jeudi 29 septembre 2016

Une journaliste eupenoise de la WDR, en reportage à Tihange, porte plainte contre la police pour agression / A journalist from Eupen (Belgium) of the WDR, in report to Tihange, lodges a complaint against the police for aggression

Rédaction en ligne

Ce mercredi, la journaliste eupenoise Karin Schneider Scholzen a subi une bien mauvaise aventure durant l’un de ses reportages. Elle atteste avoir été agressée par des policiers hutois alors qu’elle suivait des activistes antinucléaires allemands en manifestation à la centrale de Tihange.La journaliste a décidé de porter plainte.

Les messages projetés par les activistes allemands
Belga
Les messages projetés par les activistes allemands
Karin Schneider Scholzen, une journaliste de la télévision allemande WDR, a indiqué mercredi qu’elle déposerait plainte contre la police de Huy à la suite d’un incident survenu mardi soir, à proximité de la centrale nucléaire de Tihange.
La journaliste explique avoir été agressée par un policier alors qu’elle était en reportage à Tihange mardi soir. Des activistes antinucléaires allemands projetaient, à l’aide d’un laser, un message sur l’une des tours de refroidissement de la centrale.
La police de Huy est intervenue sur place après avoir reçu un appel de l’équipe de sécurité de la centrale. «  Les policiers sont intervenus de manière très violente et de façon disproportionnée par rapport au comportement des activistes qui étaient pacifiques. J’ai été agressée par l’un des deux policiers qui m’a porté un coup dans le dos au point de me faire tomber  », ajoute la journaliste qui a déjà indiqué qu’elle porterait plainte.
La zone de police de Huy confirme que des activistes allemands ont projeté un message sur l’une des tours de la centrale et que deux policiers ont été envoyés sur place. «  Les identités de toutes ces personnes ont été contrôlées et on leur a demandé de quitter les lieux  », explique le chef de corps ad interim, M. Jasselette, qui ne fait aucun commentaire sur le fond de cette affaire.

source : http://www.lameuse.be/1682698/article/2016-09-28/une-journaliste-eupenoise-de-la-wdr-en-reportage-a-tihange-porte-plainte-contre

mardi 27 septembre 2016

Comment faire la guerre à la guerre? | Idriss Aberkane | TEDxLiège / How to wage war in the war ? | Idriss Aberkane ¦ TEDxLiège


Idriss ABerkane nous propose de développer le complexe pacifico-industriel plutôt que le complexe militaro-industriel, autrement dit, de développer une économie de la connaissance plutôt qu'une économie des matières premières. Pour lui, il s'agit bien plus d'une révolution sociale et environnementale que technologique.

Dans la première vidéo, ce biologiste se focalise sur le phénomène de la guerre



source : https://www.youtube.com/watch?v=0OIMNFxL7qc

Dans la seconde (3 parties), il nous montre, illustrations à l'appui, l'ingéniosité d'une nature hi-tech et sans déchets.




source : https://www.youtube.com/watch?v=n5_U2y_N-5M&index=1&list=RDyUMGHeLoLbA

Faire ce qu'on aime : révolution ridicule, dangereuse ou évidente ? 

Comme le disait Monod (Hasard et nécessité), nous avons le choix entre la lumière ou le royaume des ténèbres... 














lundi 19 septembre 2016

Cette blogueuse qui pose des questions délicates à Juncker priée de se taire / This blogger who asks delicate questions to Juncker asked to keep silent

Interviewer est un métier délicat, selon l’administration de YouTube qui a exigé d’une blogueuse française qu’elle retienne sa curiosité lors d’un entretien avec Jean-Claude Juncker.

Un représentant de l’administration de YouTube a demandé à la blogueuse Laetitia Birbes de ne pas poser de questions sensibles au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker alors qu’il accordait sa première interview en ligne.

Trois interviewers ont été invités à participer à cet entretien organisé par le site YouTube, mais la blogueuse française a décroché la plus grande attention du public. Entonnée d’avoir été manipulée et menacée, elle a partagé son expérience sur sa propre chaîne YouTube. En finalisant les questions pour l’entretien, Laetitia s’est rendue compte du fait que YouTube souhaitait obtenir une interview-publicité pour M. Juncker plutôt qu’entendre des questions qui préoccupent vraiment la jeunesse. Initialement, l’administration du site lui a promis qu’elle pourrait poser toutes les questions désirées, mais petit à petit elle a compris qu’il y avait des questions embarrassantes pour son interlocuteur.



« Au début, je me suis rendue compte que YouTube cherchait à m’influencer gentiment. Puis c’est allé un peu plus loin et je me suis sentie menacée à un moment donné », confie-t-elle.

Elle devait faire un choix difficile: soit obéir aux personnes de YouTube, soit prendre le risque de s’offrir un peu de liberté dans l’interview. Et elle a relevé ce défi.

Du coup, elle a posé au président de la Commission européenne des questions sur les effets des produits chimiques sur la santé humaine, sur son prédécesseur José Manuel Barroso, puis l’a interrogé sur l’injustice fiscale… « Il a été montré (par le lanceur d'alerte Antoine Deltour, ndlr) notamment que le Luxembourg a permis dans le plus grand secret à des multinationales comme McDonald ou comme Pepsi de rapatrier tous leurs profits réalisés dans les pays d’Europe et de ne payer au finale que 1 % d’impôts. Moi, quand j’ai préparé cette interview, j’ai été étonnée parce que mon mari a une petite entreprise et lui il paye 33% d’impôts. Est-ce que vous êtes vraiment le mieux placé pour pouvoir mettre fin à cette injustice sociale? Parce que confier à quelqu’un qui a été ministre des Finances pendant 18 ans du plus grand paradis fiscale en Europe, la mission de lutter contre l’évasion fiscale, est-ce que ce serait pas finalement comme désigner chef de police un braqueur de banques? », a demandé sans détour Laetitia.

Et la question suivante portait sur la manière dont les lobbys influencent les lois européennes… A l’issue de l’entretien, la jeune femme a été fière d’être allée jusqu’au bout et de ne pas s’être pliée aux exigences de YouTube. Le lendemain, elle a même reçu un petit cadeau: il lui a été proposé de devenir une sorte d’ambassadrice de YouTube pendant un an et de réaliser ainsi différentes tâches humanitaires.

Or, est-ce que tout cela vise à lui faire dire des choses politiquement-correctes dans l’avenir ou est-ce qu’on a vraiment apprécié son courage et son honnêteté, cela reste encore à voir.

source : https://fr.sputniknews.com/international/201609191027816848-interview-juncker-blogueuse/

lundi 12 septembre 2016

Zemmour est au service de l'ordre néolibéral. La preuve ? La tribune qui lui est réservée dans les médias mainstream / Zemmour is in the service of the neoliberal order. The proof? The forum which is reserved for him in the media mainstream

Suite aux propos guerriers de Zemmour et suite à la polémique qui enfle, voir notamment
https://www.les-crises.fr/zemmour-lislam-est-incompatible-avec-la-france/, je vous invite à relire ce puissant article de Chris Hedges, article qui traite de LA cause des causes de l'immigration... 

Christophe



Le grand dénouement

Hedges Chris, in http://partage-le.com/2015/09/un-terrible-denouement-chris-hedges/, V.O. in http://www.truthdig.com/report/item/the_great_unraveling_20150830

Un article édifiant au service de la paix. A diffuser sans modération.

Christopher Lynn Hedges (né le 18 septembre 1956 à Saint-Johnsbury, au Vermont) est un journaliste et auteur américain. Récipiendaire d’un prix Pulitzer, Chris Hedges fut correspondant de guerre pour le New York Times pendant 15 ans. Reconnu pour ses articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine, ses écrits paraissent maintenant dans la presse indépendante, dont Harper’s, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a également enseigné aux universités Columbia et Princeton. Il est éditorialiste du lundi pour le site Truthdig.com.

