samedi 27 novembre 2021

Traitement "alternatif" pour le Covid : Molnupiravir : qu'est-ce que c'est ?

Source : https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/medicaments-molnupiravir-19713/

Le molnupiravir est un traitement antiviral à large spectre développé par le laboratoire Merck, susceptible de réduire de moitié les décès et hospitalisations dans le cadre d'une infection à la Covid-19. Son autorisation de mise sur le marché fait l'objet d'une demande auprès de la FDA depuis le début du mois d'octobre 2021. Des études récentes montrent qu'il bloque la réplication virale et devient de ce fait un candidat pour la diminution du risque de transmission de la Covid-19.

Tromper le virus : les mécanismes d’action du molnupiravir

Le SARS-CoV-2 est un virus à ARN comportant un très gros génome par rapport à d'autres virus de ce type (virus de l'hépatite C). Pour sa multiplication, le virus a besoin d'une enzyme l'ARN polymérase qui participe à la synthèse de nouvelles molécules d'ARN viral. Dans le cas du SARS-CoV-2, l'ARN polymérase a évolué vers une vitesse de synthèse 10 fois supérieure à celles rencontrées habituellement dans ce type de virus qui s'accompagne d'une perte de précision dans la transcription. C'est cette particularité, décrite comme le talon d'Achille du virus, qui a induit un nouveau concept d'antiviraux : tromper l'enzyme en lui faisant synthétiser un code génétique erroné, stoppant par là-même, la multiplication du virus.

Le molnupiravir est un analogue nucléosidique ayant pour cible thérapeutique la réplication du virus dont la structure est très similaire à la ribonuléoside cytidine normale.

Une substance active contenue dans le molnupiravir, la β-D-N-hydroxycytidine (NHC) se substitue à la cytidine naturellement utilisée par l'ARN polymérase comme élément constitutif dans la synthèse d'ARN. Cette substitution engendre des erreurs de copie délétères à la réplication du virus.

Molécule de l'analogue nucléosidique : le molnupiravir. © Julius Senegal, Wikipedia Commons, Domaine public

Le molnupiravir : intérêts et limites

Ce médicament pouvant être administré par voie orale est un candidat intéressant pour le traitement et même la prévention de l'infection Covid-19. L'utilisation à domicile et l'efficacité de son action démontrée sur les essais cliniques de phase III offrent des perspectives intéressantes dans le traitement des virus.

Reste cependant quelques controverses concernant l'effet mutagène induit par le molnupiravir. En effet, l'activité antivirale est corrélée avec le niveau de mutagenèse dans l'ARN du virus. Des études ont montré qu'il présentait aussi une activité mutationnelle pour l'hôte, en particulier, sur les cellules en division où la synthèse d'ADN est en cours. Les risques doivent donc être soigneusement évalués au moment de la mise en œuvre de la thérapie.


Autre limite : Véran avalise la pilule....

Remède

Molnupiravir : Olivier Véran avalise la pilule

La pandémie de Covid-19 en Francedossier

Si le ministre de la Santé a déclaré ce jeudi son espoir dans ce médicament, il n’a pour l’instant pas l’assentiment des autorités scientifiques et les données le concernant n’ont pas été publiées.

par Anaïs Moran

publié le 25 novembre 2021 à 18h10

Une «arme supplémentaire» contre l’épidémie de Covid-19 sur laquelle le gouvernement «fonde beaucoup d’espoir». Comme annoncé il y a déjà un mois, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a confirmé ce jeudi, lors de sa conférence de presse, l’arrivée des premières pilules du médicament Molnupiravir «à partir du début du mois de décembre» sur le territoire français. Objet de toutes les promesses et attentes internationales, cet antiviral élaboré par le laboratoire américain Merck aurait la capacité de réduire de manière assez spectaculaire les risques de développer une forme grave de la maladie, en fabriquant des erreurs dans le code génétique du virus, et empêchant ainsi la réplication du Sars-CoV-2.

Sans compter que le traitement présente l’avantage d’être pris par voie orale (à raison de deux comprimés par jour pendant cinq jours), et non par ­perfusion intraveineuse lors d’une d’hospitalisation de quelques heures, comme le nécessite la thérapie par anticorps ­monoclonaux. Cette thérapie est le seul autre traitement anti-Covid ­qui existe aujourd’hui dans les hôpitaux, mais il est dans les faits peu utilisé. Seulement «7 000 patients» ont bénéficié à ce jour de cette technique, a précisé le ministre durant la conférence de presse.

Pas de feu vert

Fin octobre, lors d’une audition devant le Sénat, Olivier Véran avait annoncé que la première commande de fin d’année auprès du géant Merck serait à hauteur «50 000 doses». Chiffre correspondant précisément à 50 000 traitements, et donc à une livraison de centaines de milliers de comprimés. Et si le gouvernement sait déjà où il veut stocker ces boîtes de médicaments (en pharmacie d’officine de ville) et pour qui elles seront destinées (les personnes âgées de plus de 65 ans et celles atteintes de maladies chroniques), aucune autorité scientifique n’a pour le moment donné son feu vert.

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