 à 2019, ainsi que les principaux moteurs et conséquences de ces interventions. Le MIP améliore considérablement les ensembles de données d'intervention militaire existants en mesurant chaque cas confirmé d'utilisation de la force par les États-Unis, y compris les démonstrations et les menaces de force et les opérations secrètes sous-explorées, en analysant des études de cas individuelles de chaque intervention militaire. 2De plus, il associe ces cas à des variables liées aux conséquences et aux causes de l'intervention, allant des coûts économiques et politiques aux coûts humains. S'appuyant sur une large perspective historique des interventions militaires américaines, le projet aborde également les tendances à long terme, les changements dramatiques et les coûts et avantages durables pour la politique nationale et internationale. En conséquence, MIP peut tester de manière plus complète le pouvoir explicatif des théories d'intervention des relations internationales ainsi que l'attractivité des grandes stratégies américaines concurrentes, informant ainsi les débats politiques critiques concernant les intérêts américains. 3
MIP apporte au moins six innovations aux ressources existantes :
1. Étend la chronologie des données de 1776 à 2019 ;
2. Utilise une gamme de définitions pour l'intervention militaire, y compris l'utilisation et la menace de la force ;
3. Compare les définitions et les cas dans différentes bases de données ;
4. Mesure les coûts d'intervention à court et à long terme pour les États-Unis et les États cibles ; et
5. Inclut les opérations secrètes et des forces spéciales ;
6. Complète les données quantitatives avec de nombreuses études de cas historiques de chaque intervention, fournissant plus de 500 nouveaux récits de cas qui confirment l'intervention à travers trois sources et offrent des détails sur les objectifs et les résultats de l'intervention
Définitions de l'intervention militaire
Un aspect difficile de la mesure des interventions militaires est de savoir comment définir une intervention. Les ensembles de données existants sur les interventions militaires offrent leurs propres définitions, allant des types d'interventions aux degrés d'intervention. Pour résoudre ces problèmes de définition, le MIP a intégré et examiné des cas d'interventions militaires américaines à partir de ces ensembles de données et de nombreuses autres sources, en codant la définition d'intervention correspondante de chaque cas, conformément à la liste ci-dessous (les définitions ne sont pas mutuellement exclusives).
L'unité d'analyse du projet d'intervention militaire est une intervention militaire américaine dans un pays cible, y compris les dates de début et de fin. Conformément à la définition du MID, la définition la plus large et la plus générale de l'intervention américaine du MIP englobe des cas unis de conflit international ou de conflit potentiel en dehors des activités normales en temps de paix dans lesquels la menace, l'affichage ou l'utilisation délibérée de la force militaire par les canaux officiels du gouvernement américain est explicitement dirigée vers le gouvernement, les représentants officiels, les forces officielles, la propriété ou le territoire d'un autre acteur étatique ( Palmer, D'Orazio, Kenwick et Lane 2015 ; Gibler 2018). Cette définition inclut les interventions militaires américaines dans les guerres civiles, si les États-Unis ont utilisé la force sur le territoire d'un autre acteur étatique. Le MIP comprend également une variable distincte qui tient compte des interventions américaines contre des acteurs non étatiques à l'intérieur des frontières d'un État cible, telles que les interventions américaines contre des groupes terroristes. La mise à l'échelle des niveaux d'hostilité permet aux chercheurs d'agréger et de désagréger différents types d'interventions et même de suivre la progression d'une menace américaine à toute augmentation des niveaux d'hostilité par la suite.
La définition d'« intervention militaire américaine » peut appartenir à l'une des catégories suivantes, qui correspondent chacune à au moins un ensemble de données existant :
1. "Le mouvement de troupes ou de forces régulières (aéroportées, maritimes, bombardées, etc.) d'un pays à l'intérieur d'un autre, dans le contexte d'un problème ou d'un différend politique." Pour séparer les interventions de plus haute intensité des escarmouches mineures, cette définition exclut les paramilitaires, les milices soutenues par le gouvernement et les autres forces de sécurité qui ne font pas partie de l'armée régulière en uniforme d'un État. De même, « les événements doivent être intentionnels et non accidentels ». Les franchissements de frontières par inadvertance ne sont pas inclus dans cette définition, pas plus que les affrontements involontaires entre avions ou navires de guerre. La définition exclut les soldats participant à des exercices dans un pays étranger, transportant des forces à travers les frontières ou sur des bases étrangères. Par ailleurs,Pearson et Baumann 1993 ). – ensemble de données d'intervention militaire internationale (IMI);
2. "Les cas dans lesquels les États-Unis ont utilisé leurs forces armées à l'étranger dans des situations de conflit militaire ou de conflit potentiel ou à des fins autres que normales en temps de paix… Les opérations secrètes, les secours en cas de catastrophe et les exercices de stationnement et d'entraînement de routine de l'alliance ne sont pas inclus ici, ni sont les guerres civiles et révolutionnaires et l'utilisation continue d'unités militaires américaines dans l'exploration, la colonisation et la pacification de la partie occidentale des États-Unis » ( Salazar Torreon 2017 ). - Service de recherche du Congrès (CRS);
3. "Une utilisation politique de la force militaire impliquant des troupes terrestres de l'armée américaine ou du Corps des Marines dans une tentative active d'influencer le comportement d'autres nations" ( Blechman et Kaplan 1978 );
4. "Tout déploiement de troupes terrestres américaines sur le territoire d'un autre pays qui comprenait au moins 100 années-personnes" ( Kavanagh, Frederick, Povlock, Pettyjohn, O'Mahony, Watts, Chandler, Meyers et Han 2017 ). - jeu de données RAND RUGID ;
5. « Une utilisation de la force armée qui implique le déploiement officiel d'au moins 500 militaires réguliers (terrestres, aériens ou navals) pour atteindre des objectifs politiques à court terme par une action contre un adversaire étranger. Les mouvements et opérations militaires de routine sans cible définie, comme les exercices d'entraînement militaire, le déploiement de routine vers l'avant de troupes militaires, les opérations d'évacuation de non-combattants et les secours en cas de catastrophe, devraient être exclus » ( Sullivan et Koch 2009 ). – Interventions militaires d'États puissants (MIPS) ; et
6. "Les différends interétatiques militarisés sont des cas historiques de conflit dans lesquels la menace, l'utilisation ou l'utilisation de la force militaire en dehors de la guerre par un État membre est explicitement dirigée contre le gouvernement, les représentants officiels, les forces officielles, la propriété ou le territoire d'un autre État » ( Palmer et al. 2015 ; Gibler 2018 ). – Ensemble de données sur les corrélats de la guerre (COW) Militarized Intrastate Disputes (MID).
