mardi 14 avril 2020

Coronavirus, Agro-business, revue de presse du Cercle du Laveu

#2
Par de-là
- COVID 19
 -

Revue de presse à la rame
dans un torrent d'informations
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Après la surprise, la tétanie et la marée d'informations, vient la colère. 
Si les temps sont flous, une chose semble claire :  Il est un monde dont on ne veut plus. 
L'usine à virus, la chaîne de destruction massive, l'usine à exclusion, l'usine à pognon.
 
Si les temps sont déjà durs et angoissants pour beaucoup c'est pourtant après le confinement que la bataille va faire rage. Fort de cette expérience "techno-cocoon" une nouvelle poussée néolibérale se prépare, avec encore moins d'argent dans les tiroirs de l'état. 
Il va falloir jouer des coudes, de l'huile de coude et hausser la voix pour que naissent d'autres formes de vies et d'autres formes de production de bien-être.
 
Pour apporter un peu de distance au flot hystérique d'informations quotidienneet à la foire aux chiffres journalière, nous vous proposons de lier un article de l'hitorien et sociologue médiéviste Jérôme Baschet  "Qu'est-ce qu'il nous arrive ? "

Mais aussi un texte récapitulatif de ces dernières semaines de crise telle que vécue depuis Bruxelles, "Petit traité de confinement à l’usage des réfractaires (de Belgique et d’ailleurs)" écrit  par Gwenaël Brees (Co-fondateur du Cinéma Nova)

Par ailleurs force est de constater que les violences policières (à liège comme à Bruxelles) et la délation ambiante légitimées par des médias moralisateurs et des gouvernances punitives font surface. Voilà un autre virus contre lequel il faut urgemment se prémunir.
 
Si certains veulent mettre une de nos affiches à leur fenêtre contactez-nous par mail.
On livre à vélo, jusqu'à épuisement des stocks.
 
Au plaisir de vous revoir, en chaire et en os.
L'équipe du Cercle
 
Concrêt et Petites initiatives: 
 
Collecte de vivres pour 70 familles, organisée par l'asbl Quai des anfants.
Tous les mardis soir, un point de collecte de dons alimentaires se tient dans le quartier du Laveu au 145 rue Comhaire. Vous pouvez y déposer vos colis du lundi au mardi avant 17h00. Besoins principaux : produits frais. Pour plus d'information ou l'organisation d'autres points de collecte contactez Eva via le FB de l'association ou par tphn 049 92 31735
 
Une pétition contre la destruction d'un site archéologique. 
Cette décision politique semble poussée des ailes par l'injonction productiviste de nos parlementaires: une anecdote pour certains, signes révélateurs (pour ne pas dire prémonitoires) pour d'autres.
 

