Source :  http://www.lavoixdesallobroges.org/politique/663-entretien-avec-francois-asselineau-sur-l-europe-dictatoriale
Quelques arguments intéressants à diffuser à propos de l'Union Européenne... Même si je suis loin de partager toutes les options politiques de Fr. Asselineau (lire, notamment, certains commentaires à la suite de cet article).
Et en bas de page, une conférence de Fr. Asselineau à l'Université Libre de Bruxelles (67 minutes).
 

François Asselineau, pourquoi une telle hostilité envers l'Europe ?
 
Il ne pourrait pas y avoir un réveil des peuples qui verraient que cette Europe n'est pas bonne et en réclameraient une autre respectant les différences ? Car le cours de l'histoire amène tout de même à réfléchir à des échelles plus grandes. Aujourd'hui, on est d’ailleurs de plus en plus face à des problématiques mondiales pour lesquelles ça ne sert à rien de décider tout seul derrière sa frontière.
 
Revenons sur ces régions pour lesquelles on peut avoir une véritable affection. Vous dites que l'Europe est derrière, à pousser pour leur autonomie voire leur indépendance, mais quand on voit ce qui se passe en Savoie, on en est vraiment très loin. Aussi bien du côté des régionalistes que des indépendantistes, on ne peut pas dire qu'ils reçoivent un quelconque soutien de Bruxelles ou des Américains. Il n'y a aucune puissance étrangère pour les soutenir.
 
 
        
 
        
        
        
 
        
 
        
 
        
 
        
 
        
 
        
