vendredi 6 février 2015

Billet de crise... / Note of crisis...

Auteur : Olivier Berruyer
Date : 7/2/2015
Source : http://www.les-crises.fr/billet-de-crise/

Eh bien “les-crises” a rarement aussi bien porté son nom…
Je comptais poursuivre encore tranquillement la série une dizaine de jours (les billets sont d’ailleurs prêts), cette fois avec les suites judiciaires et législatives des attentats, mais les évènements s’accélèrent (ils vont péter l’euro et déclencher une guerre ou quoi ?), d’où ce petit point.

L’Ukraine

Tout va bien, les comiques continuent…
J’adore la “Dernière chance”…
Ca fait belle lurette qu’on aurait pu résoudre ce conflit avec une recette magique qui s’appelle “Démocratie”, et qui consisterait à faire voter l’Est de l’Ukraine pour que les gens décident de leur avenir, comme de vulgaires Écossais… Et de donner un statut neutre à l’Ukraine, au lieu de vouloir l’accrocher au Titanic UE coute que coute… Même Kissinger l’a dit il y a 1 an, et la Russie est d’accord…
Comme cela aurait pu être fait depuis 1 an, je crains que, hélas, la situation empire.
Il n’y a qu’à voir ce qu’Hollande a dit lors de sa conférence de presse :
“Le temps presse et il ne sera pas dit que la France et l’Allemagne ensemble n’auront pas tout tenté, tout entrepris, pour préserver la paix”, poursuit François Hollande. Mais il brandit aussi la menace : “En Ukraine, c’est la guerre. Des armes lourdes sont utilisées, des civils tous les jours sont tués. (…) On pourrait être prêts à armer les ukrainiens”, prévient-il. “Il y a une autre option”, une solution négociée, mais “l’option de la diplomatie ne peut être prolongée indéfiniment”. [François Hollande, 5/2/2015]
Quel crétin quand même…
Moi, j’ai toujours pensé que ce type rentrerait dans l’Histoire, en y laissant une grande trace… (hélas)
Tiens au passage, la banque centrale d’Ukraine n’arrive plus à contrôler le change de sa monnaie…
Impressionnant, non ?
Merci BHL, tout ça, tout ça… Il va faire de l’Ukraine ce qu’il a fait de la Libye – bon courage…
Ca va bien nous mettre le salaire minimal Ukrainien à 80 € ça… – vive le libre échange du coup, pour notre compétitivité…
La Propagande de guerre se déchaine, il faut que je fasse un papier sur ça..