Liège, Belgique, Coronavirus, Mein Führer... : violences policières

UPDATE, 14 avril : Exil hors de chez soi, suite et fin.
Je tiens à prendre une nouvelle fois la parole concernant mon témoignage de ce lundi 13 avril. Tout d'abord je tiens à remercier le département de philosophie, professeur.e.s, personnels et condisciples, pour leur aide et leur soutien, ainsi que toutes celles et tous ceux qui m'ont donné des conseils pour un suivi de ce qui s'est déroulé dimanche dernier.
Une plainte va être introduite dans un premier temps au comité P, les blessures ont été constatées par un médecin. Concernant les demandes de la presse, je vous renvoie vers mon avocat, Maître Bronlet. Si besoin, vous pouvez prendre contact avec ce dernier par mail robin.bronlet@progresslaw.net.
Nous cherchons également tous les témoignages, que ce soit ceux des bénévoles ou des personnes ayant pu être témoin des faits. Si vous êtes témoins et/ou si vous avez des enregistrements, on vous invite à les envoyer également à l'adresse ci-dessus.
Merci pour votre soutien,
L.D.
Exil hors de chez soi
(écrit ce lundi 13 avril par un de nos étudiants de master)
Hier, je me suis fait rosser par les flics et j'ai fini la nuit au poste.
Dimanche, je suis allé au « food not bombs », c'est-à-dire à une distribution hebdomadaire et gratuite de nourriture se déroulant dans le centre-ville de Liège à destination de tous ceux et toutes celles qui le veulent mais en particulier pour les plus précaires.
Deux flics en cycliste sont présents : ils veulent embarquer un vieux monsieur venu chercher de la nourriture et qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive, répétant qu'il vient simplement chercher à manger. M'approchant, un des deux, particulièrement nerveux, me demande de circuler, de respecter la « distanciation sociale ». Lui faisant remarquer qu'il est le premier à la transgresser, que je viens chercher à manger et que je ne comprends pas qu'on veuille arrêter une personne qui vient chercher à manger, ça le met en rogne. Il fait mine de sortir une arme à sa ceinture (matraque ou bombe à spray, je ne reconnais pas ce que c'est), avant de m'agresser verbalement. Il s'énerve et me fait comprendre que je vais finir au poste. D'emblée ce flic, que ses collègues appellent Logan car aucun de ceux qui interviendront n'auront de badge, me met un coup de poing au niveau du torse m'envoyant contre un volet métallique. Lorsque je lui fais remarquer qu'il vient de me frapper arbitrairement, il me rétorque qu'il m'a juste repoussé. « Le poing fermé ? », lui dis-je. Il réitère alors son geste, de manière plus forte.
Après m'être fait déjà cogner deux fois, je décide de me protéger en rentrant dans le bâtiment où avait lieu la distribution de nourriture. Les deux flics me sautent dessus afin de me sortir pendant que les bénévoles du lieu, eux, essayent désespérément de me faire rentrer. Du côté des flics des coups pleuvent en direction de ces derniers, lâchant leur prise je me retrouve de nouveau à l'extérieur, blessé à la main, mes vêtements déchirés.
Un des bénévoles, me voyant blessé, sort avec du matériel de premier secours. A peine a-t-il le temps de me donner une compresse que les flics lui intiment l'ordre de rentrer dans le bâtiment et de refermer la porte. Le flic qui m'a frappé à deux reprises me demande ma carte d'identité que je lui tends, face à la violence subie je tourne en rond, meurtri et passablement énervé. Le second flic m'ordonne de mettre mes mains sur le mur et fait mine de prendre à nouveau une arme à sa ceinture. Des renforts, d'autres flics, arrivent. Un premier combi avec deux autres flics, vite accompagné de plusieurs combis et du PAB. Une bonne quinzaine de flics, avec ou sans gants, avec ou sans masques, dont certains armés de FN et mitraillettes interviennent. L'un des premiers flics venus en renfort m'ordonne de remettre mes mains contre les murs, d'écarter les jambes et il accompagne son ordre d'une tentative de balayette pour écarter mes jambes. Je retire ma jambe avant que le coup n'atteigne sa cible. Mal m'en a pris. Il me saute alors dessus, sur le dos et par derrière, nous tombons lourdement sur le sol. Cela va ensuite très vite : les flics se mettent sur moi à une demi-douzaine pour exercer un plaquage ventral. J'ai un flic sur chaque membre, un sur le dos et un dernier sur la nuque. Chacun de mes membres est forcé de se plier dans une position non-naturelle, douloureuse, soumise à une totale incapacité et à un arbitraire des plus brutal. Ma tête sur le sol, la pression fait que j'ai l'impression que mes lunettes vont se briser, puis très vite c'est une sensation d'étouffement qui me saisit. Je ne sais plus respirer. J'halète. Mon masque de protection rend davantage malaisée une inspiration. Je répète inlassablement que je ne sais pas respirer mais la pression continue, se maintient, se renforce. Après un temps qui me paraît très long, malgré l'angoisse, je suis enfin redressé. Je respire. J'entends au loin un autre flic ordonner à quelqu'un, que je ne vois pas, d'arrêter de filmer et de dégager.