Les ensembles de données existants sur les interventions militaires américaines offrent de nombreux avantages et constituent des ressources précieuses pour recouper les cas et coder les variables. Nous comparons les ensembles de données existants à MIP dans le seul but d'illustrer les contributions et l'approche de MIP, sans négliger l'importance de ces ressources. Alors que plusieurs ensembles de données offrent des informations sur les engagements militaires étrangers américains, les principaux acteurs et les types de forces employées (aériennes, navales ou terrestres), par rapport au MIP, chacun présente des limites ou des portées et des objectifs différents. Les plus grands défis résident dans (1) les délais des ensembles de données, (2) les définitions variables de l'intervention militaire, (3) le manque de détails et de documentation des cas, et (4) la manière dont les différentes mesures ont été codées. Fondamentalement, aucun des ensembles de données alternatifs ne contient de variables complètes sur les résultats, les conséquences,
Ci-dessous, nous soulignons les sources les plus pertinentes de données existantes sur les interventions militaires américaines. Nous expliquons comment ces ensembles de données existants se comparent au MIP avant d'entreprendre une comparaison empirique entre le MIP et le premier ensemble de données actuel sur les interventions militaires, le MID.
Ensembles de données existants sur l'intervention militaire américaine
Actuellement, l'ensemble de données le plus complet sur les interventions militaires américaines est le Correlates of War (COW) Militarized Interstate Disputes (MID), que nous avons examiné en détail dans le cadre de la compilation de l'univers de cas du MIP. MID couvre la période de 1816 à 2010 ( Palmer et al. 2015 ). Alors que certaines versions de l'ensemble de données incluent des étiquettes d'acteurs étatiques, aucune n'inclut les détails de chaque conflit répertorié (du moins pas avant 1993). Le codage de l'intervention se limite à une entrée numérique. Heureusement, COW a récemment lancé une version dyadique mise à jour des ensembles de données MID, nous permettant d'obtenir des informations sur les interventions répertoriées via les paires dyadiques ( Maoz, Johnson, Kaplan, Ogunkoya et Shreve 2018 ). Le livre de Gibler (2018) , Conflits internationaux,propose des descriptions en phrases longues de chaque intervention dans l'ensemble de données, mais sans sources ni documentation.
Le MID est une puissante source d'informations sur les interventions militaires américaines. Néanmoins, il a des limites, dont beaucoup ont été discutées en détail par Fordham et Sarver (2001) et ne seront pas répétées ici. Nous avons revu Fordham et Sarver (2001), mais comme leur étude n'est mise à jour que jusqu'en 1995 et ne mesure pas les différends militaires de la même manière agrégée, nous nous sommes toujours appuyés sur le MID proprement dit pour remplir notre liste initiale de cas. Certaines limites techniques du MID sont qu'il n'a pas de seuil pour la durée de la mission, ce qui biaise l'échantillon d'interventions. Le MID manque également de variables sur la taille de l'intervention. Plus important encore, cependant, MID n'offre pas de descriptions détaillées ni de sources pour son univers de cas d'interventions. En examinant le MID, nous avons remarqué que plus de 82 cas d'interventions militaires américaines codées étaient des cas de non-intervention américaine, car nous n'avons pas pu trouver de confirmation d'une menace, d'une démonstration ou d'un recours à la force par les États-Unis. Pour être clair, la comparaison à suivre entre MID et notre nouvel ensemble de données MIP ne sert qu'à présenter les nouvelles contributions de MIP et en quoi il diffère des autres ensembles de données. La comparaison ne vise pas à juger de la supériorité d'un ensemble de données sur un autre.
Le projet d'intervention militaire s'est appuyé sur l'analyse d'études de cas pour confirmer ou rejeter des cas d'interventions militaires américaines fondés sur des ensembles de données existants et d'autres sources, telles que la liste des « Forces armées américaines à l'étranger » du Service de recherche du Congrès (CRS). 4Dans le cadre de ce processus, le MIP a fortement modifié l'univers des cas du CRS et du MID en agrégeant, désagrégeant ou supprimant les interventions. Ces altérations sont décrites dans les études de cas individuelles. Par exemple, le document du CRS répertorie Cuba 1814 comme un exemple d'une nouvelle intervention militaire américaine, mais ce cas dénote un schéma d'affrontements entre des navires américains et des pirates qui ont eu lieu dans toutes les Caraïbes de 1814 à 1825. Cependant, les États-Unis n'ont pas déployer des navires de guerre en mission concertée pour arrêter cette activité jusqu'en 1822 ; nous supprimons donc ce cas, tout en gardant Cuba 1822 et Cuba 1825 dans le jeu de données. Un autre exemple est notre agrégation d'Espagne 1818 (MID 1567). Nous avons fusionné ce cas avec l'Espagne 1816 car les deux cas se réfèrent aux événements de la première guerre séminole. Un autre exemple de MID est France 1835 (MID 301). Cette affaire fait référence à une situation où les États-Unis exigeaient des paiements de la France en réparation de torts passés. En réponse à l'intransigeance française, le président Jackson a envisagé une gamme d'options, notamment l'imposition de sanctions commerciales et la saisie de navires français. À un moment donné, Jackson a demandé au Congrès d'autoriser l'utilisation de navires de guerre dans ces efforts, mais le Sénat a refusé de le faire et finalement la France a cédé avant que les États-Unis ne prennent des mesures concrètes en vue de représailles. Tout au plus, nous trouvons des indications que les États-Unis ont entrepris des "préparations" pour un déploiement naval potentiel, mais cette étape est en deçà de la menace, de l'affichage ou de l'utilisation de la force dont nous avons besoin pour inclure le cas dans le MIP. Nous listons nos agrégations, désagrégations et suppressions dans le livre de codes, Section V, avec des explications détaillées. En réponse à l'intransigeance française, le président Jackson a envisagé une gamme d'options, notamment l'imposition de sanctions commerciales et la saisie de navires français. À un moment donné, Jackson a demandé au Congrès d'autoriser l'utilisation de navires de guerre dans ces efforts, mais le Sénat a refusé de le faire et finalement la France a cédé avant que les États-Unis ne prennent des mesures concrètes en vue de représailles. Tout au plus, nous trouvons des indications que les États-Unis ont entrepris des "préparations" pour un déploiement naval potentiel, mais cette étape est en deçà de la menace, de l'affichage ou de l'utilisation de la force dont nous avons besoin pour inclure le cas dans le MIP. Nous listons nos agrégations, désagrégations et suppressions dans le livre de codes, Section V, avec des explications détaillées. En réponse à l'intransigeance française, le président Jackson a envisagé une gamme d'options, notamment l'imposition de sanctions commerciales et la saisie de navires français. À un moment donné, Jackson a demandé au Congrès d'autoriser l'utilisation de navires de guerre dans ces efforts, mais le Sénat a refusé de le faire et finalement la France a cédé avant que les États-Unis ne prennent des mesures concrètes en vue de représailles. Tout au plus, nous trouvons des indications que les États-Unis ont entrepris des "préparations" pour un déploiement naval potentiel, mais cette étape est en deçà de la menace, de l'affichage ou de l'utilisation de la force dont nous avons besoin pour inclure le cas dans le MIP. Nous listons nos agrégations, désagrégations et suppressions dans le livre de codes, Section V, avec des explications détaillées. Jackson a demandé au Congrès d'autoriser l'utilisation de navires de guerre dans ces efforts, mais le Sénat a refusé de le faire et finalement la France a cédé avant que les États-Unis ne prennent des mesures concrètes en vue de représailles. 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Nous listons nos agrégations, désagrégations et suppressions dans le livre de codes, Section V, avec des explications détaillées. ou l'utilisation de la force, nous avons besoin d'inclure le cas dans le MIP. Nous listons nos agrégations, désagrégations et suppressions dans le livre de codes, Section V, avec des explications détaillées. ou l'utilisation de la force, nous avons besoin d'inclure le cas dans le MIP. Nous listons nos agrégations, désagrégations et suppressions dans le livre de codes, Section V, avec des explications détaillées.