Le joug idéologique et physique de la puissance impériale États-unienne, soutenu par l’idéologie utopique du néolibéralisme et du capitalisme mondialisé, se désagrège. Beaucoup, dont nombre de ceux évoluant au cœur de l’empire états-unien, reconnaissent que chaque promesse faite par les partisans du néolibéralisme est un mensonge. La richesse mondiale, au lieu d’être équitablement répartie comme l’ont promis les partisans du néolibéralisme, a été siphonnée entre les mains d’une élite oligarchique vorace, entraînant ainsi d’immenses inégalités économiques. Les travailleurs pauvres dont les syndicats et les droits ont été éliminés et dont les salaires stagnent ou baissent depuis 40 ans, ont été condamnés à la pauvreté chronique et au chômage, transformant leur vie en une crise interminable, source d’un stress permanent. La classe moyenne s’évapore. Des villes qui produisaient et offraient autrefois des emplois en usine se changent en villes fantômes. Les prisons sont surpeuplées. Les corporations ont orchestré la destruction des barrières commerciales, engrangeant ainsi plus de 2.1 billions de dollars en profits dans des banques offshores pour éviter de payer des taxes. Et l’ordre néolibéral, malgré sa promesse de construire et de répandre la démocratie, a éviscéré les systèmes démocratiques, les transformant en Léviathans corporatistes.
La démocratie, particulièrement aux États-Unis, est une farce, vomissant des démagogues d’extrême-droite comme Donald Trump, qui pourrait devenir le candidat républicain à la présidentielle, et peut-être même le président, ou d’insidieux et malhonnêtes larbins corporatistes comme Hillary Clinton, Barack Obama, et, s’il tient sa promesse de soutien au candidat démocrate, Bernie Sanders. Les étiquettes « libéral » et « conservateur » sont dépourvues de sens dans l’ordre néolibéral. Les élites politiques, républicaines ou démocrates, servent les intérêts des corporations et de l’empire. Elles sont des facilitatrices, tout comme la majorité des médias et des universitaires, de ce que le philosophe politique Sheldon Wolin appelle notre système de « totalitarisme inversé ».
L’attraction exercée par Trump, comme celle de Radovan Karadzic, ou de Slobodan Milosevic, lors de l’éclatement de la Yougoslavie, s’explique par sa bouffonnerie, qui s’avère dangereuse, moquant la faillite totale de la charade politique. Elle expose la dissimulation, l’hypocrisie, la corruption légalisée. Nous percevons, à travers cela, une insidieuse — et pour beaucoup, rafraîchissante — honnêteté. Les nazis utilisèrent cette tactique pour prendre le pouvoir lors de la république de Weimar. Les Nazis, même aux yeux de leurs opposants, avaient le courage de leurs convictions, quelle qu’ait pu être l’immondice de ces convictions. Ceux qui croient en quelque chose, aussi répugnante soit elle, se voient souvent respectés à contrecœur.
Ces forces néolibérales détruisent également rapidement les écosystèmes. La Terre n’a pas connu de perturbation climatique de cette envergure depuis 250 millions d’années et l’extinction permienne, qui a annihilé jusqu’à 90% de toutes les espèces. Un pourcentage que nous semblons déterminés à reproduire. Le réchauffement climatique est inarrêtable, avec la fonte rapide des calottes polaires et des glaciers, le niveau des mers s’élèvera d’au moins 3 mètres lors des prochaines décennies, noyant sous les eaux nombre de villes côtières majeures. Les méga-sécheresses laissent d’immenses parcelles de la Terre, dont des parties de l’Afrique et de l’Australie, la côte Ouest des USA et du Canada, le Sud-Ouest des USA, arides et en proie à d’incontrôlables feux de forêts. Nous avons perdu 7.2 millions d’acres à cause des nombreux incendies qui ont ravagé le pays cette année et les services forestiers ont d’ores et déjà dépensé 800 millions de dollars dans leurs luttes contre les incendies en Californie, à Washington, en Alaska et dans d’autres états. Le mot même de « sécheresse » fait partie de la supercherie, sous-entendant que tout cela est en quelque sorte réversible. Ça ne l’est pas.
Des migrants fuyant la violence et la famine régnant dans des pays comme la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, et Érythrée, affluent en Europe. 200 000 migrants, sur les 300 000 ayant rejoint l’Europe cette année, ont atterri sur les côtes grecques. 2500 sont morts depuis le début de l’année en mer, sur des bateaux surpeuplés et délabrés ou à l’arrière de camions comme celui que l’on a découvert la semaine dernière en Autriche, qui contenait 71 corps, dont des enfants. C’est le plus important flux de réfugiés en Europe depuis la seconde guerre mondiale, une augmentation de 40 % depuis l’an dernier. Et le flot ne fera que croître. D’ici 2050, selon nombre de scientifiques, entre 50 et 200 millions de réfugiés climatiques auront fui vers le Nord, pour échapper aux zones rendues invivables par les températures croissantes, les sécheresses, les famines, les maladies, les inondations côtières et le chaos des états en faillite.
La désintégration physique, environnementale, sociale et politique s’exprime également à travers une poussée de violence nihiliste motivée par la rage. Des tireurs fous commettent des massacres dans des centres commerciaux, dans des cinémas, des églises et des écoles aux États-Unis, Boko Haram et l’État islamique, ou ISIS, sont en pleine frénésie meurtrière. Des attentats suicides sont méthodiquement perpétrés et entraînent des chaos meurtriers en Irak, en Afghanistan, en Arabie Saoudite, en Syrie, au Yémen, en Algérie, en Israël et dans les territoires palestiniens, en Iran, en Tunisie, au Liban, au Maroc, en Turquie, en Mauritanie, en Indonésie, au Sri Lanka, en Chine, au Nigeria, en Russie, en Inde et au Pakistan. Ils ont frappé les États-Unis le 11 septembre 2001 et en 2010 lorsqu’Andrew Joseph Stack III a détourné un petit avion dans un bâtiment d’Austin, au Texas, qui abritait des agents du fisc. Le fanatisme est alimenté par la détresse et le désespoir. Ce n’est pas le produit de la religion, bien que la religion devienne souvent le vernis sacré de la violence. Plus les gens seront désespérés, plus cette violence nihiliste se propagera. « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres », écrivait le théoricien Antonio Gramsci.
Ces « monstres » continueront à se propager jusqu’à ce que l’on reconfigure radicalement nos relations entre nous et nos relations avec les écosystèmes. Mais rien ne garantit qu’une telle reconfiguration soit possible, particulièrement si les élites parviennent à s’accrocher au pouvoir à l’aide de leur appareil de surveillance et de sécurité mondial, omniprésent, et de l’importante militarisation de leurs forces de police. Si nous ne renversons pas le système néolibéral, et ce, rapidement, nous libérerons un cauchemar hobbesien de violence étatique croissante et de contre-violence. Les masses pauvres seront condamnées à la misère et à la mort. Certains tenteront de résister violemment. Une petite élite, vivant dans une version moderne de Versailles ou de la cité interdite, aura accès à des commodités refusées à tous les autres. La haine deviendra l’idéologie dominante.L’attrait exercé par l’État islamique, qui compte plus de 30 000 combattants étrangers, s’explique en ce qu’il exprime la rage ressentie par les dépossédés de la Terre et en ce qu’il s’est libéré des entraves de la domination occidentale. Il défie la tentative néolibérale de transformation de l’opprimé en déchet humain. Vous pouvez condamner sa vision médiévale d’un état musulman et ses campagnes de terreur contre les shiites, les yazidis, les chrétiens, les femmes et les homosexuels — ce que je fais — mais l’angoisse qui inspire toute cette sauvagerie est authentique ; vous pouvez condamner le racisme des suprématistes blancs qui se rallient à Trump — ce que je fais — mais ils ne font eux aussi qu’obéir à leur propre frustration et désespoir. L’ordre néolibéral, en transformant les gens en main d’œuvre superflue et par extension en êtres humains superflus, est responsable de cette colère. Le seul espoir restant réside en une réintégration des dépossédés dans l’économie mondiale, afin de leur donner un sentiment d’opportunité et d’espoir, de leur donner un futur. Sans cela, rien n’endiguera le fanatisme.
L’État islamique, à l’instar des chrétiens de droite aux États-Unis, vise un retour vers une pureté inatteignable, un utopisme, un paradis sur terre. Il promet d’établir une version du califat du 7ème siècle. Les sionistes du 20ème siècle, en cherchant à former l’État d’Israël, ont utilisé la même stratégie en appelant à la recréation de la nation juive mythique de la Bible. ISIS, à l’instar des combattants juifs ayant fondé Israël, cherche à construire son état (maintenant de la taille du Texas) à travers la purification ethnique, le terrorisme et l’utilisation de combattants étrangers. Sa cause utopique, tout comme la cause républicaine de la guerre civile espagnole, attire des dizaines de millions de jeunes, en majorité des jeunes musulmans rejetés par l’ordre néolibéral. L’État islamique offre une vision recomposée d’une société brisée. Il offre un lieu et un sentiment d’identité — ce que n’offre pas le néolibéralisme — à ceux qui embrassent cette vision. Il appelle à se détourner du culte mortifère du moi qui est au cœur de l’idéologie néolibérale. Il met en avant le caractère sacré du sacrifice personnel. Et il ouvre une voie à la vengeance.
Jusqu’à ce que nous démantelions l’ordre néolibéral, afin de recouvrer la tradition humaniste rejetant la perception des êtres humains et de la Terre comme marchandises à exploiter, notre forme de barbarie industrielle et économique affrontera la barbarie de ceux qui s’y opposent. Le seul choix qu’offre la « société bourgeoise », comme le savait Friedrich Engels, est « le socialisme ou la régression vers la barbarie ». Il est temps de faire un choix.
Nous ne sommes pas, aux États-Unis, moralement supérieurs à l’État islamique. Nous sommes responsables de la mort de plus d’un millions d’Irakiens et de la migration forcée de plus de 4 millions d’autres. Nous tuons en plus grand nombre. Nous tuons avec encore moins de discernement. Nos drones, nos avions de combats, notre artillerie lourde, nos bombardements navals, nos mitrailleuses, nos missiles et forces prétendument spéciales — des escadrons de la mort dirigés par l’état — ont décapité bien plus de gens, enfants inclus, que l’État islamique. Lorsque l’État islamique a brûlé vif un pilote jordanien dans une cage, cela faisait écho aux agissements quotidiens des États-Unis, lorsqu’ils incinèrent des familles dans leurs maisons, avec les frappes aériennes. Cela faisait écho à ce que font les avions de combats israéliens à Gaza. Oui, ce que l’État islamique a fait était plus brutal. Mais moralement ça n’était pas différent.
J’ai un jour demandé au cofondateur du groupe militant Hamas, le Dr Abdel Aziz al-Rantisi, pourquoi le Hamas cautionnait les attentats suicides, qui entraînaient la mort de civils et d’enfants israéliens, alors que les palestiniens dominaient du point de vue de la morale, en tant que peuple occupé. « Nous arrêterons de tuer leurs enfants et leurs civils dès qu’ils arrêteront de tuer nos enfants et nos civils », m’a-t-il répondu. Il souligna que le nombre d’enfants israéliens qui avaient été tués s’élevait à ce moment-là à deux douzaines, tandis que les pertes palestiniennes s’élevaient à plusieurs centaines d’enfants. Depuis 2000, 133 israéliens et 2061 enfants palestiniens ont perdu la vie. L’attentat suicide est un acte de désespoir. C’est, à l’instar des bombardements incessants de Gaza par Israël, un crime de guerre. Mais lorsqu’on le considère comme la réponse à une terreur étatique incontrôlée, il est compréhensible. Le Dr Rantisi fut assassiné en Avril 2004 par Israël qui fit tirer sur sa voiture à Gaza un missile Hellfire depuis un hélicoptère Apache. Son fils Mohammed, qui était dans le véhicule avec lui, fut aussi tué dans l’attentat. La spirale de violence qui en résulte, plus d’une décennie après ces meurtres, perdure encore.
Ceux qui s’opposent à nous offrent une vision d’un monde nouveau. Nous n’offrons rien en retour. Ils offrent un contrepoids au mensonge néolibéral. Ils parlent pour ses victimes, prisonnières de bidonvilles sordides au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord. Ils condamnent l’hédonisme grotesque, la société du spectacle, le rejet du sacré, la consommation débridée, la richesse personnelle en tant que fondement principal du respect et de l’autorité, la célébration aveugle de la technocratie, la réification sexuelle — y compris une culture dominée par la pornographie — et la léthargie (largement appuyée par l’abondance des médicaments) utilisée par tous les régimes agonisants, pour détourner l’attention des masses et leur confisquer le pouvoir. De nombreux djihadistes, avant de devenir de violents fondamentalistes, ont été victimes de ces forces. Il y a des centaines de millions de gens comme eux, qui ont été trahis par l’ordre néolibéral. Une véritable poudrière, et nous ne leur offrons rien.
« Quand sa rage éclate, il retrouve sa transparence perdue, il se connaît dans la mesure même où il se fait ; de loin nous tenons sa guerre comme le triomphe de la barbarie », a écrit Frantz Fanon dans Les Damnés de la Terre, « mais elle procède par elle-même à l’émancipation progressive du combattant, elle liquide en lui et hors de lui, progressivement, les ténèbres coloniales. Dès qu’elle commence, elle est sans merci. Il faut rester terrifié ou devenir terrible ; cela veut dire : s’abandonner aux dissociations d’une vie truquée ou conquérir l’unité natale. Quand les paysans touchent des fusils, les vieux mythes pâlissent, les interdits sont un à un renversés : l’arme d’un combattant, c’est son humanité. Car, en le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre. »
Ceux au pouvoir apprennent-ils l’histoire ? Ou peut-être est-ce ce qu’ils veulent. Une fois que les Damnés de la Terre se changeront en État islamique, ou adopteront la contre-violence, l’ordre néolibéral pourra supprimer les dernières entraves qui le retenaient et commencer à tuer en toute impunité. Les idéologues néolibéraux, après tout, sont eux aussi des fanatiques utopistes. Et eux aussi ne savent s’exprimer qu’à travers le langage de la force. Ils sont notre version de l’État islamique.
Le monde binaire que les néolibéraux ont créé — un monde de maîtres et de serfs, un monde où les damnés de la terre sont diabolisés et soumis par une perte de liberté, par « l’austérité » et la violence, un monde où seuls les puissants et les riches ont des privilèges et des droits — nous condamnera et nous entraînera vers une dystopie effrayante. La révolte émergente, mal définie, paraissant éparse, surgit des entrailles de la terre. Nous apercevons ses éclairs et ses tremblements. Nous voyons son idéologie pétrie de rage et d’angoisse. Nous percevons son utopisme et ses cadavres. Plus l’ordre néolibéral engendre de désespoir et de détresse, que ce soit à Athènes, à Bagdad ou à Ferguson, plus les forces de répression étatique sont utilisées pour étouffer l’agitation et extraire les dernières gouttes de sang des économies exsangues, plus la violence deviendra le principal langage de la résistance.
Ceux d’entre nous qui cherchent à créer un monde un tant soit peu viable disposent de peu de temps. L’ordre néolibéral, pillant la Terre et asservissant les vulnérables, doit être anéanti. Cela n’arrivera que si nous le confrontons en opposition directe, en étant prêts à entreprendre des actes de sacrifices personnels et de révolte prolongée qui nous permettent de faire obstruction et de démanteler tous les aspects de la machinerie néolibérale. Je crois que l’on peut accomplir cela à travers la non-violence. Mais je ne peux nier l’émergence inéluctable de la contre-violence, provoquée par la myopie et l’avarice des mandarins néolibéraux. La paix et l’harmonie n’embraseront peut-être pas la Terre entière si nous y parvenons, mais si nous ne destituons pas les élites dominantes, si nous ne renversons pas l’ordre néolibéral, et si nous ne le faisons pas rapidement, nous sommes perdus.
Chris Hedges - Traduction: Nicolas Casaux
Édition & Révision: Héléna Delaunay

