lundi 29 janvier 2018

Interview de Stéphanie Gibaud, auteure courageuse du livre "La traque des lanceurs d'alerte" / Interview of Stéphanie Gibaud, brave author of the book "The tracking of the throwers of alert"


Ajoutée le 26 janv. 2018

Dans LA GRANDE INTERVIEW, Stéphanie de Muru reçoit Stéphanie Gibaud auteur du livre «La traque des lanceurs d’alerte». En dénonçant les malversations orchestrées par la banque UBS qui l’employait, cette lanceuse d’alerte a permis à la France de récupérer 12 milliards d’euros et de mettre la main sur 38 000 comptes offshore. Aujourd’hui Stéphanie Gibaud n’a plus d’emploi et vit avec le RSA. Abonnez-vous à la chaîne YouTube de RT France : https://www.youtube.com/user/rtenfran... RT en français : http://francais.rt.com/ Facebook : https://www.facebook.com/RTFrance Twitter : https://twitter.com/rtenfrancais Google+ : https://plus.google.com/1043966433679...






vendredi 5 janvier 2018

Gregory Mutombo : l'éveil des consciences / Gregory Mutombo: the awakening of the consciousnesses

Avis aux militants politiques de tous bords 

bon, il y a ce fameux concept de réincarnation qui revient à plusieurs reprises dans le discours de Gregory Mutombo... ça risque d'en énerver plus d'un :-).  Je ne sais pas trop ce qu'il faut penser de cette hypothèse mais à ce stade, elle ne m'obsède pas, elle suscite plutôt de la curiosité. Pour le reste, comme lui, je suis convaincu que nous contribuons, par nos pensées, nos croyances, à ce monde de m... que nous observons. Un monde qui nous revient en miroir en pleine tronche. 

Sans déflorer le sujet, voici comment je résume l'essentiel de son discours : il n'adhère pas à cette fameuse citation de Gandhi  : "sois toi-même le changement que tu veux voir dans le monde" et ne sépare pas, non plus, l'individuel du collectif. Tout le vivant est un. Selon Gregory, notre job sur terre n'est pas de changer le monde... depuis le temps qu'on essaye, en gros, cela ne fonctionne pas. Notre job, c'est de co-créer du neuf. Pour tenter de comprendre la nuance, eh bien, voyez cette conférence (et bien d'autres sur youtube) :  





Alors, réforme, transition ou révolution institutionnelle... ou spirituelle ? Ivan Illich prônait la dernière solution dans la dernière partie de son oeuvre (il évoquait d'ailleurs l'idée d'un droit au chômage créateur). Quant à certains anarchistes, ils avaient eux aussi choisi leur camp : https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/retours-a-la-nature-34-les-clairieres-libertaires-une-vie-communautaire-danarchiste-en-1900.

Ce dont je suis sûr, c'est du caractère contre-productif de la violence. Certes, celle-ci peut résoudre certains problèmes à court terme - exemple : se libérer d'un joug impérialiste, se défendre contre une agression - mais elle ne prend pas en compte, ou pas suffisamment, les causes de son avènement. La violence appelant la violence, elle s'auto-entretient ainsi ad vitam aeternam. 

En outre, le discours de Grégory me fait immanquablement penser à celui de Gregg Braden. A son propos, je vous recommande, une fois de plus sur ce blog et ce ne sera pas la dernière, cette passionnante conférence-fleuve de 4h :




jeudi 4 janvier 2018

Ce belge a tout quitté pour créer un Monde Nouveau : « là où tout est possible » / This Belgian left everything to create a New World: "where everything is possible"

https://mrmondialisation.org/ce-belge-a-tout-quitte-pour-creer-un-monde-nouveau/


(Activer les sous-titres pour l'intervention en espagnol à la fin de la vidéo.)



1 janvier 2018

Et il l’a vraiment fait ! C’est l’histoire pas si ordinaire d’un utopiste assumé, un jeune Belge qui n’a pas froid aux yeux et son idée folle : créer un nouveau monde ! un petit lopin de terre où l’Humain et la nature vivent en équilibre, avec le rêve de devenir auto-suffisant mais connecté. Plusieurs années après, il est fier de nous présenter son Monde Nouveau en Colombie. Rencontre avec Philippe Bekaert.