Un deuxième ensemble de données d'intervention militaire, les données des interventions militaires internationales (IMI), se limite à la période plus étroite 1946-2015. Il comprend tous les mouvements de troupes, mais sans mesure de taille et de durée. De cette façon, les données incluent souvent des escarmouches frontalières, sans séparer correctement ces cas d'interventions plus étendues ( Kisangani et Pickering 2008 ; Pearson et Baumann 1993 ). Comme le MID, l'IMI répertorie également les cas d'intervention qui ne peuvent pas être confirmés via ses sources documentées. Malgré ses limites temporelles et définitionnelles, cependant, l'IMI propose 27 variables différentes liées aux résultats de l'intervention et aux caractéristiques de l'état cible. L'ensemble de données MIP utilise certaines de ces mesures, codant ces variables pour tous les nouveaux cas.
La base de données sur les conflits armés (ACD/PRIO) répertorie les conflits armés avec au moins un État-nation impliqué, mais n'inclut que les cas postérieurs à 1945 et compte peu de cas d'implication américaine ( Pettersson et Wallensteen 2015 ; Gleditsch et al. 2002 ).
L'ensemble de données d'intervention militaire par des États puissants (MIPS), tout en utilisant une chronologie étroite de 1945 à 2003 et en se concentrant sur les interventions de plusieurs grandes puissances, offre une gamme de conceptualisations sur «l'efficacité de la force militaire en tant qu'instrument politique», que le MIP a adapté pour coder les variables liées à son univers de cas d'interventions ( Sullivan et Koch 2009 ).
L'ensemble de données d'intervention au sol des États-Unis (RUGID) de la RAND, de 1898 à 2015, est l'un des efforts les plus récents pour documenter les interventions et les résultats militaires américains ( Kavanagh et al. 2017 ). Pourtant, RUGID n'inclut que des interventions terrestres américaines plus importantes, ce qui diminue et biaise l'échantillon. RUGID inclut 145 cas de 1898 à 2016 dans sa deuxième itération ( Kavanagh et al. 2017 ; Kavanagh, Frederick, Stark, Chandler, Smith, Povlock, Davis et Geiss 2019 ).
Enfin, nous connaissons l'ensemble de données International Crisis Behavior (ICB), mais cet ensemble de données rend compte de 66 à 72 crises impliquant les États-Unis (selon la version), et il se concentre sur une unité d'analyse connexe mais différente, la crise, et non intervention militaire ( Brecher et al. 2020 ).
Le tableau 1 ci-dessous offre une comparaison entre tous les principaux ensembles de données discutés, y compris les définitions, la portée temporelle et le nombre de cas qui se chevauchent avec le MIP, ainsi que le nombre de cas non confirmés selon la recherche d'étude de cas du MIP. 5
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Par rapport aux ensembles de données existants, le MIP double l'univers des cas en élargissant la gamme des définitions d'intervention et en explorant davantage de sources de documentation, confirmant des interventions supplémentaires via une recherche historique approfondie. Au moins trois sources savantes confirment chaque cas. Une analyse comparative révèle que les conflits interétatiques militarisés (MID) ( Palmer et al. 2015 ; Gibler 2018) ne contient qu'environ 65 % des cas trouvés dans MIP, dont beaucoup ont été complétés pour inclure des mesures d'études de cas mises à jour. De plus, le MID contient 324 cas dyadiques d'intervention militaire américaine, mais nous rapportons seulement 268 cas dans le MID en tant qu'interventions militaires américaines directes avec au moins une menace de force. Sur les 268 cas totaux d'intervention américaine du MID avec un certain niveau d'hostilité, le MIP n'a pu en confirmer que 186. Les données du CRS, qui constituent la liste la plus complète des interventions militaires américaines depuis 1776, comprennent toujours moins de cas confirmés d'intervention que le MIP. Les ensembles de données restants offrent peu de cas relatifs au MIP en raison de leurs délais postérieurs à 1945 et/ou des conditions de portée limitée. 6
MIP élargit l'univers et les variables sur les interventions militaires américaines, tout en offrant également la référence en matière de documentation de cas via des études de cas écrites de chaque instance d'intervention militaire américaine. Cette approche méthodologique permet au MIP d'ajouter plus de cas, de modifier les données manquantes ou incorrectes provenant d'autres sources, de supprimer les cas qui ne correspondent pas à la définition de l'intervention militaire américaine et d'incorporer plus de variables. En conséquence, MIP révèle de nouveaux modèles distincts d'intervention militaire américaine, qui sont vitaux pour les débats théoriques et les débats politiques contemporains.
Dans cette section, nous comparons les modèles importants d'interventions militaires américaines dans les ensembles de données MID et MIP. Nous avons choisi MID car il est le plus comparable à MIP, possède la meilleure documentation et est le plus largement utilisé par les universitaires. Néanmoins, il a des limites qui masquent des tendances importantes de la politique étrangère américaine. Comme cela deviendra évident, le MIP et le MID sont en désaccord sur plusieurs tendances, du nombre d'interventions au lieu et à la nature de ces interventions.