Quelques sites ou blogs à découvrir :

http://chroniquesdugrandjeu.over-blog.com/, http://www.dedefensa.org/section/bloc-notes, https://www.les-crises.fr/, http://cadtm.org/Francais, 
https://stop-ttip.org/fr/blog/,
http://www.michelcollon.info/,
http://russeurope.hypotheses.org/, 
http://www.les-oc.info/2014/08/transition-energetique-poilly/ 

dimanche 4 septembre 2016

Guerre : théorie du drone / War : theory of the drone

couverture
Grégoire Chamayou
Théorie du drone

Parution : 24/04/2013

ISBN : 9782358720472

Format papier
178 pages (11 x 16,8) 14.00 €

Le drone est l’instrument d’une violence à distance, où l’on peut voir sans être vu, toucher sans être touché, ôter des vies sans jamais risquer la sienne.
Cette forme de violence télécommandée, qui à la fois supprime le face-à-face et fait éclater la distance impose de repenser des concepts apparemment aussi évidents que ceux de combattant (qu’est-ce qu’un combattant sans combat ?) ou de zone de conflit (où a lieu, une telle violence, écartelée entre des points si distants ?). Mais, plus radicalement, c’est la notion de « guerre » qui entre elle-même en crise : le drone est l’emblème de la « chasse à l’homme préventive », forme de violence qui débouche, à mi-chemin entre guerre et police, sur des campagnes d’exécutions extrajudiciaires menées à l’échelle globale.
Cette tentative d’éradication absolue de toute réciprocité dans l’exposition à la violence reconfigure non seulement la conduite matérielle de la violence armée, techniquement, tactiquement, mais aussi les principes traditionnels d’un ethos militaire officiellement fondé sur la bravoure et l’esprit de sacrifice. Car le drone est aussi l’arme du lâche : celle de ceux qui ne s’exposent jamais. Cela n’empêche pourtant pas ses partisans de la proclamer être l’arme la plus éthique que l’humanité ait jamais connue. Opérer cette conversion morale, cette transmutation des valeurs est la tâche à laquelle s’attellent aujourd’hui des philosophes américains et israéliens qui œuvrent dans le petit champ de l’éthique militarisée. Leur travail discursif est essentiel pour assurer l’acceptabilité sociale et politique de cette arme. Dans ces discours de légitimation, les « éléments de langage » de marchands d’armes et de porte-parole des forces armées se trouvent reconvertis, par un grossier processus d’alchimie discursive, en principes directeurs d’une philosophie éthique d’un nouveau genre – une « nécroéthique », dont il est capital de faire la critique.
Grégoire Chamayou est chercheur en philosophie au CNRS, dans l’équipe CERPHI à l’ENS-LSH. Il a publié, à La fabrique, Les chasses à l’homme (2010).

jeudi 1 septembre 2016

(Russie versus USA) Un millier de boules de feu / (Russia versus USA) Thousand Balls of Flame





La Russie est prête à répondre à toute provocation, mais une autre guerre est la dernière chose que désirent les Russes. Et si vous êtes accro aux nouvelles positives, c’est la seule bonne nouvelle que vous allez entendre.