Celui qui m'a sauté sur le dos et son collègue me mettent alors dans un combi. Le vieux monsieur y est déjà. Il n'a aucune protection. Quant aux deux premiers flics cyclistes, les responsables de l'altercation, ils sont repartis en « oubliant » de rendre ma carte d'identité à ses collègues. Celui qui m'a sauté sur le dos rentre à l'avant du côté passager. Son collègue rentre également dans la voiture et d'un air passablement énervé lui dit : « Dis ! Tu pourrais prévenir quand tu sautes sur quelqu'un ! Moi aussi j'aime ça, j'aurais voulu participer ». Nous nous retrouvons donc à quatre dans le combi, deux à l'arrière et deux à l'avant, je le suis seul à porter un masque. A l'extérieur il y a un attroupement de flics, de combis. Puis, toute sirène hurlante, accompagnés d'au moins un autre combi, nous nous dirigeons vers Natalis. S'ensuit la litanie des micro-humiliations, des micro-menaces, du poids d'un arbitraire qui s'assume et se sent légitime. Arrivé dans les caves de Natalis, une commissaire, elle masquée, me fait part de mes droits. Quand je lui demande les raisons de mon arrestation, elle me parle du fait que j'aurais refusé de donner mes papiers. Je lui réponds que ce n'est pas le cas vu que c'est un de ses collègues qui les a. Elle me parle ensuite de trouble à l'ordre public. Lorsque je lui demande si se faire taper dessus par ses collègues est un trouble à l'ordre public, elle me répond que les personnes qui m'ont frappé ne sont pas présentes. Je lui désigne à côté d'elle celui qui m'avait sauté dessus quand un autre flic, s'énervant de la tournure de la conversation, me pousse vivement vers les couloirs, arguant que je ne suis qu'un contestataire, que je ferais mieux de me taire. La fouille se passe. On me coupe la ficelle de mon pantalon « parce que c'est la procédure » et on me jette dans une geôle.
Je vais passer un peu moins de six heures en cellule, sur un matelas dégueulasse où l'on peut encore retrouver des traces de sang. La pièce est particulièrement exiguë, l'air irrespirable, vicié, une lueur vive et une caméra me dardent inlassablement. Attenante à la mienne, d'autres personnes sont également en cellule. A ma droite, le vieux monsieur ne cesse de répéter qu'il venait chercher à manger. A ma gauche, une femme sans-abri arrêtée parce qu'éméchée en rue. Elle veut sortir et voir ses parents. Elle alterne entre des phases de plainte, des phases de pleurs et des phases de silence. Dans d'autres cellules, ça crie, ça geint, ça cherche de l'aide désespérément. Et lorsque ça s'agite de trop, le flic en poste menace de couper les microphones. Les longues heures sont ponctuées de cris, de nouveaux arrivants avec leur lot de menace, d'humiliation policière. A un moment donné, j'entends un flic saluer son collègue présent par le sobriquet de « Mein Führer ». A d'autres moments, quand les « sauvages », c'est-à-dire nous, sommes calmes nous les entendons rire, discuter. « La banalité du mal », pensais-je.
Au bout donc de plusieurs heures, je suis enfin relâché. Je n'ai jamais reçu les motifs de mon arrestation, je n'ai eu à signer aucun papier hormis celui concernant la restitution de mes affaires. Nulle mention sur une quelconque explication des violences que je viens de subir. Hélas, je ne fus pas le seul à les avoir subies. Ma compagne, inquiète de ne pas me voir revenir, a retourné ciel et terre pour me retrouver, comprendre ce qui s'était passé. Alertée qu'on m'avait probablement embarqué, elle tente désespérément d'avoir d'autres informations. Les coups de téléphone n'auront comme seule conséquence que les agents essayent de lui tirer les vers du nez, renvoyant à ma propre responsabilité l'arrestation. Lorsqu'elle retéléphone pour communiquer aux agents de Nathalis le numéro de mon avocat, ce dernier rétorque « S'il a un avocat, ça veut dire qu'il a des antécédents ! ». Rien n'y fait, elle raccroche. Les heures d'angoisse et de colère se succèdent, elle prend donc son vélo et se dirige vers Natalis. Elle rentre à l'intérieur, demande à quelle heure je vais sortir, l'un des agents lui répond « Bientôt. Enfin, j'espère… Pour vous... » A force de patience, l'un des collègues de l'agent précédent consent à lui répondre que je sortirai dans trois quarts d'heure. Cela fait déjà un moment que ma compagne attend dehors. Je ne sortirai que plus de deux heures plus tard, un peu après minuit... Nous rentrons enfin chez nous.
Ce matin, au réveil, je me sens particulièrement courbaturé, je suis contusionné. Si je porte des traces au niveau de la nuque et du torse, j'ai des douleurs aux jambes et particulièrement à la main gauche. Je me sens troublé, non pour être intervenu dans une situation indigne envenimée par une intervention grotesque, dangereuse et démesurée lors d'une distribution de nourriture, mais bien pour la violence que moi et mes compagnons d'infortune avons subie et surtout pour celle, plus invisible, qu'a subie ma compagne.
Ce matin, j'apprends par voie de presse que les personnes ne respectant pas le confinement risquent, non plus des sanctions administratives communales, mais bien du pénal. Deux-trois jours auparavant, un jeune, Adil, est mort d'une intervention policière car il était à l'extérieur. C'est amer que j'écris, amer face à l'arbitraire qui a tué il y a quelques jours et par lequel, hier, j'aurais pu également y passer.
Merci d'avoir pris la peine de me lire.
LD.