La Grèce

En introduction, je partage avec vous mon étonnement sur le niveau général des commentaires sur ce sujet bouillant.
C’est typiquement une situation liée à une négociation très complexe, un poker menteur où règne le trompe-qui-peut pendant quelques temps, mais pas grave, il y a PLEIN de gens qui SAVENT…
Exemple : la BCE. La Grèce dit qu’elle en compte pas les rembourser, mais on se scandalise que la BCE fasse un peu pression en limitant un peu le robinet à argent… (même si je n’aurais pas fait comme ça)
Exemple : Syriza. Je ne sais pas ce qu’ils feront à la fin, c’est très tendu. Leur peuple ne peut pas rembourser, mais il ne veut pas non plus quitter l’euro à ce stade (vu j’imagine qu’il n’y a pas plus de débat sérieux sur ce sujet là-bas qu’ici, et sans compter qu’en plus c’est un symbole pour eux de sortie du tiers monde).
À mon sens, la sortie de l’euro par la Grèce est inéluctable, comme la mort de cette monnaie maléfique d’ailleurs.
Il est évident qu’en THÉORIE, la Grèce à intérêt à sortir, pour avoir une monnaie adaptée à son économie, ce qui est fondamental – cela boosterait le tourisme en premier lieu, à situation inchangée. L’économie souffrirait 1 an puis repartirait – en théorie…Mais de là à faire plein de jolies courbes sur tous les avantages…
Car EN PRATIQUE, moi je ne sais pas ce qui se passe. Il est évident que, après une sortie de l’euro, l’objectif stratégique majeur des talibans de Bruxelles sera de détruire l’économie grecque. Ils ne pourront accepter que la Grèce se relève en 1 an, comme l’a fait l’Argentine, ce serait la porte ouverte au départ de l’Italie et de l’Espagne. Et donc qui sait si les intégristes européistes ne vont pas sortir la Grèce de la zone européenne de libre échange, de Schengen, mettre ne place des sanctions, un boycott, un blocus, etc.. – avec de joyeuses conséquences sur l’économie grecque…
Je comprends donc que Syriza négocie un maximum, il faudrait être fou (ou commentateur) pour claquer la porte en 7 jours… Je rappelle aussi que le gouvernement grec n’a d’ailleurs toujours pas été investi par l’Assemblée grecque…
Alors, après, Syriza finira-t-il comme Hollande en se déculottant ? Possible, mais peu probable à mon avis, au vu des hommes en place. À mon humble avis (et c’est là où il faut bien prendre quelques risques…), ils vont tout tenter pour arracher un accord.
Mais à ce stade, on a vu que les positions de l’UE sont très dures, ce qui ne me rend pas optimiste à ce stade, car les échéances sont courtes, et qu’il aurait déjà fallu entamer des négociations approfondies.
Le problème grec, comme ukrainien, n’est pas si compliqué à résoudre : ils ne peuvent pas rembourser ; j’imagine mal l’UE accepter comme ça, mais ils auraient pu proposer un moratoire de 25 ans sur les dettes, cela aurait été intelligent. Mais je ne pense pas qu’ils le fassent, car primo, ce sont des talibans sadiques (sic.) secundo, ils ont raison de craindre la contagion.
Syriza risque donc de se heurter à un mur. Et je pense alors qu’il y a 80 % de chances qu’ils cassent tout et fichent le camp – c’est finalement le cœur de leur programme, le choix ultime de la Démocratie par dessus tout. Ce sera la résultat d’une partie de “Chicken” (vous savez, les 2 voitures qui foncent l’une sur l’autre), mais ou aucune ne s’écartera…
Mais il y a aussi 20 % de chances qu’ils se couchent, non pas par Hollandisme, mais en raison des risques et dangers pour leur pays. Je rappelle qu’environ la moitié des forces de l’ordre ont des sympathies pour le parti néo-nazi Aube Dorée, et qu’il y a 40 ans, le pays étaient encore sous dictature militaire. Syriza pourrait donc aussi flancher s’ils sentaient un risque Pinochet pour le pays, à mon sens, ce dont personne ne parle…
Mais bon, on verra, ce n’est que le début de la partie…
Quelques infos :
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Athènes fait la sourde à ses partenaires, avant une semaine de tous les dangers