Orlov
Orlov

Par Dmitry Orlov – Le 23 août 2016 – Source Club Orlov
Il y a comme un souffle de troisième guerre mondiale dans l’air. Aux États-Unis, le pays est en mode Guerre froide 2.0, et la rhétorique anti-russe émanant de la campagne d’Hillary Clinton, avec les médias de masse en caisse de résonance, nous ramène au Maccarthyisme et sa menace rouge. Par conséquent beaucoup commencent à penser que l’Armageddon est proche, un échange de feu nucléaire, suivi d’un hiver nucléaire et l’extinction du genre humain. Il semble que de plus en plus d’Américains pensent ainsi. Bonté divine !
Mais, voyez-vous, il n’y a rien de déraisonnable à penser ainsi. Les États-Unis foncent vers l’effondrement financier, économique et politique, perdant leur stature dans le monde, devenant un ghetto continental rempli d’abus de drogue, de violence, avec des infrastructures en ruine, une population accro aux vices, empoisonnée aux aliments génétiquement modifiés, frappée d’obésité morbide, soumise à la prédation des forces policières et des élus municipaux, sans oublier un vaste assortiment de rackets mafieux, de la médecine à l’éducation en passant par l’immobilier… Tout cela est bien connu.
Nous savons aussi combien est douloureuse la prise de conscience du fait que les États-Unis sont endommagés au delà de tout espoir, ou d’admettre le fait que la plupart de ces dommages viennent de l’intérieur : des guerres sans fin et sans but, la corruption sans limite de la politique par l’argent, une culture toxique et des guerres à propos du genre[Théorie du genre, NdT] et du marxisme culturel, et l’hubris impérial et l’ignorance volontaire qui sous tendent tout cela… Ce degré de déconnexion entre ce qui est espéré et ce qui est observable provoque certainement des souffrances, mais ces souffrances peuvent être évitées, pour un moment, par l’illusion des masses.
Ce genre de spirale vers la chute n’implique pas nécessairement une Apocalypse mais les spécificités de la religion d’État aux USA − une vieille religiosité entremêlée avec la religion séculière du progrès − sont telles qu’il n’y a pas d’autre issue : soit nous sommes sur le point de construire des colonies sur Mars, soit nous mourrons tous dans une boule de feu géante. Puisque l’humiliation de demander aux Russes la permission d’utiliser leurs fusées Soyouz pour rejoindre la Station spatiale internationale rend improbable la formation de colonies spatiales américaines, retour au plan B : boules de feu, nous voilà !
Par conséquent, la rhétorique guerrière américaine envers la Russie s’explique largement par le désir de trouver un bouc émissaire pour son effondrement en cours. Cette réaction psychologique est bien connue, projection sur une ombre, par laquelle on prend tout ce qu’on déteste de soi-même, sans pouvoir l’admettre, pour le projeter sur l’autre. Inconsciemment (et consciemment pour certaines personnes particulièrement stupides) les Américains voudraient atomiser la Russie jusqu’à la faire briller dans le noir, mais ils ne peuvent le faire en raison de la riposte russe. Ainsi les Américains projettent leurs propres fantasmes sur la Russie, et puisqu’ils doivent se considérer dans le camp du bien et la Russie dans celui du mal, le scénario de l’Armageddon peut sembler plausible.
Pourtant ce mode de pensée implique un divorce d’avec la réalité. Il n’y a qu’une seule nation sur terre ayant bombardé un autre pays à l’arme nucléaire : les États-Unis d’Amérique. Ils ont gratuitement atomisé le Japon, qui était prêt à capituler, uniquement parce qu’ils le pouvaient. Ils étaient prêts à atomiser la Russie au début de la Guerre froide, mais en ont été empêché par leur faible arsenal nucléaire naissant. Enfin ils ont tenté de rendre la Russie impuissante face à une attaque nucléaire, abandonnant le traité anti missiles balistiques de 2002. Ils ont été stoppés par les nouvelles armes russes, parmi lesquelles les missiles de croisière supersoniques à longue portée (Kalibr), et les missiles intercontinentaux suborbitaux à multiples charges nucléaires capables de manœuvres évasives à l’approche de leurs cibles (Sarmat). Tout ce nouvel arsenal est impossible à intercepter dans l’état actuel des technologies de défense. Dans le même temps, la Russie a développé ses propres capacités de défense, et le tout récent système S-500 va de facto verrouiller l’espace aérien de la Fédération de Russie, permettant l’interception des cibles aussi bien proche du sol qu’en faible orbite.
En parallèle, les États-Unis ont dilapidé des sommes astronomiques pour engraisser leurestablishment de défense totalement corrompu, avec de nombreuses versions de la Guerre des étoiles mais tout cet argent n’a produit que peu de résultats. Les deux installations européennes du système Aegis (effective en Roumanie, planifiée en Pologne) seront inutiles face aux missiles Kalibr tirés depuis les sous-marins et les petits navires russes dans le Pacifique et l’Atlantique, proche des côtes américaines, ou face aux missiles intercontinentaux les contournant. L’installation du système THAAD en Corée du Sud (contre lequel des locaux protestent en se rasant la tête) n’y changera rien non plus.
Il n’existe sur la planète qu’un seul agresseur nucléaire, et ce n’est pas la Russie. Mais ce fait est sans importance. En dépit des efforts américains, la logique de la Destruction Mutuelle Assurée (MAD en anglais) garde son efficacité. La probabilité d’un échange de feu nucléaire n’est donc pas déterminée par la politique de quiconque, mais par la possibilité d’un échange accidentel. Puisque la guerre nucléaire ne produit que des perdants, aucune partie ne veut être à son origine. Jamais les USA ne pourront imposer leurs conditions à la Russie via la menace d’extermination nucléaire.
Puisque la guerre nucléaire est hors jeu, qu’en est-il d’un conflit conventionnel ? Les États-Unis font des rodomontades en accumulant des troupes et en organisant des manœuvres militaires dans les pays baltes, à la frontière occidentale de la Russie, en installant des systèmes de missiles en Roumanie, en Pologne et en Corée du Sud, en soutenant les nazis ukrainiens anti-russes etc. Tout cela semble provocateur : cela mènera-t-il a une guerre ? Quelle forme prendrait elle ?
Il faut examiner ici comment les Russes ont répondu aux provocations précédentes. Voici les faits connus, pouvant être employés pour prédire la suite, par contraste avec les déclarations fictionnelles, conjoncturelles sans lien avec les faits établis.
Quand les USA ou leurs vassaux attaquent une enclave peuplée de citoyens russes hors des frontières russes, voici le genre de réponses que nous avons pu observer :
1. Le cas de la Géorgie. Durant les Jeux olympiques d’été de Pékin (période de célébration pacifique) l’armée géorgienne, armée et entrainée par les USA et Israël, a envahi l’Ossétie du Sud. Cette région appartenait nominalement à la Géorgie, mais était majoritairement peuplée de russophones et de porteurs de passeport russe. Les troupes géorgiennes ont commencé à pilonner la capitale, Tskhinvali, tuant des troupes russes de maintien de la paix qui étaient basées dans la région et causant de nombreuses victimes civiles. En riposte, les troupes russes foncèrent sur la Géorgie, éliminant en quelques heures toute capacité militaire de ce pays. Ils annoncèrent que l’Ossétie du Sud n’appartenait plus à la Géorgie, jetant l’éponge en Abkhazie (une autre enclave russe disputée) pour faire bonne mesure, puis les Russes se retirèrent. Le président va-t-en-guerre de la Géorgie, Saakachvili était déclaré « cadavre politique » et livré à lui-même. Par la suite, il a dû fuir le pays, où il était recherché par la justice. Le Département d’État US lui a trouvé un boulot récemment, comme gouverneur d’Odessa en Ukraine. Récemment, les relations russo-géorgiennes se sont améliorées.
https://www.halotrust.org/media/1594/geowebmap.jpg
2. Le cas de la Crimée. Durant les jeux olympiques d’hiver à Sochi (période de célébration pacifique) un coup d’État, violent, illégal a été perpétré contre le gouvernement élu et constitutionnel de l’Ukraine, suivi de l’instauration d’une administration fantoche placée par les USA [Par Victoria « Fuck the UE » Nuland, NdT]. En réplique, la population russe de la région autonome de Crimée a tenu un référendum, où 95% des votants choisirent la sécession de l’Ukraine et la réintégration dans la Russie, dont ils faisaient partie depuis des siècles, et jusqu’à tout récemment. Les Russes utilisèrent alors leurs troupes, déjà présentes dans la région sous le mandat d’un accord international, pour assurer le respect des résultats du référendum. Pas un seul coup de feu ne fut échangé durant cet exercice de démocratie directe.
3. L’exemple de la Crimée encore. Durant les Jeux olympiques d’été de Rio (période de célébration pacifique) des commandos ukrainiens ont pris d’assaut la frontière de la Crimée mais ont été rapidement arrêtés par les Services fédéraux des russes, qui trouvèrent aussi une cache d’armes et d’explosifs. Plusieurs Ukrainiens furent tués ainsi que deux Russes. Les survivants du commando ukrainien avouèrent immédiatement avoir planifié des attentats terroristes contre le terminal de ferry (reliant la Crimée au reste de la Russie) et contre une gare de trains. Le leader du groupe a confessé s’être fait promettre une forte somme en dollars pour ces attaques. Tout les prisonniers ukrainiens peuvent s’attendre à une couchette chaude et sèche en prison et à trois repas par jour, gracieusement offerts par le gouvernement russe, se qui semble paradisiaque comparé à la violence, au chaos, à la misère et à la désolation caractérisant l’Ukraine d’aujourd’hui. En riposte, le gouvernement de Kiev a protesté contre la « provocation russe » et a placé ses troupes en état d’alerte en préparation d’une « invasion russe ».
Le prochain convoi d’aide américaine à l’Ukraine devrait inclure un stock de chlopromazine ou autre médication anti-psychotique.
Remarquez le refrain constant, « durant les Jeux olympiques ». Aucune coïncidence ici, mais l’indication d’un modus operandi des Américains. Eh oui, lancer des opérations guerrières dans un temps traditionnel de paix est aussi cynique que stupide. Mais la devise américaine semble être « Si on essaie quelque chose en le répétant et que nous frappons toujours un mur, il suffit d’essayer plus fort encore. » Dans l’esprit des planificateurs de tels actes, la raison de l’échec ne peut-être leur propre stupidité. On appelle cela le « Level 3 Stupid », une bêtise d’une telle profondeur que le sujet ne peut percevoir sa propre stupidité.
4. L’exemple de la région du Donbass (Ukraine). Après les événements décrits précédemment au point 2, cette région peuplée, industrielle, qui appartenait à la Russie au XXe siècle et qui est russe de langue et de culture, a sombré dans l’agitation politique, car la plupart des populations locales ne voulaient rien savoir du gouvernement installé à Kiev, qu’elles percevaient comme illégitime. Le gouvernement de Kiev a aggravé la situation, d’abord en édictant des lois discriminatoires envers les russophones, ensuite en lançant l’armée sur la région, ce qu’ils continuent à faire à ce jour, avec trois invasions successives, toutes soldées par un échec et le pilonnage incessant des zones résidentielles et industrielles, durant lesquels des dizaines de milliers de civils ont été tués, et nombre d’autres blessés.
En guise de riposte, la Russie a aidé à la mise en place d’un mouvement de résistance local, soutenu par un contingent de volontaires locaux. Tout cela fut le fait de volontaires russes, agissant de manière officieuse, et par des citoyens russes donnant de l’argent pour la cause. Malgré les cris hystériques des Occidentaux hurlant à l’« invasion russe » et à l’« agression russe », aucune preuve n’existe. Au contraire le gouvernement russe n’a fait que trois choses : refus d’interférer avec le travail de ses citoyens décidés à aider le Donbass ; poursuite d’une stratégie diplomatique pour la résolution du conflit et organisation de plusieurs convois d’aide humanitaire aux résidents du Donbass. L’initiative diplomatique russe a conduit à deux accords internationaux − Minsk I et Minsk II − qui ont obligé Kiev et le Donbass à entreprendre une stratégie diplomatique pour la résolution du conflit, via la cessation des hostilités et la garantie d’une pleine autonomie pour le Donbass. Kiev a refusé avec constance de remplir ses obligations prévues par ces deux accords. Le conflit est donc gelé, mais les victimes s’accumulent en raison des bombardements ukrainiens, en attendant l’effondrement du gouvernement fantoche ukrainien.
Pour compléter le tableau, introduisons la récente opération militaire russe en Syrie, où la Russie est venue défendre un gouvernement syrien assiégé, détruisant rapidement des pans entiers du Califat de Daesh/ISIS et nombre d’autres organisations terroristes actives dans cette région. La logique russe derrière cette opération est que Moscou perçoit un foyer terroriste à financement étranger en Syrie comme une menace directe à la sécurité de la Fédération de Russie. Deux autres faits notables ici sont que la Russie a agi dans le respect du droit international, ayant reçu l’invitation du gouvernement légitime et internationalement reconnu, et que l’action militaire russe fut immédiatement réduite au minimum dès qu’il apparut possible pour toutes les parties (non terroristes) prenantes au conflit de revenir à une table de négociation. Ces trois éléments − utilisation d’une force militaire comme mesure sécuritaire réactive, adhésion scrupuleuse au droit international et action militaire au service de la diplomatie − sont vitales pour comprendre les méthodes et les ambitions russes.
Si on observe maintenant les aventures militaires, diplomatiques des États-Unis, la situation est fort différente. Les dépenses militaires étasuniennes constituent la moitié des dépenses discrétionnaires du gouvernement fédéral, écrasant d’autres secteurs vitaux, tels que les infrastructures civiles, la santé publique et l’enseignement public. Ces dépenses servent plusieurs objectifs. Au premier plan, elles constituent un programme d’emploi public : c’est une façon de garder au travail des gens non employables selon des critères de productivité normaux, dus à l’absence de toute intelligence, éducation et formation. Au second plan, c’est une méthode d’enrichissement personnel pour les politiciens et les entreprises privées liées au secteur de la défense, au détriment du bien public.
Troisièmement il s’agit d’un programme publicitaire pour les ventes d’armes, les USA étant le premier fournisseur de technologies mortelles au monde. Enfin c’est une façon de projeter leur puissance sur la planète, bombardant jusqu’à la soumission tout pays ayant l’audace de s’opposer aux ambitions hégémoniques de Washington, le plus souvent au mépris complet du droit international. Jamais il ne s’agit de développer une capacité effective de défense des USA.
Aucun de ces motifs ne peut fonctionner face à la Russie. En parité dollar, les dépenses militaires US écrasent celles de la Russie. Pourtant en terme de parité d’achat, la Russie réussit à acheter dix fois plus de capacité défensive par unité de richesse nationale que les USA, annulant essentiellement l’avantage en parité dollar. De plus, ce que les États-Unis obtiennent pour leur argent est de qualité inférieure : la Russie obtient les systèmes d’armement désirés ; l’armée US obtient ce que l’establishment politique corrompu et ses comparses du complexe militaro-industriel veulent bien produire dans le but de s’enrichir. En termes de campagne publicitaire pour la vente d’armes, la comparaison entre l’armement russe en action en Syrie, éliminant efficacement les terroristes via une campagne de bombardements reposant sur de faibles ressources, puis l’armement américain utilisé par les Saoudiens au Yémen, avec le plein soutien et l’encadrement US, constamment vaincu par une insurrection faiblement équipée, tout cela a peu de chance de générer des commandes supplémentaires. Enfin, le projet de maintien d’une hégémonie américaine semble au point mort.
La Russie et la Chine forment maintenant une union militaire de facto. La supériorité de l’armement russe, jumelée aux capacités infinies de l’infanterie chinoise, forment une combinaison indestructible. La Russie possède maintenant une base aérienne permanente en Syrie, a conclu un accord avec l’Iran pour l’utilisation de bases militaires iraniennes, est sur le point de sortir la Turquie de l’OTAN. En parallèle, la force militaire US, avec sa pléthore de bases inutiles à travers le monde et sa quantité de gadgets superflus, devient une source de honte internationale, et reste, pour l’instant, un programme d’emploi public pour des incompétents et une source de corruption lucrative.
Il est essentiel de comprendre combien sont limitées les capacités militaires américaines. Les États-Unis excellent dans l’attaque d’adversaires infiniment plus faibles. L’action contre l’Allemagne nazie fut un succès du fait que cette dernière était déjà défaite par l’Armée rouge [Wikipédia : 80% des pertes de la Wehrmacht ont été infligées par les Russes, NdT], à l’exception de quelques poches de résistance. C’est à ce moment que les USA sont sortis de leur timide isolement pour se joindre au conflit. Même la Corée du Nord et le Vietnam se montrèrent trop coriaces pour l’armée américaine, et même dans ces deux cas, ses misérables performances auraient été pire encore sans la conscription obligatoire, qui permit d’incorporer des non-incompétents dans ses rangs, mais produisit un effet indésirable lorsque des hommes enrôlés tuaient leurs officiers incompétents, un chapitre largement ignoré de l’histoire militaire américaine récente. Et aujourd’hui, avec l’ajout des LGBTQ dans les rangs, l’armée US devient une source mondiale de dérision. Avant, des termes comme « pédé » et « femmelette » étaient d’usage courant dans la formation de base de l’armée américaine. Les sergents utilisaient ce vocabulaire pour exhorter les abrutis sous leurs ordres à se comporter comme des hommes. Je me demande quels termes ces sergents vont utiliser maintenant qu’ils ont la tâche officielle de former ceux qu’ils nommaient « pédés » et « femmelettes ». Le potentiel comique de la situation ne passe pas inaperçu dans les rangs des militaires russes.