Philippe Bekaert vient juste d’avoir 30 ans. Malgré “la folie de la jeunesse”, comme il dit, il prouve surtout qu’il a de l’aplomb et une solide maturité pour avoir créé ce petit paradis unique au monde ! Ex-jardinier indépendant à Bruxelles, Philippe était fatigué de « bosser » 14h par jour sans autre but que de travailler. Papa flamand, maman française, il a grandi à Courtrai et a fait ses études d’économie à Lille en français. C’est là qu’a germé l’envie d’un autre modèle plus respectueux de la nature et des communautés locales. Alors, pour donner plus de sens à sa vie, il est parti à l’âge de 27 ans et il ne savait absolument pas où il allait s’installer. Un choix audacieux… Aujourd’hui, après des années de travail pour tout reconstruire, il peut nous dire “Bienvenue à Mundo Nuevo, là où tout est possible”.

Situé dans la Sierra Nevada de Santa Marta (au nord de la Colombie), juste au-dessus de Minca, Mundo Nuevo (du nom de cette vallée) est une ferme biologique et une auberge, dédiées à la durabilité et à l’éducation à travers la préservation des ressources naturelles de la terre. Projets de permaculture, de reforestation, de réserve naturelle, préservation de l’eau des montagnes, apiculture, recyclage très poussé, tout ce petit monde est animé par la nécessité d’une vie durable et la volonté d’avoir un impact positif sur son environnement. Le rêve ? Atteindre l’auto-suffisance tout en assurant l’emploi à long terme d’ici peu. Un rêve qui tient largement la route.

Philippe nous accueille les pieds nus, connecté à la terre, avec sa longue barbe. Il a d’ailleurs fait le pari de se raser la barbe uniquement le jour où Mundo Nuevo serait auto-suffisant. En attendant, il vit dans sa petite cabane en bois construite il y a deux ans avec des matériaux de récupération et du bois offert par la forêt, tel Robinson Crusoé : “Le changement vient de soi-même. Tout le monde doit participer au changement. On n’a plus le temps d’attendre. Il est urgent de bouger. L’économie, comme on l’envisage, ne prend pas en compte le bien-être de la communauté et le respect de la nature. Ici, on essaie d’avoir un équilibre au niveau du respect de la communauté et de la nature. Notre système ne peut pas perdurer comme cela, comme le modèle économique actuel.” nous confie-t-il.

En accueillant des voyageurs dans son “hostel” ultra-minimaliste, Mundo Nuevo se donne les moyens de concrétiser ses idées ainsi que l’emploi de 18 locaux à temps plein. C’est le noyau de son activité permettant de structurer l’ensemble de son monde. Le reste des bonnes énergies vient des nombreux volontaires qui décident de venir passer un peu de temps et de s’inspirer de cette expérimentation singulière. Tous les jours, 25 personnes s’activent dans la propriété et vivent en communauté : “nous voulons faire de Mundo Nuevo un think-tank, un incubateur, un lieu d’exposition de la vie durable!”. La ferme accueille et encadre de jeunes porteurs de projets à caractère « positifs » comme Katrina, américaine et son projet de savon naturel “sierra sana” ! Mundo Nuevo est devenu un petit laboratoire pour un monde nouveau et auto-suffisant.

Les 4 grands principes de Mundo Nuevo sont l’eau, l’alimentation, la stabilité économique et l’énergie. Le tout animé par l’éducation, la sensibilisation et la communauté. “Sans eau, il n’y a pas de vie. Mundo Nevo a la chance d’avoir une source d’eau. La stabilité économique nous vient grâce aux voyageurs qui résident ici. L’indépendance énergétique, c’est juste un investissement. Il reste donc l’alimentation et c’est le gros morceau. Notre but final pour une alimentation durable est de cultiver et produire tout ce que l’on consomme, excepté le sel ! Avec un modèle de permaculture pour la production de tous les fruits, légumes, herbes aromatiques et épices, graines, huile d’avocat, plantes médicinales, noix, champignons, oeufs, etc…” Côté cuisine, c’est nourriture végétarienne pour tout le monde !