AFP le 06/02/2015 à 23:41
De retour à Athènes après un marathon européen peu concluant, les dirigeants du nouveau gouvernement grec ont réitéré vendredi leur demandes d’un plan-relais d’aide au pays, campant sur leur position avant une semaine de réunions à haut risque.
La posture du gouvernement, et le temps qui passe alors que se présentent des échéances de dettes cruciales à honorer, ont poussé l’agence de notation Standard & Poor’s à abaisser d’un cran la note du pays vendredi soir, de “B” à “B-”, en menaçant d’aller encore plus loin.
Dans la soirée, Moody’s a accentué la pression en annonçant placer la note grecque “sous examen en vue d’une dégradation” en raison de “l’incertitude élevée des négociations entre la Grèce et ses créanciers publics”.
Le gouvernement réclame 1,9 milliard d’euros aux banques centrales de la zone euro, au titre des bénéfices réalisés par celles-ci sur leurs avoirs en titres grecs, ainsi que l’extension de sa capacité d’endettement fixée par ses créanciers à 15 milliards d’euros en 2015, a répété une source gouvernementale vendredi.
- “Sans pression et sans chantage” -
Le financement-relais doit permettre “de négocier sans pression et sans recourir au chantage”, selon elle.
Le message s’adresse à l’Allemagne, qui joue la montre alors que les sources de financement de la Grèce se tarissent les unes après les autres, et à tous les partisans d’une ligne dure en Europe.
Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis (d) et son homologue allemand Wolfang Schäuble lors d'une conférence de presse à Berlin, le 5 février 2015 ( AFP / Odd Andersen )
Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis (d) et son homologue allemand Wolfang Schäuble lors d’une conférence de presse à Berlin, le 5 février 2015 ( AFP / Odd Andersen )
“Nous ne faisons pas de financements-relais”, a ainsi asséné vendredi le patron de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, selon l’agence Bloomberg.
Or, c’est devant l’Eurogroupe, l’ensemble des ministres des Finances de la zone euro, que la Grèce va jouer son va-tout mercredi, avant un conseil des chefs d’Etat et des chefs de gouvernement de l’Union européenne.
Avant ces rendez-vous à haut risque, Athènes maintient donc une revendication majeure du gouvernement Tsipras: s’affranchir des accords passés depuis 2010 qui imposent un programme de rigueur jugé humiliant en échange d’une aide de plus de 200 milliards d’euros.
- L’Allemagne intransigeante - 
Mais pour l’Allemagne, la Grèce doit s’en tenir aux engagements passés et au calendrier fixé, sans régime d’exception même temporaire.
Le compte à rebours est donc plus que jamais engagé pour le pays, qui pourrait se voir privé le 28 février de toute aide internationale, et dont le financement ne tient plus qu’à un filet de sécurité de la Banque centrale européenne, “l’ELA”.
La réunion de l’Eurogroupe sur la Grèce “était attendue et elle est bienvenue”, avaient indiqué plus tôt des sources proches du Premier ministre, Alexis Tsipras, de retour à Athènes jeudi après un marathon d’entretiens à Rome, Paris, Bruxelles, Francfort et Berlin avec des dirigeants européens pour roder son argumentaire anti-austérité.
Le Premier ministre mène de front campagne européenne et engagements nationaux, après que des milliers de personnes lui ont témoigné leur soutien en manifestant jeudi à Athènes.
Il doit présenter dimanche soir le programme gouvernemental au Parlement, avant un vote de confiance prévu mardi.
Cela ne devrait guère faciliter le dialogue européen: plusieurs promesses anti-austérité de Syriza horripilent les partisans de la rigueur en Europe, qu’il s’agisse d’augmenter le salaire minimum, de réembaucher des fonctionnaires ou d’arrêter les privatisations.
Calendrier et réunions en lien avec la dette de la Grèce  ( AFP / L. Saubadu/cam )
Face à Athènes, le camp de la discipline budgétaire s’organise, avec l’Allemagne, mais aussi les pays tout justes sevrés de l’aide européenne, comme le Portugal et l’Espagne.
L’Italie et la France ont elles adopté une ligne plus conciliante, mais refusent qu’un allègement de la dette grecque ne pénalise leurs contribuables.
Dans une tentative de donner encore une marge de manœuvre à la Grèce, le ministre italien de l’Economie Pier Carlo Padoan a fait savoir vendredi que l’Eurogroupe “n’était pas un lieu de conflit entre une équipe et une autre, mais celui d’une recherche constante de solutions partagées”.
- “Proche d’une sortie de l’euro” -
Intervenant dans le dossier, les Etats-Unis ont quant à eux jugé via leur ambassadeur en Grèce David Pearce “très important que le gouvernement grec travaille en coopération avec ses collègues européens, et avec le FMI”.
Rassemblement devant le Parlement grec pour soutenir la politique anti-austérité du nouveau gouvernement le 5 février 2015 à Athènes ( AFP / Louisa Gouliamaki )
Rassemblement devant le Parlement grec pour soutenir la politique anti-austérité du nouveau gouvernement le 5 février 2015 à Athènes ( AFP / Louisa Gouliamaki )
Avant la réunion extraordinaire de l’Eurogroupe mercredi, a lieu une rencontre des ministres des Finances du G20 lundi et mardi à Istanbul.
“La Grèce ne figure naturellement pas à l’ordre du jour officiel, mais on peut probablement s’attendre à ce qu’elle joue un rôle dans les rencontres bilatérales” en marge du sommet, a estimé porte-parole du ministère allemand des Finances.
Dans une note alarmiste vendredi, les analystes de Capital Economics jugent quela Grèce n’a “jamais été aussi proche d’une sortie de l’euro”.
Source : Boursorama
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NEW YORK, 6 février (Reuters) – La Bourse de New York a perdu près de 0,5% vendredi, plongeant dans le rouge en fin de séance après que Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, a dit que la Grèce avait jusqu’au 16 février pour demander un prolongement de son programme d’aide faute de quoi le pays risquait d’être privé de soutien financier.
Ben après l’action de la BCE, on devrait y voir plus clair dans une semaine…
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BHL :
“L’euro peut éclater. Et l’Un de la monnaie unique peut, pour paraphraser une dialectique fameuse, se diviser très vite en Deux. C’est ce que je redoute depuis des années. C’est le scénario noir qui se réalise tôt ou tard quand l’instauration d’une monnaie n’est pas immédiatement suivie par l’harmonisation des politiques fiscales, douanières, monétaires des pays membres.”
Ben fallait le dire clairement en 1992, au moins on aurait voté NON à Maastricht, et on n’en serait pas là… (mais ce n’est jamais de leur faute vous noterez… Ce n’est jamais eux qui ont proposé un truc dément, totalement irréaliste, mais la faute du peuple de gros beaufs qui n’a pas su saisir la chance historique que ces Lumières avaient mise entre leurs mains, snif)
“L’alliance des rouges-bruns, ce spectre qui hante l’Europe depuis presque quarante ans. [...] Un autre encore, en Russie, où c’est un parti « national-bolchevique » fondé, dans la plus pure tradition des sections bifsteck allemandes – « rouges dedans, brunes dehors » – des années 1930, par l’écrivain Edouard Limonov qui est à l’origine de l’eurasisme de MM. Douguine et Poutine.”
Mais oui, mais oui, les extrémistes ne sont pas au pouvoir chez nous, ça se voit tous les jours…
Poutine, justement. On sait que le premier à avoir félicité Tsipras est l’ambassadeur de Russie. On sait aussi que Syriza a maintes fois affirmé sa solidarité culturelle et politique avec la Russie. Et l’on a entendu la déclaration du nouveau ministre de l’Energie, Panagiotis Lafazanis, clamant, à peine nommé, son opposition à « l’embargo (sic) imposé à la Russie ». Comment interpréter ces signes ? Faut-il en conclure que cette proximité avec la Russie pourrait se traduire, un jour, par une alliance alternative ? Et est-il imaginable que Vladimir Poutine ait, en la personne du Grec Tsipras, et après le Hongrois Orban, un second cheval de Troie dans la guerre de longue durée qu’il semble avoir engagée contre l’Union européenne et ses valeurs ?
On n’ose le croire. Mais il y a un moyen simple de le vérifier. Nous venons, avec George Soros, de lancer un appel invitant le Conseil européen à étendre exceptionnellement à l’Ukraine l’accès au fonds de soutien à la balance des paiements des Etats européens non membres de la zone euro. Cet élargissement de la règle supposant, non plus la majorité qualifiée, mais l’unanimité du Conseil, je suggère de poser la question sans détour à M. Tsipras : est-il, ou non, favorable à ce geste de soutien à l’Ukraine ? ou se fera-t-il, au moment du vote, l’expression d’un bellicisme jusqu’au-boutistedont l’intention non déguisée est de mettre M. Porochenko à genoux et à la merci du maître du Kremlin? Ce sera l’épreuve de vérité.
Ben voyons, je propose aussi qu’on double l’impôt sur le revenu pour tout donner aux Ukrainiens…
Mais quand “BHL/Soros” parle, la presse s’exécute toujours rapidement…
À suivre – pauvres de nous…