La comédie se poursuivra aussi longtemps que l’armée US fuira l’affrontement avec un adversaire sérieux, dans le cas contraire, la comédie virerait assez vite à la tragédie.
  • Si par exemple, les forces US essaient d’attaquer le territoire russe par des tirs de missiles postés aux frontières, ils seront neutralisés par la riposte immédiate d’une artillerie russe largement supérieure.
  • Si les Américains ou leurs vassaux provoquent jusqu’à la rébellion les russes vivant hors des frontières de la Fédération de Russie (ils sont des millions), des volontaires russes, agissant hors des canaux officiels avec un financement privé, seraient vites formés, équipés et armés, créant des insurrections populaires durant des années, si nécessaire, jusqu’à la capitulation des Américains ou de leurs vassaux.
  • Si les Américains s’abandonnent à la folie ultime et envahissent le territoire russe, ils seront annihilés, à l’image des troupes ukrainiennes dans le Donbass.
  • Toute tentative d’attaque contre la Russie via la flotte de porte-avions américains mènera au torpillage des navires via plusieurs systèmes d’armements russes : missiles balistiques anti-navires, torpilles de dernière génération ou missiles de croisière supersoniques.
  • Les bombardiers stratégiques, missiles de croisière et missiles balistiques seront éliminés par les systèmes de défense aériens russes.
Voilà pour toute agression. Mais qu’en est-il de la défense ? Et bien il y a ici toute une dimension distincte pour les forces engageant militairement la Russie. Gardez à l’esprit que les Russes ont perdu un grand nombre de civils durant leur guerre contre l’Allemagne nazie. Beaucoup de Russes, incluant des vieillards, femmes et enfants, sont morts de faim et de maladies, ou des bombardements allemands, ou des abus des mains même des soldats allemands. De l’autre côté, les victimes militaires soviétiques étaient à parité avec celles des Allemands. Cette calamité sans précédent frappa la Russie car elle a été envahie, et cela a conditionné les cadres militaires russes à cogiter sans cesse. La prochaine guerre de grande envergure, si elle a lieu, se poursuivra en territoire ennemi. Par conséquent, si les États-Unis attaquent la Russie, celle-ci contre-attaquera sur le sol américain. Gardez à l’esprit que les USA n’ont pas combattu sur leur sol depuis 150 ans, ce serait un choc énorme.
Bien évidement, cela sera fait de manière cohérente avec la doctrine militaire russe. Et plus important, l’attaque devra être menée de façon à réduire au minimum le risque d’échange nucléaire. De plus l’usage de la force sera gardé au seuil minimum pour obtenir une cessation des hostilités et un retour à la table des négociations selon des termes favorables à la Russie. Troisièmement, tous les efforts seront investis pour optimiser les révoltes populaires internes, afin de créer des insurrections à long terme, confiant aux volontaires le soin de fournir armement et formation. Enfin, gagner la paix est aussi important que gagner la guerre, et tous les efforts seront investis pour informer le public américain que ce qu’ils vivent est une juste rétribution face aux actions illégales de Washington. D’un point de vue diplomatique, il sera préférable de traiter le problème des criminels de guerre dirigeant les USA comme un problème politique interne, confié aux mains des Américains eux-même, avec une intervention absolument minime de l’extérieur. Tout cela sera bien mieux servi par un partage amical de renseignement, laissant aux parties intéressées aux USA les informations sur l’identité des criminels de guerre, de leurs familles et de leurs lieux de résidence.
La question reste de savoir quel est le niveau minimal d’action militaire requis, ce que je nomme « un millier de boules de feu » en hommage au « millier de points de lumière » de George Bush père, pour ramener la paix selon des termes favorables à la Russie. Il me semble que 1000 « boules de feu » est numériquement suffisant. Il s’agirait de relativement petites explosions, suffisantes pour détruire des bâtiments ou des installations industrielles, avec un minimum de victimes. Ce dernier point est crucial, car l’objectif est de détruire le système sans frapper directement les gens. Personne ne serait responsable si les gens aux USA souffraient du fait de leur refus de suivre les recommandations de leur organisme de prévention des catastrophes, la FEMA qui recommande de stocker un mois de nourriture et d’eau et de se doter d’un plan d’évacuation d’urgence. De plus, étant donné la trajectoire que suivent les États-Unis, obtenir un second passeport, expatrier son épargne et s’entraîner aux armes à feu au cas ou vous seriez coincé sur le territoire, semblent des idées raisonnables.
Il est essentiel que ces actions militaires russes évitent de tuer des civils : il y a trois millions de Russes résidant aux USA, en tuer n’est pas une option stratégique. Il y a encore plus de gens originaires de pays amis de la Russie, tels que la Chine et l’Inde, qui devront aussi être épargnés. Par conséquent toute stratégie débouchant sur une perte massive de vie est inacceptable. Un scénario nettement préférable implique de produire une crise destinée à convaincre les Russes résidant aux États-Unis (et nombre d’autres étrangers résidents et immigrants de première génération ou de deuxième génération) que les USA ne sont plus un lieu vivable. Ces gens pourront alors être rapatriés − un processus s’étalant sur plusieurs années. Actuellement la Russie est la troisième destination mondiale pour ceux qui cherchent un endroit meilleur où vivre, après les USA et l’Allemagne. L’Allemagne est au bord d’une révolte ouverte contre la politique pro-migratoire démente d’Angela Merkel. Les USA ne sont pas loin de cela aussi, et ne seront plus une destination attrayante dans peu de temps. Ce qui laisserait la Russie en tête. Cela constituerait une pression énorme, même pour un pays étalé sur 11 fuseaux horaires et doté de tout sauf de fruits tropicaux et de concentrations humaines.
Gardons aussi en tête qu’Israël − qui est, soyons franc, un protectorat US stationné temporairement en terre palestinienne − ne durera pas longtemps sans le soutien massif des États-Unis. Un tiers de la population israélienne est russe. À la minute ou le projet Israël s’effritera, la plupart de ces juifs russes, comme ils sont intelligents, vont amorcer un exode vers la Russie, ce qui est leur droit. Cela donnera de sérieux maux de tête aux services fédéraux russes en charge de la migration, car ils devront trier ces réfugiés, gardant les juifs russes normaux tout en refusant les zélotes sionistes, les criminels de guerre et les cinglés ultra-religieux. Tout cela prendra du temps.
De plus, les actions militaires avec risques majeurs de perte de vie se révèlent inutiles, car il existe une stratégie alternative efficace : détruire les éléments stratégiques de l’infrastructure gouvernementale et entrepreneuriale des USA, puis croiser les bras et attendre que l’ennemi vienne ramper à la table de négociation avec le drapeau blanc. Car voyez vous, il n’y a que quelques ingrédients magiques qui permettent aux USA de continuer à se maintenir en tant que pays développé et stable capable de projeter une force militaire outre-mer. Ces éléments sont : le réseau électrique ; le système financier ; le réseau autoroutier ; le fret ferroviaire et maritime ; les aéroports ; et les pipelines pétroliers, gaziers. Rendez les inactifs et c’est game over. Combien de « boules de feu » faudra-t-il ? Probablement moins de mille.
Neutraliser le réseau électrique américain est absurdement facile [Comme celui de la France d’ailleurs, NdT], car leur système est hautement intégré et interdépendant, consistant en seulement trois sous-réseaux nommés «interconnects» : Ouest, Est et Texas. Les éléments les plus vulnérables du système sont les Large Power Transformers (LPTs) qui atteignent une tension de millions de volts pour la transmission et la redistribution en aval. Ces unités ont la taille de maisons, construites sur mesure, elles coûtent des millions de dollars et il faut plusieurs années de travail pour les remplacer. Elles sont en majorité fabriquées hors des États-Unis, et tout comme le reste de l’infrastructure dans le pays, la plupart de ces LPTs sont vieux et sujets aux pannes. Il existe des milliers de ces pièces d’équipement, mais comme le réseau électrique américain roule à pleine capacité, avec plusieurs goulots d’étranglement critiques, le réseau complet serait neutralisé si une poignée seulement de ces LPTs stratégiques étaient détruits. Aux États-Unis, toute panne de courant prolongée dans les centres urbains causera automatiquement des pillages et des émeutes. Certaines estimations placent à deux semaines la durée nécessaire d’une panne à grande échelle pour que la situation atteigne un point de non-retour, ou le dommage aux infrastructures ne serait plus réparable.
Démanteler le système financier est une autre tâche relativement facile. Il n’existe que quelques nœuds vitaux, incluant la Réserve fédérale, quelques banques majeures, les centres de données des cartes de débit et crédit, etc. Ils peuvent être neutralisés via un vaste assortiment de méthodes, tels que des missiles de croisière, des cyberattaques, des perturbations du réseau électrique ou même des soulèvements civils. Il faut rappeler que le système financier aux USA est condamné à exploser même sans intervention étrangère. La combinaison d’une dette hors de tout contrôle, d’une gigantesque bulle financière, d’une Réserve fédérale piégée par des taux d’intérêts toujours plus faibles, des retraites par capitalisation et autres obligations sous-financées, un marché immobilier dramatiquement surévalué et un marché financier absurdement fondé sur du vide, tout cela est condamné à imploser.
Quelques autres frappes chirurgicales peuvent détruire les pipelines pétroliers et gaziers, les terminaux d’importation, les ponts et tunnels, voies ferrées et aéroports. Quelques mois sans accès à l’argent, l’électricité, l’essence, le diesel, le gaz naturel, le transport aérien ou l’importation de pièces détachées seront suffisants pour forcer la capitulation des États-Unis d’Amérique. S’ils entreprennent tout effort pour restaurer un de ces services, une frappe supplémentaire se chargera de vite leur dénier une telle occasion.
Le nombre de « boules de feu » peut être optimisé en profitant de synergies destructives : un brouilleur de GPS déployé prêt du site d’une attaque peut nuire aux secours tentant de rejoindre le site ; détruire un entrepôt de fournitures en même temps que les installations qu’il dessert, couplé avec des perturbations des systèmes de transport, tout cela peut retarder les réparations de plusieurs mois ; une simple alerte au bombardement peut immobiliser un réseau de transport, le transformant en une cible immobile, plutôt que des centaines de cibles en mouvement, etc.
Vous pensez peut-être que réaliser de telles attaques sophistiquées requiert un énorme travail de renseignement, qu’il serait difficile à matérialiser, mais tel n’est pas le cas. Premièrement, une grande part des informations d’utilité tactique sont constamment fuitées vers l’extérieur par des insiders, qui se considèrent comme des patriotes. De plus ce qui n’a pas été fuité peut-être hacké, en raison de l’état désastreux de la cybersécurité aux USA. Gardez en tête que c’est en Russie que sont conçus les logiciels anti-virus, ainsi que quelques virus. La NSA a tout récemment été hackée, ses informations les plus précieuses pillées ; si la National Security Agency peut être hackée, qu’en est-il de tout ceux qui sont supposés être protégés par la NSA ?
Vous pensez peut-être que les USA, s’ils étaient attaqués de cette façon, pourraient riposter de façon similaire, mais ce scénario est difficilement envisageable. Nombre de Russes ne trouvant pas l’anglais si difficile, sont généralement familiers avec les USA, en raison de l’exposition aux médias américains, et les spécialistes parmi eux, surtout ceux ayant étudié ou enseigné dans les universités des États-Unis, peuvent naviguer dans leur champ d’expertise aussi facilement aux USA qu’en Russie. La plupart des Américains, en revanche, peuvent à peine trouver la Russie sur une carte du monde, ne peuvent pas comprendre l’alphabet cyrillique et trouvent la langue russe incompréhensible.
Gardez aussi en mémoire le fait que l’establishment russe de la défense a pour souci principal… la défense. Agresser des peuples sur des terres étrangères n’est généralement pas considéré comme stratégiquement important. « Une centaine d’amis plutôt qu’une centaine de roubles » est un dicton populaire russe. Ainsi la Russie réussit à être ami de l’Inde et du Pakistan dans un même mouvement, avec la Chine et le Vietnam. Au Moyen-Orient, elle maintient de cordiales relations avec la Turquie, la Syrie, Israël, l’Arabie saoudite, le Yémen, l’Égypte et l’Iran, aussi dans un même mouvement. Les diplomates russes ont l’obligation de maintenir des canaux de communication ouverts autant avec les amis qu’avec les adversaires, en tout temps. Oui, se positionner en adversaire de la Russie peut-être terriblement douloureux, mais vous pouvez y mettre fin à n’importe quel moment ! Il suffit d’un appel téléphonique.
Ajoutez à cela le fait que les vicissitudes de l’Histoire russe ont conditionné la population à imaginer le pire, et simplement faire avec. «Ils ne peuvent pas tous nous tuer» est un autre dicton populaire. Si les Américains parvenaient à le faire souffrir, le peuple russe trouverait un grand réconfort dans le fait que les Américains souffriraient encore plus, et nombre de Russes estimeraient que cet accomplissement constitue une victoire en soi. Et le peuple russe ne resterait pas sans aide ; ce n’est pas un hasard si le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, était précédemment ministre en charge des services d’urgence, sa performance à ce poste lui ayant valu éloges et recommandations. En clair, s’ils sont attaqués, les Russes vont simplement se serrer les coudes et passer en mode conquête et victoire contre l’agresseur, comme ils l’ont toujours fait.
Ce qui n’aide pas à désamorcer la situation, c’est que le peu d’informations que les Américains ont reçues concernant la Russie, ses chefs politiques et ses médias sont dans leur quasi-totalité fausses. Ils entendent parler de Poutine et de «l’ours russe» et imaginent probablement la Russie comme un vaste terrain vague ou Vladimir Poutine n’a pour seule compagnie que celle d’un ours joueur d’échecs, hacker de serveur internet, physicien nucléaire, ingénieur en balistique, inventeur de vaccin anti-Ebola et de surcroit polyglotte. Les ours sont magnifiques, les Russes adorent les ours, mais n’exagérons pas. Oui les ours russes savent faire du vélo, et savent parfois divertir les enfants, mais ce ne sont que des animaux sauvage et/ou des animaux domestiques (nombre de Russes ne sont pas fixés sur ce point). Et donc lorsque les Américains gémissent à propos d’un «ours russe», les Russes se demandent : mais lequel ?
Bref, la Russie est pour la majorité des Américains un mystère enveloppé d’une énigme et le nombre d’Américains intelligents ayant une fine connaissance de la Russie est largement insuffisant, alors que pour nombre de Russes, les USA sont un livre ouvert. Concernant les services américains de sécurité et de renseignement, ces planques bureaucratiques pléthoriques, paralysées par l’opportunisme politique et la pensée moutonnière n’excellent qu’à deux choses : suivre sans broncher des procédures absurdes et faire correspondre avec créativité les faits à la politique du jour. Prouver que l’Irak dispose d’armes de destruction massive, pas de problème ! Distinguer terroristes islamistes et grand-mères arabes dans un poste de contrôle d’aéroport, trop difficile !
La Russie ne fera usage de mesures militaires contre les États-Unis que si elle est dûment provoquée. Le temps et la patience sont du côté russe. Chaque année qui passe voit les USA faiblir, perdre amis et alliés, alors que la Russie se renforce, gagnant amis et alliés. Les États-Unis, avec une classe politique dysfonctionnelle, une dette incontrôlée, une infrastructure s’effondrant et une agitation populaire larvée, forment une nation mort-vivante. Il faudra du temps pour que chacun des États Unis s’auto-détruise et s’effondre en démolition contrôlée tout comme les trois tours du 11 septembre (WTC #1, #2, #7), mais la Russie est très patiente. La Russie est prête à répondre à toute provocation, mais le dernier souhait des Russes est une nouvelle guerre. Et ce fait, si vous voulez des nouvelles positives, est la seule bonne nouvelle que vous allez entendre. Mais si vous persistez à penser qu’il y aura une guerre avec la Russie, oubliez l’Armageddon, pensez au «millier de boules de feu», puis au silence qui va suivre
Dmitry Orlov
Note du Saker Francophone

