mardi 5 octobre 2021

Un gentil signe des temps : Damien Tarel, gifleur du président de la république, s'exprime sur son geste


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source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Montjoie_!_Saint_Denis_!

Montjoie ! Saint Denis !

Montjoie ! Saint Denis ! est le cri de guerre des rois de France, présent sur les armoiries de France et de Navarre.

« Montjoie ! Saint Denis ! » est un cri d'armes ou cri de guerre utilisé par les armées des rois de France, en particulier celles des Capétiens. Il associe le terme de « montjoie », au sens de « bannière de l'armée royale », à une référence à saint Denis, patron des rois de France.

Origines et étymologie[modifier | modifier le code]

Le cri d'armes « Montjoie ! Saint Denis ! » apparaît sous la dynastie capétienne, succédant au seul « Montjoie ! » des xie – xiie siècles1. Paul Quentel explique dans l'Encyclopædia Universalis qu'il est difficile d'établir son origine mais qu'il est, semble-t-il, déjà en usage à la bataille de Bouvines sous le règne de Philippe II Auguste1. Ce cri de guerre reste en vigueur jusqu’au xvie siècle2.

Selon une légende née au début du xive siècle, le roi Clovis aurait été victorieux contre le roi sarrazin Condat au pied de la tour ou donjon de Montjoie dans la forêt de Marly (sur ce qui est aujourd'hui la commune de Chambourcy dans les Yvelines) grâce à un écu portant trois fleurs de lys d’or sur un fond azur, confectionné par Clotilde3. Ce miracle serait commémoré par le cri de guerre1.

Une autre hypothèse évoque Montjoie comme le lieu de martyr de saint Denis, nommé « Mont-joie Saint Denis »4, et situe l'endroit, la Montjoie, dans la plaine du Lendit, entre Paris et Saint-Denis5,note 1.

Selon Anne Lombard-Jourdan, l'étymologie du terme serait francique (Mundgawi) et signifierait « Protège-pays »7. L'historienne note que l'appel « Montjoie et saint Denis !» reprend le vieux cri héroïque « Munjoie ! » en le christianisant8. Cette formulation apparaît pour la première fois dans la chanson de geste le Couronnement de Louis, composée entre 1131 et 1137, et suggère une probable intervention de l'abbé Suger8.

D'autres modulations contemporaines se trouvent en littérature, ainsi « Montjoie ! saint Denis ! » dans Girart de Viane, « Montjoie ! Dis aidiés ! saint Denis ! » dans Fierabras, ou « Montjoie ! escrie. Aïde, saint Denis ! » dans Anseïs de Carthage8.

Cri d'armes royal[modifier | modifier le code]

Le cri juxtapose les termes :

  • « Montjoie », la « bannière de l'armée », derrière laquelle se rassemble l’ost lorsqu’il marche à la bataille2.
  • « Saint Denis », le saint patron et protecteur des rois de France. Pour les rois capétiens, ce cri de guerre permet d'invoquer Denis de Paris et ainsi de bénéficier de sa protection particulière dans le combat. L'oriflamme de Saint-Denis était une bannière de couleur rouge parsemée de flammes d’or derrière laquelle se rassemblaient les chevaliers français2. Conservée à l'abbaye de Saint-Denis, elle en était extraite uniquement lorsque de grands dangers menaçaient le royaume de France9.

L'invocation à saint Denis a été ajoutée au cri d'armes royal à l'époque où l'oriflamme était levée10Louis VI le Gros étant le premier à l'arborer dans ses armées, en 112411.

« Montjoie Saint Denis ! » est par exemple crié au siège de Damiette, en 1249, à la bataille de Furnes, à Azincourt en 1415, au siège de Montargis, ou encore au siège de Pontoise avec Charles VII en 144110. Le cri d'armes était attaché au roi d'armes11 et n'était proféré qu'en présence des rois de France, « aux armées qu'ils commandaient, dans les combats auxquels ils prenaient part »12.

Des cris de guerre similaires sont adoptés en Bourgogne (« Montjoie Saint-André ! »), en Anjou (« Montjoie Anjou ! »), par la Maison de Bourbon (« Montjoie Notre-Dame ! ») ou par les rois d'Angleterre (« Montjoie Notre-Dame Saint-Georges ! »)1.

Dans la culture et la fiction[modifier | modifier le code]

Occurrences contemporaines[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1.  Les Montjoies étaient aussi neuf petits monuments commémoratifs jalonnant le trajet de Paris à Saint-Denis, soit le chemin du cortège funéraire royal jusqu'à la nécropole des rois de France qu'était la basilique Saint-Denis. Ils avaient été édifiés à l'époque des funérailles de Philippe Auguste en 1223 et de Louis IX en 1270, à l'emplacement de chaque reposée de cercueil. Ces oratoires comportaient des statues de Philippe Auguste, Louis VIII et Saint Louis6

Références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Paul Quentel, « MONTJOIE SAINT-DENIS » [archive] Accès payant, sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  2. ↑ Revenir plus haut en :a b et c Maxime Macé et Pierre Plottu, « Que signifie «Montjoie ! Saint-Denis !» crié à la figure de Macron ? » [archive], sur liberation.fr (consulté le ).
  3.  Laurent TheisClovis, de l'histoire au mythe, Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « Le Temps et les hommes », 1996, 225 p.pp. 112-118 (« Les fleurs de lys [archive] »).
  4.  Oscar-Amédée de Watteville du Grabe, Le cri de guerre chez les différents peuples, Paris, Librairie historique des Provinces,  (lire en ligne [archive])p. 9-12
  5.  Lombard-Jourdan 1993p. 162-163.
  6.  Beaune 1985p. 123.
  7.  Lombard-Jourdan 1993p. 164-165.
  8. ↑ Revenir plus haut en :a b et c Lombard-Jourdan 1993p. 168.
  9. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Que signifie «Montjoie, Saint-Denis !», l'expression utilisée par l'homme qui a giflé Emmanuel Macron ? » [archive], sur cnews.fr (consulté le ).
  10. ↑ Revenir plus haut en :a et b de Buttet 1974p. 127.
  11. ↑ Revenir plus haut en :a et b de Buttet 1974p. 128.
  12.  Oscar-Amédée de Watteville du Grabe, Le cri de guerre chez les différents peuples, Paris, Librairie historique des Provinces,  (lire en ligne [archive])p. 9-12
  13. ↑ Revenir plus haut en :a b et c « A quoi fait référence l'expression « Montjoie Saint-Denis » ? » [archive], sur www.20minutes.fr (consulté le )
  14.  (en) « Georges Mathieu. “Montjoie Saint Denis !”, 1954 | MoMA » [archive], sur moma.org (The Museum of Modern Art) (consulté le ).
  15.  Alphonse Chassant et Henri TausinDictionnaire des devises historiques et héraldiques. [Volume 1] / par MM. A. Chassant et Henri Tausin, Paris, J.-B. Dumoulin, 1878-1895 (lire en ligne [archive])p. 199
  16.  « Leurs meilleures répliques » [archive], sur leparisien.fr(consulté le ).
  17.  « Entarté par l'Action française, Éric Coquerel (FI) porte plainte » [archive], sur www.valeursactuelles.comValeurs actuelles.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]