Source : https://putsch.media/20220208/tribunes/la-culture-du-debat/david-engels-la-fin-de-la-pandemie-et-le-glas-de-notre-democratie/
PAR PUTSCH
Par l’historien David Engels
Même si beaucoup ne veulent pas encore l’admettre : la crise covid est terminée. Partout en Europe, les mesures les plus diverses, en vigueur depuis deux ans, sont progressivement réduites ou totalement supprimées, si bien que de nombreux pays ont retrouvé une situation tout à fait normale, comme la Grande-Bretagne ou le Danemark. Il n’y a qu’en France, en Allemagne et en Autriche que les masques ne sont pas encore tombés – mais ce n’est probablement là aussi qu’une question de temps avant que les réglementations totalement surréalistes ne soient progressivement retirées et qu’une certaine normalité ne s’installe enfin. Et même si, pour l’instant, il semble que l’argument massue de la nécessaire préparation à de nouvelles mutations mortelles attendues pour automne et hiver puisse encore légitimer les mesures actuelles pendant un certain temps – à long terme, la France et l’Allemagne ne pourront pas se défendre contre la pression toujours plus grande de l’intérieur, ni contre la comparaison avec le monde extérieur. Ce à quoi nous assistons actuellement n’est donc qu’un dernier sursaut de quelques politiciens, journalistes et experts qui veulent sauver la face au détriment de l’ensemble de la société, jouir encore quelque temps de leurs pouvoirs spéciaux usurpés et rendre quelques dernières faveurs aux différents lobbies auxquels ils se sont ralliés, avant que la source d’argent si lucrative du « covid » ne cesse de couler à flot.
« Ce à quoi nous assistons actuellement n’est donc qu’un dernier sursaut de quelques politiciens, journalistes et experts qui veulent sauver la face au détriment de l’ensemble de la société, jouir encore quelque temps de leurs pouvoirs spéciaux usurpés et rendre quelques dernières faveurs aux différents lobbies auxquels ils se sont ralliés, avant que la source d’argent si lucrative du « covid » ne cesse de couler à flot »
« La dangereuse proximité entre les experts et l’élite politique, qui s’est constituée en nouveau bloc de pouvoir, est également des plus préoccupantes, puisqu’elle a remplacé la formation démocratique de l’opinion par un ensemble de mesures prétendument « sans alternative » »
La deuxième leçon est que tout observateur attentif et critique aura entre-temps perdu le peu de respect qu’il lui restait pour ces médias de masse qui se sont transformés en auxiliaires sans volonté d’une politique certes en constante fluctuation, mais qui attend à chaque moment une obéissance sans contradiction, et qui, avec leurs polémiques excessives contre tous ceux qui ne partageraient pas leur opinion, sont largement responsables de la polarisation massive de notre société. Il est sans doute devenu clair, même pour un public de masse, qu’il ne sera pas possible de reconstruire une véritable solidarité nationale ou européenne, quelle qu’elle soit, sans remettre radicalement en question le fonctionnement actuel des médias – et ce non seulement en réexaminant la dépendance croissante des médias privés à l’égard de subventions étatiques et de publicités politisées, mais aussi en tirant enfin les conséquences de l’incapacité manifeste des médias publics à remplir leur véritable mission de neutralité politique. Il est également difficile d’ignorer que non seulement les médias classiques, mais aussi les médias sociaux se sont servis avec un véritable enthousiasme, par du « fact-checking » douteux, des algorithmes manipulés et une censure impitoyable, dans l’arsenal-même de la manipulation totalitaire que l’Europe se targue depuis des décennies d’avoir surmontée.