 
-2
 
#25
09-11-2013 15:10
 
Quelques arguments intéressants à diffuser à propos de l'Union Européenne... Même si je suis loin de partager toutes les options politiques de Fr. Asselineau (lire, notamment, certains commentaires à la suite de cet article).
Et en bas de page, une conférence de Fr. Asselineau à l'Université Libre de Bruxelles (67 minutes).
Son
 parti prend de l’ampleur même si les médias n’en parlent pas, avec un 
programme simple : quitter une Europe qui serait à l’origine de tous nos
 maux. Entretien avec François Asselineau.
Il vient à Chambéry demain pour alerter les Savoyards. Et leur expliquer qu’en Europe s’est instaurée de façon insidieuse rien de moins qu’une dictature qui dépossède la France de ses pouvoirs pour l’asservir à une oligarchie anglo-saxonne. Bon, il y aurait tout de même un moyen d’en sortir : l’article 50 du traité sur l’Union européenne permettant à ses Etats membres de la quitter. Convaincu que les dirigeants français se garderont bien de l'utiliser, François Asselineau a créé l’Union populaire républicaine, un parti doté de 3500 adhérents qui suscite de plus en plus d’intérêt sur internet, le paysage médiatique mainstream lui demeurant en revanche plutôt fermé comme il l'est avec les nouveaux venus. Ici, on est au contraire à l'écoute des voix dissonantes, alors voici un entretien traitant principalement de l’Europe et des régions avec cet énarque haut-fonctionnaire qui voit dans le régionalisme le cauchemar de la France et un plan machiavélique orchestré par les Ricains pour détruire ces bonnes vieilles nations. Eh oui, du coup, on a beaucoup causé…
Il vient à Chambéry demain pour alerter les Savoyards. Et leur expliquer qu’en Europe s’est instaurée de façon insidieuse rien de moins qu’une dictature qui dépossède la France de ses pouvoirs pour l’asservir à une oligarchie anglo-saxonne. Bon, il y aurait tout de même un moyen d’en sortir : l’article 50 du traité sur l’Union européenne permettant à ses Etats membres de la quitter. Convaincu que les dirigeants français se garderont bien de l'utiliser, François Asselineau a créé l’Union populaire républicaine, un parti doté de 3500 adhérents qui suscite de plus en plus d’intérêt sur internet, le paysage médiatique mainstream lui demeurant en revanche plutôt fermé comme il l'est avec les nouveaux venus. Ici, on est au contraire à l'écoute des voix dissonantes, alors voici un entretien traitant principalement de l’Europe et des régions avec cet énarque haut-fonctionnaire qui voit dans le régionalisme le cauchemar de la France et un plan machiavélique orchestré par les Ricains pour détruire ces bonnes vieilles nations. Eh oui, du coup, on a beaucoup causé…
François Asselineau, pourquoi une telle hostilité envers l'Europe ?
Ce
 n'est pas une hostilité de principe. D’ailleurs, la première fois que 
j'ai voté, c’était pour Simone Veil aux européennes de 1979. Mais 
progressivement, tous les grands choix stratégiques français ont été 
pris par des personnes qui n'étaient ni françaises ni élues. C'est 
contraire à la déclaration des droits de l'homme de 1789 qui repose sur 
la souveraineté nationale. Ce texte, le plus sacré, est violé par la 
construction européenne qui bafoue les principes fondamentaux de la 
démocratie avec des transferts de compétence verrouillés par les traités
 successifs.
Vous parlez même de dictature...
Vous parlez même de dictature...
Elle
 arrive petit à petit, d'abord avec des affaires considérées à tort 
comme subalternes, telles que le commerce. Il y a eu ensuite la monnaie,
 l'immigration et, avec la Constitution européenne, la création d’un 
président de l'Europe et d’un ministre des Affaires étrangères. On a 
pris de plus en plus de pouvoir aux Français sans qu'ils ne le 
comprennent, en avançant l'idée que l'Europe c'est la paix, alors que 
cette Europe nous mène à la guerre. Cela a aussi été facilité par une 
promotion constante du Front National. Elle va de pair avec ses 
dérapages à répétition, et permet d'assimiler ceux qui sont contre 
l'Europe au FN pour les discréditer. Résultat, c'est circulez y a rien à
 voir ! Alors que, par exemple, l'article 63 du traité de fonctionnement
 de l'Union européenne interdit les restrictions aux échanges de 
capitaux entre pays membres et pays tiers, ce qui explique 
l’impossibilité d’empêcher les délocalisations. Hollande et Montebourg 
peuvent bien dire ce qu'ils veulent, vu qu'ils sont pour l'Europe, ils 
ne peuvent rien faire. En fait, ce qui nous distingue de tous les autres
 partis, c'est qu'ils considèrent la question européenne comme un sujet 
parmi d'autres, alors que les problèmes de la France ont leur origine 
dans le fait qu'on a perdu les manettes, sous couvert de mots marketing 
comme transfert de souveraineté. C'est sûr qu'il est plus facile de dire
 ça que de parler du projet d'Hitler !
Pourquoi le projet d’Hitler ?
Pourquoi le projet d’Hitler ?
En
 1938, Hitler rencontre Mussolini à Rome avec l'objectif de bâtir une 
Europe nouvelle. Il demande alors à un jeune juriste, Walter Hallstein, 
de préparer une organisation européenne qui permettrait de mettre à 
l'écart les peuples en établissant une dictature technocratique. C'est 
ça l'origine. Et quand la France a été battue par l'Allemagne, en 1941, 
une exposition au Grand Palais, inaugurée par un représentant d'Hitler, 
parle de la France européenne. Avec l'idée qu'on avait des nations 
cloisonnées et que l'on aura maintenant des facilités de communication 
avec le projet européen. Il ne faut pas croire que cela a disparu après 
la défaite du Reich nazi, car Walter Hallstein s'est retrouvé dans les 
années 1950 auprès de Konrad Adenauer, le chancelier allemand. Il a été 
son ministre des Affaires européennes. C’est lui qui a concocté le 
projet de Rome, et l'a signé. Ensuite, il est devenu le premier 
président de la Commission européenne. C'est quand même bon de savoir 
que c'était un des juristes d'Hitler ! C'est encore lui qui a lancé en 
1965 un projet d'Europe fédérale pour aller plus loin, de Gaule y 
répondant par la fameuse politique de la chaise vide. Cela a abouti au 
compromis de Luxembourg de 1966 établissant le droit de veto, et en 1967
 à l'éviction de Walter Hallstein, qui s'est recyclé comme président du 
Mouvement européen, une organisation financée par la CIA.
L'Union européenne est aujourd'hui très technocratique et peu démocratique. Mais plutôt que d'être hostile à l'Europe, pourquoi ne pas en prôner une plus démocratique et respectueuse des peuples ?
L'Union européenne est aujourd'hui très technocratique et peu démocratique. Mais plutôt que d'être hostile à l'Europe, pourquoi ne pas en prôner une plus démocratique et respectueuse des peuples ?
Ce n'est pas moi qui suis hostile à l'Europe, c'est l'Europe qui est hostile à la démocratie et est en train de nous détruire.
Ne pourrait-elle pas être différente avec un véritable Parlement qui représente les peuples et dispose du pouvoir à la place des commissaires nommés ?
Ne pourrait-elle pas être différente avec un véritable Parlement qui représente les peuples et dispose du pouvoir à la place des commissaires nommés ?
Il y a déjà un Parlement.
Mais il n'a pas le pouvoir.
Mais il n'a pas le pouvoir.
Il
 a quand même de plus en plus son mot à dire, même si les Français 
ignorent totalement ses pouvoirs. Le problème est qu’ils s'en 
désintéressent. En 1979, pour la première élection, l'abstention fut 
déjà de 43%. Depuis, elle n'a fait que monter, en moyenne de 4 points 
tous les cinq ans. En 2009, on était ainsi à 61% d'abstention, et on 
arrivera peut-être à 65% l'année prochaine. Mais ces scores ne sont pas 
les plus mauvais d'Europe. En Lituanie ou en Estonie, on a atteint 89%, 
et au Royaume-Uni 80%. Cela montre que les peuples ne se reconnaissent 
pas dans cette construction européenne. Car on ne change pas l'Histoire.
 En vertu de quoi les Français devraient fusionner dans une entité 
politique continentale et partager le même avenir que les Slovaques, les
 Bulgares, avec qui on n’a aucun lien historique, migratoire ou 
religieux ? Et ce alors que des liens forts existent avec des pays comme
 la Tunisie, l'Algérie, le Maroc ou le Sénégal.
Autant de pays que la France a colonisés, ce qui crée des liens ! Mais la France, elle s'est faite sur quoi ? Comme le rappelait Michel Rocard , sur des cultures qui n'étaient pas les mêmes et qui ont été éradiquées, comme celles des Bretons, des Basques, des Alsaciens, des Corses ou des Savoyards. Ils ne parlaient pas la même langue, n'étaient pas des voisins, et ils sont devenus Français. L'Europe chercherait-elle finalement à reproduire ce que la France a déjà fait ?
Autant de pays que la France a colonisés, ce qui crée des liens ! Mais la France, elle s'est faite sur quoi ? Comme le rappelait Michel Rocard , sur des cultures qui n'étaient pas les mêmes et qui ont été éradiquées, comme celles des Bretons, des Basques, des Alsaciens, des Corses ou des Savoyards. Ils ne parlaient pas la même langue, n'étaient pas des voisins, et ils sont devenus Français. L'Europe chercherait-elle finalement à reproduire ce que la France a déjà fait ?
C'est
 vrai que la France a eu une volonté constante de s'élargir et qu'elle a
 eu une violence fondatrice, comme tous les Etats. Mais c'est du passé. 
Et là, la construction que l'on veut nous faire ne correspond en rien au
 passé. Alors je sais que la France a colonisé les pays d'Afrique, mais 
elle a maintenant des liens avec eux, comme elle peut en avoir avec la 
Suisse, les Etats-Unis ou le Japon. Nous avons des liens beaucoup plus 
étroits avec ces pays qu'avec certains européens. Pourquoi se couper de 
l'Afrique du Nord pour se lier avec les pays baltes qui sont des 
prolongements de l'Allemagne ?
Mais pourquoi se couper ? On peut être Européen et avoir de bons rapports avec le Maghreb.
Mais pourquoi se couper ? On peut être Européen et avoir de bons rapports avec le Maghreb.
On
 peut aussi sortir de l'Union européenne et avoir de bons rapports avec 
l'Allemagne. Comme avec la Suisse ou la Norvège qui n'en sont pas 
membres. La construction européenne est fondée sur l'idée qu'il y a des 
torchons et des serviettes : les pays avec lesquels on doit fusionner, 
et les autres. On dit de nous que l'on veut isoler la France, mais non !
 Il faut voir l'origine de la construction européenne. C'est le 
fondement même de notre mouvement politique. Contrairement à ce qu'on 
raconte à l'école, la construction européenne n'est pas l'idée 
fantastique qui a germé dans la tête de Robert Schumann, avec l'aide de 
Jean Monet. Ça, c’est un conte de fée, un mensonge éhonté. Pour 
comprendre, il faut remonter avant la deuxième guerre mondiale, alors 
que les comités des forges et des cartels allemands voulaient bâtir un 
marché européen, dès les années 1920. C'était une vision mondialiste, 
car à l'époque, toute l'Afrique était colonisée, l'Indonésie 
néerlandaise, l'Inde britannique, le Moyen-Orient franco-britanique. A 
l'époque, militer pour la construction européenne, c'était viser une 
sorte de gouvernement planétaire.
A cette époque, on venait aussi d'avoir une guerre mondiale sanglante, et là, on pouvait dire que les nations, c'était la guerre. L'Europe étant une réalité géographique, pourquoi voir le mal dans une ambition européenne dans ces années où la menace de guerre était très présente ?
A cette époque, on venait aussi d'avoir une guerre mondiale sanglante, et là, on pouvait dire que les nations, c'était la guerre. L'Europe étant une réalité géographique, pourquoi voir le mal dans une ambition européenne dans ces années où la menace de guerre était très présente ?