L’objectif est titanesque mais pas impossible sur ce flanc de montagne de 49 hectares, étendu entre 550m et 1150m d’altitude et traversé par 2 petits cours d’eau. Une situation qui offre une large période de récolte sur 3 espaces de potager et plusieurs microclimats. Sans pour autant transformer la montagne en zone de culture, Mundo Nuevo travaille aussi pour préserver les parties sauvages de son environnement, protéger les pentes dégradées par l’érosion et améliorer le rendement de la plantation de café et du magnifique verger donnant des avocats, des papayes, des citrons, des mangues, des fruits de la passion, des goyaves, des mandarines, de la canne à sucre,…

La Culebrera, un des 3 jardins de la zone est méticuleusement entretenu par Léandro, Belge de 27 ans qui a étudié l’agronomie à Gembloux. Il travaille aussi selon les principes de la permaculture et l’aide des abeilles de ses ruches. Il vit là en solitaire, à quelque centaines de mètres en aval de la ferme principale. Mais aussi, avec l’aide régulière de l’équipe et des volontaires. « On vit vraiment avec les cycles du soleil et de la lune ici, je n’ai pas besoin d’électricité. C’est agréable de vivre avec peu, tu te rends compte au final que tu peux trouver ton bonheur dans des choses vraiment très simples. Quand tu le vis, tu l’intègres profondément, c’est un rêve que j’ai depuis tout petit, je suis heureux de le réaliser ! J’ai terminé mes études d’ingénieur pour me retrouver en plein milieu de la jungle avec tout ce dont j’ai besoin. On est dans un moment du développement humain qui est clé, on prend de plus en plus de vitesse dans notre société, c’est maintenant qu’il faut faire des choix judicieux car on a déjà été un peu trop loin dans le processus de dégradation de l’environnement. »

Mundo Nuevo est une communauté dynamique et inspirante où se côtoient des individus plein d’optimisme et de réalisme dans l’avenir. Il a aujourd’hui une organisation sociocratique dans laquelle chaque membre a voix au chapitre et a des responsabilités différentes mais une valeur et une rémunération égalitaire. Chaque semaine, après le repas du soir, ils se rassemblent pour débattre des grands projets et prendre des décisions ensemble. Philippe, même s’il restera toujours à la base de ce projet, a arrêté d’être le “chef” pour devenir un membre de la communauté à part entière.

Et cette belle équation ne serait pas parfaite si elle n’intégrait pas les gardiens de cette montagne : la communauté des indiens Wiwas. Ils ont bâti ensemble le projet du village indigène, Awindua. Un petit village traditionnel, à côté de la ferme, dans lequel la communauté vit et tente de promouvoir sa culture menacée et les traditions de ces familles : la production artisanale et organique de panela et de sacs traditionnels. Ici, la présence des différentes communautés ne pose de problème à personne. Nous sommes accueillis sur place par deux indiens tout habillés de blanc : Luntana Gil Alberto, 21 ans, devenu un ami de Philippe Bekaert, et son grand oncle, Jacinto Gil Daza, 64 ans et Mamo (guide spirituel, sage de la communauté). “On fait partie d’un même monde. On est sur la même planète, donc, collaborons ensemble”, explique Luntana. “J’ai énormément appris au contact des Occidentaux.”

Le sage prend alors la parole en Damana, la langue indigène des Wiwas. “Il faut prendre soin de la terre, de la Pachamama, de la terre mère, de la mère nature. Arrêter de gaspiller les minerais, de polluer le fleuve,… Être plus respectueux de la terre. Arrêter de détruire les éléments naturels.” On comprend rapidement pourquoi le projet de Philippe Bekaert a parfaitement trouvé sa place dans la région.

Quand on rayonne, forcément on inspire son entourage. Valérie, la mère de Philippe, la cinquantaine, va également venir s’installer bientôt dans ce petit coin de paradis. Dernier élément symbolique, et pas des moindres, l’endroit était utilisé dans le passé par les guérilleros et les paramilitaires pour leurs activités. Un lieu de guerre donc, que Philippe a transformé en un endroit de paix, de partage et de communion. On souhaitera également au reste du monde à renaître de ses cendres pour trouver un chemin beaucoup plus équilibré et sage.