Comme indiqué dans le tableau 1 ci-dessus, le MIP contient un total de 392 cas d'intervention militaire américaine tout en supprimant 178 cas qui ont été trouvés dans d'autres ensembles de données mais qui n'ont pas pu être confirmés comme une intervention militaire américaine par notre analyse approfondie des études de cas. 7 Le MID contenait 134 de ces cas supprimés, mais 52 d'entre eux étaient déjà correctement marqués par le MID comme caractérisés par une hostilité américaine nulle, ce qui signifie que les États-Unis n'ont pas répondu à l'utilisation de la force par un autre pays. Par conséquent, seuls 82 cas MID ont été retirés du MIP en raison de l'incapacité de confirmer une réponse américaine. En d'autres termes, sur les 268 cas totaux d'intervention américaine MID avec un certain niveau d'hostilité, MIP n'en a confirmé que 186. Même avec ces cas supprimés, MIP contient 200 cas d'intervention de plus que MID.
L'univers de cas de MID donne l'impression que les États-Unis ne se sont fortement appuyés sur la puissance militaire que pendant la guerre froide, mais nos données révèlent le contraire, comme le montre la figure 1..
Lorsque l'on compare la composition temporelle de l'univers des cas MIP et MID, MID contribue un nombre relativement inférieur de cas avant 1956 et après 1989, mais un plus grand nombre de cas dans les années 1980. Cependant, comme documenté dans notre livre de codes et nos études de cas, nous pensons que de nombreux cas de la MID Cold War représentent des cas d'intervention non confirmés, des cas de désagrégation inappropriée des opérations et des exemples de non-intervention américaine lors d'une intervention dyadique.
Le projet d'intervention militaire offre plus de cas dans l'univers d'intervention militaire américain, ce qui lui permet de capturer des cycles d'interventions américaines dont la fréquence d'intervention a progressivement augmenté au fil du temps, en particulier dans les années 1980 et au-delà. MID, en revanche, ne révèle pas de tels schémas cycliques dans le temps.
Figure 2compare notre nouvel univers de données MIP à l'univers MID existant des interventions militaires américaines à toutes les époques. 8 Dans l'ensemble, le MID et le MIP suivent des tendances macroéconomiques similaires en ce qui concerne la région et l'époque, mais le MID se concentre davantage sur les différends européens et, en raison de la durée, il ne reflète pas les tendances militaires post-11 septembre.
Cette comparaison entre les époques révèle que le MID surdéclare les interventions pendant la guerre froide et les sous-déclare pour toutes les autres périodes, par rapport au MIP. Les deux ensembles de données rapportent que l'ère de la guerre froide (1946-1989) est la plus active sur le plan militariste pour les États-Unis, suivie de près par l'ère 1868-1917. Cependant, MIP révèle également que l'ère post-11 septembre, allant de 2001 à 2019, est la troisième plus active pour les interventions américaines. Les données du MID conduisent à la conclusion opposée - que les États-Unis ont diminué la fréquence de leurs interventions à partir de 1990. 9
De plus, en raison du codage par MID uniquement de l'état cible de l'intervention américaine et non de la région ou du pays où l'intervention a eu lieu, l'ensemble de données surévalue les engagements européens par rapport aux autres régions du monde, comme le montre la figure 2.. Selon le MIP, les États-Unis ont entrepris 34 % de leurs interventions contre des pays d'Amérique latine et des Caraïbes ; 23 % en Asie de l'Est et Pacifique ; 14 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ; et seulement 13 % en Europe et en Asie centrale. En revanche, MID montre que les États-Unis ont entrepris 26 % de leur intervention contre des pays d'Europe ; 33 % en Amérique latine et dans les Caraïbes ; 24 % en Asie de l'Est et Pacifique ; et 17 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. De plus, alors que le MIP montre que plus de neuf pour cent des interventions américaines ont eu lieu en Afrique subsaharienne, le MID enregistre à peine une activité dans ces pays. En d'autres termes, le MID ne saisit pas l'une des tendances régionales les plus importantes apparues dans les années 1990 et 2000. dix
MID affiche plus de conflits européens, peut-être en raison de son orientation sur la guerre froide. Ce résultat pourrait également provenir du système de codage des pays du MID, qui code les conflits qui surviennent en Amérique latine ou dans les Caraïbes comme des interventions ciblant les États européens chaque fois que les États-Unis interviennent dans un conflit européen connexe. Le MIP code plutôt l'état, le pays et la région d'intervention ciblés. La région est basée sur l'état/territoire cible physique de l'intervention militaire, et l'ensemble de données MIP ajoute une variable distincte indiquant si ledit état cible était la cible principale de l'intervention. En incluant les cas d'intervention non confirmés collectés par le MID ( n= 82), nous constatons une concentration encore plus forte sur les interventions contre les pays d'Europe et d'Asie centrale et les pays d'Amérique latine, tandis que d'autres régions restent sous-représentées.
Par conséquent, MIP révèle que les récentes interventions américaines ont de plus en plus ciblé le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA) et l'Afrique subsaharienne. En peu de temps, ces interventions représentent désormais plus d'un quart du total des interventions militaires américaines à travers l'histoire. Cette expansion régionale de l'usage de la force est également parallèle à la montée des États-Unis vers l'hégémonie mondiale après la fin de la guerre froide.
Au-delà des fréquences d'intervention, les ensembles de données MID et MIP évaluent la réponse de chaque pays sur une échelle de 1 à 5, du niveau le plus bas d'aucune action militarisée (1), à la menace de recourir à la force, à la démonstration de force, à l'utilisation de la force et, enfin, la guerre (5). Dans certains cas, les États répondent, mais dans d'autres, ils ne le font pas. Le MIP illustre un nombre beaucoup plus élevé de cas dans lesquels les États-Unis ont eu recours à la force que le MID, plus de deux fois plus souvent, le MIP mesurant 160 cas d'usage direct de la force et le MID 76.
Dans l'ensemble de données MIP, près de la moitié des interventions militaires américaines codées ont inclus l'usage direct de la force à l'étranger (41 % des cas) et plus de la moitié d'entre elles (52 %) ont inclus des démonstrations de force. Les menaces de force ne représentent que quatre pour cent de l'univers des cas de MIP.
MID, d'autre part, montre que les États-Unis se sont principalement appuyés sur des démonstrations de force, et moins sur l'utilisation directe de la force à l'étranger. Il est également important de noter que dans l'univers de cas du MID, environ 30 % des incidents marqués comme des interventions militaires américaines ne présentent aucune menace, démonstration ou utilisation de la force par les États-Unis après une analyse détaillée de l'étude de cas - les retirant ainsi de la échantillon tout à fait. Des données détaillées et des graphiques supplémentaires sont disponibles dans l' annexe supplémentaire .