Coronavirus : Recul de l'épidémie à Marseille

Pour les profanes, le temps qui passe semble accorder de plus en plus de crédit au professeur Raoult. 


Coronavirus : plus de 80 % des personnes en réanimation seraient en surpoids

Selon des données préliminaires consultées par des journalistes du quotidien Le Monde, 83 % des patients en réanimation seraient en surpoids.
Selon un récent article paru dans le journal Le Monde, repris par La Ligue contre l’obésité, 83 % des patients en soins intensifs seraient en surpoids ou obèses. Mais les données ne sont pas encore réellement consultables et on ne sait pas bien encore si l’obésité ou le surpoids seul (car elle s’accompagne souvent d’autres facteurs de risques) constitue une véritable prédisposition à des formes graves de la maladie.

Une majorité de patients en surpoids en réanimation

Dans plusieurs centres hospitalo-universitaires de France, des médecins constatent la forte présence de patients souffrant de surpoids ou d’obésité. Aucune statistique n’est disponible actuellement à ce sujet mais cela paraît intuitivement logique étant donné que le surpoids favorise également certaines comorbidités. Avec 15 % de sa population souffrant d’obésité, le risque qu’encourent ces personnes pose question. Aux États-Unis, où l’épidémie fait actuellement des ravages, un adulte sur deux est obèse. Des données provenant des États-Unis pourraient permettre de confirmer ou d’infirmer cette tendance.
Pour l’instant, les seules données européennes robustes réellement publiées dans la littérature scientifique à notre disposition sont celles des services de réanimation italiens de Lombardie où il n’y a aucune information sur le poids des personnes admises.

Comment l’expliquer ?

Hors comorbidité identifiée pour le Covid-19, on sait depuis longtemps que l’obésité est un facteur de risque d’embolie pulmonaire. D’autres mécanismes biologiques, comme un terrain inflammatoire ou la présence de graisse dans les poumons, pourraient expliquer que les patients en surpoids soient plus à risque que ceux dont le poids est « sain ». Mais à ce jour, il serait fortuit de se lancer dans l’explication d’un phénomène dont nous ne savons même pas s’il existe. Il faut des données plus robustes pour savoir si les patients en surpoids sont vraiment très représentés parmi l’ensemble des cas admis en réanimation.
Et puisque nous parlons de poids, L’Anses vient de mettre à jour ses repères concernant l’activité physique et la sédentarité en les adaptant à cette période de confinement. Elle conseille notamment de maintenir une activité physique quotidienne suffisante, même dans un petit espace (se déplacer dans son logement, dans son jardin, porter une charge, monter ou descendre les escaliers, réaliser des tâches domestiques) et multiplier les pauses entre les moments devant les écrans pour bouger et éviter de grignoter. Elle rappelle que la sédentarité et l’obésité sont des facteurs de risques majeurs de maladie chronique. À un âge avancé, cela peut aussi entraîner une décroissance irréversible de l’appareil locomoteur.
  • Une majorité de patients admis en réanimation seraient en surpoids mais des données plus robustes manquent pour confirmer cette tendance.
  • Des mécanismes tels qu’un terrain inflammatoire ou la présence de graisse dans les poumons pourraient expliquer cet état de fait s’il venait à être confirmé.
  • L’Anses a actualisé ses repères d’activité physique en cette période de confinement. Il est d’une importance vitale de conserver une activité physique.