Ce
 ne sont pas les nations qui créent la guerre, mais les empires. Une 
nation qui ne veut pas imposer son modèle aux autres, ça se passe très 
bien. Le problème, c’est quand l’une d’entre elles veut dominer les 
autres. On le voit bien aujourd'hui avec les Etats-Unis d'Amérique, les 
fauteurs de guerre du moment. Pour s'assurer leur approvisionnement en 
matières premières et imposer leur mode de vie à la planète entière, ils
 ne cessent de créer des conflits. Mais regardez le Sri Lanka, le Laos 
ou la Thaïlande, ils ne cherchent pas à faire la guerre.
Là, on parlait de l'Europe, et le temps des nations, après le printemps de 1848 qui impose l'idée nationale, ça a amener les grandes guerres européennes. Avec l'Italie qui se fait par la guerre, comme l'Allemagne...
Là, on parlait de l'Europe, et le temps des nations, après le printemps de 1848 qui impose l'idée nationale, ça a amener les grandes guerres européennes. Avec l'Italie qui se fait par la guerre, comme l'Allemagne...
Non,
 le printemps des nations, c'était la libération des peuples. Et c'est 
ce qui va se passer à nouveau, car l'Union européenne, le système 
actuel, n'est pas viable. Je préfèrerais que ça se fasse de façon douce 
plutôt que dans un feu d'artifice, mais c'est évident que l'affaire ne 
marche pas et qu'elle est au bord de l'explosion générale dans tous les 
pays.
Pour revenir aux années 1920, l’envie d’Europe n’était-elle pas compréhensible pour éviter une nouvelle guerre ?
Pour revenir aux années 1920, l’envie d’Europe n’était-elle pas compréhensible pour éviter une nouvelle guerre ?
Ce
 n'était pas pour éviter la guerre ! Lorsque le cartel d'IG Farben se 
réunit en Allemagne, c’est pour des conquêtes de marchés. Et regardez 
qui a financé Hitler : des grands conglomérats comme IG Farben ou BASF. 
Hitler était en fait main dans la main avec eux, presque leur 
porte-parole. Le projet, de nature industriel, consiste donc dans son 
essence à arrêter de laisser aux peuples le droit de choisir leur destin
 pour prendre le pouvoir et le confier à une technostructure qui n'a 
aucun compte à rendre. La première tentative via Hitler n'était vraiment
 pas présentable avec sa dictature sanglante, mais sous une forme 
beaucoup plus maligne, on parvient au même résultat. Alors quand vous me
 parlez d'Europe démocratique, je vous rappelle que ce mot vient du grec
 dêmos kratos. Cela veut dire le pouvoir du peuple. Il faudrait donc 
qu'il y ait un peuple européen, or il n'y en a aucun ressenti. Pourquoi 
les Français se sentiraient solidaires des Estoniens ? Ils ne savent 
même pas qu'ils existent. En revanche, les Bretons savent très bien qui 
sont les Savoyards.
Etait-ce le cas il y a 200 ans ?
Etait-ce le cas il y a 200 ans ?
Nous ne sommes plus il y a 200 ans.
Ben oui, les choses évoluent.
Ben oui, les choses évoluent.
Mais
 pourquoi fusionner avec des Estoniens alors que nous avons des pays 
beaucoup plus proches avec lesquels il faudrait prendre ses distances ?
Un malentendu ne vient-il pas de l'utilisation erronée du terme fédéralisme ? A vous écouter, l'Europe fédérale, c'est la centralisation absolue, une dictature. Or la base du fédéralisme, c'est le respect des peuples différents, avec l'autonomie la plus forte possible le plus bas possible, et des compétences gérées en commun à un niveau supérieur. Ce n'est pas la négation des peuples. Et même avec les Lettons, on peut avoir des intérêts communs, tout comme avec les Marocains d'ailleurs. Ce n’est pas incompatible.
Un malentendu ne vient-il pas de l'utilisation erronée du terme fédéralisme ? A vous écouter, l'Europe fédérale, c'est la centralisation absolue, une dictature. Or la base du fédéralisme, c'est le respect des peuples différents, avec l'autonomie la plus forte possible le plus bas possible, et des compétences gérées en commun à un niveau supérieur. Ce n'est pas la négation des peuples. Et même avec les Lettons, on peut avoir des intérêts communs, tout comme avec les Marocains d'ailleurs. Ce n’est pas incompatible.
Non,
 car on n'a pas du tout le même projet politique vis-à-vis des Marocains
 et des Lettons. On va fusionner avec les Lettons, pas avec les autres, 
et c'est contraire à la réalité.
Le terme fusion ne correspond pas à ce qu'est le fédéralisme. La fusion, c'est assimiler tout le monde pareil, comme l'a fait la France avec des Français censés être tous les mêmes. Le fédéralisme, ce n'est pas du tout ça. J'ai d’ailleurs vu que vous deviez donner cette semaine une conférence à Genève qui parlait du modèle suisse, mais elle a été annulée. Voilà ce qu'est le fédéralisme, un pays avec 26 cantons et quatre langues. Et ça marche bien. Ce ne serait pas un bon modèle pour une Europe qui fonctionne ? Le respect des particularités de chacun et la convergence d’intérêts qui peuvent être communs. Ce qui n'empêche pas de bien s'entendre avec le Maghreb, voir de créer parallèlement une fédération méditerranéenne.
Le terme fusion ne correspond pas à ce qu'est le fédéralisme. La fusion, c'est assimiler tout le monde pareil, comme l'a fait la France avec des Français censés être tous les mêmes. Le fédéralisme, ce n'est pas du tout ça. J'ai d’ailleurs vu que vous deviez donner cette semaine une conférence à Genève qui parlait du modèle suisse, mais elle a été annulée. Voilà ce qu'est le fédéralisme, un pays avec 26 cantons et quatre langues. Et ça marche bien. Ce ne serait pas un bon modèle pour une Europe qui fonctionne ? Le respect des particularités de chacun et la convergence d’intérêts qui peuvent être communs. Ce qui n'empêche pas de bien s'entendre avec le Maghreb, voir de créer parallèlement une fédération méditerranéenne.
Je
 n'avais pas donné mon accord pour cette conférence, et je ne vois pas 
la Suisse comme un modèle européen. C’est peut-être effectivement 
l'exemple le plus convaincant dans votre thèse, mais dans les autres 
pays fédéraux que peuvent être les Etats-Unis ou l'Allemagne, on a une 
montée en puissance constante de l'Etat fédéral. Et puis la Suisse est 
un petit pays très particulier dont le modèle n'est pas transposable au 
niveau européen. J'observe d'ailleurs qu’elle refuse d'entrer dans 
l'Union européenne.
Peut-être justement parce qu'elle sait ce qu'est le fédéralisme, que l'Europe actuelle ne respecte pas ses principes et qu'elle y perdrait donc sa particularité si on lui imposait des choses qu'elle ne veut pas. Alors qu'avec un vrai modèle fédéral, on n'imposerait pas aux Français de vivre comme les Lettons.
Peut-être justement parce qu'elle sait ce qu'est le fédéralisme, que l'Europe actuelle ne respecte pas ses principes et qu'elle y perdrait donc sa particularité si on lui imposait des choses qu'elle ne veut pas. Alors qu'avec un vrai modèle fédéral, on n'imposerait pas aux Français de vivre comme les Lettons.
Retenez
 bien que le projet européen lancé dans les années 1920 a été repris par
 les Etats-Unis. Ils sont à la manoeuvre. Et l'intérêt actuel de la 
construction européenne, c'est ce que j'appelle le stratagème d'échelle :
 mettre de plus en plus d'Etats dans un périmètre baroque, car vous 
parlez de géographie, mais ça ne veut rien dire.
Il y a bien un continent qui existe.
Il y a bien un continent qui existe.
Ça
 ne veut rien dire. Si vous allez à Séville, vous voyez Tanger par beau 
temps. Les échanges sont incessants alors que vous êtes à des milliers 
de kilomètres de la Lettonie.
Forcément, un continent a des limites, qui sont proches du continent d'à côté.
Forcément, un continent a des limites, qui sont proches du continent d'à côté.
Mais
 vous voyez bien l'absurdité du système. Pourquoi faudrait-il faire des 
Etats continents ? Cela n'existe pas ! Vous faites comme si cette idée 
européenne avait germé dans des cerveaux totalement innocents et que 
cela avait été perverti par le système. Alors que c'est le système qui 
ne peut pas fonctionner, de par sa conception. Vous rêvez d'un monde 
idéal...
Je
 ne vous parle pas d'un monde idéal mais de ce qu'est le fédéralisme. Et
 vous parlez de sa perversion par la construction européenne.
Le
 fédéralisme ne peut exister qu'entre des peuples qui se connaissent, 
comme le peuple suisse, qui est le résultat de l'Histoire. Si on avait 
une dictature en Europe pendant 300 ans, peut-être qu'on finirait par se
 connaître et que, selon l'objectif qui est d'ailleurs actuellement 
poursuivi, tout le monde parlerait américain. Car la construction 
européenne est en fait décidée par les Etats-Unis. Ce sont eux qui 
dirigent l'élargissement de l'Europe. Vous passez donc un peu rapidement
 sur les forces agissantes. Et sur le fait qu'alors que ça ne marchait 
déjà pas bien à quinze, à vingt-huit, c'est la catastrophe car on ne 
peut plus rien décider.
Le problème est qu’on élargit l’Europe sans approfondir d’abord les liens existants entre les Etats membres…
Le problème est qu’on élargit l’Europe sans approfondir d’abord les liens existants entre les Etats membres…
On
 mets des peuples ensemble par simple continuité géographique, et cela 
n'a aucun sens. Plus on a de pays dans l'attelage, plus ça ressemble à 
une Tour de Babel, avec un seul idiome qui est en fait américain. Alors 
il faudra bien un jour que les européiste acceptent de commenter la 
situation. Car ceux qui ne sont pas entrés dans l’Union européenne, 
comme la Norvège ou la Suisse, se portent beaucoup mieux que les Etats 
membres, et ceux de la zone euro sont les plus mal.
Il ne pourrait pas y avoir un réveil des peuples qui verraient que cette Europe n'est pas bonne et en réclameraient une autre respectant les différences ? Car le cours de l'histoire amène tout de même à réfléchir à des échelles plus grandes. Aujourd'hui, on est d’ailleurs de plus en plus face à des problématiques mondiales pour lesquelles ça ne sert à rien de décider tout seul derrière sa frontière.
Je
 n'ai jamais dit qu'il fallait que la France soit derrière ses 
frontières, je parle de l'ONU. Dans notre charte fondatrice, il y a une 
vision précise du troisième millénaire disant que les pays doivent faire
 le deuil de leur volonté d'imposer leurs valeurs au monde. Il faut 
établir un nouveau concert des nations, comme en 1815 après les guerres 
napoléoniennes, qui établisse une espèce de mode de vie entre les 
nations, sans qu'aucune ne cherche à dominer les autres. Sans cette 
volonté impériale qui a parcouru toute l'histoire du monde occidental. 
Et à chaque fois, ça relevait de l'aigle, l'Empire Romain, byzantin, le 
Saint Empire romain germanique...
Le Saint Empire romain germanique pouvait respecter les différences.
Le Saint Empire romain germanique pouvait respecter les différences.
Allez en parler à François 1er, car la France a failli disparaître.
En Savoie, notre particularisme a plus été respecté par l'Empire romain germanique que par la France.
En Savoie, notre particularisme a plus été respecté par l'Empire romain germanique que par la France.
Voilà un discours promu par toute une idéologie qui ne vient d’ailleurs pas d’Europe.
Ah
 bon ? Mais la Savoie dans le Saint Empire, c'était le respect de sa 
langue, de son autonomie, de qu'elle était. Quand la France arrive, ce 
n'est plus du tout ça. On éradique la langue, la culture, et on enrôle 
les hommes dans la conscription avec des milliers de morts à la clé.
Ce
 discours qui se développe sur l'Europe des régions, allez voir ce qu'il
 y a derrière. Derrière l'indépendantisme catalan ou écossais, 
l'objectif est la destruction des Etats d'Europe pour arriver à des 
régions qui ont la taille des Etats américains. La destruction de la 