Ce nouvel excellent texte de Dmitry est avant tout un avertissement de plus pour l'establishment occidental de la futilité de vouloir s'attaquer à la Russie. Chaque jour qui passe accélère le transfert de puissance de l'Ouest vers l'Est et rien ne semble pouvoir arrêter ce mouvement, d'autant plus que la seule politique possible serait une politique de vérité mettant en lumière les multiples trahisons des élites.

On va donc plonger encore plus bas mais il semble qu'au moins la Russie et peut-être la Chine et l'Asie resteront un pôle de stabilité lors de l'effondrement à venir en Occident, un pôle de nature à faciliter la reconstruction d'une société civile occidentale qui aurait retrouvé ses esprits.

Pour rassurer les lecteurs, il faudrait noter le fait que les États-Unis nous ont toujours habitués à résoudre les problèmes en les écrasant, selon la fameuse expression d'un général US, et le problème russe est toujours là - pour eux - appelé à durer. Écraser les faibles, oui, mais les Russes, non. La couardise des US est un profond soulagement. Alors, rassuré ?
Traduit par Karim, vérifié par Hervé, relu par Catherine pour le Saker Francophone
source  : http://lesakerfrancophone.fr/un-millier-de-boules-de-feu

original text : http://cluborlov.blogspot.com.br/2016/08/a-thousand-balls-of-flame.html

TUESDAY, AUGUST 23, 2016

A Thousand Balls of Flame

Russia is ready to respond to any provocation, but the last thing the Russians want is another war. And that, if you like good news, is the best news you are going to hear.

A whiff of World War III hangs in the air. In the US, Cold War 2.0 is on, and the anti-Russian rhetoric emanating from the Clinton campaign, echoed by the mass media, hearkens back to McCarthyism and the red scare. In response, many people are starting to think that Armageddon might be nigh—an all-out nuclear exchange, followed by nuclear winter and human extinction. It seems that many people in the US like to think that way. Goodness gracious!

But, you know, this is hardly unreasonable of them. The US is spiraling down into financial, economic and political collapse, losing its standing in the world and turning into a continent-sized ghetto full of drug abuse, violence and decaying infrastructure, its population vice-ridden, poisoned with genetically modified food, morbidly obese, exploited by predatory police departments and city halls, plus a wide assortment of rackets, from medicine to education to real estate… That we know.

We also know how painful it is to realize that the US is damaged beyond repair, or to acquiesce to the fact that most of the damage is self-inflicted: the endless, useless wars, the limitless corruption of money politics, the toxic culture and gender wars, and the imperial hubris and willful ignorance that underlies it all… This level of disconnect between the expected and the observed certainly hurts, but the pain can be avoided, for a time, through mass delusion.

This sort of downward spiral does not automatically spell “Apocalypse,” but the specifics of the state cult of the US—an old-time religiosity overlaid with the secular religion of progress—are such that there can be no other options: either we are on our way up to build colonies on Mars, or we perish in a ball of flame. Since the humiliation of having to ask the Russians for permission to fly the Soyuz to the International Space Station makes the prospect of American space colonies seem dubious, it’s Plan B: balls of flame here we come!

And so, most of the recent American warmongering toward Russia can be explained by the desire to find anyone but oneself to blame for one’s unfolding demise. This is a well-understood psychological move—projecting the shadow—where one takes everything one hates but can’t admit to about oneself and projects it onto another. On a subconscious level (and, in the case of some very stupid people, even a conscious one) the Americans would like to nuke Russia until it glows, but can’t do so because Russia would nuke them right back. But the Americans can project that same desire onto Russia, and since they have to believe that they are good while Russia is evil, this makes the Armageddon scenario appear much more likely.

But this way of thinking involves a break with reality. There is exactly one nation in the world that nukes other countries, and that would be the United States. It gratuitously nuked Japan, which was ready to surrender anyway, just because it could. It prepared to nuke Russia at the start of the Cold War, but was prevented from doing so by a lack of a sufficiently large number of nuclear bombs at the time. And it attempted to render Russia defenseless against nuclear attack, abandoning the Anti-Ballistic Missile Treaty in 2002, but has been prevented from doing so by Russia’s new weapons. These include, among others, long-range supersonic cruise missiles (Kalibr), and suborbital intercontinental missiles carrying multiple nuclear payloads capable of evasive maneuvers as they approach their targets (Sarmat). All of these new weapons are impossible to intercept using any conceivable defensive technology. At the same time, Russia has also developed its own defensive capabilities, and its latest S-500 system will effectively seal off Russia’s airspace, being able to intercept targets both close to the ground and in low Earth orbit.

