jeudi 5 octobre 2017

Crise espagnole : deux points de vue intéressants bien que venant de deux planètes différentes... / Spanish crisis: two interesting points of view although coming from two different planets


1. la violence est toujours un échec, un malheur, d'où qu'elle vienne; elle sommeille en chacun de nous; 

2. Les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes et d'organiser des référendums;
3. L'europe, machine à "gouvernancer" les états souverains, voit d'un très bon oeil la régionalisation/dislocation de ceux-ci puisque cela affaiblit leur pouvoir de décision;
4. Certes, sil n'y avait pas cette machine, ce machin, l'europe, un état  décentralisé en entités plus petites pourrait être considéré comme un facteur de progrès pour la démocratie;
4. Plus on tape sur les Catalans, plus ils veulent se séparer. Logique, humain, normal. 
5. Comment résoudre ces équations ?
6. En se mettant à table j'imagine et en réfléchissant à tout ce qui motive ces forces centrifuges et centripètes... et en se posant toujours cette question : à qui profite le crime ? 

Christophe


La profonde malhonnêteté des médias dominants sur la Catalogne



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Grâce aux réseaux sociaux, les médias grand public ne peuvent plus cacher ce qui se passe. Mais ils peuvent tenter de contrôler notre perception des événements. Ce qui s’est passé hier en Catalogne est que des forces paramilitaires ont attaqué des électeurs qui tentaient de voter. Nombre de médias grand public ont décide d’appeler les électeurs des « manifestants » plutôt que des électeurs. Donc, la prochaine fois que vous vous rendrez aux urnes, apparemment, ce que vous ferez s’appelle « manifester ».




Référendum catalan : Selon les séparatistes, le vote pour l’indépendance atteint 90% après des scènes de violence

De la part de journalistes grand public professionnels, ce type de distorsion à travers la manipulation du langage est absolument délibérée. Dans une situation où des milliers d’électeurs pacifiques ont été brutalisés, est-ce que quelqu’un peut trouver une seule manchette, dans les médias grand public, qui attribue la responsabilité de la violence à ses vrais auteurs ? [NdT : Même le Monde, qui a fait un travail à peu près correct, parle « d’affrontements ».]
Nous avons eu un titre du Guardian, le 2 octobre à 10h29. Les gens qui l’ont écrit sont des professionnels des médias hautement éduqués. Une lecture rapide induira le lecteur en erreur ; c’est absolument délibéré.
Soutenir la position de l’Establishment face à une réalité qui la contredit s’est avéré poser des problèmes particuliers pour les illustrations. Le Daily Telegraph a publié toute une série de photos dont les légendes flirtent avec les limites des possibilités des techniques de mensonge.


La population se heurte aux gardes de la Guardia Civil espagnole

Notons que la légende attribue la responsabilité des « heurts » à la population. « La population se heurte à la Guardia Civil espagnole…. » Mais la photo montre quelque chose de très différent, une électrice maltraitée par un policier.


La police nationale anti-émeutes forme un cordon de sécurité autour de l’école Ramon Llull

Ce que la police fait en réalité est d’empêcher des électeurs d’entrer dans un bureau de vote, et non d’empêcher des émeutiers d’attaquer une école, ce que l’on pourrait conclure d’une lecture rapide de la légende.


Des pompiers tentent de retenir un groupe de gens devant des officiers de la Guardia Civil, à l’extérieur d’un bureau de vote de San Julia de Ramis

En fait, sur le chemin d’un bureau de vote, des pompiers tentent de protéger la population des paramilitaires. Les pompiers ont été attaqués par la Guardia Civil peu après la prise de cette photo.
Sky News, toutes les demi-heures, a répété un mantra selon lequel le gouvernement catalan argue d’un mandat pour l’indépendance « après un référendum marqué par des violences », encore une fois sans établir le cause des violences. En général, toutefois, la couverture de Sky News a été bien meilleure que celle de la BBC ; celle d’Al Jazeera a été excellente.
Je pense très sincèrement que si les réseaux sociaux n’avaient pas été là, les médias grand public britanniques n’auraient que très peu couvert l’événement.  Ceci est une leçon de choses sur la façon dont les médias grand public continuent à produire des fake news à l’ère du journalisme citoyen. Ils n’ont plus le monopole du flux d’informations brutes ; ce qu’ils peuvent faire, en revanche, est tenter de déformer la perception de ce que les gens voient.