France, de l'Espagne ou du Royaume Uni, remplacés par des régions 
équivalents à trois ou quatre départements où l'on valorisera de façon 
folklorique les idiomes locaux, mais où tout le monde parlera américain.
A propos des Catalans, vous relevez qu’ils écrivent en anglais sur des pancartes lors de manifestation, ce qui signifierait qu'ils sont soumis aux Américains et veulent parler leur langue. Mais en Catalogne, on valorise à fond la langue catalane. Après, c'est sûr que si vous voulez alerter l'opinion internationale lors d'une manif et être compris, il vaut mieux avoir quelques pancartes en anglais. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont à la botte des Américains.
A propos des Catalans, vous relevez qu’ils écrivent en anglais sur des pancartes lors de manifestation, ce qui signifierait qu'ils sont soumis aux Américains et veulent parler leur langue. Mais en Catalogne, on valorise à fond la langue catalane. Après, c'est sûr que si vous voulez alerter l'opinion internationale lors d'une manif et être compris, il vaut mieux avoir quelques pancartes en anglais. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont à la botte des Américains.
Ils
 luttent prétendument contre l'impérialisme culturel espagnol, mais ça 
ne les dérange pas que tout soit en Américain et que des Mc Do se 
développent partout.
Tout
 n'est pas en Américain en Catalogne, tout est en Catalan. C'est la 
langue qu'on enseigne à l'école, qu'on parle dans la rue, dans les 
magasins. Quant aux Mc Do, il y en a aussi à Madrid, comme à Paris et à 
Chambéry !
Mais
 l'idée développée est que tous les maux viendraient de l'Espagne. 
D'ailleurs, ces indépendantistes de pacotille demandent l'indépendance 
de la Catalogne dans le cadre de l'Europe. C’est toujours ainsi, comme 
avec Jean-Guy Talamoni qui voulait l'indépendance de la Corse dans 
l’Union européenne.
Et alors, c'est logique.
Et alors, c'est logique.
Mais
 qui parle le catalan à part les Catalans ? On s'en fout du catalan, et 
au bout du compte c'est la mort de la langue espagnole en Espagne et le 
développement de l'américain.
Eventuellement la fin de la langue espagnole en Catalogne, mais elle ne va pas mourir à Madrid.
C'est comme si vous me disiez que la langue française ne disparaîtra pas en Ile de France...
En Savoie, ne vous inquiétez pas, ça ne devrait pas arriver de sitôt...
En Savoie, ne vous inquiétez pas, ça ne devrait pas arriver de sitôt...
Le
 gouvernement français lance actuellement des réformes pour développer 
le breton en Bretagne. On l'impose de force, on crée des écoles Diwan...
Ce sont des écoles privées, on n'est pas obligé d'y aller.
Ce sont des écoles privées, on n'est pas obligé d'y aller.
Il y a plus de jeunes Français qui apprennent le Breton que le Chinois ou le Russe !
C’est vrai ?
C’est vrai ?
Je
 peux vous l'assurer. C'est quand même extraordinaire, on partait d'une 
construction européenne qui était l'ouverture sur le monde, et on finit 
sur un truc où on ne veut ni les noirs ni les Arabes et où on va parler 
breton ou basque.
Vous dramatisez ce sujet et n’êtes pas très honnête quand vous assimilez les régionalistes bretons à des nazis parce que leur drapeau a été créé dans les années vingt et que les indépendantistes ont collaboré avec l’Allemagne d’Hitler. Aujourd'hui, les Bretons ne sont plus nazis, mais vous laissez entendre que les gens de l'UDB, pourtant clairement à gauche, le sont encore.
Vous dramatisez ce sujet et n’êtes pas très honnête quand vous assimilez les régionalistes bretons à des nazis parce que leur drapeau a été créé dans les années vingt et que les indépendantistes ont collaboré avec l’Allemagne d’Hitler. Aujourd'hui, les Bretons ne sont plus nazis, mais vous laissez entendre que les gens de l'UDB, pourtant clairement à gauche, le sont encore.
La
 gauche ne veut rien dire, car tout ça est indissociable de la 
construction européenne. Et ce qui est fascinant dans votre discours, 
c’est que vous ne voulez pas voir les Etats-Unis à la manœuvre.
Et vous, vous êtes quand même assez parano à voir partout la main des Etats-Unis, alors que là, je vous parle juste des Bretons qui ne sont plus des nazis.
Et vous, vous êtes quand même assez parano à voir partout la main des Etats-Unis, alors que là, je vous parle juste des Bretons qui ne sont plus des nazis.
Mais
 les Etats-Unis sont derrière le développement des cultures régionales, 
car c'est diviser pour régner. Et la France est l'empêcheur 
d'impérialiser en rond, donc l'ennemi numéro un. C’est le contrepoids au
 monde anglo-saxon, car nous sommes un pays très égalitariste. Nous 
avons inventé la déclaration des droits de l'homme et fait la Révolution
 française. Dans le monde entier, on est vu comme un modèle.
Aujourd'hui,
 les Français sont aussi perçus à l’étranger comme des gens assez 
prétentieux qui se prennent pour le centre du monde car originaires du 
pays des Lumières…
Justement
 parce que nous sommes en guerre avec l'Amérique, et les Français ne le 
savent pas. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Mitterrand.
C'est donc les Américains qui nous feraient une mauvaise réputation ?
C'est donc les Américains qui nous feraient une mauvaise réputation ?
Leur
 objectif est de démanteler la République française par la construction 
européenne. Et si la France vole un jour en éclat, on en verra les 
conséquences. On aura des régions croupions qui ne pourront plus 
s'opposer à l'Empire. La France, au conseil de sécurité de l'ONU, elle a
 dit non à l'impérialisme américain en Irak. Alors que si on a une 
Bretagne, une Savoie, une Corse indépendante, c'est du gâteau.
Seulement
 si l’affaire est pliée, que l'Europe est une dictature et que toutes 
ces régions n'ont que le pouvoir de se taire et d'obéir aux Etats-Unis.
Mais
 alors que a France est déjà pieds et poings liés à l'oligarchie, 
comment voulez-vous qu’un pays vingt fois plus petit puisse faire 
entendre sa voix ?
Parce que ces régions pourraient se fédérer et donner à l'Europe un vrai poids indépendant des Etats-Unis.
Parce que ces régions pourraient se fédérer et donner à l'Europe un vrai poids indépendant des Etats-Unis.
Avec des si, vous mettriez Paris en bouteille.
Avec des si, on peut aussi croire à la France éternelle qui va retrouver son lustre d'antan car elle est le phare du monde.
Avec des si, on peut aussi croire à la France éternelle qui va retrouver son lustre d'antan car elle est le phare du monde.
Je ne dis pas que c'est le phare du monde.
Quand même un peu !
Quand même un peu !
Je dis juste que c'est un pays important dans le monde.
En tout cas, comme la France, les Etats-Unis ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils sont beaucoup moins respectés, moins fort, et au bord de la déroute financière. Alors même s’ils ont manœuvré pour créer cette Union européenne, arriveront-ils forcément à leur fin ? Les peuples pourraient aussi s'en émanciper et reconstruire une démocratie par le bas. Et puis vu qu’on est quand même face un système en faillite, plutôt que de se focaliser sur ce qui s'est passé depuis cinquante ans, l’Europe pourrait porter une volonté de tout remettre à plat. Non pas la technocratie de Bruxelles, mais les peuples européens.
En tout cas, comme la France, les Etats-Unis ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils sont beaucoup moins respectés, moins fort, et au bord de la déroute financière. Alors même s’ils ont manœuvré pour créer cette Union européenne, arriveront-ils forcément à leur fin ? Les peuples pourraient aussi s'en émanciper et reconstruire une démocratie par le bas. Et puis vu qu’on est quand même face un système en faillite, plutôt que de se focaliser sur ce qui s'est passé depuis cinquante ans, l’Europe pourrait porter une volonté de tout remettre à plat. Non pas la technocratie de Bruxelles, mais les peuples européens.
C'est
 vrai qu'un déclin américain est enclenché, et la roue tourne. Il n'en 
demeure pas moins qu’ils ont mis en place cette construction européenne 
totalement artificielle et auto-bloquante. Une majorité d'Etats veut se 
placer sous l'autorité de Washington et les traités ne peuvent être 
réformés qu'à l'unanimité.
Il faut sans doute un autre mode de gouvernance.
Il faut sans doute un autre mode de gouvernance.
Mais
 pourquoi ? Postulons que vous habitez dans un immeuble avec 28 
colocataires, avec certains qui se tirent la bourre, des factions, et 
vous me dites : il faut détruire l'immeuble et en reconstruire un avec 
les 28 mêmes. Alors que dans cet immeuble, vous avez des liens avec 
trois ou quatre voisins, il y en a que vous ne connaissez pas, d’autres 
que vous n’appréciez pas. Et surtout, vous avez des liens beaucoup plus 
étroits avec des amis de l'autre côté de la rue, dans une autre ville ou
 dans un autre pays.
Mais dans l'immeuble, vous avez en fait des liens avec tous et il y a des choses que vous devez faire ensemble, comme l'entretien des parties communes ou la réfection de la façade. Pour ça, vous êtes obligé de vous mettre d'accord. Votre exemple illustre en fait la nécessité du fédéralisme quand il y a une proximité territoriale.
Mais dans l'immeuble, vous avez en fait des liens avec tous et il y a des choses que vous devez faire ensemble, comme l'entretien des parties communes ou la réfection de la façade. Pour ça, vous êtes obligé de vous mettre d'accord. Votre exemple illustre en fait la nécessité du fédéralisme quand il y a une proximité territoriale.
La
 métaphore a ses limites, mais en réalité, c'est de façon tout à fait 
artificielle qu'on dit que la France a des liens avec l'Estonie, Chypre 
ou la Slovaquie. Cela n'existe pas, alors que ceux avec les Etats-Unis 
ou le Maghreb sont beaucoup plus forts. Donc la question est toujours la
 même : pourquoi vouloir faire quelque chose qui ne correspond pas à 
l'affection des peuples ?
Revenons sur ces régions pour lesquelles on peut avoir une véritable affection. Vous dites que l'Europe est derrière, à pousser pour leur autonomie voire leur indépendance, mais quand on voit ce qui se passe en Savoie, on en est vraiment très loin. Aussi bien du côté des régionalistes que des indépendantistes, on ne peut pas dire qu'ils reçoivent un quelconque soutien de Bruxelles ou des Américains. Il n'y a aucune puissance étrangère pour les soutenir.
Pour
 être honnête avec vous, il n'y a pas le même échos dans la population 
en Savoie qu'en Catalogne ou au Pays basque. Mais tout de même, les gens
 qui pensent comme vous devraient se poser la question sur ce qu'ils 
sont en train de faire. Car quand j'entends des Bretons dire que la 
Bretagne a été colonisée par la France, je suis désolé, mais le Premier 
ministre actuel est un Breton !
Un Breton qui ne s'assume pas comme tel car il ne veut pas que sa ville de Nantes soit rattachée à la Bretagne.
Un Breton qui ne s'assume pas comme tel car il ne veut pas que sa ville de Nantes soit rattachée à la Bretagne.
Oui,
 mais ça veut dire quoi ? On fait comme si ces régions étaient sous 
domination, alors que c'est comme les Corses. Quand on voit le poids 
qu'ils ont dans l'administration française, il est considérable. En 
fait, ce sont des mouvements fondamentalement contre-révolutionnaires.
Vous dramatisez vraiment la situation, comme lors du référendum en Alsace. Une simple fusion de départements, qui ressemblait plutôt à une mesure de bon sens, devenait pour vous la signe de l'impérialisme américain qui débarquait en Alsace.