Coronavirus : les personnes obèses représentent une proportion très élevée des patients en réanimation en France

Les individus en situation d’obésité risquent plus de présenter une forme grave de Covid. Selon les premières données d’un registre national, 83 % des patients en réanimation sont en surpoids
Les personnes obèses, soit 15 % des adultes en France, sont-elles plus susceptibles de contracter l’infection au SARS-CoV-2 et risquent-elles plus de présenter des formes sévères ? C’est le double motif d’inquiétude des médecins qui les prennent en charge. S’agissant de la gravité, les données sont encore parcellaires, mais sur le terrain, le constat devient évident : les individus en surpoids ou avec une obésité représentent une proportion élevée, voire très élevée, des patients atteints de Covid admis dans les services de réanimation.
En Grande-Bretagne, sur une série de 196 malades hospitalisés en soins intensifs, 32 % étaient en surpoids (indice de masse corporelle ou IMC, soit le poids divisé par le carré de la taille, entre 25 et 30 kg/m2) et 41 % étaient obèses (IMC supérieur à 30 kg/m2), selon un rapport publié le 20 mars. Les statistiques semblent du même ordre en France.
Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Nice, l’IMC moyen des patients Covid actuellement en réanimation est de 29 kg/m2, la corpulence normale se situant entre 18,5 et 25 kg/m2« Parmi nos 40 patients, 95 % sont en surpoids ou obèses, avec souvent une hypertension artérielle et un diabète associés », souligne l’anesthésiste réanimateur Hervé Quintard. Au CHU de Montpellier, 45 % à 50 % des malades Covid hospitalisés en réanimation lors des premières semaines de l’épidémie avaient une obésité cotée sévère (IMC supérieur à 35 kg/m2), voire morbide (IMC supérieur à 40 kg/m2), estime aussi le professeur Xavier Capdevila, responsable du département anesthésie réanimation du site Lapeyronie.
Un registre national des formes graves de Covid permettra bientôt d’en savoir plus sur le profil des patients, leur prise en charge et leur devenir. Lancée le 19 mars par le Réseau européen de recherche en ventilation artificielle (REVA), cette base prospective a déjà enregistré des informations concernant plus de 2 000 malades pris en charge dans 195 services de réanimation francophones, français essentiellement.