Fait intéressant, l'ère post-11 septembre, allant de 2001 à 2019, semble être la troisième plus active pour les interventions américaines avec des niveaux d'hostilité relativement plus élevés. À cette époque, les menaces de force sont absentes, tandis que les usages de la force sont extrêmement courants. Depuis 2000 seulement, les États-Unis se sont engagés dans 30 interventions de niveau 4 (usage de la force) ou 5 (guerre). L'ère de l'après-guerre froide a produit moins de conflits entre grandes puissances et d'instances dans lesquelles défendre les intérêts vitaux des États-Unis, mais les interventions militaires américaines se poursuivent à un rythme élevé et des hostilités plus intenses. Ainsi, ce modèle militariste persiste pendant une période de paix relative, l'une des menaces directes sans doute les moins nombreuses pour la patrie et la sécurité des États-Unis.
Nous visualisons en outre les hostilités comparatives entre les États-Unis et l'État cible (État B) en mesurant l'action militaire la plus élevée entreprise par chaque camp au cours de l'année de l'intervention, une catégorie qui décompose les niveaux d'hostilité plus généraux que nous avons introduits ci-dessus. 11Pour certains contextes, dans le graphique ci-dessous, la mesure de 1 équivaut à aucune action militaire, tandis que 14 (la plus élevée dans le graphique des moyennes de l'époque mais pas dans l'échantillon complet d'interventions) dénote une utilisation de la force par violation des frontières. La mesure 7 représente une démonstration de troupes, 9 une démonstration de navires, 10 désigne une démonstration de force Alerte et 12 désigne une mobilisation dans la catégorie plus large de démonstration de force. Des actions militaires plus importantes telles que des affrontements (18), des raids (19) et des guerres interétatiques (23) existent dans l'ensemble des interventions américaines, comme le montre notre livre de codes, mais elles ne sont pas représentées sous forme de moyennes à travers les époques.
Selon les mesures du MID, les États-Unis semblent beaucoup moins agressifs dans leurs interventions avant la guerre froide. Mais le MIP et le MID présentent les mêmes schémas généraux d'escalade de l'hostilité depuis 2001. Figure 3révèle un écart grandissant des actions militaires entre les États-Unis et l'État B, en particulier depuis 2001. Alors que les États-Unis ont toujours compté sur la force militaire, ils ont généralement suivi les niveaux d'hostilité de leurs rivaux jusqu'à la fin de la guerre froide. Par la suite, les États-Unis ont commencé à intensifier leurs hostilités alors que leurs rivaux les désamorçaient, marquant le début d'une politique étrangère américaine plus cinétique. Bien que MID présente des macro-tendances similaires, sa chronologie et son codage suscitent toujours différents modèles d'intervention dans l'ensemble. Néanmoins, il y a un écart grandissant entre les actions américaines par rapport à ses adversaires.
Comme indiqué ci-dessus, l'univers élargi des interventions militaires américaines du MIP génère des résultats distincts, souvent contrastés, du MID, le principal ensemble de données actuel sur les interventions militaires. Au-delà de cela, MIP offre également un large éventail de variables liées aux interventions militaires, y compris des mesures des intérêts nationaux américains, des droits de l'homme, des résultats des interventions et des variables nationales. Ci-dessous, nous évaluons les attentes théoriques dans les relations internationales, montrant davantage l'applicabilité du MIP aux débats sur le terrain. De façon sommaire, nous considérons d'abord la relation entre les interventions américaines et la poursuite des intérêts nationaux, selon la théorie du réalisme. Ensuite, nous évaluons la relation entre la démocratisation, les institutions et les interventions américaines, selon le libéralisme. Dernièrement,
Intérêts nationaux
Selon les spécialistes réalistes, les intérêts nationaux géopolitiques sous-tendent généralement une ingérence énergique dans la souveraineté des États ( Carr 1939 ; Morgenthau 1948 ; Buzan 1996 ). Cette littérature assimile l'intérêt national au maintien et à l'expansion mondiale de l'influence géopolitique, à une répartition favorable du pouvoir et à la poursuite d'intérêts politiques ( Bellamy et William 2005 ; Gilligan et Stedman 2003 ; Perkins et Neumayer 2008 ; Neack 1995 ; Huth 1998). Les États peuvent intervenir pour soutenir un allié, bloquer une puissance régionale ou contrebalancer l'intervention d'un autre État. À moins que des intérêts vitaux ne soient en jeu, le réalisme prédit que les États interviendront rarement militairement car ils risquent des coûts économiques, politiques et humains élevés ( Buzan 1996 ).
Les chercheurs mesurent les intérêts nationaux géopolitiques à travers une variété d'indicateurs. La contiguïté est une dimension courante dans la mesure de ces intérêts géopolitiques. Comme le montrent Souva et Prins (2006) , plus un État a de frontières terrestres, plus il est susceptible d'employer la puissance militaire. En effet, comme le prédisent les réalistes, la plupart des interventions de tiers proviennent de la même région que l'État cible - et dans de tels cas, la prévention de la diffusion régionale des conflits ou des réfugiés semble être l'objectif principal ( Mullenbach et Matthews 2008 ). Les interventions semblent avoir un impact sur la probabilité que le conflit se propage aux régions voisines. Peksen et Lounsbery (2012) montrent que les interventions pro-gouvernementales réduisent la propagation du conflit tandis que les interventions pro-rebelles l'augmentent.
Les alliances ou les rivalités interagissent également avec la territorialité, limitant la capacité des dirigeants à rechercher un compromis à la place de la force militaire ( Colaresi et Thompson 2005 ). Les alliances défensives et celles qui règlent les différends territoriaux peuvent servir à dissuader les conflits et à prolonger la paix ( Fang, Johnson et Leeds, 2014 ; Gibler et Vasquez 1998 ). En revanche, la neutralité et les pactes offensifs semblent renforcer le risque de violence entre les États concernés ( Leeds 2003 ). De plus, les alliances servent de proxy pour l'intérêt stratégique existant au sein d'un pays.