Vous dramatisez vraiment la situation, comme lors du référendum en Alsace. Une simple fusion de départements, qui ressemblait plutôt à une mesure de bon sens, devenait pour vous la signe de l'impérialisme américain qui débarquait en Alsace.
Cela a été rejeté par les Alsaciens.
Oui, car Mélenchon, Marine le Pen, vous ou ceux qui s'appelaient les brigades républicaines, ont dramatisé ce referendum en y voyant le démantèlement de la France. Tout ça pour une fusion de deux départements.
Oui, car Mélenchon, Marine le Pen, vous ou ceux qui s'appelaient les brigades républicaines, ont dramatisé ce referendum en y voyant le démantèlement de la France. Tout ça pour une fusion de deux départements.
Déjà, le Haut-Rhin a voté contre car il ne voulait pas se retrouver sous la coupe de Strasbourg.
Cela après la campagne très virulente de différents mouvements nationalistes, dont le vôtre.
Cela après la campagne très virulente de différents mouvements nationalistes, dont le vôtre.
Ce
 ne sont pas des nationalistes ! Mais l'idée qu'il y a derrière, comme 
d'ailleurs en Savoie, c'est de donner à ces régions l’autorité pour 
aller négocier directement des budgets avec Bruxelles. Donc il faut bien
 voir qu'au bout du compte, le processus est celui en train d'arriver en
 Catalogne, le démembrement du pays.
Regardez
 la Savoie, une région qui, historiquement, était sur trois pays 
actuels. Avec Genève, il y a toujours des liens très forts, notamment 
économiques, et avec le Val d'Aoste, ils sont territoriaux, historiques 
et linguistiques. Qu'une euro-région se fasse ici, ça serait tout à fait
 naturel. Et si elle a besoin de traiter directement avec Bruxelles, où 
est le mal ?
Le
 mal, c'est qu’au terme de ce processus, il y a la destruction de la 
France. Alors je peux concevoir que les Américains veulent ça, car c'est
 diviser pour régner. Mais pas les Français.
Il s’agit surtout de gérer au mieux une région suivant ses particularités et sa réalité territoriale.
Il s’agit surtout de gérer au mieux une région suivant ses particularités et sa réalité territoriale.
Non,
 c'est une présentation pour les enfants des écoles, un conte de fée, 
comme quand on a vendu l'euro aux Français en leur disant que ça serait 
trois fois rien et qu'on n’aurait plus de problème de taux de change. 
Mais sans leur dire qu'une monnaie unique impose une convergence des 
compétitivités et des économies, et que l'économie la plus compétitive 
impose aux autres son mode de vie. Donc qu'on serait obligé de suivre le
 modèle allemand où il n'y a plus de smic. Ceux qui avaient dit ça 
étaient considérés comme complètement siphonnés, mais ce sont eux qui 
avaient raison. Là, c'est pareil quand j'alerte sur ces histoires de 
régions. Les Espagnols sont d'ailleurs en train de s'en rendre compte et
 toute une partie de l'armée a dit : attention.
Parce qu'il y a un refus espagnol du désir d'émancipation catalan.
Franchement,
 préparer le monde demain, ce n'est pas se refermer sur des idiomes ou 
des langues régionales sympathiques, mais qui n'ont pas débouché sur une
 grande littérature mondiale et ont peu de rayonnement. Cela ne serait 
pas mieux d'apprendre à parler le Japonais ou le Chinois ?
Ce n'est pas incompatible, et tous les linguistes vous le diront : quand vous maîtrisez plusieurs langues étant jeune, vous avez plus de facilité pour en apprendre de nouvelles. Regardez les Suisses, ou peut-être mieux, les Luxembourgeois, ils parlent souvent trois ou quatre langues de façon naturelle car ils les ont appris très jeunes. Ce n'est pas le cas en France.
Ce n'est pas incompatible, et tous les linguistes vous le diront : quand vous maîtrisez plusieurs langues étant jeune, vous avez plus de facilité pour en apprendre de nouvelles. Regardez les Suisses, ou peut-être mieux, les Luxembourgeois, ils parlent souvent trois ou quatre langues de façon naturelle car ils les ont appris très jeunes. Ce n'est pas le cas en France.
Je ne pense pas que cela soit au profit d'une très grande littérature suisse.
Nous, on aime beaucoup Denis de Rougemont, un écrivain suisse que vous devez abhorrer...
Nous, on aime beaucoup Denis de Rougemont, un écrivain suisse que vous devez abhorrer...
Non,
 je ne l'abhorre pas, je ne suis pas celui que vous pensez. Et je sais 
bien que la construction européenne, dans les débuts, a pu avoir quelque
 chose d'enthousiasmant. Des échanges entre les pays ont eu du positif, 
mais, dans le monde d'aujourd'hui, il n'y a aucune raison pour que ces 
échanges se limitent au périmètre racialiste de la construction 
européenne sur lequel est fondée la construction européenne.
Il
 y a un territoire européen, mais cela n'implique pas une vision 
racialiste limitant les échanges aux membres de ce territoire.
Si,
 car l'Europe c'est la guerre. Et alors qu'on va commémorer le 
centenaire de 1914, contrairement à ceux qui disent que l'Europe empêche
 le retour à 1914, moi, je dis qu'elle va nous y renvoyer. L'Histoire ne
 se répète jamais mais elle bégaye tout le temps. Le reich et les boches
 d'aujourd'hui, ce sont les Arabes. Et si on veut la paix dans le monde,
 il faut faire ce qu'a fait Jaurès en 1914, ou Chirac et Villepin en 
2003, c'est-à-dire refuser le jeu des alliances automatiques qui nous 
entraînent au désastre. A l'époque, c'était une alliance entre la 
Russie, la Serbie, la France et l'Angleterre. Elle devait prétendument 
assurer la paix contre les gros méchants qu'étaient les empires centraux
 allemand et Austro-hongrois, et dans une moindre mesure ottoman. Comme 
François Ferdinand a été assassiné à Sarajevo, que l'Autriche a déclaré 
la guerre à la Serbie, la Russie a mobilisé et on est entrée en guerre.
Il y avait aussi en France un désir de revanche en souvenir de 1870...
Il y avait aussi en France un désir de revanche en souvenir de 1870...
C'est
 vrai, mais pas tant que ça. L'affaire de l'Alsace-Lorraine était 
derrière nous, les rivalités coloniales et leurs débouchés commerciaux 
étaient plus problématiques. Mais aujourd'hui, c'est la même chose avec 
les guerres au Moyen-Orient. Les empires centraux à combattre sont 
désormais le monde arabo-musulman, ce qu'on nous dit toute la journée en
 parlant de la guerre contre le terrorisme. Et la construction 
européenne nous y entraîne avec cette séparation dont je parlais entre 
les torchons et les serviettes. La politique de choc des civilisations 
ourdie par les think tank américains et la construction européenne nous 
entraînent dans cette direction. D'ailleurs, avec l'affaire syrienne, on
 n'est pas passé loin de la troisième guerre mondiale.
Ce n'est pas l'Europe qui a poussé à ça. C'est plus la France de Hollande qui était va-t-en-guerre, avec les Etats-Unis, et sans le soutien de Bruxelles ou des autres pays européens.
Ce n'est pas l'Europe qui a poussé à ça. C'est plus la France de Hollande qui était va-t-en-guerre, avec les Etats-Unis, et sans le soutien de Bruxelles ou des autres pays européens.
Vous
 oubliez un point de détail : John Kerry est allé à Vilnius réunir tous 
les ministres des affaires étrangères européens qui, comme un seul 
homme, ont dit : oui, Bachar el Assad est un grand méchant et c'est à 
cause de lui qu'il y a eu le gazage.
Reste
 que celui qui parlait et voulait faire la guerre en Europe, c'était 
Hollande, pas la ministre européenne des affaires étrangères.
Mais
 pour l’Irak, la plupart des pays européens étaient pour l'intervention 
derrière les Etats-Unis, la France étant contre et l'Allemagne, toujours
 prudente, restant neutre.
En fait, cela dépend du rapport de chaque pays avec les Etats-Unis, pas de l'Europe en tant que telle.
En fait, cela dépend du rapport de chaque pays avec les Etats-Unis, pas de l'Europe en tant que telle.
C'est
 vrai qu'il y en a qui trainent les pieds, mais quand on voit la réunion
 avec Kerry, ils vont tous dans le sens d'une intervention, même si 
après, ils disent : finalement, on ne peut pas, allez-y vous... Mais sur
 le fond du sujet, ils s'étaient alignés sur les Etats-Unis.
Au fait, est-ce que ça vous choquerait que la Savoie devienne une région et se sépare de Rhône-Alpes ?
Euh....
Vous voyez, Rhône-Alpes, pour la Savoie, c'est un peu comme l'Europe pour la France. On se retrouve avec des départements comme l'Ardèche ou la Loire avec qui l’on a peu de liens et peu d'échanges.
Vous voyez, Rhône-Alpes, pour la Savoie, c'est un peu comme l'Europe pour la France. On se retrouve avec des départements comme l'Ardèche ou la Loire avec qui l’on a peu de liens et peu d'échanges.
Ce
 sont des débats peu intéressants et chargés de plein 
d'arrières-pensées. C'est comme quand les autonomistes bretons demandent
 le rattachement de la Loire Atlantique à la région Bretagne. Il y a des
 arrières-pensées. Vous ne m'avez d'ailleurs pas encore fait le numéro 
de sortir je ne sais quel traité de 1860...
Ah, ça, ce n'est pas pour demander de sortir de Rhône-Alpes, mais pour revendiquer l'indépendance devant des juridictions internationales !
Ah, ça, ce n'est pas pour demander de sortir de Rhône-Alpes, mais pour revendiquer l'indépendance devant des juridictions internationales !
Dans les Pyrénées orientales, on me sort un traité des Pyrénées de 1659...
En Savoie, c'est assez intéressant et original le côté juridique, mais là, je vous parle juste de la réalité territoriale de la Savoie dans Rhône-Alpes aujourd’hui, et pas d'un traité plus que centenaire.
En Savoie, c'est assez intéressant et original le côté juridique, mais là, je vous parle juste de la réalité territoriale de la Savoie dans Rhône-Alpes aujourd’hui, et pas d'un traité plus que centenaire.
C'est
 de la diversion intellectuelle. Je préférais que les gens se rendent 
compte que la France a été un très grand pays dans le monde et que nous 
avons les moyens, avec son legs historique, de défendre un modèle de 
civilisation fondée sur l'égalité de traitement devant les grands actes 
de la vie, comme la maladie ou l'éducation. C'est une culture, un 
rayonnement mondial, car beaucoup se sont prévalus de la France pour 
défendre la liberté de leur peuple. Si par malheur on la détruisait pour
 avoir prétendument plus de libertés au niveau local, le monde 
occidental ne serait plus représenté que par les anglo-saxons. 
D'ailleurs, la voix de la France manque déjà aujourd'hui au concert des 
nations. Elle avait une voix d'équilibre qui est en train de 
disparaître, et la position de Hollande sur la Syrie est une honte 
absolue. Je n'ai pas envie d'un univers où l’on boufferait partout du Mc
 Do et du KFC, où l’on parlerait le globish en croyant qu'on est libre 
et où l’on s'habillerait chez H & M. Ce vers quoi on va.
Du coup, votre programme, c'est de reprendre l'étendard français et de ré-imposer sa voix et son pouvoir ? Avec votre mouvement, l’UPR, vous vous comparez d'ailleurs à De Gaulle et au Conseil national de la résistance.
Du coup, votre programme, c'est de reprendre l'étendard français et de ré-imposer sa voix et son pouvoir ? Avec votre mouvement, l’UPR, vous vous comparez d'ailleurs à De Gaulle et au Conseil national de la résistance.
Notre
 programme, c'est d’abord la sortie de l’Union européenne et une 
constitutionnalisation du siège de membre permanent au Conseil de 
sécurité. Car avec l'Union européenne, on va nous dire de lui céder 
notre siège permanent, tout en en donnant un à l'Inde, par exemple. Mais
 cela voudrait dire céder notre siège aux anglo-saxons, et la fin d'une 
voix originale.
Entretien : Brice Perrier
Entretien : Brice Perrier
François Asselineau donnera une conférence, L’Europe dictatoriale, à Chambéry à l’espace Pierre Cot, quai des Allobroges, le samedi 9 novembre de 17h à 22h. Plus d'infos ici.
Commentaires
 