Appel à la prudence

« Parmi eux, 83 % sont en surpoids ou obèses, avec souvent une association avec un diabète ou une hypertension artérielle. Il s’agit dans les trois quarts des cas d’hommes et la médiane d’âge est de 63 ans », précise Matthieu Schmidt, réanimateur médical à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), coordinateur du registre. Il appelle cependant à la prudence dans l’interprétation de ces données encore préliminaires, sans analyse fine des facteurs de risque. Le pronostic de ces patients de réanimation ne peut pas non plus être interprété, un certain nombre étant encore hospitalisés.
Dans sa liste des personnes à risque de forme grave de Covid, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a pour l’instant retenu – sur la base des données de la littérature – les individus de plus de 70 ans, avec des antécédents cardiovasculaires, un diabète, une pathologie chronique respiratoire, une insuffisance rénale dialysée ou un cancer sous traitement. Les personnes avec une obésité morbide (IMC supérieur à 40 kg/m2) ont également été incluses dans cette liste, par analogie avec la pandémie de grippe A (H1N1) de 2009. « Le risque est probablement en dessous de ce seuil », estime cependant le professeur Olivier Ziegler, nutritionniste au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy et président du groupe de coordination et de concertation des centres spécialisés de l’obésité, qui insiste sur la nécessité de disposer rapidement de davantage de données internationales et nationales sur ces sujets.
Le pronostic des formes sévères de Covid, qui nécessitent une réanimation, est-il plus défavorable chez les malades avec un IMC élevé, voire très élevé ? « Les résultats d’une petite série américaine sur 24 patients hospitalisés en unités de soins intensifs pour Covid, publiés dans le New England Journal of Medicine le 30 mars, suggèrent que le risque de décès augmente avec la corpulence, poursuit le professeur Ziegler. Ce qui est frappant, dans cette étude, c’est que la mortalité atteint 70 % chez les malades dont l’IMC est supérieur à 35, contre 30 % chez ceux avec un IMC inférieur à 35. »
Pour le nutritionniste, le faible effectif de l’échantillon ne permet pas de tirer de conclusions définitives quant au rôle propre de l’obésité, mais ces données américaines remettent en question le dogme d’un seuil de 40 kg/mde l’IMC comme facteur de gravité. « Dans cette publication, la mortalité qui semble liée aux pathologies associées est élevée même chez les jeunes (37 % chez les moins de 65 ans), ce qui est un autre facteur d’inquiétude », ajoute Olivier Ziegler. Il rappelle qu’en France, le nombre de personnes en situation d’obésité sévère de grade 2 (IMC > 35) est d’environ 1,3 million, et de 600 000 pour l’obésité de grade 3 (IMC > 40).

« L’obésité augmente le risque d’embolie pulmonaire »

« L’obésité augmente le risque d’embolie pulmonaire. Or, l’infection au nouveau coronavirus expose déjà particulièrement aux complications thrombo-emboliques, explique le professeur Jean-Michel Oppert, qui dirige le service de nutrition de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP). D’autres anomalies associées à l’obésité peuvent pénaliser ces patients : des troubles ventilatoires, mais aussi un état inflammatoire “à bas bruit” et un déficit immunitaire chronique. Ces facteurs sont délétères lors d’infections virales respiratoires comme la grippe ou le Covid. » Un IMC élevé augmente aussi le risque d’escarre.
En revanche, note le réanimateur Matthieu Schmidt, les personnes avec obésité répondent bien aux séances de décubitus ventral (ventilation sur le ventre), une technique utilisée dans les services de réanimation pour améliorer l’état ventilatoire des malades.
Autre donnée a priori positive : ces dernières années, plusieurs études ont suggéré que la courbe de survie en réanimation serait meilleure chez les sujets obèses, car ils ont une réserve métabolique qui leur permet de mieux résister à la dénutrition que les personnes de poids normal. « C’est un sujet controversé sur lequel il faut rester prudent, car cela dépend des causes de la réanimation », tempère Karine Clément, professeure de nutrition à la Pitié-Salpêtrière. Pour cette spécialiste, également vice-présidente de l’Association française d’étude et de recherche sur l’obésité (Afero), l’une des priorités est d’acquérir des données épidémiologiques plus précises sur les facteurs de risque de formes graves de Covid. « Dans les données disponibles, on retrouve souvent l’association de plusieurs pathologies : diabète de type 2, hypertension artérielle, maladies cardiaques et obésité. Mais il faudrait savoir si une obésité à elle seule, sans comorbidité, prédispose aux formes sévères », s’interroge Mme Clément.
L’autre question qui préoccupe la nutritionniste et ses confrères est celle de la possible susceptibilité accrue des personnes obèses à l’infection au nouveau coronavirus.« Pour certains virus grippaux, il a été montré que les patients avec un IMC élevé ont une durée de portage viral plus longue, mais pour le SARS-CoV-2, on ne sait pas », souligne la professeure.
Dans des recommandations, l’Afero et d’autres sociétés savantes insistent sur l’importance du confinement et des mesures barrières pour ces patients. « Les messages de prévention sont cependant souvent difficiles à faire passer dans l’ensemble de la population, et en particulier dans les populations vulnérables sur le plan socio-économique, deux à trois fois plus touchées par l’obésité », rappelle M. Ziegler. La question est aussi posée d’arrêts de travail préventifs pour les personnes avec une obésité sévère dont les conditions de travail ne permettent pas de respecter les mesures barrières.