Selon des universitaires réalistes, les différences de puissance et de capacités de l'État, mesurées par les scores de l'indice composite des capacités nationales (CINC) des corrélats de la guerre, déterminent également les modèles d'intervention militaire. En effet, De Nevers (2007) constate que les grandes puissances ciblent massivement les États faibles, par rapport aux États protégés, forts ou défendables. Pour les États protégés, la force de leurs alliances détermine s'ils sont la cible d'une intervention d'une grande puissance. Ces résultats renforcent les hypothèses réalistes selon lesquelles la dynamique du pouvoir détermine les modèles d'intervention militaire. Pourtant, des incohérences persistent car certaines études montrent que les conflits entre les états de capacités de puissance symétriques ont tendance à s'aggraver à des taux plus élevés ( Choi et James 2016 ; Pickering et Mitchell 2017).
Enfin, un autre indicateur réaliste des intérêts nationaux géopolitiques est l'histoire coloniale antérieure. Les pays puissants sont plus susceptibles d'intervenir militairement dans leurs anciennes sphères coloniales ( Pickering et Mitchell 2017 ). Stojek et Chacha (2015) montrent en outre que les liens coloniaux augmentent les chances d'intervention même en tenant compte de nombreux autres facteurs partagés entre l'intervenant et le pays cible, notamment le commerce et la langue.
Il est intéressant de noter qu'une étude montre une vision beaucoup plus simpliste de l'argument stratégique - une vision qui inverse la causalité de plusieurs affirmations ci-dessus. Fordham (2004) soutient qu'une plus grande capacité militaire à elle seule a rendu les élites américaines plus désireuses d'intervenir militairement à l'échelle internationale. En d'autres termes, l'important investissement des États-Unis dans leur puissance militaire a créé des dépendances de trajectoire qui incitent désormais les États-Unis à intervenir davantage.
Pour élucider les causes et les conséquences de l'intervention, le MIP mesure plusieurs variables liées aux intérêts nationaux de 1776 à 2019. Nous appliquons un indice des intérêts nationaux à travers les époques qui additionne des mesures distinctes sur la contiguïté, l'histoire coloniale, les alliances et les ressources naturelles. 12 Cet indice additif contient des mesures relatives de l'importance géopolitique entre les dyades de pays, y compris des facteurs tels que la continuité géographique, les alliances partagées, l'histoire coloniale et la présence de pétrole et de gaz. 13 Nous calculons l'indice ordinal, en utilisant les données cibles de l'État B, comme suit :
OilDummy + ColonialDummy + AllianceDummy + ContiguityDummy.
Comme l'illustre le tableau 2 , les États-Unis se sont impliqués dans des conflits militaires avec des intérêts nationaux élevés jusqu'aux années 1860, luttant généralement pour préserver la nouvelle nation et étendre son territoire national et sa sphère d'influence. Les intérêts nationaux ont plongé dans les époques suivantes à l'époque des guerres de la banane et de la révolution mexicaine, mais ont ensuite augmenté pendant la guerre froide parallèlement à la fréquence des interventions.
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Dans l'ère de l'après-guerre froide, les États-Unis sont intervenus dans la poursuite de moins d'intérêts nationaux vitaux alors que les rivalités géopolitiques et les menaces vitales pour la sécurité intérieure se sont estompées. L'ère de l'après-guerre froide a vu les États-Unis exercer leur puissance militaire vers davantage de missions de démocratisation, d'application des droits de l'homme, d'interventions humanitaires et d'interventions de tiers dans les crises intérieures à travers le monde. Les États-Unis ont plus fréquemment répondu aux crises existantes en tant qu'acteur tiers. Le tableau 2 révèle que les États-Unis ont connu des fréquences et des taux d'intervention plus élevés par an, même lorsque des niveaux d'intérêt plus faibles étaient en jeu.
Les taux d'intervention à travers les époques sont particulièrement intéressants car le taux annuel a considérablement augmenté pendant la guerre froide, puis n'a continué à croître - doublant après la guerre froide - tandis que les intérêts nationaux ont diminué. Dans les tableaux 3 et 4 ci-dessous, nous mettons en évidence le résultat de deux ANOVA avec les tests de comparaisons multiples de Bonferroni pour vérifier si les différences de moyennes des fréquences d'intervention et des moyennes d'intérêt national à travers les époques sont statistiquement significatives. Les tests de comparaisons multiples de Scheffe et Sidak, qui révèlent les mêmes modèles de signification statistique, sont disponibles dans l' annexe supplémentaire (tableaux 13 et 14 ) aux côtés de statistiques descriptives et de graphiques.
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Analyse des variables
Comme le montre le tableau 3 , nous trouvons des différences statistiquement significatives dans la fréquence des interventions et l'indice d'intérêt national à travers les époques.
Dans le tableau 4 , nous voyons en outre que lorsque l'on compare les moyennes de fréquence d'intervention, les époques ultérieures sont significativement plus interventionnistes en fréquence que les époques précédentes, les époques post-Seconde Guerre mondiale présentant des augmentations statistiquement significatives.
Le seul changement non significatif provient de la différence moyenne entre les époques 1990-2000 et 2001-2019, mais cela pourrait être dû à des données d'intervention limitées dans les années 2001-2019. Lorsque l'on compare les moyennes de l'indice d'intérêt national, nous constatons une signification statistique uniquement entre les époques 1990-2000 et 2001-2019 par rapport au reste, avec des intérêts nationaux inférieurs par rapport aux époques de la guerre froide et d'avant la guerre froide. Ces tests de comparaison confirment les tendances observées dans les statistiques descriptives du tableau 2 .
Le tableau 2 présente cependant une autre énigme. Depuis le début de la guerre froide, la part des capacités de puissance matérielle des États-Unis dans le système a progressivement diminué, tandis que son interventionnisme dans les conflits d'intérêt national inférieur a augmenté. Ce déclin des capacités de puissance des États-Unis, mesuré par l'indice CINC 14 , peut être attribué à la montée en puissance de l'Union soviétique après 1945, car ce seul facteur prive les États-Unis d'une grande partie des ressources du système international. Une autre explication est qu'un tel indicateur des capacités matérielles nationales traditionnelles ne parvient pas à saisir de nouvelles sources d'énergie à l'époque de la guerre froide non liées à la production de métaux, à la consommation d'énergie, à la population, à l'urbanisation ou au personnel ou aux dépenses militaires.
Les récits réalistes sont donc contradictoires. Les réalistes défensifs ne prédiraient pas l'utilisation croissante de la force et des hostilités par les États-Unis dans l'après-guerre froide, étant donné la diminution des menaces vitales pour la sécurité et le manque de concurrents pairs ( Taliaferro 2000 ; Waltz 1979 ; Art et Jervis 1973 ). Les réalistes offensifs ne peuvent pas expliquer pourquoi les États-Unis interviennent si fréquemment dans des régions sans hégémon régional aspirant ( Mearsheimer 2001 ). Néanmoins, les réalistes de tous bords remarqueront que l'absence d'un concurrent pair est ce qui permet aux États-Unis d'intervenir si largement dans toutes les régions du monde.