0
 
#34
Alea jacta est
10-11-2013 05:09
Le troll sous multiples pseudos qui pourrit pratiquement tous les articles sur l'UPR est Nad Hupper : https://www.facebook.com/nad.hupper?ref=ts&fref=ts
Il/elle possède un compte Agoravox : http://www.agoravox.fr/auteur/topaze-89138
La blogueuse sur Médiapart "Grain de Sable" qui calomnie l'UPR depuis longtemps est Hélène Viala, ancienne journaliste du journal Le Monde : https://twitter.com/helviala
Il/elle possède un compte Agoravox : http://www.agoravox.fr/auteur/topaze-89138
La blogueuse sur Médiapart "Grain de Sable" qui calomnie l'UPR depuis longtemps est Hélène Viala, ancienne journaliste du journal Le Monde : https://twitter.com/helviala
 
+1
 
#32
10-11-2013 01:45
emmm
au lieu de faire des théories à deux balles, va donc visiter ces pays et parler avec ces gens et tu verras que ce que tu dis est linguistiquement et fondamentalement bull shit
when u known nothing,please say nothing
au lieu de faire des théories à deux balles, va donc visiter ces pays et parler avec ces gens et tu verras que ce que tu dis est linguistiquement et fondamentalement bull shit
when u known nothing,please say nothing
 