La vaccination, un sujet clivant d'avenir... présentation de l'enquête de Thierry Casasnovas !



Bonjour, moi c’est Aude !
D’une nature plutôt curieuse, j’ai un parcours professionnel un peu atypique.
J’ai débuté des études de Langues Etrangères Appliquées à La Sorbonne à Paris puis je me suis dirigée vers des études de Communication et Journalisme. J’avais très envie de devenir le Tintin des temps modernes, version plus féminine, cela va de soit. J’ai fait de nombreux stages dans le monde de la presse, j’ai travaillé en radio où j’animais la tranche matinale de 7h à 10h. J’ai vraiment beaucoup aimé cette expérience qui m’a enrichie et qui s’est soldée par un chômage…
Envie de changement, envie de devenir mon propre patron, j’ai décidé de faire de ma passion des animaux, mon métier. J’ai donc créé une entreprise de garde d’animaux en région parisienne, la région où je vivais à l’époque. Je me suis formée en tant que Comportementaliste en relations Homme-Chien et Homme-Chat. Cela m’a permis de mieux comprendre ce qui se passait entre nous et nos poilus adorés. Mon entreprise marchait bien.
Après avoir connu une séparation amoureuse, j’ai rencontré François grâce au site de rencontres Meetic. Si, si, ça fonctionne ! Nous en sommes la preuve. Un véritable coup de foudre qui a donné naissance quelques mois plus tard à notre fils, Noah.
  • Mon Épreuve de Vie
L’accouchement a été un choc tant physique que psychologique. Rien ne s’est déroulé comme prévu.
Beaucoup de fautes professionnelles, une sage femme en début de carrière, une péridurale qui n’a pas fonctionné, une perfusion bouchée dont personne ne s’est préoccupé, une césarienne en urgence, après 16h de travail, pratiquée à vif… La peur de mourir était gravée au plus profond de mon âme.
Une épreuve qui est longtemps restée inscrite dans ma chair, dans mes tripes.
J’étais ravie d’avoir mon fils mais je souffrais terriblement. Personne ne comprenait ma douleur. Physiquement, j’avais de l’eczéma géant sur tout le corps, beaucoup de douleurs, j’étais incapable de me toucher le ventre. Psychologiquement, j’étais furieuse contre le personnel de l’hôpital, contre moi-même et contre François. J’ai tenté beaucoup de choses pour m’en sortir : médecine traditionnelle, psychologues, acupuncture, magnétisme… Cela ne soulageait qu’un peu ma peine. Mon couple était au bord du gouffre. Je reportais tout sur François.
  • Ma Révélation : l’Hypnose.
Sur les conseils d’une amie, n’ayant rien à perdre à part quelques euros, je me suis rendue chez une hypnothérapeute proche de chez moi. Accompagnée de mon homme car j’avais peur, peur qu’elle me fasse faire des choses étranges…
Une révélation ! Le jour et la nuit.
J’ai fait 4 séances d’hypnose qui m’ont permis de me laver, de faire sortir tout le sombre, le négatif, toute la colère et la haine. Mon sourire est revenu. Et ce n’était pas un sourire de façade. Il était temps pour moi de passer à autre chose, de tourner la page sereinement.
Comme une évidence, un matin au réveil, j’ai décidé d’aider les autres comme j’ai pu être aidée. Tout le monde devait connaître la magie de l’Hypnose. Il me fallait comprendre, après le fonctionnement de nos amis les bêtes, le fonctionnement de notre cerveau. Je me suis inscrite le jour même à l’IFHE pour suivre la formation d’Olivier Lockert qui m’était alors complètement inconnu.
  • Le Changement de Vie