Ukraine : ça devient grave de chez grave. Nous sommes dirigés par des psychotiques / Ukraine: that becomes grave from grave. We are managed by psychotics.

Ukraine : attisant la crise, les USA commettent une erreur historique
Un ancien chef de diplomatie et un intellectuel américains appellent à faire tout pour éviter une tragédie historique en Ukraine.
L'escalade par Washington du conflit en Ukraine peut tourner en "tragédie historique", prévient jeudi Mint Press, ajoutant que même des personnes aussi  différentes que l'ex-secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger et son farouche critique Noam Chomsky le comprennent.
"Alors que les Etats-Unis s'élancent à corps perdu dans le conflit militaire entre le gouvernement qui s'est emparé du pouvoir à Kiev et les gouvernements tendant à l'autodétermination dans l'est de l'Ukraine, ils (Kissinger et Chomsky, ndlr) sont unanimes à indiquer que la mise sur la guerre est une erreur, voire une erreur historique", écrit le site.
Mint Press News constate que l'avis des MM.Kissinger et Chomsky sur le conflit en Ukraine se trouve en contradiction avec la position "belliqueuse" de l'administration du président Barack Obama et du sénateur républicain John McCain qui ne font qu'aggraver la crise en Ukraine.
Henry Kissinger reconnaît que ce sont justement les Etats-Unis et l'Europe qui répondent de la "catastrophe actuelle" en Ukraine, alors que Noam Chomsky affirme que les Etats-Unis et l'Otan attisent le conflit qui peut dégénérer enguerre nucléaire.
Selon ce dernier, le conflit ukrainien a commencé quand "Washington a violé la promesse donnée à l'URSS et s'est mis à s'élargir à l'est".
"Nous flirtons avec une catastrophe", a mise en garde l'intellectuel dissident américain.
De son côté, l'ancien chef de la diplomatie américaine a appelé les pays impliqués dans le conflit ukrainien à "faire tout pour éviter une tragédie historique".












.... Bon voilà, la messe est dite. Hier, j'ai envoyé à quelques amis les sites que je fréquente régulièrement depuis un an. Tant qu'à faire, je vous les transmets aussi. Je ne partage pas tout ce qui y est écrit (ou dit) bien sûr mais ils permettent assurément d'avoir une vision plus équilibrée de l'histoire en cours... cependant, je n'ai plus aucun doute : dans ce conflit, l'Occident est le principal fauteur de guerre.