-1
 
#31
10-11-2013 00:33
La question que devrait
 se poser les anti-asselineau est : as t'on en tant que français intérêt
 à rester dans l'UE? Que nous apporte t'elle concrètement de positif? 
Pour avoir vécu 6 ans en Irlande et 1 an en Angleterre plus quelques mois en Australie, je peux témoigner photos à l'appui que:
1/ les anglo-saxons n'ont pas une norme de langue aussi précise et structurée que les français donc au sein même d'un pays comme l'Angleterre ou l'Irlande ou l'Australie les personnes issue de région différente et à fortiori de pays différents mais parlant anglais ne se comprennent pas car les accents sont énormément différents.
2/ les normes de qualité sont largement inférieures à celles en vigueur en France qui reste le premier pays visité au monde avec 83 millions de touristes en 2012. Ce n'est pas par hasard que les étrangers viennent chez nous: la qualité est inférieure chez eux.
C'est le bordel en France et rien n'y marche correctement? Vrai et c'est pire ailleurs: en Angleterre quand vous allez à l’hôpital et que vous boiter il vous donnes une canne en bois récupérée, il n'y a pas de béquille, en Irlande vous êtes séparé des autres patients en hospitalisation par un simple drap car ils n'ont pas l'argent pour construire des murs, vous entendez donc les autres souffrir comme si vous étiez dans leur chambre et il n'y a pas d'intimité.
L'eau du robinet en Angleterre et en Irlande est fluorée donc réduit la conscience, 60% de l'eau du réseau est perdue en Irlande, la nourriture est constituée massivement d'imports provenant du common wealth donc ayant voyagée sur des milliers de Km en avion ou bateau genre les kiwi provenant de nouvelle zélande, la junk food est omniprésente et les magasins vendent tous la même chose.
L'anglais étant une langue très laxiste tout y est dans l'à peu près. Les anglais et les américains ont d'ailleurs des noms d'unités identiques mais recouvrant des quantités différentes ainsi un gallon anglais = 4,54609 litres, un gallon US = 3,785411784 litres.
Quand vous achetez quelque chose en Irlande ou en Angleterre c'est Caveat Emptor / buyer beware, ça veut dire qu'il n'y a pas 7 jours de rétractation, une fois vendu c'est vendu et c'est à vous de faire toutes vos investigations avant d'acheter quoi que ce soit: les vendeurs ne savent rien de ce qu'ils vendent.
Et tout y est militaire: les élèves sont habillés en uniformes, il y'a des quêtes en permanences pour tout un tas d’œuvre de bienfaisance mais au final les problèmes quelles sont sensées résoudre sont là depuis des centaines d'années.
Et de manière générale ils n'ont pas du tout les mêmes critères de qualité et tout y est 'bon': les études consommateurs montrent qu'en général ils sont satisfait à plus de 90% de la qualité qui leur est fourni... Normal ils ne pensent pas, ils ouvrent leur portefeuille...
Et la qualité y est très inférieure, sinon ce serait en Angleterre qu'il y aurait la promenade des français et pas la promenade des anglais à Cannes... Idem ce ne serait pas les anglais et les américains achetant des maisons dans le sud de la France mais des français achetant en Angleterre des baraques très similaires entre elle et sans personnalité sous un déluge d'eau...
3/ la loi et les règles qui s'appliquent sont complétement différentes: vous irez parlez des droits de l'homme à l'empire britannique qui est eugéniste, vous irez voir en Australie comment les indigènes autochtones sont traités. Aux USA vous irez voir les indiens.
Vous devriez voir ce qu'est la ségrégation et le communautarisme dans ses pays: il n'y a pas d'intégration: il y'a des quartiers dédiés à certaines nationalités et le résultat est un drôle de mélange dans Londres cf https://www.google.com/search?q=melting+pot+london&sa=N&hl=en&tbm=isch#hl=en&q=meltingpot+london&tbm=isch. et les boulots ingrats sont fait par des non blancs.
Donc plutôt de discuter de choses complétement vaines et à côté de la plaque car non basées sur l'expérience donc ne sont pas les faits, il serait bon que les détracteurs de Asselineau remuent leur postérieur et aillent comparer sur place dans un grand nombre de dimensions ce qui se fait dans les différents pays d'Europe.
Ils verraient alors rapidement que ce qui leur a été vendu ne correspond pas du tout à la description: normal les anglais et les américains sont spécialisés dans l'enfumage marketing, le mensonge est chez eux une seconde nature. Ou alors ils sont tellement grossiers que ce qui est OK pour eux est médiocre pour nous quoi qu'il en soit le résultat est le même: cela n'est pas bon pour nous.
Et ce sont eux qui ont vendu et créé l'UE comme prouvé par document déclassifié US: http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/1356047/Euro-federalists-financed-by-US-spy-chiefs.html
Pour avoir vécu 6 ans en Irlande et 1 an en Angleterre plus quelques mois en Australie, je peux témoigner photos à l'appui que:
1/ les anglo-saxons n'ont pas une norme de langue aussi précise et structurée que les français donc au sein même d'un pays comme l'Angleterre ou l'Irlande ou l'Australie les personnes issue de région différente et à fortiori de pays différents mais parlant anglais ne se comprennent pas car les accents sont énormément différents.
2/ les normes de qualité sont largement inférieures à celles en vigueur en France qui reste le premier pays visité au monde avec 83 millions de touristes en 2012. Ce n'est pas par hasard que les étrangers viennent chez nous: la qualité est inférieure chez eux.
C'est le bordel en France et rien n'y marche correctement? Vrai et c'est pire ailleurs: en Angleterre quand vous allez à l’hôpital et que vous boiter il vous donnes une canne en bois récupérée, il n'y a pas de béquille, en Irlande vous êtes séparé des autres patients en hospitalisation par un simple drap car ils n'ont pas l'argent pour construire des murs, vous entendez donc les autres souffrir comme si vous étiez dans leur chambre et il n'y a pas d'intimité.
L'eau du robinet en Angleterre et en Irlande est fluorée donc réduit la conscience, 60% de l'eau du réseau est perdue en Irlande, la nourriture est constituée massivement d'imports provenant du common wealth donc ayant voyagée sur des milliers de Km en avion ou bateau genre les kiwi provenant de nouvelle zélande, la junk food est omniprésente et les magasins vendent tous la même chose.
L'anglais étant une langue très laxiste tout y est dans l'à peu près. Les anglais et les américains ont d'ailleurs des noms d'unités identiques mais recouvrant des quantités différentes ainsi un gallon anglais = 4,54609 litres, un gallon US = 3,785411784 litres.
Quand vous achetez quelque chose en Irlande ou en Angleterre c'est Caveat Emptor / buyer beware, ça veut dire qu'il n'y a pas 7 jours de rétractation, une fois vendu c'est vendu et c'est à vous de faire toutes vos investigations avant d'acheter quoi que ce soit: les vendeurs ne savent rien de ce qu'ils vendent.
Et tout y est militaire: les élèves sont habillés en uniformes, il y'a des quêtes en permanences pour tout un tas d’œuvre de bienfaisance mais au final les problèmes quelles sont sensées résoudre sont là depuis des centaines d'années.
Et de manière générale ils n'ont pas du tout les mêmes critères de qualité et tout y est 'bon': les études consommateurs montrent qu'en général ils sont satisfait à plus de 90% de la qualité qui leur est fourni... Normal ils ne pensent pas, ils ouvrent leur portefeuille...
Et la qualité y est très inférieure, sinon ce serait en Angleterre qu'il y aurait la promenade des français et pas la promenade des anglais à Cannes... Idem ce ne serait pas les anglais et les américains achetant des maisons dans le sud de la France mais des français achetant en Angleterre des baraques très similaires entre elle et sans personnalité sous un déluge d'eau...
3/ la loi et les règles qui s'appliquent sont complétement différentes: vous irez parlez des droits de l'homme à l'empire britannique qui est eugéniste, vous irez voir en Australie comment les indigènes autochtones sont traités. Aux USA vous irez voir les indiens.
Vous devriez voir ce qu'est la ségrégation et le communautarisme dans ses pays: il n'y a pas d'intégration: il y'a des quartiers dédiés à certaines nationalités et le résultat est un drôle de mélange dans Londres cf https://www.google.com/search?q=melting+pot+london&sa=N&hl=en&tbm=isch#hl=en&q=meltingpot+london&tbm=isch. et les boulots ingrats sont fait par des non blancs.
Donc plutôt de discuter de choses complétement vaines et à côté de la plaque car non basées sur l'expérience donc ne sont pas les faits, il serait bon que les détracteurs de Asselineau remuent leur postérieur et aillent comparer sur place dans un grand nombre de dimensions ce qui se fait dans les différents pays d'Europe.
Ils verraient alors rapidement que ce qui leur a été vendu ne correspond pas du tout à la description: normal les anglais et les américains sont spécialisés dans l'enfumage marketing, le mensonge est chez eux une seconde nature. Ou alors ils sont tellement grossiers que ce qui est OK pour eux est médiocre pour nous quoi qu'il en soit le résultat est le même: cela n'est pas bon pour nous.
Et ce sont eux qui ont vendu et créé l'UE comme prouvé par document déclassifié US: http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/1356047/Euro-federalists-financed-by-US-spy-chiefs.html
 
0
 
#30
10-11-2013 00:02
pas trop postmoderne ce gus là, mais bien ringard en tout cas....
La colonisation (19ème)c'est du passé, mais la révolution (18ème) c'est le présent ! Il juge comme il veut quoi !
ce tocard, qui parle anglais et allemand et quelques mots de japonais, waouh un génie en quelque sorte, ne va-t-il pas se présenter aux prochaines européennes ?
Ce mec et moi on a effectivement pas la même culture et je ne suis pas lituanien !
Fransiyon, queyjé-vo don !
La colonisation (19ème)c'est du passé, mais la révolution (18ème) c'est le présent ! Il juge comme il veut quoi !
ce tocard, qui parle anglais et allemand et quelques mots de japonais, waouh un génie en quelque sorte, ne va-t-il pas se présenter aux prochaines européennes ?
Ce mec et moi on a effectivement pas la même culture et je ne suis pas lituanien !
Fransiyon, queyjé-vo don !
 
-2
 
#29
09-11-2013 18:52
 Asselineau, pourquoi une telle hostilité envers l'Europe ?
Ce n'est pas une hostilité de principe. D’ailleurs, la première fois que j'ai voté, c’était pour Simone Veil aux européennes de 1979.
Et Marine Le Pen a mangé du couscous pas plus tard que la semaine dernière.
Ce n'est pas une hostilité de principe. D’ailleurs, la première fois que j'ai voté, c’était pour Simone Veil aux européennes de 1979.
Et Marine Le Pen a mangé du couscous pas plus tard que la semaine dernière.
 
0
 
#28
09-11-2013 16:29
M. ASSELINEAU dit "se 
refermer sur des idiomes ou des langues régionales sympathiques, mais 
qui n'ont pas débouché sur une grande littérature mondiale et ont peu de
 rayonnement."
Voilà une grande insulte d'un Parisien envers des provinciaux d'un pays qu'il prétend aimer !!! On reconnait bien là l'esprits de ces parigots qui se prennent pour le nombril du monde et prennent les provinciaux pour des retardés mentaux !
Ce personnage qui se dit vouloir rassembler n'est même pas capable de respecter et défendre les particularités des citoyens de son pays mais se contente de les insulter !
C'est une honte !
Voilà une grande insulte d'un Parisien envers des provinciaux d'un pays qu'il prétend aimer !!! On reconnait bien là l'esprits de ces parigots qui se prennent pour le nombril du monde et prennent les provinciaux pour des retardés mentaux !
Ce personnage qui se dit vouloir rassembler n'est même pas capable de respecter et défendre les particularités des citoyens de son pays mais se contente de les insulter !
C'est une honte !
 
0
 
#27
09-11-2013 16:20
ITW : "Regardez la 
Savoie, une région qui, historiquement, était sur trois pays actuels. 
Avec Genève, il y a toujours des liens très forts, notamment 
économiques, et avec le Val d'Aoste, ils sont territoriaux, historiques 
et linguistiques. Qu'une euro-région se fasse ici, ça serait tout à fait
 naturel. Et si elle a besoin de traiter directement avec Bruxelles, où 
est le mal ?" 
Le Mal ? Ben... euh.... c'est encore ces fameux Américains ! MDR !
Totalement parano ce type et à chaque année cette maladie empire ! Empire... ? LOL
Le Mal ? Ben... euh.... c'est encore ces fameux Américains ! MDR !
Totalement parano ce type et à chaque année cette maladie empire ! Empire... ? LOL
 
0
 
#26
09-11-2013 16:06
Asselineau : "Car quand
 j'entends des Bretons dire que la Bretagne a été colonisée par la 
France, je suis désolé, mais le Premier ministre actuel est un Breton !"
 