Je venais d’ouvrir la boîte de Pandore. J’ai alors entrepris un gros travail sur moi-même, sur mes liens aux autres, sur mon passé, mon enfance, ma famille, pour devenir celle que j’étais vraiment. Comme un papillon qui sort de sa chrysalide et ouvre ses ailes. Être juste Moi sans masque social, sans faux-semblant.
Ce fut le départ d’une multitude de prises de conscience en tout genre…
  • S’Alimenter Différemment
La nourriture industrielle, et tous ses scandales, ne me convenait plus. Je ne voulais plus empoisonner mon corps qui avait eu sa dose jusque-là. Je voulais surtout une alimentation saine pour mon fils.
Un retour au naturel avec beaucoup de fruits, de légumes, de jus de légumes. Des produits frais, de saison et locaux grâce à un formidable maraîcher bio proche de chez moi. Nous nous sommes mis petit à petit à pratiquer des jeûnes intermittents, des jeûnes secs.
Il nous a fallu un temps d’adaptation, de tests en tout genre et d’erreurs. Mais quelle fierté pour moi, quand dès 3 ans, mon petit bout buvait son grand verre de jus de légumes verts tous les soirs. Parfois avec quelques grimaces…
Qu’est ce que je donne à mon corps ? Quels produits j’utilise pour me laver le corps, les cheveux, les dents ? Un raz-de-marée dans notre salle de bain, notre cuisine…
  • Sortir de la société de Sur-Consommation
J’ai toujours été sensible à la planète, aux animaux.
Mais au final, dans ma vie de tous les jours, je ne faisais rien de concret. Je parlais écologie mais je n’agissais pas. Je suivais le moule de la majorité dans ce conformisme, dans cette consommation qui, à l’époque, me semblait vitale et nécessaire. Je consommais tout le temps : vêtements, sacs à main, chaussures, maquillage, bijoux, décorations en tout genre pour mon logement… Je dépensais beaucoup d’argent pour que toutes ces choses dorment dans mes placards. Je remplissais des poubelles sans me rendre compte de mon impact sur l’environnement.
J’ai dit : STOP !
Cela s’est mis en place petit à petit. Un retour à l’Essentiel dans ma maison. Aller vers plus de Minimalisme. Vivre mieux mais avec moins. Cela est possible ! Consommer le peu que nous devons en limitant au maximum l’impact sur notre belle planète, être sur la route du Zéro Déchet, acheter au maximum de l’occasion…
  • Choisir son Conte de Fées !
La région parisienne ne collait plus avec ce que nous étions devenus et à nos aspirations. Nous avons donc décidé de déménager pour aller vivre au bord de la mer. François, professeur d’EPS dans un collège, a donc demandé sa mutation. Et nous avons obtenu ce que nous voulions : Royan en Charente Maritime. Nous nous sommes mariés et nous avons quitté la grisaille parisienne pour la plage et le soleil… Nous habitons maintenant à 600 mètres de la mer. J’entends parfois le bruit des vagues depuis mon jardin.
Choisir son lieu de vie, jamais je n’y avais songé.
Je dis très souvent que le jour où j’ai accouché de mon fils, j’ai accouché de moi-même.
Je souhaite très sincèrement partager avec vous ma vision de la vie, mon conte de fée que je continue à écrire, pour que peut être cela vous donne envie d’écrire le vôtre… Je ne prétends pas du tout être meilleure ou vous dire comment vivre votre vie mais juste vous montrer que cela est possible.
Le bonheur se vit et s’écrit tous les jours. Le bonheur n’est pas la destination mais le chemin…
Voilà tout ce que je souhaite partager avec vous, avec ma famille, avec mon fils. Croire en soi, croire en ses rêves.
Et vous, quels sont vos rêves ?


Covid-19 : Bernard Friot analyse et propose