Institutions libérales, interdépendance et normes des droits de l'homme
Le projet d'intervention militaire intègre également plusieurs facteurs qui permettent de tester des alternatives libérales aux explications réalistes ( Deudney et Ikenberry 1999 ). Du point de vue libéral, les interventions militaires étrangères reflètent des obligations morales internationales, en particulier pour les États démocratiques ( Lischer 2005 ; Walker et Pearson 2007 ; Herbert 2005 : 30). De telles perspectives libérales sont devenues plus courantes depuis la fin de la guerre froide, avançant la position selon laquelle les États - en l'absence d'intérêts vitaux en matière de sécurité - sont justifiés et même censés lancer des interventions militaires multilatérales à l'étranger en réponse à des catastrophes humanitaires ( Talentino 2005 ; Hoffmann 1996 ;Walzer 1977 ). De plus, les gouvernements démocratiques sont susceptibles d'exporter les valeurs libérales par le biais d'interventions militaires humanitaires multilatérales ( Lebovic 2004 ; Doyle 1997 ; Russett 1994 ). En mettant davantage l'accent sur les institutions internationales, les libéraux considèrent également l'interdépendance comme un facteur clé du comportement de l'État. En effet, certaines études montrent que l'interdépendance réduit la probabilité de force interétatique, en particulier lorsqu'une grande partie du commerce des États est intra-industriel ( Kinne 2012 ; Peterson et Thies 2012 ). Pourtant, dans les situations d'asymétries commerciales et de similarités des exportations, l'usage de la force entre partenaires commerciaux augmente ( Gartzke et Westerwinter 2016 ;Chatagnier et Kavakli 2017 ).
L'un des principaux comptes rendus constructivistes du comportement de l'État, Finnemore (2003) soutient que ni les modèles réalistes ni les modèles libéraux des relations internationales ne tiennent compte des tendances observables de l'intervention militaire. Le réalisme ne parvient pas à expliquer l'évolution de l'éventail complet des interventions, des missions militaires unilatérales de recouvrement de créances aux missions humanitaires multilatérales, qui ne correspondent pas aux changements de polarité ou de répartition du pouvoir du système interétatique. Le libéralisme est également mal équipé pour expliquer comment les États illibéraux et non démocratiques ont tendance à suivre des normes similaires en matière de comportement d'intervention ( Finnemore 2003: 52-56). De plus, les perspectives idéalistes ou normatives ne peuvent expliquer le manque d'intervention pendant le génocide rwandais. En fin de compte, les constructivistes voient les normes des droits de l'homme - bien que souvent cooptées et abusées - encapsulées par la responsabilité de protéger comme moteur des interventions militaires américaines dans les régions de violence interne ( Choi et James 2016 ). Ainsi, toute évaluation empirique des interventions militaires des États-Unis doit également tenir compte d'un vaste contexte institutionnel et des droits de l'homme ( Lyon et Dolan 2007 ).
Comme le montre le tableau 5 , au début des années 1990, les États-Unis sont passés d'interventions unilatérales à des interventions principalement multilatérales, souvent sanctionnées par l'ONU.
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Les États-Unis sont brièvement revenus à leurs anciennes méthodes unilatérales de 1997 à 1999, car l'ONU n'a pas pu parvenir à un consensus sur de nombreuses interventions humanitaires pour lesquelles les États-Unis et d'autres acteurs occidentaux ont réclamé. Dans l'ère post-11 septembre, les interventions unilatérales ont fait leur retour au détriment de la nouvelle tendance des interventions militaires multilatérales qui a émergé dans le passé. Plus de détails sur ces tendances sont disponibles dans l' annexe supplémentaire .
Ci-dessous, nous traçons les niveaux de démocratie à travers les cibles de l'intervention américaine dans la figure 4.
Contrairement aux attentes libérales, depuis 2000, les États-Unis sont intervenus dans les pays avec des niveaux de démocratie plus élevés, selon les scores de Polity allant de +10 (démocratie totale) à -10 (autocratie totale). 15
Nous devons également nous demander quels objectifs les États-Unis ont-ils poursuivis lorsqu'ils ont décidé d'utiliser la force à l'étranger ? Ces objectifs appuient-ils l'argument des droits de l'homme en faveur d'une intervention ? MIP révèle qu'un large éventail de motivations a prévalu. Il est important de noter que ces objectifs ne sont pas mutuellement exclusifs et que les États-Unis peuvent intervenir et interviennent pour plus d'un objectif à la fois. En fait, nous codons la plupart des interventions avec de multiples objectifs qui se chevauchent. Seuls 38,78% des cas d'intervention présentent un seul objectif principal. Par exemple, dans les exemples d'études de cas donnés dans notre codebook, nous codons l'opération Restore Hope (UNITAF) en Somalie de 1992 à 1993 comme ordre social et protection et intervention humanitaire parce que la résolution 794 du Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé les États-Unis à utiliser tous les moyens nécessaires pour créer un environnement sûr pour les opérations de secours humanitaire en Somalie. Dans le deuxième exemple d'étude de cas de l'intervention de la guerre civile grecque de 1948 à 1949, nous codifions les objectifs comme Maintenir/Construire l'Autorité du régime étranger parce que les États-Unis cherchaient à défendre l'État grec contre les rebelles communistes. Nous codons également le cas comme Protéger ses propres intérêts militaires et/ou diplomatiques puisque les États-Unis ont également cherché à garantir que la Grèce reste dans la sphère d'influence occidentale et puisse servir de rempart contre l'influence soviétique et la Yougoslavie de Tito. Toutes les données d'intervention comprennent une étude de cas comme celles-ci,
La répartition objective est la suivante :
• Les objectifs territoriaux sont survenus 58 fois (15 % des interventions militaires)
• Protection sociale : 130 fois (33%)
• Suppression d'un régime : 23 fois (6 %)
• Protection des propres citoyens et diplomaties des États-Unis : 192 fois (49 %)
• Changement de politique : 36 fois (9 %)
• Empire : 48 fois (12 %)
• Économique : 126 fois (32 %)
• Construction du régime : 24 fois (six pour cent)
L'objectif de protéger les citoyens américains, les diplomates, les ambassades et les biens à l'étranger pendant une crise était l'objectif le plus fréquent des interventions américaines, suivi de près par la protection sociale et les objectifs économiques. La protection sociale implique la protection d'une faction socio-ethnique dans le pays cible, la protection générale des civils contre les violations des droits de l'homme via une intervention humanitaire, le rétablissement de l'ordre social en cas de crise ou la suppression des combats entre groupes armés. 16 Mais après la Seconde Guerre mondiale, la construction d'un régime étranger est devenue l'un des trois principaux objectifs des interventions militaires américaines, comme le révèlent les graphiques de l' annexe supplémentaire .