« Il est sans doute devenu clair, même pour un public de masse, qu’il ne sera pas possible de reconstruire une véritable solidarité nationale ou européenne, quelle qu’elle soit, sans remettre radicalement en question le fonctionnement actuel des médias »
Une troisième leçon de la crise concerne la disposition dangereuse de l’establishment politique à restreindre massivement les libertés du citoyen et à démanteler l’État de droit sans grand débat, voire sans même la moindre trace de perception de ce qui est en jeu, et ce non seulement dans la phase d’inquiétude légitime que nous avons connue au cours des premiers mois de la pandémie, mais bien au-delà. Celui qui est prêt, sans débat démocratique ni même consultation du Parlement, à soumettre des droits fondamentaux tels que la liberté de réunion, la liberté d’expression ou la liberté de la presse à des restrictions massives et à stigmatiser tout opposant à la politique gouvernementale du moment comme « ennemi de la démocratie » et en le soumettant à de multiples répressions, n’a probablement pas compris grand-chose aux fondements intellectuels d’un système libéral et démocratique.
La brutalité et la rapidité effrayantes avec lesquelles des mécanismes idéologiques qu’on n’avait plus connus depuis la fin du totalitarisme sont redevenus acceptables laissent présager du pire lorsqu’il s’agit des crises de l’avenir, qu’elles soient réelles (comme la crise économique à venir ou la confrontation avec la Chine émergente), ou imaginaires (comme la crise climatique, la « lutte contre la droite » et la mise en œuvre des quotas sociaux les plus divers). Le fait que l’on ne puisse plus faire confiance à la politique, et pas seulement en ce qui concerne l’une ou l’autre préférence idéologique secondaire, mais aussi des questions fondamentales telles que la préservation de l’intégrité du corps, de la liberté d’expression ou de la propriété, a probablement été une expérience traumatisante pour de nombreuses personnes et devrait les dissuader durablement de participer à la vie politique avec un minimum de confiance.
« La brutalité et la rapidité effrayantes avec lesquelles des mécanismes idéologiques qu’on n’avait plus connus depuis la fin du totalitarisme sont redevenus acceptables laissent présager du pire lorsqu’il s’agit des crises de l’avenir »
« Il est effrayant de voir avec quel enthousiasme non seulement les élites, mais aussi des personnes tout à fait « normales », qui ne pouvaient pas en tirer un profit immédiat, se sont jointes à la chasse collective aux nouveaux « marginaux » – les coronasceptiques »
Après l’essoufflement de la pandémie covid et le retrait progressif de la plupart des mesures liberticides, le monde occidental a gagné un bref, et peut-être dernier, répit. Ce qui, rétrospectivement, ressemble à la répétition générale de la mise en œuvre systématique d’une dystopie autoritaire et transhumaniste ne restera pas un chapitre isolé de notre histoire récente : il faut plutôt s’attendre à ce que les réflexes collectifs et les faisceaux de mesures politiques bien rodés désormais puissent devenir la base facilement ré-activable de nouvelles tentatives de transformation et d’asservissement de notre société. Il est très douteux qu’un assainissement interne du monde occidental puisse encore être entrepris dans le court laps de temps qui nous reste ; il est plus probable qu’il s’agisse d’un dernier répit avant que la prochaine crise, qu’elle soit imposée par des circonstances extérieures ou provoquée consciemment par des objectifs idéologiques librement choisis, nous impose un nouveau chapitre dans l’histoire du « Great Reset » apparemment inéluctable. Il s’agit donc de bien utiliser ce temps et d’approfondir le travail de fond qui peut garantir la survie des valeurs fondamentales de notre civilisation, même dans des conditions incomparablement moins favorables.
« Il est plus probable qu’il s’agisse d’un dernier répit avant que la prochaine crise, qu’elle soit imposée par des circonstances extérieures ou provoquée consciemment par des objectifs idéologiques librement choisis, nous impose un nouveau chapitre dans l’histoire du « Great Reset » apparemment inéluctable »
Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux États se sont préparés à maintenir en vie leur identité traditionnelle même sous le régime communiste en créant, au prix de grands sacrifices, d’importants réseaux qui ont pu exercer une action bénéfique pendant plus de deux générations et entreprendre cette érosion interne de la dictature sans laquelle son renversement n’aurait probablement pas été possible. Il est temps de reprendre les grands classiques de la résistance intérieure et de mettre en pratique leurs enseignements, tant que les personnes qui ne veulent pas se soumettre à la contrainte extérieure peuvent encore profiter de quelques restes de liberté traditionnelle.
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