In the meantime, the US has squandered a fantastic sum of money fattening up its notoriously corrupt defense establishment with various versions of “Star Wars,” but none of that money has been particularly well spent. The two installations in Europe of Aegis Ashore (completed in Romania, planned in Poland) won’t help against Kalibr missiles launched from submarines or small ships in the Pacific or the Atlantic, close to US shores, or against intercontinental missiles that can fly around them. The THAAD installation currently going into South Korea (which the locals are currently protesting by shaving their heads) won’t change the picture either.

There is exactly one nuclear aggressor nation on the planet, and it isn’t Russia. But this shouldn’t matter. In spite of American efforts to undermine it, the logic of Mutual Assured Destruction (MAD) remains in effect. The probability of a nuclear exchange is determined not by anyone’s policy but by the likelihood of it happening by accident. Since there is no winning strategy in a nuclear war, nobody has any reason to try to start one. Under no circumstances is the US ever going to be able to dictate its terms to Russia by threatening it with nuclear annihilation.

If a nuclear war is not in the cards, how about a conventional one? The US has been sabre-rattling by stationing troops and holding drills in the Baltics, right on Russia's western border, installing ABM systems in Romania, Poland and South Korea, supporting anti-Russian Ukrainian Nazis, etc. All of this seems quite provocative; can it result in a war? And what would that war look like?

Here, we have to look at how Russia has responded to previous provocations. These are all the facts that we know, and can use to predict what will happen, as opposed to purely fictional, conjectural statements unrelated to known facts.

When the US or its proxies attack an enclave of Russian citizens outside of Russia's borders, here are the types of responses that we have been able to observe so far:

1. The example of Georgia. During the Summer Olympics in Beijing (a traditional time of peace), the Georgian military, armed and trained by the US and Israel, invaded South Ossetia. This region was part of Georgia in name only, being mostly inhabited by Russian speakers and passport-holders. Georgian troops started shelling its capital, Tskhinval, killing some Russian peacekeeping troops stationed in the region and causing civilian casualties. In response, Russian troops rolled into Georgia, within hours completely eliminating Georgia’s war-making capability. They announced that South Ossetia was de facto no longer part of Georgia, throwing in Abkhazia (another disputed Russian enclave) for good measure, and withdrew. Georgia’s warmongering president Saakashvili was pronounced a “political corpse” and left to molder in place. Eventually he was forced to flee Georgia, where he has been declared a fugitive from justice. The US State Department recently gave him a new job, as Governor of Odessa in the Ukraine. Recently, Russian-Georgian relations have been on the mend.

2. The example of Crimea. During the Winter Olympics in Sochi, in Russia (a traditional time of peace) there occurred an illegal, violent overthrow of the elected, constitutional government of the Ukraine, followed by the installation of a US-picked puppet administration. In response, the overwhelmingly Russian population of the autonomous region of Crimea held a referendum. Some 95% of them voted to secede from the Ukraine and to once again become part of Russia, which they had been for centuries and until very recently. The Russians then used their troops already stationed in the region under an international agreement to make sure that the results of the referendum were duly enacted. Not a single shot was fired during this perfectly peaceful exercise in direct democracy.

3. The example of Crimea again. During the Summer Olympics in Rio (a traditional time of peace) a number of Ukrainian operatives stormed the Crimean border and were swiftly apprehended by Russia's Federal Security Service, together with a cache of weapons and explosives. A number of them were killed in the process, along with two Russians. The survivors immediately confessed to planning to organize terrorist attacks at the ferry terminal that links Crimea with the Russian mainland and a railway station. The ringleader of the group confessed to being promised the princely sum of $140 for carrying out these attacks. All of them are very much looking forward to a warm, dry bunk and three square meals of day, care of the Russian government, which must seem like a slice of heaven compared to the violence, chaos, destitution and desolation that characterizes life in present-day Ukraine. In response, the government in Kiev protested against “Russian provocation,” and put its troops on alert to prepare against “Russian invasion.” Perhaps the next shipment of US aid to the Ukraine should include a supply of chlorpromazine or some other high-potency antipsychotic medication.

Note the constant refrain of “during the Olympics.” This is not a coincidence but is indicative of a certain American modus operandi. Yes, waging war during a traditional time of peace is both cynical and stupid. But the American motto seems to be “If we try something repeatedly and it still doesn't work, then we just aren’t trying hard enough.” In the minds of those who plan these events, the reason they never work right can’t possibly have anything to do with it being stupid. This is known as “Level III Stupid”: stupidity so profound that it is unable to comprehend its own stupidity.

4. The example of Donbass. After the events described in point 2 above, this populous, industrialized region, which was part of Russia until well into the 20th century and is linguistically and culturally Russian, went into political turmoil, because most of the locals wanted nothing to do with the government that had been installed in Kiev, which they saw as illegitimate. The Kiev government proceeded to make things worse, first by enacting laws infringing on the rights of Russian-speakers, then by actually attacking the region with the army, which they continue to do to this day, with three unsuccessful invasions and continuous shelling of both residential and industrial areas, in the course of which over ten thousand civilians have been murdered and many more wounded. In response, Russia assisted with establishing a local resistance movement supported by a capable military contingent formed of local volunteers. This was done by Russian volunteers, acting in an unofficial capacity, and by Russian private citizens donating money to the cause. In spite of Western hysteria over “Russian invasion” and “Russian aggression,” no evidence of it exists. Instead, the Russian government has done just three things: it refused to interfere with the work of its citizens coming to the aid of Donbass; it pursued a diplomatic strategy for resolving the conflict; and it has provided numerous convoys of humanitarian aid to the residents of Donbass. Russia’s diplomatic initiative resulted in two international agreements—Minsk I and Minsk II—which compelled both Kiev and Donbass to pursue a strategy of political resolution of the conflict through cessation of hostilities and the granting to Donbass of full autonomy. Kiev has steadfastly refused to fulfill its obligations under these agreements. The conflict is now frozen, but continuing to bleed because of Ukrainian shelling, waiting for the Ukrainian puppet government to collapse.

To complete the picture, let us include Russia’s recent military action in Syria, where it came to the defense of the embattled Syrian government and quickly demolished a large part of ISIS/ISIL/Daesh/Islamic Caliphate, along with various other terrorist organizations active in the region. The rationale for this action is that Russia saw a foreign-funded terrorist nest in Syria as a direct threat to Russia’s security. Two other notable facts here are that Russia acted in accordance with international law, having been invited by Syria’s legitimate, internationally recognized government and that the military action was scaled back as soon as it seemed possible for all of the legitimate (non-terrorist) parties to the conflict to return to the negotiating table. These three elements—using military force as a reactive security measure, scrupulous adherence to international law, and seeing military action as being in the service of diplomacy—are very important to understanding Russia’s methods and ambitions.

Turning now to US military/diplomatic adventures, we see a situation that is quite different. US military spending is responsible for over half of all federal discretionary spending, dwarfing most other vitally important sectors, such as infrastructure, public medicine and public education. It serves several objectives. Most importantly, it is a public jobs program: a way of employing people who are not employable in any actually productive capacity due to lack of intelligence, education and training. Second, it is a way for politicians and defense contractors to synergistically enrich themselves and each other at the public’s expense. Third, it is an advertising program for weapons sales, the US being the top purveyor of lethal technology in the world. Last of all, it is a way of projecting force around the world, bombing into submission any country that dares oppose Washington’s global hegemonic ambitions, often in total disregard of international law. Nowhere on this list is the actual goal of defending the US.

None of these justifications works vis-à-vis Russia. In dollar terms, the US outspends Russia on defense hands down. However, viewed in terms of purchasing parity, Russia manages to buy as much as ten times more defensive capability per unit national wealth than the US, largely negating this advantage. Also, what the US gets for its money is inferior: the Russian military gets the weapons it wants; the US military gets what the corrupt political establishment and their accomplices in the military-industrial complex want in order to enrich themselves. In terms of being an advertising campaign for weapons sales, watching Russian weaponry in action in Syria, effectively wiping out terrorists in short order through a relentless bombing campaign using scant resources, then seeing US weaponry used by the Saudis in Yemen, with much support and advice from the US, being continuously defeated by lightly armed insurgents, is unlikely to generate too many additional sales leads. Lastly, the project of maintaining US global hegemony seems to be on the rocks as well. Russia and China are now in a de facto military union. Russia’s superior weaponry, coupled with China’s almost infinitely huge infantry, make it an undefeatable combination. Russia now has a permanent air base in Syria, has made a deal with Iran to use Iranian military bases, and is in the process of prying Turkey away from NATO. As the US military, with its numerous useless bases around the world and piles of useless gadgets, turns into an international embarrassment, it remains, for the time being, a public jobs program for employing incompetents, and a rich source of graft.

In all, it is important to understand how actually circumscribed American military capabilities are. The US is very good at attacking vastly inferior adversaries. The action against Nazi Germany only succeeded because it was by then effectively defeated by the Red Army—all except for the final mop-up, which is when the US came out of its timid isolation and joined the fray. Even North Korea and Vietnam proved too tough for it, and even there its poor performance would have been much poorer were it not for the draft, which had the effect of adding non-incompetents to the ranks, but produced the unpleasant side-effect of enlisted men shooting their incompetent officers—a much underreported chapter of American military history. And now, with the addition of LGBTQ people to the ranks, the US military is on its way to becoming an international laughing stock. Previously, terms like “faggot” and “pussy” were in widespread use in the US military’s basic training. Drill sergeants used such terminology to exhort the “numb-nuts” placed in their charge to start acting like men. I wonder what words drill sergeants use now that they’ve been tasked with training those they previously referred to as “faggots” and “pussies”? The comedic potential of this nuance isn’t lost on Russia’s military men.