Par conséquent , les interventions de protection sociale sont devenues beaucoup plus courantes après la guerre froide, tandis que les objectifs de protection de notre personnel et de nos biens diplomatiques, de construction du régime, de suppression du régime étranger, de territoire et de changement de politique dominaient en proportion des objectifs à l'époque de la guerre froide. Néanmoins, les objectifs humanitaires sont relativement rares.
Ces instantanés de données témoignent des explications incomplètes offertes par différentes traditions théoriques et de l'importance des tendances d'intervention spécifiques à l'époque. Avec sa richesse de cas, à la fois dans un format quantitatif et qualitatif, ainsi qu'une gamme de variables connexes, le MIP peut commencer à démêler les nombreuses énigmes inhérentes au phénomène de l'interventionnisme militaire américain à travers le temps et l'espace, y compris les dimensions nationales et internationales.
Les résultats préliminaires du MIP montrent que les États-Unis ont accru leur recours militaire à la force à l'étranger depuis la fin de la guerre froide. Au cours de cette période, les États-Unis ont préféré l'usage direct de la force aux menaces ou aux démonstrations de force, augmentant leurs niveaux d'hostilité tandis que leurs États cibles ont diminué les leurs. En cours de route, les régions d'intérêt ont également changé. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont fréquemment intervenus en Amérique latine et en Europe, mais à partir des années 1950, les États-Unis se sont installés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Dans les années 1990, il a doublé ses efforts sur la région MENA et s'est également concentré sur l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud.
En conséquence, MIP met en évidence différentes tendances d'intervention par rapport à l'ensemble de données actuellement principal sur l'intervention militaire américaine, l'ensemble de données Correlate of War's (COW) Militarized Interstate Disputes (MID). Ces tendances distinctes et précédemment ignorées apportent des informations importantes à la fois aux débats théoriques sur les relations internationales et aux discussions politiques sur l'avenir de la grande stratégie américaine.
Cet article présente l'ensemble de données MIP, ses principales tendances et contributions, ainsi que la gamme potentielle de questions de recherche futures. Au fur et à mesure que nous développerons le MIP, nous nous efforcerons de discerner les conditions qui conduisent aux interventions ainsi que les conséquences de ces interventions sur les États-Unis et les États dans lesquels les États-Unis interviennent. Nous évaluerons davantage le pouvoir explicatif des principales théories des relations internationales. à travers les indicateurs présentés ci-dessus, ainsi que de nombreux autres tels que les polarités guerre froide versus post-guerre froide, en utilisant des modèles longitudinaux robustes. De plus, nous nous intéressons aux coûts directs mesurables (humains et économiques), ainsi qu'aux conséquences imprévues des interventions américaines. Les mesurer impliquera une analyse statistique, ainsi qu'une analyse historique de la façon dont les différents cas et périodes d'intervention se sont informés les uns les autres.
Nous avons l'intention que l'ensemble de données MIP et l'analyse qui suit fournissent une ressource importante à ceux qui souhaitent comprendre la dynamique des interventions américaines dans le passé et dans l'avenir. Nous soutenons que de meilleures données conduiront à de meilleurs tests théoriques et, idéalement, à une meilleure formulation des politiques, au sujet de l'intervention militaire américaine.
Sidita Kushi et Monica Duffy Toft. Le projet d'intervention militaire (MIP) n'aurait pas été possible sans le soutien de notre équipe au Centre d'études stratégiques (CSS), la Fletcher School of Law and Diplomacy de l'Université Tufts. Nous sommes particulièrement reconnaissants à Nils Hägerdal, qui a dirigé la dernière année du MIP. Nous sommes également reconnaissants à tous les boursiers postdoctoraux CSS passés et présents Karim Elkady, Benjamin Denison et Stephen Moncrief pour leur soutien à la recherche ainsi que pour leur révision des ébauches d'articles. Les boursiers de recherche CSS passés et actuels David Kampf, Lima Ahmad, Zoltan Feher et Neha Ansari ont soutenu cette recherche via la recherche d'études de cas et l'examen des ébauches d'articles. Nous remercions les coordonnatrices passées et présentes du programme CSS Anna Ronell et Polina Beliakova pour leur travail sur les initiatives de recherche du Centre, la gestion des subventions, parmi de nombreux autres efforts. Une merveilleuse équipe d'assistants de recherche de la Fletcher School of Law of Diplomacy a joué un rôle déterminant dans la recherche de cas de MIP, en prenant des notes sur des études de cas et en analysant des données en attente. Nous sommes reconnaissants envers nos dirigeants et chercheurs de la PR Bryan Cassella, Mario Zampaglione, Dylan Farley, Andrew Hogan et Emily Kennelly. Nous remercions également le reste de notre superbe équipe RA pour leur travail acharné, y compris nos RA seniors Daniel Creamer, Jacqueline Faselt, Moriah Graham, Daniel Morton et Nate Dobbin, ainsi que : Samuel Carletta, Emilio Contreras, David Folsom, Ian Franckling , Camille Freestone, Becki Glawe, Rachel Goretsky, Michael Gradus, Sam Green, Nicholas Guarnaccia, Chelsea Hanlon, Madeleine Herr, Grady Jacobsen, Alex Kersten, Abby Kukura, Jack Lashendock, Rachael Lew, Claire McGillem, Meagan Reid, Stefan Shover, Carson Thal, Michael Vandergriff et Cassandre Zavislak. Nous tenons à remercier la Fondation Charles Koch pour son généreux financement de l'ensemble de données et du projet MIP. Enfin, nous remercions les réviseurs et l'éditeur de la revue pour leurs commentaires éclairés.
Déclaration d'intérêts conflictuels
L'auteur
ou les auteurs n'ont déclaré aucun conflit d'intérêts potentiel en ce
qui concerne la recherche, la paternité et/ou la publication de cet
article.
Financement
L'auteur
ou les auteurs ont déclaré avoir reçu le soutien financier suivant pour
la recherche, la paternité et/ou la publication de cet article : Ce
travail a été soutenu par la Fondation Charles Koch.
Sidita Kushi https://orcid.org/0000-0003-0261-4631
Monica Duffy Toft https://orcid.org/0000-0001-5550-292X
Matériel
supplémentaire Le matériel supplémentaire pour cet article est disponible en ligne.
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