Pas un geste, pas un refus, pas une indignation. Rien. Le néant. Un silence plus assourdissant que mille bombes.
Hier,
devant une salle comble de jeunes religieux et de rabbins, le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu a prononcé ces mots :
«
C’est une guerre du Bien contre le Mal… Une guerre contre des animaux
humains, des monstres… Et nous les vaincrons ! Nous les effacerons ! Ils
ne resteront pas. »
C’était le Jour de Jérusalem.
Un jour censé célébrer la lumière. La paix. L’unité.
Et voilà ce qui a été dit. Ce qui a été acclamé.
Ce qui n’a soulevé ni protestation, ni départ, ni silence gêné.
Aucun sursaut moral.
Pas un seul de ces rabbins — censés transmettre la Loi et la justice — ne s’est levé.
Tous ont applaudi.
Un appel à l’extermination. Formel, froid, assumé.
Un discours génocidaire, tenu en public, dans une école religieuse.
Et le monde entier se tait.
Pas une ligne dans Le Monde.
Pas une condamnation de l’Élysée.
Pas un mot dans les églises.
Pas une émission spéciale à France Culture.
Pas un communiqué du nouveau pape Léon XIV.
Pas un geste, pas un refus, pas une indignation.
Rien.
Le néant.
Un silence plus assourdissant que mille bombes.
Et pourtant, le message était clair.
Ils veulent effacer un peuple.
Le faire disparaître.
L’effacer de la Terre.
Et ils le disent maintenant à visage découvert.
Mais je ne suis pas surpris.
Car le diable a deux visages aujourd’hui.
L’un parle hébreu, l’autre parle français.
L’un lance les bombes, l’autre signe les traités.
L’un est soldat, l’autre est stratège.
L’un rase Gaza, l’autre enferme la France dans une cage numérique.
Mais c’est la même voix. La même énergie. Le même souffle de mort.
Benjamin Netanyahu et Emmanuel Macron.
Deux faces d’un même projet.
Un
projet de domination, de contrôle, de destruction de l’âme humaine. Et
pendant que l’un proclame « Ils ne resteront pas », l’autre prépare ses
villes de 15 minutes, ses QR codes de santé, son armée cognitive, ses
lois pour faire taire.
Et toujours : Aucune protestation. Aucune fuite. Aucun refus.
Les hommes de foi se taisent.
Les intellectuels se cachent.
Les journalistes mentent.
Les artistes se vendent.
Les peuples s’habituent.
Et
ceux qui osent encore parler sont traités de fous, de haineux,
d’antisémites, de complotistes. Mais ce n’est pas un délire. Ce n’est
pas une exagération. C’est un dévoilement. C’est une Apocalypse.
Le mal ne se cache plus. Il parle. Il parade.
Il se proclame juste, sacré, indiscutable.
Ce n’est plus de la politique.
C’est un choix d’âme.
Et il est tard. Très tard.
Et
Quand la gifle devient diversion...
Il
faut le dire avec calme et lucidité : toute cette affaire de gifle,
remise en scène, ressassée, commentée jusqu’à la nausée, n’a qu’un seul
but — détourner. Détourner les regards, détourner les esprits, détourner
les cœurs. Détourner de quoi ? De Gaza. De l’euthanasie. Du chaos du
monde. De ce qui compte vraiment.
Parce que
pendant qu’on commente la main qui a claqué une joue, d’autres mains
étranglent un peuple sous les bombes. Pendant qu’on ironise sur le
théâtre politique, des décisions sont prises en silence, pour légaliser
la mise à mort des anciens, des fragiles, des inutiles économiques. Et
pendant qu’on s’amuse ou s’indigne, le réel s’effondre.
Cette
mise en scène n’est pas innocente. Elle est brillante dans son cynisme.
MACRON, dont le masque tombe chaque jour un peu plus, sait qu’il
devient une figure de rejet. Une figure non plus seulement critiquée,
mais analysée, déchiffrée, démasquée. Une figure qui fait peur à force
de vouloir contrôler, à force de manipuler, à force d’effacer.
Alors
il fallait renverser le regard. Il fallait casser cette montée de
lucidité dans l’opinion. Il fallait dégrader le personnage. Le faire
descendre de son piédestal — mais pas pour révéler la vérité. Non. Pour
le faire redevenir risible. Un clown. Une cible. Une marionnette.
Et ça marche.
Car
la population, blessée, déboussolée, affamée de sens, se saisit de
cette scène comme d’un exutoire. On se moque. On fait des montages. On
partage. On oublie. On croit s’émanciper en riant, alors qu’on retombe
dans le piège. C’est l’inverse d’un réveil. C’est une sédation
collective.
La gifle n’est pas un acte de
courage. Ce n’est pas un symbole de révolte. C’est un outil de scénario.
Une réinitialisation contrôlée de l’image présidentielle. Une
manipulation de plus, pour recycler le rejet en dérision, et la colère
en caricature.
Et pendant ce temps, Gaza s’enfonce dans la mort. Les hôpitaux ferment. Les enfants meurent de faim. Et personne n’en parle.
Pendant ce temps, la loi sur la fin de vie avance. Dans l’indifférence. Sous anesthésie médiatique.
Pendant ce temps, la France s’habitue à tout. À l’horreur. À l’oubli. À l’humiliation.
Ne vous y trompez pas : ce n’est pas une gifle qu’il a reçue. C’est une diversion qu’il a offerte.
Bertrand Scholler
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