Thierry Breton, le "copain" de Asselineau (sic!...) était-il Breton quand il était ministre ? hahahahaha!!!!!!!!
Thierry Breton, le "copain" de Asselineau (sic!...) était-il Breton quand il était ministre ? hahahahaha!!!!!!!!
François ASSELINEAU 
fondateur de l'UPR, recalé à la présidentielle 2012 avec 17 parrainages 
potentiels dont seulement 3 effectifs à la clôture officielle.
L’UPR un mouvement souverainiste qui ratisse large, notamment chez les soraliens, les larouchistes mais aussi chez les chevénementistes, au PRCF, etc. Dans un communiqué publié sur Facebook il y a plus d’un an, des cadres de son parti expliquaient déjà, tout en se dédouanant d’avoir quoique ce soit à voir idéologiquement avec ces gens-là : « il est tout simplement faux d’affirmer que François Asselineau refuse tout dialogue avec les adhérents de E&R, comme avec les adhérents de S&P, et comme avec les adhérents du Comité Valmy. » En conclusion, ils réaffirmaient : « L’adhésion à l’UPR reste grande ouverte à tous les membres de E&R, de S&P, du Comité Valmy, comme de ceux du RIF, du MPEP, du POI, du MDC, de DLR, du MPF, du Front de Gauche, et de tous les autres mouvements politiques français, qui auront compris la légitimité de notre cause, la justesse de notre Charte, la clarté de nos analyses, la rectitude de notre comportement et l’efficacité de notre positionnement. »
Conformément à cette politique de recrutement tous azimuts, ce groupuscule se prétend « ni de droite ni de gauche » (slogan souvent employé par les nationalistes), la lutte contre l’Union européenne (UE) étant selon lui la priorité absolue devant laquelle doivent s’effacer tous les clivages. Comme beaucoup de mouvements s’auto-proclamant « dissidents » voire « résistants », l’UPR se réfère à la Résistance française (avec un discours pseudo gaulliste) pour justifier la mise en silence du clivage gauche-droite le temps de vaincre ce nouvel ennemi que serait l’UE, la Résistance ayant eu des composantes droitières tout autant que gauchistes. l’UPR tient ainsi dans sa charte une rhétorique pseudo gaulliste : « libération nationale », « redressement de la France ». Pourtant ce genre d’orientation souffre d’un anachronisme patent, les deux périodes n’étant pas vraiment comparables et l’UE n’étant pas, quoiqu’on en dise, le 3e Reich. D’ailleurs, le clivage gauche-droite parcourait l’ensemble de la Résistance française, particulièrement dans le cadre de l’opposition entre communistes et gaullistes.
Une idéologie réationnaire. Cela n’empêche pas Asselineau, qui est pourtant assez peu compétent en la matière si on écoute un tant soit peu ce qu’il en dit, de donner des « cours d’histoire » dévieloppant le mythe de la « France éternelle », vieille antienne de l’extrême droite, au cours desquels il développe une historiographie profondément réactionnaire : mise en avant de « nos ancêtres les Gaulois » comme des « premiers Français » et des premiers « résistants » à l’invasion étrangère (suivant une historiographie très « 3e République »), ou bien une histoire des 19e et 20e siècle axée sur la valorisation de la nation-française-que-tous-les-peuples-du-monde-envient, dans laquelle n’apparaît ni l’affaire Dreyfus, ni le Front Populaire, ni la guerre d’Algérie (au contraire, la colonisation a bien entendu eu des "aspects positifs) ni Mai-68. Des oublis idéologiquement significatifs, puisqu’ils ont tous trait à l’histoire de la gauche et du mouvement ouvrier. Et quand il n’oublie pas d’en parler, Asselineau réécrit cette histoire : ainsi, il ne parle de la Commune de Paris qu'en tant que mouvement patriote de résistance à l’invasion étrangère. Tout ceci pour en arriver à la conclusion que le nouvel ennemi venu de l’étranger qu’il faudrait abattre serait l’« empire » européen.
Cette vision transparaît aussi à la lecture de la charte de l’UPR, qui prétend rétablir la « souveraineté » nationale et « redonner à la France sa vraie personnalité », tout en ne disant rien sur le rôle fondamental des Etats-nations dans la construction européenne et la complicité de leur gouvernements dans la mise en place des politiques ultralibérales et destructrices de service publics certes décidées au niveau européen, mais qui vont parfaitement dans le sens des politiques voulues par les gouvernements de chaque état, et ce depuis de longues années. D’ailleurs, l’UPR ne dit rien non plus sur le fait que rien de garantit a priori que même si l’UE n’était pas là, les mêmes politiques n’auraient pas cours. Pourquoi ce silence ? Serait-ce parce qu’Asselineau a conseillé plusieurs gouvernements français au moment où ils détruisaient les droits sociaux et les services publics qu’il prétend aujourd’hui défendre ?
Des sympathies droitières très marquées. Car si on revient sur le parcours politique d’Asselineau, il devient évident que cet homme est de droite, et même issu de la droite dure : sorti d’HEC et de l’ENA, ancien membre des cabinets ministériels de Gérard Longuet, André Rossi, Hervé de Charette et Françoise de Panafieu il a occupé des postes de directeur de cabinet auprès de ministres du gouvernement Juppé casseur de retraites et de sécu de 1995-1996, avant de rejoindre en 1999 le RPF de Philippe de Villiers et Charles Pasqua. Entre 2000 et 2004, il occupe des postes importants de conseillers aux côtés de Pasqua, alors président RPR du Conseil général des Hauts-de-Seine. Toujours avec le même, alors allié au RPR Jean Tibéri il se présente (et est élu) sur une liste de droite dissidente aux municipales parisiennes de 2001. C’est sans étonnement qu’on le voit nommé par Nicolas Sarkozy le 20 octobre 2004 à la tête de la direction générale à l’intelligence économique à Bercy, et travaille alors en étroite collaboration avec Jean-Pierre Raffarin, autre grand casseur de droits sociaux s’il en est. Il finit par être mis sur la touche par Sarkozy en raison de ses prises de position en faveur du protectionnisme, ce qui lui permet depuis de se prévaloir d’un brevet d’anti-sarkozysme censé lui donner une respectabilité progressiste. Mais ne nous y trompons pas, et continuons : fin 2004, il rejoint l’UMP. Mi-novembre 2008, il rejoint pour trois mois le comité directeur du RIF (Rassemblement pour l’indépendance de la France), un mouvement souverainiste situé à l’ultra-droite, puis fonde l’UPR en 2007. Lors des municipales qui suivent, ils se présente dans le 17e arrondissement de Paris contre Françoise de Panafieu mais sans succès.
Les interventions médiatiques d’Asselineau, ainsi que le choix de certains lieux pourtant réputés d’extrême droite pour donner des conférences, achèvent de le classer dans le champ politique : notre énarque a ainsi donné le 7 janvier 2010 une conférence chez les soraliens marseillais de la Cobema mais aussi chez Serge Ayoub (dit « Batskin », le leader des boneheads parisiens) le 8 avril suivant, soi-disant « à l’insu de son plein gré » (bien que la conférence ait duré quatre heures et ce soit déroulée dans une ambiance très cordiale sinon sympathique, aux dires de plusieurs témoins). Il est aussi intervenu sur la radio conspirationniste parisienne Ici et Maintenant à, l’invitation de l’animateur d’extrême droite Pierre Jovanovic, ou encore sur Radio Courtoisie et Radio Notre-Dame.
Ce personnage tente aussi de se faire inviter ou se fait inviter par des radios de gauche, sinon alternatives. Ce genre d’invitations lui servent de caution contre les mauvaises langues qui auraient l’audace de le dénoncer comme un personnage d’extrême droite.
La dernière université d’automne de son micro-parti UPR a accueilli des invités eux aussi clairement marqués à droite voire à l’extrême droite, ou bien largement liés à la sphère conspirationniste ou rouge-brune : le journaliste apologiste du FN, de l’Algérie française, de la torture et de la peine de mort Robert Ménard ; le complotiste Etienne Chouard ; Alain Benajam du Réseau Voltaire France ; des habitués des soutiens aux dictateurs de tous poils (hier Milosevic, aujourd’hui Al Assad) comme Slobodan Despot ou Bruno Drweski, le compagnon de route du négationniste Claude Karnoouh. Même l’ex-président d’Attac et actuel dirigeant du M’Pep Jacques Nikonoff, qui au nom de l’opposition à l’Union européenne semble aujourd’hui de moins en moins dérangé par ce type d’alliances et dont on se rappelle qu’il avait appelé à voter pour Nicolas Dupont-Aignan aux dernières législatives, s’est rendu à l’invitation d’Asselineau.
Le discours officiel de l’UPR et de ses militants est toujours de répondre aux critiques en affirmant qu’ils « refusent le clivage gauche-droite » et qu’ils n’ont pour programme que de sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN pour « rétablir l’indépendance de la France ». Comme l’explique en substance la charte du parti, il sera bien temps ensuite « de débattre sans fin, voire de se déchirer » sur ces « sujets subalternes » (sic) que sont « la fiscalité, la lutte contre les délocalisations, le financement des retraites, l’immigration, l’environnement, etc. ».
Pourtant, l’UPR a bien un programme politique qui dépasse largement cette seule ambition de sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN et qui esquisse un véritable projet de société, qui évidemment n’est pas le nôtre. Intitulé sobrement « programme de Libération nationale » et placé sous la figure tutélaire du Conseil national de la Résistance (rien que ça !), c’est pour l’essentiel une sorte de fourre-tout démagogique allant même jusqu’à s’opposer à certaines politiques répressives (tant qu’elle sont européennes), ou à défendre une revalorisation du Smic ou la construction massive de logements sociaux. Mais ce qui est le plus intéressant est sans doute son programme économique, qui se résume à un retour à un capitalisme d’Etat et qui lui ne ment pas : l’UPR est bien un parti de droite, notamment au travers de la vision du syndicalisme qu’il défend.
Il prône ainsi une politique productiviste et souhaite « réussir l’alliance entre le capital et le travail » et « développer l’actionnariat salarié ». A la rubrique « reconstituer un syndicalisme indépendant », l’UPR ne s’appesantit pas mais on peut deviner quelle orientation il entend donner à ce dernier : un syndicalisme de préférence nationale (« interdire toute subvention aux syndicats qui ne seraient pas d’origine française ») et à la botte de l’Etat (au travers d’un « financement public suffisant pour leur permettre de jouer leur rôle naturel de vrais représentants du monde salariés »). En bref : un syndicalisme croupion, qui n’aurait de syndicalisme que le nom, à l’opposé de ce que devrait être un véritable syndicalisme indépendant, c’est-à-dire un syndicalisme internationaliste autogéré par les travailleur-euse-s.
Sans surprise, on trouve dans ce programme un large « volet militaire » qui promeut la politique de dissuasion nucléaire et entend « réaffirmer le lien armée-nation » dans le but de « rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ». A noter que dans la vision d’Asselineau, la France ne saurait être une puissance coloniale ou néo-coloniale. Non : pour l’UPR, si « la France reste l’un des très rares pays dont l’influence politique, diplomatique, économique, commerciale et culturelle est telle qu’elle peut faire contrepoids à la superpuissance américaine », ce n’est en aucun cas lié à son passé colonial, dont son programme ne dit rien. Au contraire, le groupuscule ose affirmer contre toute logique historique (la France ayant toujours appartenu au bloc occidental) que « partout à travers le monde, les peuples et les gouvernements attendent et espèrent que la France renouera avec sa meilleure tradition, celle du non-alignement sur un bloc. » Dans cette logique, l’UPR prône un renforcement de la francophonie sous égide de la France, là encore sans rien dire de la domination néo-coloniale que font encore aujourd’hui subir à maints peuples la France, son armée et ses entreprises.
Fr. Asselineau en conférence à l'ULB... 67 minutes.
Rionzunpeu...
L’UPR un mouvement souverainiste qui ratisse large, notamment chez les soraliens, les larouchistes mais aussi chez les chevénementistes, au PRCF, etc. Dans un communiqué publié sur Facebook il y a plus d’un an, des cadres de son parti expliquaient déjà, tout en se dédouanant d’avoir quoique ce soit à voir idéologiquement avec ces gens-là : « il est tout simplement faux d’affirmer que François Asselineau refuse tout dialogue avec les adhérents de E&R, comme avec les adhérents de S&P, et comme avec les adhérents du Comité Valmy. » En conclusion, ils réaffirmaient : « L’adhésion à l’UPR reste grande ouverte à tous les membres de E&R, de S&P, du Comité Valmy, comme de ceux du RIF, du MPEP, du POI, du MDC, de DLR, du MPF, du Front de Gauche, et de tous les autres mouvements politiques français, qui auront compris la légitimité de notre cause, la justesse de notre Charte, la clarté de nos analyses, la rectitude de notre comportement et l’efficacité de notre positionnement. »
Conformément à cette politique de recrutement tous azimuts, ce groupuscule se prétend « ni de droite ni de gauche » (slogan souvent employé par les nationalistes), la lutte contre l’Union européenne (UE) étant selon lui la priorité absolue devant laquelle doivent s’effacer tous les clivages. Comme beaucoup de mouvements s’auto-proclamant « dissidents » voire « résistants », l’UPR se réfère à la Résistance française (avec un discours pseudo gaulliste) pour justifier la mise en silence du clivage gauche-droite le temps de vaincre ce nouvel ennemi que serait l’UE, la Résistance ayant eu des composantes droitières tout autant que gauchistes. l’UPR tient ainsi dans sa charte une rhétorique pseudo gaulliste : « libération nationale », « redressement de la France ». Pourtant ce genre d’orientation souffre d’un anachronisme patent, les deux périodes n’étant pas vraiment comparables et l’UE n’étant pas, quoiqu’on en dise, le 3e Reich. D’ailleurs, le clivage gauche-droite parcourait l’ensemble de la Résistance française, particulièrement dans le cadre de l’opposition entre communistes et gaullistes.
Une idéologie réationnaire. Cela n’empêche pas Asselineau, qui est pourtant assez peu compétent en la matière si on écoute un tant soit peu ce qu’il en dit, de donner des « cours d’histoire » dévieloppant le mythe de la « France éternelle », vieille antienne de l’extrême droite, au cours desquels il développe une historiographie profondément réactionnaire : mise en avant de « nos ancêtres les Gaulois » comme des « premiers Français » et des premiers « résistants » à l’invasion étrangère (suivant une historiographie très « 3e République »), ou bien une histoire des 19e et 20e siècle axée sur la valorisation de la nation-française-que-tous-les-peuples-du-monde-envient, dans laquelle n’apparaît ni l’affaire Dreyfus, ni le Front Populaire, ni la guerre d’Algérie (au contraire, la colonisation a bien entendu eu des "aspects positifs) ni Mai-68. Des oublis idéologiquement significatifs, puisqu’ils ont tous trait à l’histoire de la gauche et du mouvement ouvrier. Et quand il n’oublie pas d’en parler, Asselineau réécrit cette histoire : ainsi, il ne parle de la Commune de Paris qu'en tant que mouvement patriote de résistance à l’invasion étrangère. Tout ceci pour en arriver à la conclusion que le nouvel ennemi venu de l’étranger qu’il faudrait abattre serait l’« empire » européen.
Cette vision transparaît aussi à la lecture de la charte de l’UPR, qui prétend rétablir la « souveraineté » nationale et « redonner à la France sa vraie personnalité », tout en ne disant rien sur le rôle fondamental des Etats-nations dans la construction européenne et la complicité de leur gouvernements dans la mise en place des politiques ultralibérales et destructrices de service publics certes décidées au niveau européen, mais qui vont parfaitement dans le sens des politiques voulues par les gouvernements de chaque état, et ce depuis de longues années. D’ailleurs, l’UPR ne dit rien non plus sur le fait que rien de garantit a priori que même si l’UE n’était pas là, les mêmes politiques n’auraient pas cours. Pourquoi ce silence ? Serait-ce parce qu’Asselineau a conseillé plusieurs gouvernements français au moment où ils détruisaient les droits sociaux et les services publics qu’il prétend aujourd’hui défendre ?
Des sympathies droitières très marquées. Car si on revient sur le parcours politique d’Asselineau, il devient évident que cet homme est de droite, et même issu de la droite dure : sorti d’HEC et de l’ENA, ancien membre des cabinets ministériels de Gérard Longuet, André Rossi, Hervé de Charette et Françoise de Panafieu il a occupé des postes de directeur de cabinet auprès de ministres du gouvernement Juppé casseur de retraites et de sécu de 1995-1996, avant de rejoindre en 1999 le RPF de Philippe de Villiers et Charles Pasqua. Entre 2000 et 2004, il occupe des postes importants de conseillers aux côtés de Pasqua, alors président RPR du Conseil général des Hauts-de-Seine. Toujours avec le même, alors allié au RPR Jean Tibéri il se présente (et est élu) sur une liste de droite dissidente aux municipales parisiennes de 2001. C’est sans étonnement qu’on le voit nommé par Nicolas Sarkozy le 20 octobre 2004 à la tête de la direction générale à l’intelligence économique à Bercy, et travaille alors en étroite collaboration avec Jean-Pierre Raffarin, autre grand casseur de droits sociaux s’il en est. Il finit par être mis sur la touche par Sarkozy en raison de ses prises de position en faveur du protectionnisme, ce qui lui permet depuis de se prévaloir d’un brevet d’anti-sarkozysme censé lui donner une respectabilité progressiste. Mais ne nous y trompons pas, et continuons : fin 2004, il rejoint l’UMP. Mi-novembre 2008, il rejoint pour trois mois le comité directeur du RIF (Rassemblement pour l’indépendance de la France), un mouvement souverainiste situé à l’ultra-droite, puis fonde l’UPR en 2007. Lors des municipales qui suivent, ils se présente dans le 17e arrondissement de Paris contre Françoise de Panafieu mais sans succès.
Les interventions médiatiques d’Asselineau, ainsi que le choix de certains lieux pourtant réputés d’extrême droite pour donner des conférences, achèvent de le classer dans le champ politique : notre énarque a ainsi donné le 7 janvier 2010 une conférence chez les soraliens marseillais de la Cobema mais aussi chez Serge Ayoub (dit « Batskin », le leader des boneheads parisiens) le 8 avril suivant, soi-disant « à l’insu de son plein gré » (bien que la conférence ait duré quatre heures et ce soit déroulée dans une ambiance très cordiale sinon sympathique, aux dires de plusieurs témoins). Il est aussi intervenu sur la radio conspirationniste parisienne Ici et Maintenant à, l’invitation de l’animateur d’extrême droite Pierre Jovanovic, ou encore sur Radio Courtoisie et Radio Notre-Dame.
Ce personnage tente aussi de se faire inviter ou se fait inviter par des radios de gauche, sinon alternatives. Ce genre d’invitations lui servent de caution contre les mauvaises langues qui auraient l’audace de le dénoncer comme un personnage d’extrême droite.
La dernière université d’automne de son micro-parti UPR a accueilli des invités eux aussi clairement marqués à droite voire à l’extrême droite, ou bien largement liés à la sphère conspirationniste ou rouge-brune : le journaliste apologiste du FN, de l’Algérie française, de la torture et de la peine de mort Robert Ménard ; le complotiste Etienne Chouard ; Alain Benajam du Réseau Voltaire France ; des habitués des soutiens aux dictateurs de tous poils (hier Milosevic, aujourd’hui Al Assad) comme Slobodan Despot ou Bruno Drweski, le compagnon de route du négationniste Claude Karnoouh. Même l’ex-président d’Attac et actuel dirigeant du M’Pep Jacques Nikonoff, qui au nom de l’opposition à l’Union européenne semble aujourd’hui de moins en moins dérangé par ce type d’alliances et dont on se rappelle qu’il avait appelé à voter pour Nicolas Dupont-Aignan aux dernières législatives, s’est rendu à l’invitation d’Asselineau.
Le discours officiel de l’UPR et de ses militants est toujours de répondre aux critiques en affirmant qu’ils « refusent le clivage gauche-droite » et qu’ils n’ont pour programme que de sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN pour « rétablir l’indépendance de la France ». Comme l’explique en substance la charte du parti, il sera bien temps ensuite « de débattre sans fin, voire de se déchirer » sur ces « sujets subalternes » (sic) que sont « la fiscalité, la lutte contre les délocalisations, le financement des retraites, l’immigration, l’environnement, etc. ».
Pourtant, l’UPR a bien un programme politique qui dépasse largement cette seule ambition de sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN et qui esquisse un véritable projet de société, qui évidemment n’est pas le nôtre. Intitulé sobrement « programme de Libération nationale » et placé sous la figure tutélaire du Conseil national de la Résistance (rien que ça !), c’est pour l’essentiel une sorte de fourre-tout démagogique allant même jusqu’à s’opposer à certaines politiques répressives (tant qu’elle sont européennes), ou à défendre une revalorisation du Smic ou la construction massive de logements sociaux. Mais ce qui est le plus intéressant est sans doute son programme économique, qui se résume à un retour à un capitalisme d’Etat et qui lui ne ment pas : l’UPR est bien un parti de droite, notamment au travers de la vision du syndicalisme qu’il défend.
Il prône ainsi une politique productiviste et souhaite « réussir l’alliance entre le capital et le travail » et « développer l’actionnariat salarié ». A la rubrique « reconstituer un syndicalisme indépendant », l’UPR ne s’appesantit pas mais on peut deviner quelle orientation il entend donner à ce dernier : un syndicalisme de préférence nationale (« interdire toute subvention aux syndicats qui ne seraient pas d’origine française ») et à la botte de l’Etat (au travers d’un « financement public suffisant pour leur permettre de jouer leur rôle naturel de vrais représentants du monde salariés »). En bref : un syndicalisme croupion, qui n’aurait de syndicalisme que le nom, à l’opposé de ce que devrait être un véritable syndicalisme indépendant, c’est-à-dire un syndicalisme internationaliste autogéré par les travailleur-euse-s.
Sans surprise, on trouve dans ce programme un large « volet militaire » qui promeut la politique de dissuasion nucléaire et entend « réaffirmer le lien armée-nation » dans le but de « rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ». A noter que dans la vision d’Asselineau, la France ne saurait être une puissance coloniale ou néo-coloniale. Non : pour l’UPR, si « la France reste l’un des très rares pays dont l’influence politique, diplomatique, économique, commerciale et culturelle est telle qu’elle peut faire contrepoids à la superpuissance américaine », ce n’est en aucun cas lié à son passé colonial, dont son programme ne dit rien. Au contraire, le groupuscule ose affirmer contre toute logique historique (la France ayant toujours appartenu au bloc occidental) que « partout à travers le monde, les peuples et les gouvernements attendent et espèrent que la France renouera avec sa meilleure tradition, celle du non-alignement sur un bloc. » Dans cette logique, l’UPR prône un renforcement de la francophonie sous égide de la France, là encore sans rien dire de la domination néo-coloniale que font encore aujourd’hui subir à maints peuples la France, son armée et ses entreprises.
Fr. Asselineau en conférence à l'ULB... 67 minutes.
Rionzunpeu...