This comedy can continue as long as the US military continues to shy away from attacking any serious adversary, because if it did, comedy would turn to tragedy rather quickly. 
  • If, for instance, US forces tried to attack Russian territory by lobbing missiles across the border, they would be neutralized in instantaneous retaliation by Russia’s vastly superior artillery.
  • If Americans or their proxies provoked Russians living outside of Russia (and there are millions of them) to the point of open rebellion, Russian volunteers, acting in an unofficial capacity and using private funds, would quickly train, outfit and arm them, creating a popular insurgency that would continue for years, if necessary, until Americans and their proxies capitulate.
  • If the Americans do the ultimately foolish thing and invade Russian territory, they would be kettled and annihilated, as repeatedly happened to the Ukrainian forces in Donbass.
  • Any attempt to attack Russia using the US aircraft carrier fleet would result in its instantaneous sinking using any of several weapons: ballistic anti-ship missiles, supercavitating torpedos or supersonic cruise missiles.
  • Strategic bombers, cruise missiles and ballistic missiles would be eliminated by Russia’s advanced new air defense systems.
So much for attack; but what about defense? Well it turns out that there is an entire separate dimension to engaging Russia militarily. You see, Russia lost a huge number of civilian lives while fighting off Nazi Germany. Many people, including old people, women and children, died of starvation and disease, or from German shelling, or from the abuse they suffered at the hands of German soldiers. On the other hand, Soviet military casualties were on par with those of the Germans. This incredible calamity befell Russia because it had been invaded, and it has conditioned Russian military thinking ever since. The next large-scale war, if there ever is one, will be fought on enemy territory. Thus, if the US attacks Russia, Russia will counterattack the US mainland. Keeping in mind that the US hasn’t fought a war on its own territory in over 150 years, this would come as quite a shock.

Of course, this would be done in ways that are consistent with Russian military thinking. Most importantly, the attack must be such that the possibility of triggering a nuclear exchange remains minimized. Second, the use of force would be kept to the minimum required to secure a cessation of hostilities and a return to the negotiating table on terms favorable to Russia. Third, every effort would be made to make good use of internal popular revolts to create long-lasting insurgencies, letting volunteers provide the necessary arms and training. Lastly, winning the peace is just as important as winning the war, and every effort would be made to inform the American public that what they are experiencing is just retribution for certain illegal acts. From a diplomatic perspective, it would be much more tidy to treat the problem of war criminals running the US as an internal, American political problem, to be solved by Americans themselves, with an absolute minimum of outside help. This would best be accomplished through a bit of friendly, neighborly intelligence-sharing, letting all interested parties within the US know who exactly should be held responsible for these war crimes, what they and their family members look like, and where they live.

The question then is, What is the absolute minimum of military action—what I am calling “a thousand balls of fire,” named after George Bush Senior’s “a thousand points of light”—to restore peace on terms favorable to Russia? It seems to me that 1000 “balls of fire” is just about the right number. These would be smallish explosions—enough to demolish a building or an industrial installation, with almost no casualties. This last point is extremely important, because the goal is to destroy the system without actually directly hurting any of the people. It wouldn’t be anyone else’s fault if people in the US suffer because they refuse to do as their own FEMA asks them to do: stockpile a month’s worth of food and water and put together an emergency evacuation plan. In addition, given the direction in which the US is heading, getting a second passport, expatriating your savings, and getting some firearms training just in case you end up sticking around are all good ideas.

The reason it is very important for this military action to not kill anyone is this: there are some three million Russians currently residing in the US, and killing any of them is definitely not on strategy. There is an even larger number of people from populous countries friendly to Russia, such as China and India, who should also remain unharmed. Thus, a strategy that would result in massive loss of life would simply not be acceptable. A much better scenario would involve producing a crisis that would quickly convince the Russians living in the US (along with all the other foreign nationals and first-generation immigrants, and quite a few of the second-generation immigrants too) that the US is no longer a good place to live. Then all of these people could be repatriated—a process that would no doubt take a few years. Currently, Russia is the number three destination worldwide for people looking for a better place to live, after the US and Germany. Germany is now on the verge of open revolt against Angela Merkel’s insane pro-immigration policies. The US is not far behind, and won’t remain an attractive destination for much longer. And that leaves Russia as the number one go-to place on the whole planet. That’s a lot of pressure, even for a country that is 11 time zones wide and has plenty of everything except tropical fruit and people.

We must also keep in mind that Israel—which is, let’s face it, a US protectorate temporarily parked on Palestinian land—wouldn’t last long without massive US support. Fully a third of Israeli population happens to be Russian. The moment Project Israel starts looking defunct, most of these Russian Jews, clever people that they are, will no doubt decide to stage an exodus and go right back to Russia, as is their right. This will create quite a headache for Russia’s Federal Migration Service, because it will have to sift through them all, letting in all the normal Russian Jews while keeping out the Zionist zealots, the war criminals and the ultra-religious nutcases. This will also take considerable time.

But actions that risk major loss of life also turn out to be entirely unnecessary, because an effective alternative strategy is available: destroy key pieces of government and corporate infrastructure, then fold your arms and wait for the other side to crawl back to the negotiating table waving a white rag. You see, there are just a few magic ingredients that allow the US to continue to exist as a stable, developed country capable of projecting military force overseas. They are: the electric grid; the financial system; the interstate highway system; rail and ocean freight; the airlines; and oil and gas pipelines. Disable all of the above, and it’s pretty much game over. How many “balls of flame” would that take? Probably well under a thousand.

Disabling the electric grid is almost ridiculously easy, because the system is very highly integrated and interdependent, consisting of just three sub-grids, called “interconnects”: western, eastern and Texas. The most vulnerable parts of the system are the Large Power Transformers (LPTs) which step up voltages to millions of volts for transmission, and step them down again for distribution. These units are big as houses, custom-built, cost millions of dollars and a few years to replace, and are mostly manufactured outside the US. Also, along with the rest of the infrastructure in the US, most of them are quite old and prone to failure. There are several thousand of these key pieces of equipment, but because the electric grid in the US is working at close to capacity, with several critical choke points, it would be completely disabled if even a handful of the particularly strategic LPTs were destroyed. In the US, any extended power outage in any of the larger urban centers automatically triggers large-scale looting and mayhem. Some estimate that just a two week long outage would push the situation to a point of no return, where the damage would become too extensive to ever be repaired.

Disabling the financial system is likewise relatively trivial. There are just a few choke points, including the Federal Reserve, a few major banks, debit and credit card company data centers, etc. They can be disabled using a variety of methods, such as a cruise missile strike, a cyberattack, electric supply disruption or even civil unrest. It bears noting that the financial system in the US is rigged to blow even without foreign intervention. The combination of runaway debt, a gigantic bond bubble, the Federal Reserve trapped into ever-lower interest rates, underfunded pensions and other obligations, hugely overpriced real estate and a ridiculously frothy stock market will eventually detonate it from the inside.

A few more surgical strikes can take out the oil and gas pipelines, import terminals, highway bridges and tunnels, railroads and airlines. A few months without access to money and financial services, electricity, gasoline, diesel, natural gas, air transport or imported spare parts needed to repair the damage should be enough to force the US to capitulate. If it makes any efforts to restore any of these services, an additional strike or two would quickly negate them.

The number of “balls of flame” can be optimized by taking advantage of destructive synergies: a GPS jammer deployed near the site of an attack can prevent responders from navigating to it; taking out a supply depot together with the facility it serves, coupled with transportation system disruptions, can delay repairs by many months; a simple bomb threat can immobilize a transportation hub, making it a sitting duck instead of a large number of moving targets; etc.

You may think that executing such a fine-tuned attack would require a great deal of intelligence, which would be difficult to gather, but this is not the case. First, a great deal of tactically useful information is constantly being leaked by insiders, who often consider themselves “patriots.” Second, what hasn’t been leaked can be hacked, because of the pitiable state of cybersecurity in the US. Remember, Russia is where anti-virus software is made—and a few of the viruses too. The National Security Agency was recently hacked, and its crown jewels stolen; if it can be hacked, what about all those whose security it supposedly protects?

You might also think that the US, if attacked in this manner, could effectively retaliate in kind, but this scenario is rather difficult to imagine. Many Russians don’t find English too difficult, are generally familiar with the US through exposure to US media, and the specialists among them, especially those who have studied or taught at universities in the US, can navigate their field of expertise in the US almost as easily as in Russia. Most Americans, on the other hand, can barely find Russia on a map, can’t get past the Cyrillic alphabet and find Russian utterly incomprehensible.

Also consider that Russia’s defense establishment is mainly focused on... defense. Offending people in foreign lands is not generally seen as strategically important. “A hundred friends is better than a hundred rubles” is a popular saying. And so Russia manages to be friends with India and Pakistan at the same time, and with China and Vietnam. In the Middle East, it maintains cordial relations with Turkey, Syria, Israel, Saudi Arabia, Yemen, Egypt and Iran, also all at the same time. Russian diplomats are required to keep channels of communication open with friends and adversaries alike, at all times. Yes, being inexplicably adversarial toward Russia can be excruciatingly painful, but you can make it stop any time! All it takes is a phone call.

Add to this the fact that the vicissitudes of Russian history have conditioned Russia’s population to expect the worst, and simply deal with it. “They can’t kill us all!” is another favorite saying. If Americans manage to make them suffer, the Russian people would no doubt find great solace in the fact they are making the Americans suffer even worse, and many among them would think that this achievement, in itself, is already a victory. Nor will they remain without help; it is no accident that Russia’s Minister of Defense, Sergei Shoigu, previously ran the Emergencies Ministry, and his performance at his job there won him much adulation and praise. In short, if attacked, the Russians will simply take their lumps—as they always have—and then go on to conquer and win, as they always have.

It doesn’t help matters that most of what little Americans have been told about Russia by their political leaders and mass media is almost entirely wrong. They keep hearing about Putin and the “Russian bear,” and so they are probably imagining Russia to be a vast wasteland where Vladimir Putin keeps company with a chess-playing, internet server-hacking, nuclear physicist, rocket scientist, Ebola vaccine-inventing, polyglot, polymath bear. Bears are wonderful, Russians love bears, but let’s not overstate things. Yes, Russian bears can ride bicycles and are sometimes even good with children, but they are still just wild animals and/or pets (many Russians can’t draw that distinction). And so when the Americans growl about the “Russian bear,” the Russians wonder, Which one?

In short, Russia is to most Americans a mystery wrapped in an enigma, and there simply isn’t a large enough pool of intelligent Americans with good knowledge of Russia to draw upon, whereas to many Russians the US is an open book. As far as the actual American “intelligence” and “security” services, they are all bloated bureaucratic boondoggles mired in political opportunism and groupthink that excel at just two things: unquestioningly following idiotic procedures, and creatively fitting the facts to the politics du jour. “Proving” that Iraq has “weapons of mass destruction”—no problem! Telling Islamist terrorists apart from elderly midwestern grandmothers at an airport security checkpoint—no can do!

Russia will not resort to military measures against the US unless sorely provoked. Time and patience are on Russia’s side. With each passing year, the US grows weaker and loses friends and allies, while Russia grows stronger and gains friends and allies. The US, with its political dysfunction, runaway debt, decaying infrastructure and spreading civil unrest, is a dead nation walking. It will take time for each of the United States to neatly demolish themselves into their own footprints, like those three New York skyscrapers did on 9/11 (WTC #1, #2 and #7) but Russia is very patient. Russia is ready to respond to any provocation, but the last thing the Russians want is another war. And that, if you like good news, is the best news you are going to hear. But if you still think that there is going to be a war with Russia, don’t think “Armageddon”; think “a thousand balls of flame,” and then—crickets!