Traduit de l’anglais par Entelekheia / Tlaxcala
Source : Craig Murray
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Comme j’ai pu déjà le dire, l’histoire souvent se déroule assez lentement pendant des périodes de stabilité relative pouvant sembler longues, puis brutalement l’histoire s’accélère.
C’est une de ces accélérations que nous vivons aujourd’hui avec la crise politique sans précédent qui secoue l’Espagne et la menace d’explosion, une explosion qui peut potentiellement s’avérer catastrophique aussi bien pour la péninsule ibérique que pour le reste de l’Europe. Enfin, disons plutôt pour le reste des pays européens, eux-aussi menacés par les tentations séparatistes de certaines régions.
La stratégie européenne ? Détruire les États pour faire exister l’Europe fédérale
Cela fait des années pour ne pas dire des décennies que l’Europe politique poursuit son rêve d’existence et de puissance. Pour rendre réelle l’existence de cet État européen utopique, il faut évidemment éradiquer les États.
C’est ce qui est consciencieusement fait depuis 40 ans avec ce que l’on appelle la « construction européenne ».
Derrière la construction européenne se cache la destruction des États.
Pour détruire les États, c’est l’euro, l’immigration, le dumping fiscal et social qui ont été utilisés de même que l’élargissement de l’Union. Petit à petit, à force de traités, la souveraineté des pays a été anéantie.
Parallèlement, il a toujours existé la volonté de la part de l’Europe de favoriser l’indépendantisme des grandes régions pour casser définitivement les nations.
Ce que vous voyez à l’œuvre en Espagne est évidemment une bénédiction pour l’Europe dont il faut se méfier du pseudo-silence qui est en réalité un piège politique redoutable.
L’Europe s’oppose à toute violence, garante qu’elle est de la démocratie !
Cette position politique d’une perfidie inouïe est en réalité un piège politique majeur.
En effet, en s’opposant à toute violence d’État, à savoir la violence pratiquée par Madrid pour éviter la sécession de la Catalogne, l’Europe en réalité prive Madrid, au nom de la démocratie, de tout pouvoir et moyens d’action coercitifs à l’égard des Catalans et des indépendantistes qui restent une minorité agissante et bruyante, mais une minorité tout de même !
Toutes celles et ceux qui sont pour la Catalogne indépendante sont pour le fascisme financier le plus abject.
Tous les bien-pensants de la « démocrassie » qui bêlent comme des ânes pour la Catalogne sont les utiles des riches !
Les indépendantistes sont la négation même de toute générosité et je vais vous dire pourquoi.
Parce que l’indépendantisme catalan se nourrit de l’idée que seuls les Catalans, « êtres supérieurs », savent, eux, travailler, bosser, et produire des richesses, par rapport au reste de l’Espagne peuplé d’abrutis et de fainéants (clin d’œil à notre maréchal jupitérien à nous qu’on a).
Les Catalans seraient donc bien plus riches sans le reste de l’Espagne.
Et vous savez quoi ?
C’est vrai !
Oui les Catalans seraient plus riches sans le reste de l’Espagne.
Ce serait la même chose pour les Italiens du Nord sans les Italiens du Sud.
Pour les Parisiens du 16e sans le reste de Paris, et pour tous les parisiens sans le reste de la France.
Suivant ce raisonnement d’un cynisme financier hallucinant, toutes les régions riches, donc, auraient vocation à devenir indépendantes des régions pauvres.
Or, les pays sont fondés, basés, sur des unions de transfert.
Les riches paient pour les pauvres.
C’est la base de tout impôt et de tout système redistributif.
C’est d’ailleurs ce dispositif qui fait défaut à l’euro pour rendre la zone euro fonctionnelle. Il faudrait que les « riches » allemands paient pour tous les autres pauvres.
Mais plus personne ne veut payer et d’ailleurs l’Europe, pour casser, les États cassent leurs sources de financement en organisant, comme je vous l’ai dit, le dumping fiscal.
Ceux qui défendent donc l’indépendance de la Catalogne sont les idiots utiles du système totalitaire marchand incarné par Bruxelles et les europathes.
Il n’y a pas plus injuste que cette idée. Il n’y a pas plus abjecte que cette Europe qui déclenche la fureur des peuples pour mieux exister, quitte à tuer et à devenir sanglante.
Cette Europe n’est plus la paix.
Sous vos yeux, cette Europe devient la guerre.
N’oubliez jamais qu’aucun État ne s’est jamais créé sans guerre et sans violence. C’est une règle historique intangible et il en sera de même pour l’Europe fédérale.
Ce qui se passe sous vos yeux est sans pareil. Vous en serez, nous en serons et nous en sommes déjà les victimes anonymes.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire charles@insolentiae.com
Pour écrire à ma femme helene@insolentiae.com
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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Photo via VisualHunt.com

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